Ma fille de 13 ans continue à faire sa lolita.
Si j'ajoute qu'elle est grossière avec moi vous voyez l'été que je passe. Je suis sûre et certaine qu'elle fume en cachette parcequ'elle send la cigarette. Mais elle me jure sur sa tête quenon!
J'en aie parlé à ma voisine qui estcroyante et pratiquante ce qui me donne confiance en elle.
Elle me dit qu'il faut lui pardonnez.
Pour ne pas paraitre comme une gourde je ne lui aie pas demander comment on fait pour pardonner.
Est ce que vous vous savez?
Ugo
"Se pardonner"
Bonjour Patounette, je ne suis pas un expert en pardon, loin de là, mais ce que je pense avoir modestement compris, c'est qu'avant de pardonner à l'autre, nous devons nous pardonnez nos propres errences...
Pour le reste, je ne suis encore qu'un apprentis ! Peut-être que d'autres foromeurs viendront éclairer votre lenterne, et le mienne par la même occasion, sur ce sujet...
Danièle-Dax
Solution = Pardon
Comme j'ai été quasiment élevée par les religieuses, autant vous dire que pour moi la notion de pardon est restée longtemps très hermétique. D'autant que quand je récitais le Notre Père à 12 ans je ne comprenais absolument pas ce que voulait dire le terme offenses. Un jour j'ai cherché dans le dictionnaire et j'ai trouvé que finalement je n'offensais quand même pas grand monde! À part quand je mangeais des pommes bien vertes et que c'était interdit. Ça peut sembler bizarre aujourd'hui mais comme j'ai 60 ans, à mon époque on se tenait plutôt tranquilles! Quand j'étais allée voler des pommes sur l'arbre du voisin, c'était le bout du monde et, évidemment, j'avais mal au ventre le soir et ma mère comprenait et me sermonnait...
Il a fallu que je sois plus qu'adulte pour me dire que le pardon, pour en revenir à lui, ce n'était peut être pas si compliqué que ce qu'on m'avait appris en pension.
Comme tout un chacun cette question du pardon me taraudait et un jour j'ai décidé d'y réfléchir avec mes petits moyens personnels.
Voilà grosso modo ce que que je me suis dit : quand on veut pardonner c'est à quelqu'un qui nous a fait du mal. J'ai noté des exemples. Je les ai observé. J'en ai conclu que chaque fois qu'une personne nous "offense", on met de la distance avec elle et on cherche des solutions sans elle, solutions que l'on trouve toujours. Là se trouve la place exacte du pardon parce que cet "offenseur" nous a fait grandir. Je vais prendre un exemple: un jour ma femme de ménage qui était très spéciale, mini jupes + que mini entre autres, a cherché à me faire comprendre que mon mari l'aguichait. Ce n'est pas trop le style de mon mari mais cette histoire m'avait beaucoup contrarié. J'ai commencé à détester cette femme. Et ce de plus en plus. J'ai fini par me dire que ça ne pouvait plus durer. Comme elle était déclarée, je ne pouvais pas la mettre dehors. Je réfléchissais quand j'ai réalisé qu'elle faisait trop d'heures par rapport à nos besoins réels. Je lui ai dit que j'allais lui diminuer un peu ses heures. Elle est rentrée dans une colère folle. Elle est partie sur le champ d'elle même et est revenue toute douce quelques jours plus tard pour qu'on fasse les papiers en bonne et due forme. Pour moi le pardon s'est imposé quand j'ai vu la réalité en face: je n'avais pas besoin d'une femme de ménage aussi souvent mais,les heures qu'elle faisait chez moi la bloquaient pour avoir un temps plein ailleurs. Donc elle avait d'autres ménages par ci par là. Je pense que tout ça contribuait à l'attitude qu'elle a eu par rapport à mon mari. Ce qui me fait dire ça c'est que min fils l'a rencontrée au supermarché la semaine dernière et qu'elle fait un 35 heures dans une école dans son village!
Pour conclure, je dirai que quand quelqu'un nous offense, lui pardonner c'est trouver LA solution qu'on aurait dû trouver et mettre en place sûrement depuis longtemps déjà. Je me répète souvent cette phrase ( je l'ai même écrite sur mon calepin): La solution c'est mon pardon. Et ça vaut pou t les deux camps...
Comme pour la femme de ménage, votre fille vous fait voir, vous fait comprendre quelque chose qui vous concerne vous aussi. Essayez de bien mettre à plat, même par écrit, tout ce qui vous gêne chez elle et quelque chose d'important va apparaitre qui vous mènera à LA solution, la vôtre, qui libèrera votre fille de quelque chose de pesant qui lui donne ce caractère infernal. Ce sera l'émergence du pardon...
Bon courage Patounette mais je suis certaine que vous allez y arriver parce que déjà vous avez l'humilité de demander de l'aide.
Bonne soirée... Je suis de tout cœur avec vous...
Danièle.
zab
Le pardon nous est offert avec le temps qui passe...
