Comment rester neutre quoi qu'il arrive ?

Portrait de Vincent

J'ai lu que quand nous arrêtons de voir les autres comme des problèmes, ils cessent d'être des problèmes. 

Étant plutôt du genre pragmatique, déjà le principe me laisse un peu dubitatif mais atteindre cet état pourrait vite devenir mon rêve le plus sacré... Sauf que je ne sais pas comment m'y prendre pour essayer de parvenir à cet état sûrement à assimiler à une forme de neutralité...

En fait, j'ai une sœur qui se met dans des situations pas terribles terribles et je vois bien que ça me perturbe de façon importante (angoisses, insomnies, perte d'appétit...). Nous essayons tous les deux d'épargner nos parents vieillissants (notre père est un gros cardiaque en plus) mais j'ai le sentiment que ma sœur déverse un peu trop ses problèmes sur moi. Pour autant, je n'attends pas que vous me disiez qu'elle est majeure et vaccinée, que c'est encore un coup d'Œdipe et qu'elle doit se débrouiller par ses propres moyens pour s'extirper des impasses dans lesquelles elle a l'art de se mettre. À l'inverse et ne croyant pas à une fatalité débile qui viendrait se cristalliser sur ma personne, je pars du principe que ce miroir m'est donné pour que j'arrête ce côté éponge que je peux avoir aussi dans d'autres occasions et qui peut me foutre par terre sans crier gare... Ma question est la suivante : que faire pour que j'arrête de prendre les problèmes des autres en pleine face et stopper les déstabilisations qui vont avec ? En +, si réellement ça peut faire du bien à ma sœur ou à d'autres de mon entourage, la démarche m'encourage encore davantage...

Portrait de Lakshmi

Je crois connaître ce que vous ressentez, Vincent. D'autant que le terme éponge me parle beaucoup. J'avais l'art d'attirer sur moi des demandes d'aide et je finissais par entrer dans ce processus de manière compulsive. J'ai appris par la suite - à mes dépens puisque j'a fait moi-même une grosse déprime - que je souffrais de ce que certains psy appellent le complexe du Sauveur. Mon ego y trouvait son compte, mais comme vous dites, la situation peut vous foutre par terre. On me disait forte, j'ai fini par tomber de mon piédestal. Mais aujourd'hui je me dis qu'il fallait que je passe par là pour comprendre qu'on ne peut sauver personne. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille être indifférent. Ce serait le défaut inverse. J'ai envie de vous dire que je m'occupe de moins en moins du chemin de vie d'un autre. Par contre si nos chemins se croisent (c'est le cas pour votre soeur), je fais ce que je peux sur le moment, mais en essayant de ne donner que ce qui déborde de la coupe, c'est-à-dire sans me laisser envahir comme par le passé. On ne peut véritablement aider que lorsqu'on est bien dans sa peau. Je crois que cela, je l'ai intégré. Mais je pense que d'autre avis sont quand même nécessaire car je ne suis pas un modèle en la matière.

Portrait de Christine-zen

Il me semble que votre question intéressera particulièrement les foromers qui sont en démarche spirituelle. Personnellement, j'en suis là de mon développement et, d'après ce que j'en sais et ce que je ressens au fond de moi, parvenir à ce stade de neutralité qui est l'Accepation suprême doit voir arriver la fin de ce que nous croyons être des problèmes et dont nous souffrons...

J'ai donc lu - et je continue - beaucoup d'ouvrages traitant du sujet. En dehors de quelques rares éléments pratiques et satisfaisants, malheureusement l'essentiel de cette littérature traite plutôt du " pourquoi " plutôt que du " comment se défaire de cette souffrance " dont nous attribuons sûrement trop facilement la responsabilité à certains membres de notre entourage. Je crois fondamentalement que c'est une erreur que nous commettons quand nous agissons de la sorte. Actuellement, si une personne me gêne par ses comportements, tout de suite je me dis que j'ai la chance de ne pas être comme elle. L'apaisement se fait sur le champ. Comme cet apaisement est généralement rapidement remis en question, chaque fois qu'une attitude me dérange, je me répète que j'ai été touchée par la Grâce de ne pas avoir écopé de ce défaut. C'est un travail de longue haleine mais dont je suis certaine qu'il finit par porter ses fruits, aboutissant un jour à nous débarrasser de tout jugement...

