Comment se débarrasser des tyrannies émotionnelles ?

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai entendu une psychothérapeute à la radio qui disait qu'il fallait se débarrasser de nos tyrannies émotionnelles pour ne plus avoir d'angoisses.

Je n'ai pas bien compris ses explications pour en finir avec ces tyrannies.

Est-ce que vous pourriez me dire comment on doit s'y prendre pour y arriver ?

Portrait de M.Christine

On se tyrannise toujours soi-même .

Pour se débarrasser des trop fortes émotions :  faire l'effort de ne pas les écouter, de ne pas les intensifier .

Il faut faire le choix définitif de vouloir s'en débarrasser . Mais il ne faut pas avoir peur de la paix intérieure, qui peut ressembler à un vide au début . Une fois accoutumés à une certaine paix, alors seulement peuvent venir les bonnes intuitions et la joie .

Après, il faut gérer le calme, le silence intérieur .

Portrait de Mireille-cogolin

Ne pas écouter mes émotions, je ne fais que ça ! Sauf qu'elles sont toujours là ! Justement, je cherche à m'en débarrasser mais malgré toutes les méthodes auxquelles j'ai eu recours, rien n'y fait. C'est pour cette raison que j'ai posé ma question...

Je pense par ailleurs que vous faites allusion à mon masochisme et donc à une certaine complaisance inconsciente vis-à-vis de moi-même. J'ai soulevé à plusieurs reprises cette possibilité dans les forums et les réponses que j'ai reçues, y compris des Psys, sont toutes allées dans le même sens : dès lors que je veux en finir avec mes tyrannies émotionnelles, c'est le signe que je ne suis pas ou plus maso...

Quant à la paix intérieure, je la recherche depuis longtemps et je n'aspire qu'à ça. La solitude ne me fait absolument pas peur étant donné que j'y suis habituée... Mais pourriez-vous m'indiquer comment ,vous, vous êtes parvenue à l'obtenir cette paix intérieure ?

Portrait de M.Christine

Chère Mireille,

Je n'ai pas dit que j'étais parvenue à la paix intérieure totale . Oui en ce qui concerne les émotions que j'ai travaillées pour qu'elles ne reviennent plus me tyranniser . Mais il en reste encore quelques-unes .

Je ne ne prétends pas que vous êtes maso . Ce n'est pas à moi d'en juger . Vous êtes intelligente et tout à fait  capable de le savoir par vous-même .

Portrait de Daniele26

Chère Mireille,

A l'ère où rien n'est impossible techniquement pour l'être humain, il est étrange de constater que de plus en plus de personnes se trouvent totalement démunies face à leurs émotions. Devons-nous les ignorer ?

Pour ma part, force est de reconnaître, que garder pour soi ces émotions cachées n'ont eu de fait , très récemment, que de s'extérioriser somatiquement.

Je peux dire que la douleur corporelle ressentie alors, n'a eu d'égal que la douleur psychique. 

Alors pourquoi continuer à se torturer de la sorte en essayant de vivre comme si elles n'existaient pas ? Nos émotions font partie de nous, elles nous permettent de nous sentir vivant, certes, mais ne les laissons pas nous détruire sous prétexte que l'on y peut rien changer. Bien au contraire !

Car il n'est en rien honteux d'exprimer ses émotions, que ce soit la peur, la colère ou la tristesse. Le simple fait d'oser en parler en diminuera l'intensité car vous aurez mis des mots sur vos maux et personne n'y sera indifférent. D'ailleurs, je suis certaine que vous partagez votre joie lorsqu'elle se présente, cette joie qui fait partie aussi de nos émotions.

Quant à la paix intérieure, cette paix tant recherchée trouvera sa finalité dans l'harmonie de votre être interne et externe, c'est à dire, lorsque vous serez en parfaite harmonie avec vous même. Aimez-vous avant tout. 

Portrait de Mireille-cogolin

Bonjour Daniele26,

Je vous remercie infiniment pour votre commentaire altruiste.