Quand on prend la peine de se retourner sur sa vie, on constate que, sans aucune exception, quelle que soit la difficulté du moment, aussi importante soit elle, un jour elle appartient au passé. J'ai ainsi toujours pensé que le pardon nous est offert avec le temps, comme un cadeau, simplement, car ce fameux temps dilue tout. Il ne faut donc pas se prendre la tête avec ce qui nous contrarie aujourd'hui. Demain, ou dans un mois, ou dans dix ans, cette épreuve n'existera plus. Elle sera loin derrière nous...
cricri
Ne pas faire du pardon un pouvoir
Dans son livre " Apprendre à pardonner " publié aux Éditions Jouvence, Chantal Calatayud écrit : " Le pardon ne doit rester qu'une suggestion pour soi et pour l'autre, et certainement pas une injonction. En d'autres termes, le pardon est nécessaire en tant que dernier recours car il ne faut pas non plus se voiler la face : pour qu'un individu soit amené à pardonner, il faudra qu'il s'interroge sur ses propres comportements. Le pardon n'est pas un mode de vie, encore moins une méthode existentielle, mais une sécurité utilisée après remise en question de l'individu agressé. Il ne s'agit donc pas de faire du pardon un pouvoir ".
J'ai beaucoup réfléchi à ce passage. Je l'ai interprété de la sorte : tant qu'on considère que l'autre est le méchant et qu'on a suffisamment de grandeur d'âme pour lui pardonner, ce sont de " faux pardons ". Si j'ai bien compris ce que veut dire Chantal Calatayud c'est que le pardon ne peut intervenir qu'après l'examen de conscience de la personne qui se sent trompée, bafouée, malmenée, abîmée... Elle doit bien mettre à plat ses propres zones d'ombre et sa part de responsabilité dans ce mauvais transfert de l'individu " bourreau " à l'individu " victime ". D'ailleurs, il me semble que les psychanalystes disent que tout bourreau abrite une victime et toute victime abrite un bourreau ! Souvent j'ai discuté avec mon mari, qui était professeur de philosophie (maintenant à la retraite), du pardon. Il m'a toujours dit que la philosophie avait elle aussi cette approche extrêmement prudente du pardon. Autrement dit, il n'y a pas un mauvais d'un côté et un saint de l'autre... C'est difficile à entendre mais ce raisonnement a au moins l'avantage d'être honnête.
Dans votre cas Patounette (et je suis très bien placée pour vous comprendre car une de mes filles pose problème), j'essaierais de voir à quels moments votre ado se montre la plus désagréable avec vous pour essayer de voir et de comprendre si vous n'avez pas une part de responsabilité. Si vous ne trouvez rien de négatif chez vous, envoyez-lui des pensées d'amour car votre petit examen de conscience tenterait à prouver que votre fille vit un malaise très profond en elle et qu'elle devient bourreau-victime d'elle-même avec son agressivité... Le pardon ça peut être simplement de la compassion adressée à votre enfant en grande difficulté et sans qu'elle sache tout ce que vous faites pour elle. Et si vous êtes croyante, n'hésitez pas à prier pour elle, avec tout votre cœur, avec vos mots et demandez de l'aide... Il n'existe pas de prière sincère et désespérée qui reste sans réponse. Quand nous avons l'impression que Dieu et tout ses Saints ne nous entendent pas, c'est que nous n'interprétons pas suffisamment et en toute objectivité les signes positifs qui accompagnent chaque journée...
Modérateur
Apprendre à pardonner : interview de Chantal Calatayud
http://www.signesetsens.com/interview-chantal-calatayud-psychanalyste-je...
patounette
Me faire d'avantage plaisir
Je vois bien avec tous vos commentaires que le pardon c'est un peu comme un travail. Je peut avoir des tords avec mafille mais je pense que c'estelle qui en a le plus. Peut être finalementque je fait trop une fixette sur elle. Peut être que sij'arrivai à me faired'avantage plaisir je serai moins fixé sur ma gamine. Mais je sais toute la peine que vousavez prit a me répondre et je vais bienlire vos conseils.
Isabelle
Laisser le temps au temps...
Je rejoins une fois de plus les différents témoignages... Et ce que dit Zab me convient bien également... Le temps dilue tout... Autrement dit, ce temps qui passe permet presque à notre insu, le lâcher-prise... Je ne pense pas qu'il y est possibilité de pardon tant qu'on reste " fixé " sur ce que nous avons vécun quelles que soient les expériences (aussi douloureuses soient-elles)... Il y a quelques semaines, j'ai rêvé une nuit, de ma belle-mère (la 2ème épouse de mon père). Ce qui ne m'étais jamais arrivé, depuis son décès en juillet 2007. Je me suis réveillée sans me rappeler réellement, ce dont j'avais rêvé, mais j'en ai gardé le sentiment marqué d'une demande de pardon... Ma belle-mère, dans mon histoire et celle de ma fratrie, s'est positionnée de façon plutôt destructrice... Jusqu'à très bien se débrouiller avec la loi, pour nous "laisser" le minimum légal sur nos parts d'héritages, suite au décès de mon père, en novembre 2006. Ceci dit elle se l'ai fait "payer" de façon caricaturale, puisque son décès, elle l'a planifié par un suicide... Avant mon rêve, j'avais déjà " vérifié " à plusieurs reprises, que peu à peu, au fil du temps ma colère tombait (ce qui soi dit en passant, m'a été en quelque sorte donné sur un plateau... Ma soeur et moi-même sommes toujours bien vivantes à ce jour, et qui plus est, tout ce qu'elle a détourné à nos dépends, elle ne l'a pas emporté avec elle...). Le travail analytique m'a appris à voir les "signes positifs"... Mais pour être honnête, ce rêve était nécessaire pour moi aussi, pour reconnaître et remercier du chemin parcouru (sans prétention aucune de ma part), et quand même un peu grâce à ma belle-mère aussi. Je crois que le pardon passe par soi dans un premier temps, pour qu'il puisse " rejaillir " sur l'autre dans un second temps...