Portrait de Lucien

J'aime bien ce que vous préconisez Christine-zen. Je ne sais pas pourquoi mais en lisant votre commentaire, j'ai ressenti comme une impression physique positive. Je ne sais pas comment ce processus qui consiste à identifier la chance que nous avons de ne pas être comme notre perturbateur, voire notre agresseur, peut marcher psychologiquement mais je le sens bien. Je sens bien également le détachement qui peut s'ensuivre même si je n'ai pas d'explication...

Portrait de Mireille-cogolin

Un peu étriquée par ma culpabilité récurrente, même si j'essaie de la soigner (!), jamais je ne serais arrivée toute seule à considérer la nécessité de la neutralité comme le fait Christine-zen. Je vais essayer de l'appliquer avec ma propre sœur lorsqu'elle se trouve dans ses périodes de " décrochage " de la réalité et qu'elle cherche à me contrôler, à me déstabiliser, à me fiche par terre. Je vais immédiatement me dire que j'ai la chance de ne pas disjoncter comme elle pour un oui pour un non comme elle le fait et ensuite, je me tournerai vers Le Seigneur pour Le remercier de m'avoir accordé la Grâce d'un caractère solide et plutôt bien équilibré...

Merci,

Mireille

Portrait de cricri

De mon côté, je trouve cette suggestion très intéressante car elle permet de se centrer positivement sur soi, de s'aimer davantage... Ce qui me vient à l'esprit c'est que chaque coup bas qui nous est porté injustement par une personne de notre entourage bien névrosée est une opportunité, en ce sens qu'en optant pour le conseil de Christine-zen, non seulement nous améliorons notre narcissisme, donc notre confiance en nous, mais nous ne jugeons pas la personne persécutrice dans la mesure où elle n'est là que comme un miroir indicateur pour soi. Ce qui me fait dire par déduction que moins on s'aime, plus on est persécuté et plus ça nous atteint...

Portrait de Vincent

Je suis cette discussion avec beaucoup d'attention - et pour cause ! - mais est-ce que vous pensez que cette méthode - qui me plaît bien quoi qu'il en soit - peut réellement suffire ?

Portrait de Christine-zen

Comme vous vous en doutez, je n'ai pas la prétention de vouloir véhiculer que cette méthode est la panacée... Ce que j'ai envie de vous préciser, Vincent, c'est que si vous la sentez bien psychologiquement, spirituellement et physiquement - ce qui semblerait être un peu le cas à vous lire -, l'essayer peut entraîner d'excellents résultats... Tout simplement déjà parce que cet outil réflexif permet (enfin ???) de se prendre un peu plus en compte qu'à l'accoutumée. Il permet d'identifier ce qui est bien en nous et, en parallèle, ce à quoi le Seigneur nous a permis d'échapper...

Portrait de Vincent

Merci beaucoup pour votre réponse Christine-zen...

De toute façon, j'ai commencé à appliquer votre méthode car, je le confirme, elle me convient parfaitement sur un plan spirituel, psychologique et altruiste. En plus, je la ressens comme contenant un axe de pardon vis-à-vis de la personne qui me gêne... Et ça c'est l'idéal pour moi... Encore merci pour votre aide, ainsi qu'à tous les foromers...

Vincent

Portrait de Gilbert

J'étais en train de lire la préface de " L'enseignement de Mâ Ananda Moyî " juste avant de lire vos derniers commentaires. Cette Sage, qui était capable de guérir des personnes, dit, à la page 32 : Ne me demandez pas de vous guérir. Chacun doit suivre son propre destin, et aucune obstruction sur cette voie ne peut être bénéfique... Voilà qui confirme qu'appliquer la neutralité, c'est, in fine, respecter autrui dans sa capacité à assumer son destin. Pas toujours facile pour l'ego mais c'est aussi faire confiance à plus grand que soi et surtout pas de l'indifférence ou de non assistance... Il est bien entendu qu'il faut se situer à un niveau spirituel et ne pas prendre cela au pied de la lettre, surtout si l'on fait profession de médecin... Quoique que, puisqu'il est dit : Medicus curat, natura sanat,ce qui signifie Le médecin soigne mais c'est la nature qui guérit... 

Portrait de Orlan

Ces commentaires me font revoir ma copie plus positivement...