J'insisterai encore cependant sur un point précis : le " pourquoi " de mes émotions tyranniques, je l'ai compris, je l'ai travaillé et je suis très au clair avec moi-même sur cet aspect. D'ailleurs, du plus loin que je me tourne sur mon passé, j'ai constaté que j'ai eu la chance que mes épreuves ne m'invalident pas. En revanche, ces persécutions reviennent tout le temps et ma vie est terne, triste et morose à cause d'elles. Je sais que je n'ai pas à avoir honte de mes émotions, que je ne dois pas les chasser, que je dois les analyser (ce que j'ai fait et ce que je continue à faire), que la paix intérieure repose sur une adéquation entre mon être intérieur et mon moi extérieur mais COMMENT arriver à cette harmonie ? En plus, si quelqu'un a la réponse, je pense que ça servira à beaucoup d'autres foromers qui ont des problèmes graves et qui n'arrivent pas ou plus à toucher du doigt le bonheur... Il est bien évident que dans ce post, je ne fais pas allusion à un désir capricieux qui reposerait sur la recherche absolue d'un confort, d'un bien-être égoïste : je fais allusion à une souffrance personnelle sempiternellement réveillée par des liens avec des proches qui traversent l'origine de ma souffrance. Il y a longtemps maintenant que j'ai compris que si ces personnes sont dans mon entourage ou sur ma route, avec les mêmes problématiques que moi, c'est parce que mon problème n'est pas réglé fondamentalement, que je bute certainement et inconsciemment sur une non-acceptation mais, encore une fois, comment parvenir à cet état de neutralité ? Jusqu'à présent, rien ni personne ne m'a apporté la solution... Je ne suis pas demandeuse d'un constat de mes émotions car il y a longtemps que je l'ai fait. Je suis en recherche d'un axe intelligible et accessible de libération de tyrannies récurrentes, dont beaucoup souffrent sans parvenir à les liquider...

Portrait de Ugo

Bonjour Mireille,

je m'interroge aussi sur le comment arrêter ces tyrannies émotionnelles... Car, comme vous, j'ai essayé divers voies et j'essaie le plus honnêtement possible de faire un travail introspectif depuis déjà un certain nombre d'années. Cela ne m'a pas empêché de me mettre en colère après ma compagne il y a quelques jours. Je pensais pourtant avoir  trouver la paix intérieure une minutes auparavant ! donc je suis bien loin d'en avoir fini avec ça.

De plus jusqu'à aujourd'hui je pensais que mes " tyrannies émotionnelles " étaient justement la résultante, chez moi, de certaines angoisses inconscientes récurantes, et non l'inverse...

Alors moi aussi je suis preneur de solutions pour y parvenir.

Portrait de Mireille-cogolin

Vous rejoignez Ugo ce que j'ai tenté d'expliquer à Daniele26.

Il est bien évident que votre stade de réflexion, comme le mien, permet de comprendre que vous avez dépassé le B.A. BA de l'identification et de l'objectivation de la cause de votre souffrance.

Il me semble, après un gros travail introspectif, que lorsqu'une souffrance résiste, elle est là pour nous pousser vers le registre d'une spiritualité exceptionnelle. Comme je le disais, je suis convaincue que l'acceptation est la clé mais, malgré toute ma bonne volonté consciente et mon application, je n'ai pas encore trouvé la voie d'accès à cet état de véritable humilité qui, je le crois, rend alors inutile la souffrance, permettant sûrement ainsi de récupérer une grande énergie qui pourra dès lors servir à la transmission du COMMENT résoudre cette sensation déplorable d'anxiété quotidienne.

Portrait de Modérateur

Une conférence de Florence Rollot à écouter gratuitement sur Signes & sens en cliquant sur le lien :

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Portrait de Isabelle

Tout comme vous Mireille-cogolin et Ugo, je pense avoir à mon actif un véritable travail sincère d'introspection... que je m'applique, autant qu'il m'est possible, à développer toujours... Et pourtant... Aujourd'hui, 1er mai, était la date anniversaire de mon père... Au conscient, je "sens" bien sur des jours particuliers comme celui-là par exemple... que je me dois d'être d'autant plus "vigilante" à mes propres "réactions"... Et pourtant... dès ce matin 9h00, je me suis disputée avec un "ami" et justement à propos d'une histoire de dates !!! Alors oui, moi aussi, je pose la question ! Comment ne plus laisser cet état émotionnel tyrannique être le vainqueur sur ma sincère volonté dans ma recherche personnelle de "paix", pour ne plus être aussi "réactive" dans le mauvais sens du terme...

Portrait de Orlan

Votre post et cette dispute que vous avez eue ce matin Isabelle m'a donné à réfléchir et à repenser mon lien avec mon ado qui est paresseux, qui ne fait jamais ce qu'il dit et qu'il a promis de faire...

Moi aussi, alors que j'avais décidé de ne plus m'énerver et de l'accepter comme il est - grâce au contenu pertinent de bien des posts de ce forum -, hier soir j'ai encore craqué face à lui et ses rationalisations mensongères. Surtout qu'en plus, il a tenu tête à ma violence verbale, même s'il s'est excusé ensuite...

Au regard du contenu de votre commentaire et de ma réaction paternelle, une question a surgi. Bien sûr, je n'ai pu que passer par moi. Je me suis demandé si j'avais eu tort ou raison dans ma colère. Il ne m'a pas fallu longtemps pour reconnaître que ma colère était justifiée et mon mal-être vient de disparaître. Je veux dire par-là que contrairement à des idées reçues et un peu trop facilement transmises par des courants psychothérapiques séducteurs, une émotion ne doit pas seulement être accueillie. Elle doit être analysée dans le sens de savoir si elle repose sur notre réelle responsabilité ou pas. Qui a cherché le conflit par exemple, même inconsciemment ? Si c'est moi, je dois faire amende honorable et alors elle disparaît. Si c'est l'interlocuteur, une fois sa responsabilité authentifiée, elle bat en retraite et j'en suis libéré... Je pense qu'en fonctionnant ainsi, honnêtement avec soi-même et son entourage, on corrige nos erreurs, on est de moins en moins injuste, on s'améliore et on apprend à constater que l'on devient aimable et donc à s'aimer progressivement... Il est sûr que le " tentateur " ne manquera pas de venir nous éprouver à nouveau mais, là encore, quelle que soit notre réaction (acceptable, cela va de soi), notre émotion sera le témoin que nous n'avons pas à culpabiliser, même si l'altercation dégénère verbalement.

Il s'agit d'une véritable autodépollution salvatrice... D'autant qu'à mon sens, plus nos émotions sont tyranniques, plus elles sont injustifiées. Ça peut paraître paradoxal mais elles expriment une culpabilité inconsciente qui n'a pas de raison d'être. J'en veux pour exemple l'histoire d'un copain qui fait conneries sur conneries. Son credo c'est qu'il ne regrette jamais ses conneries ! Je n'envie pas son parcours existentiel mais, curieusement, il est moins affligé que moi ! Je pense aussi à cette ancienne ministre et l'histoire du sang contaminé : " Responsable mais pas coupable ", avait-elle asséné avec un aplomb extraordinaire, alors que cette phrase ne veut rien dire ! Elle vit des jours heureux depuis dans son château et avec sûrement quelque argent provenant de son ex-poste ministériel ! Il y a aussi Monsieur Tapy, l'éternelle victime, parti de rien et croulant sous des millions de millions liés à des magouilles dignes d'un scénario de film ! Et tant d'autres encore qui arrivent à se convaincre que les méchants, ce ne sont pas eux... S'il est bien évident que je ne fais en aucun cas l'apologie de ces profils pathologiques, il me semble qu'ils sont là pour nous faire comprendre que, personnellement, nous avons souvent inversé le bon ordre des choses quant à nous... 