Je pense à mon ado récalcitrant. Plutôt que de me dire qu'il est un collégien paresseux, de m'épuiser à lui faire comprendre qu'il fait fausse route, ce qu'il n'entend pas, plutôt que de le conflictualiser, je vais essayer - dès que j'ai une pensée négative à son sujet et à ce propos - de me dire que j'ai eu la chance d'être un collégien bosseur, amour du travail que j'ai d'ailleurs conservé au fond de moi et qui m'a aidé à réussir. C'est vrai que c'est un privilège qui n'est pas donné à tout le monde... C'est la première fois, grâce à cette discussion - que je voie les choses comme ça et, curieusement, ça me rend heureux...

Portrait de zab

Cette discussion tombe à pic pour moi parce que j'ai particulièrement du mal avec mon frère qui a tendance à juger ma façon de vivre, alors qu'il ferait mieux de s'occuper de la sienne mais bon ...

Cette méthode de se dire que j'ai de la chance de ne pas me comporter comme celui ou celle qui me gonfle, je l'a trouve super mais je ne vois pas comment ça peut arrêter le problème???

Portrait de Orlan

Je ne suis pas très compétent en la matière étant un chercheur de paix moi-même, mais j'ai envie de vous dire qu'en se centrant sur soi, on n'alimente plus le problème, on ne le nourrit plus et, ne pouvant plus grossir, il dépérit et finit par mourir... C'est d'ailleurs un axe que j'ai travaillé en Analyse transactionnelle et qui semble logique, même au terrien bien ancré que je suis ! Mais ce n'est que mon humble explication et peut-être que certains foromers avisés vous livreront une autre interprétation...

Portrait de zab

Votre réponse me va très bien car c'est vrai qu'elle est très imagée et donc facile à comprendre.

Je vais me lancer dans cette méthode parce que j'ai bien besoin de me calmer les nerfs!

Merci beaucoup Orlan.

Zab

Portrait de Sofia M

La métaphore d'Orlan est effectivement très bien adaptée. Selon moi, il a complètement raison dans son analyse car les inconscients communiquent. Ainsi, quand la personne qui cherche à nous contrôler en faisant ce qui nous déplaît ne trouve plus la faille qui lui permettait de nous déstabiliser, elle a tendance à perdre de sa vigueur et à renoncer totalement in fine si nous tenons bien le coup. La persévérance est très importante dans ce type de situation. Ensuite, chaque fois qu'elle va ressentir que non seulement on la plaint avec son défaut et que ça nous renarcissise de constater qu'on a la chance de ne pas être comme elle, soit elle va tourner les talons mais, plus probablement, en particulier s'il s'agit d'un proche, elle va commencer à chercher à changer de peur d'être définitivement rejetée. Se centrer sur soi constitue une très bonne action pour soi mais pour l'agresseur aussi qui peut guérir ainsi de son problème...

Portrait de luna_95

L'évolution de cette discussion me rappelle qu'il faut remercier Dieu pour ce que l'on est et ne pas se préoccuper de ce que l'on n'est pas, et Le remercier aussi toujours pour ce que l'on a et ne pas s'occuper de ce que l'on n'a pas...

Portrait de Cécile

Le com de Luna renvoie au verre à moitié plein plutôt qu'à moitié vide. Encore une fois, c'est notre regard sur la situation qui est important. Et si on trouve l'axe positif, c'est tout bon pour soi, mais aussi pour l'autre s'il veut bien s'interroger.  D'autant que j'avais un peu le blues ce soir, et vous m'avez  remis sur les rails, Luna, avec votre conseil de remercier Dieu. Et lorsque l'on connaît votre histoire, on ne peut que s'incliner et suivre vos pas. Un grand merci à vous et à tout le monde bien sûr !

Portrait de cerise-du-26

En travaillant sur ces posts, j'en suis arrivée à la conclusion que le fait d'accepter la chance que nous avons de ne pas être comme notre persécuteur ou notre ennemi conduit à l'acceptation de soi et, en parallèle, de celle ou de celui qui nous fait du mal (parfois sans le savoir au conscient) et qui se fait du mal par voie de conséquence. Curieusement, c'est une façon d'accepter l'autre tel qu'il est, avec ses limites, ses défauts, ses manques... Ce qui peut le soigner, voire le guérir puisqu'il se sent accepté, tandis que tant que nous le rejetons nous contribuons à l'abîmer... En fait, j'ai l'impression que tout se rejoint : la spiritualité, la religion, la psychologie... C'est un superbe lien dont j'ai besoin en permanence pour avancer de mon mieux dans la vie... 