Je souligne encore une fois que soulever la question de la responsabilité, jusque dans des épisodes de notre enfance, me semble être le vecteur pour que nos émotions culpabilisantes à tort se diluent et c'est seulement à partir d'un point d'équilibre - à tous les sens du terme - qu'il peut y avoir un accord favorable entre l'inconscient et le conscient. Mais ceci n'est que mon modeste point de vue déductif et j'espère que d'autres foromers vont venir débattre car ce thème existentiel me paraît fondamental, ne serait-ce que pour notre santé psychologique et physique... 

En ce qui me concerne, je vais m'appliquer chaque jour à explorer soigneusement ce chemin épineux, bien masqué et conséquent, de la genèse de ma propre culpabilité pour arriver - je l'espère - à me débarrasser d'une dette que je n'ai pas et qui n'a de cesse de se réactualiser sous des formes douloureuses et anxiogènes...

Portrait de nanou-69

Je me dispute de moins en moins mais ça m'arrive encore. J'ai pas tout compris à ce que vous écrivez, Orlan, mais je vais imprimer votre commentaire et le relire à tête reposée; je sais par instinct qu'il y a des choses qui vont m'aider à moins culpabilisé lorsque je " m'engarce " comme on dit chez moi... je le disais dans une autre discussion, une véritable université populaire que cet espace internet;;; merci, j'espère que mes neurones vont pas exploser mais je vous fais confiance !!!!

Portrait de M.Christine

Mireille, votre dernier commentaire, ainsi que celui de Danièle, m'aident à poursuivre ma réflexion et surtout à préciser ma pensée .

En fait, lorsque je dis plus haut qu'il ne faut pas écouter ses émotions, je voulais plutôt dire qu'il ne fallait pas écouter les pensées négatives, les idées noires, qui apparaissent avec les émotions tyranniques .

Les émotions en elles-mêmes, bien sûr qu'il vaut mieux y prêter attention, admettre qu'elles existent pour pouvoir les comprendre, retrouver leur origine .

Mais les idées noires qui nous assaillent (parfois comme de vrais bombardements à répétition), c'est cela qu'il est parfaitement inutile d'écouter car ce sont toujours les mêmes, en boucle, et elles ne mènent à rien . De plus, si on les écoute, ça fait boule de neige et attise l'angoisse de départ . Si on les chasse avec persévérance chaque fois qu'elles apparaissent, elles finissent par se lasser, s'éloignent, et on se sent enfin soulagé . C'est un travail de chaque instant mais ça porte ses fruits . Il suffit de le faire assidument pendant quelques jours, ou même quelques heures . On dirait que Dieu voit les efforts que l'on fait et nous exauce .

 

Portrait de Sofia M

Pour ceux qui aiment la Psychanlayse, dans l'œuvre de Freud la part autodestructrice de la culpabilité inconsciente occupe une place centrale. Cet aspect, lorsque sa dimension est injustifiée, se retrouve dans plusieurs de ses ouvrages et, en particulisr dans " L'homme aux rats " : il s'agit d'un cas clinique réel de névrose obsessionnelle où le patient cherche à régler sempiternellement une " dette " paternelle. C'est comme le processus du tonneau des Danaïdes, malheureusement...