Portrait de clémentine-78

J'aime bien ce que vous dites Cerise... Votre commentaire a fait jaillir en moi une évidence : à qui viendrait-il à l'esprit de traiter de nul un trisomique ou un handicapé ? Pourquoi alors nous permettons-nous de juger un ou une grand(e) névrosée qui étant très mal dans sa peau nous en veut, sans même savoir de quoi ou pourquoi ? C'est sûr que la personne qui cherche à nous faire du mal, à nous décevoir, à nous inquiéter, à nous faire de la peine est sacrément mal dans sa tête... C'est vrai, comme ça a été largement développé dans cette discussion, qu'au lieu de lui tailler un costume, de dire des méchancetés sur lui ou sur elle, de parler dans son dos, de la critiquer, il est beaucoup plus constructif de se dire que c'est un cadeau du Ciel exceptionnel de ne pas avoir le comportement pathologique de cette personne... En + et même si ça a déjà été dit à plusieurs reprises dans les commentaires, je suis convaincue que d'agir en remerciant Dieu d'être positivement différent de l'agresseur peut contribuer à le faire changer, ne serait-ce que parce que nous détournons alors notre regard censeur que nous lui assénions jusqu'ici. Ainsi peut-il en être étonné et s'interroger... Ce que son inconscient ne manquera pas de lui faire faire quoi qu'il en soit, d'où la possibilité qu'il se transforme de manière acceptable, voire incroyablement humaine et équilibrée...

Portrait de Jean

J'ai la même impression que Cerisé-du-26, et c'est pour cette raison que je viens aussi souvent que je peux sur ces forums. J'y trouve parfois des réponses aux questions que je me pose sur le moment. De véritables synchronicités ! Comprendre sans juger, bien se comporter vis à vis d'autrui, rendre grâce à Dieu de ce qu'il nous donne à l'instant t et que nous pourrions ne pas avoir, tout cela est du pain béni pour moi et je suis sûr aussi pour mes pseudo-ennemis qui sont ou ont été sur mon chemin pour que j'avance un peu meilleur de jour en jour. Sur ce, je vous souhaite un bon appétit, si cela n'est pas déjà fait. A très bientôt !

Portrait de nanou-69

Celui qui nous fait du mal est donc une sorte de handicapé de la relation ? Voir l'agresseur de cette manière change tout bien sûr ! Curieusement, votre com Clémentine-78 me réconcilie avec le père de mon fils. Du moins, cela calme les rancoeurs que j'ai pu accumuler jusqu'ici ! Comment en vouloir à un handicapé... ??? C'est une véritable clé pour moi ce soir !

Portrait de Viviane

En lisant tous ces posts, je réalise combien, je me vis comme une handicapé de la relation encore ! Pour mieux entretenir des culpabilités démoniaques ! Cependant, en me bagarrant avec moi-même face à mes très fâcheuses tendances, quelquefois, nous apprenons incidemment, que cet "autre", à qui je "refuse" sans doute, un pardon... N'est pas nécessairement épargné, y compris dans son histoire familiale... J'ai appris il y a quelques jours, que l'individu auquel je pense, en écrivant ici, a perdu sa mère il y a quelques semaines et que sa soeur, qui "symbolisait un modèle d'équilibre" est en plein divorce, après un nombre conséquent d'années de mariages... Je ne m'en réjouis pas, mais au fond, si les épreuves qu'elles quelles soient pour nous tous, sont aussi là, à un moment ou à un autre, c'est aussi pour toujours nous rappeler, si nécessaire... Que nous avons tous à faire avec nos handicaps... Qui nous sont donnés aussi pour avancer, d'autant qu'effectivement, ils sont à la "mesure" de ce que nous pouvons en faire...

Portrait de Gilbert

Comme l'a dit Vincent, il y a un axe de pardon dans le travail sur la neutralité. Mais Dieu que c'est difficile. Pourtant, c'est la seule solution pour avancer. Cette discussion et toutes vos interventions m'encouragent à persévérer sur cette voie.

Portrait de Christine-zen

Cette nuit, un peu tard, mais ainsi vont mes nuits (!!!), j'ai découvert un extrait d'un livre zen (je n'ai pas trouvé le titre de l'ouvrage) qui rejoint la question de Vincent.

L'auteur expliquait que rester neutre demande de ne considérer un événement, quel qu'il soit, comme ni bon ni mauvais, le jugement étant la pire des choses, même lorsqu'il se veut positif car, alors, on s'agrippe à ce bon souvenir, oubliant que tout change en permanence. Quant à ressasser nos contrariétés et autres inquiétudes, ça ne sert à rien étant donné que ce qui est passé a eu lieu et est donc passé ! Ce livre préconise ainsi, chaque fois que nous rencontrons un scénario difficile qui résiste dans notre imaginaire, de se dire dès que ce souvenir nous rend malheureux : " Ça s'est produit " ! 

J'ai expérimenté ce principe dès ce matin sur une déconvenue que j'avais eue et qui revenait souvent dans la journée me titiller de façon anxiogène et tout de suite je me suis sentie libérée par rapport à cet événement négatif. Méthode à consommer sans modération d'autant que, malheureusement, notre inconscient n'est pas en manque de suggestions anxiogènes !!!

Portrait de Cécile

Je tiens à vous remercier, Christine-zen. J'ai expérimenté, grâce à vous, votre principe ce matin même. Un coup de nostalgie pour essayer de réactualiser un bonheur passé. Vous m'avez fait prendre conscience que s'agripper à de bons souvenirs peut être tout aussi nocif que ressasser des contrariétés. D'ailleurs, penser au bons souvenirs passés est une contrariété en elle-même, puisque la réalité présente n'y correspond pas. " ça s'est produit " oui ! Et j'ai pu passé à autre chose s'en m'attarder. Un gain d'énergie pour aujourd'hui ! Je confirme que " ça " marche !!!!

Portrait de Gilbert

Superbe cette expérience, Christine-zen. Elle fait écho à ce que dit Alexandre Jollien (encore lui !) en associant le Zen et l'Ecclesiaste. C'est en effet en pratiquant le Zen, discipline qui insiste sur l'instant présent, débarassé des bonnes et mauvaises choses du passé, qui a compris le sens profond de l'expression des Ecritures : "  Vanité des vanités, tout est vanité ". Pour le plaisir, même si c'est un peu décalé je vous donne le lien d'une petite interview qui peut intéresser certains d'entre vous : http://www.dailymotion.com/video/x2panoo

Portrait de Isabelle Hatier Psycho-Sophrothérapeute

En lisant tous vos posts trés intéressants, je viens modestement également donner un avis peut être complémentaire, sur ce sujet qui me tient à coeur. En effet, nous n'accédons pas nécessairement à toutes nos ressources de façon innée et spontanée. Pour que l'on puisse éprouver et exprimer un regard positif sur nos propres capacités et croire en elles, il nous faut au préalable en faire l'expérience... D'où progressivement une acceptation de notre potentiel favorisée par un regard neutre et sans jugement de la part d'une personne signifiante pour nous : tel un jeune enfant qui pour apprendre à marcher, a besoin de ses nombreuses expériences de chute pour pouvoir trouver son centre de gravité sous le regard neutre et bienveillant de son parent qui l'accompagne mais ne peut faire à sa place. Ainsi lorsque nous sommes en contact avec une personne qui vit des expériences douloureuses et difficiles, notre regard porté sur elle, nos gestes, nos mots, notre écoute font de nous à ce moment là une sorte de "passeur" qui va lui permettre de s'autoriser à se voir en tant que sujet acteur de sa propre vie...

Pour conclure je proposerais également cette citation de Carl Rogers que j'apprécie tout particulièrement  :

"On peut dire que lorsqu'une personne découvre qu'elle est comprise de façon sensible et juste, elle met en marche un ensemble de procéssus facilitateurs de croissance ou d'attitudes thérapeutiques envers elle-même."

Bien à vous

Portrait de Lakshmi

Votre post, Isabelle Hatier, me fait prendre conscience qu'être neutre ne signifie pas être indifférent. Peut-être est-ce le sens du terme " neutralité bienveillante " utilisée par les psys ? L'exemple de l'enfant qui apprend à marcher me parle, même si je n'ai pas d'enfant. Etre neutre tout en prenant l'autre en compte relève de tout un art, finalement. La citation de Carl Rogers est intéressante, à condition toutefois de rester humble. Car qui peut prétendre comprendre autrui de façon juste, tant il est déjà difficile de se comprendre soi-même ? Merci pour cette réflexion que vous me permettez !