Pour illustrer ce mécanisme des tyrannies compulsives qui peuvent ne jamais nous laisser en paix, et comme le suggère Orlan, il faut essayer de resituer les compulsions d'éléments malheureux, d'épreuves dans le miroir du passé. Pour illustrer cette démarche psychologique qui permet de liquider les obstacles et autres épreuves peu à peu et les angoisses qui vont avec, je vais prendre l'exemple d'un de mes beaux-frères : issu de la DDASS, il a été placé dans une famille d'accueil où le père avait la dive bouteille facile. Quand cet homme, très gentil au demeurant, exagérait côté boisson, il devenait violent, donc à table. Mon beau-frère déteste l'alcool mais il fallait  toujours qu'il provoque des disputes... à table ! Un jour où ma sœur était tellement mal à cause d'un conflit et alors que j'étais présente, je suis arrivée à parler à son mari. Connaissant son histoire, je lui ai demandé s'il n'y aurait pas de lien à établir entre ses comportements agressifs à table et l'homme de la famille d'accueil, qu'il adorait quand il n'avait pas bu... Mon beau-frère est un homme intelligent. Il a compris tout de suite. Son attitude n'a plus rien à voir depuis... Lui qui souffrait de maux d'estomac n'en a quasiment plus... Il a saisi que, croyant venir de nulle part, il se vivait comme une charge pour cette famille car, enfant, il ignorait que cette famille était rétribuée pour le garder et l'élever... Il avait une dette inconsciente vis-à-vis de cette famille et pour ne pas " l'oublier ", il reproduisait adulte ce scénario...

Effectivement, Orlan a raison : stopper ses tyrannies émotionnelles passe par la mise à plat systématique de l'événement actuel qui cherche à nous persécuter et à le relier avec une scène difficile de l'enfance pour laquelle nous découvrons quasi systématiquement que nous n'avions rien fait de mal... Et, progressivemenf, nous apprenons à ne plus nous faire de mal... Les tyrannies émotionnelles lâchent ainsi car on ne les alimente plus...

Portrait de M.Christine

Belle illustration, Sofia, de ce qu'une prise de conscience peut arriver à résoudre !

Portrait de Isabelle

Un grand merci particulier à Orlan et Sophia M. Déjà, en réponse, et en lien à mon post de ce matin, sur le même sujet... la dispute à laquelle je faisais allusion s'est déroulée à 9 heures... Hors mon père est parti de la maison familliale alors que j'avais 9 ans... et j'ai un souvenir très net de son départ et de l'état émotionnel de ma mère aussi... (même si je ne remets pas en question ses souffrances... elle a toujours eu l'art du mélodrame...) y compris de ce que mon père m'a dit discrètement avant de partir "fais attention à ta mère"... ce qui signifie donc, qu'en définitive il reste encore une petite partie bien cachée de mon chagrin d'enfant. Je pensais que j'avais "lâcher" mes affects personnels en lien au départ paternel, y compris mes culpabilités infantiles... puisque lorsqu'un parent "abandonne", l'enfant fantasme qu'il est responsable de cet abandon, se pensant pas assez ou non aimable... coupable ! Comme quoi(c)... mon inconscient était ce matin au rendez-vous... histoire de bien alimenter ma jouissance, en me vivant encore "responsable" du couple parental... finalement ma toute-puissance n'à d'égal que mon orgueil... ce qui somme toute revient un peu au même ! Il est grand temps que je cesse mes enfantillages... C'était effectivement mes parents qui étaient responsable de moi, et non pas l'inverse... Enfin, moi qui suit loin d'être indifférente à la psychanalyse, et aussi par reconnaissance pour tout le bien qu'elle me donne tous les jours... J'ai lu, il y a de nombreuses années le cas clinique de "L'homme au rat"... C'était dans un ouvrage s'intitulant "Cinq psychanalyses"... Mais sans aucun doute, il m'est nécessaire que je revisite par une nouvelle lecture, ce cas en particulier... Voire les cinq d'ailleurs... moi qui suis née un... cinq... Bonne soirée à vous amis foromers

Portrait de Gilbert

Je rebondis sur vos posts, d'autant que " Cinq Psychanalyses " est un livre que j'ai acquis du temps de mes années de formation à l'Ecole Normale. Je fréquentais à l'époque (1974-76) un atelier de psychanalyse animée par une prof de psycho. " L'homme aux loups " me parle aussi... Tout cela me donne envie, comme Isabelle, de revisiter ces fondamentaux... Merci à tout le monde !!! Et un merci tout particulier à Sofia M. pour son sens d'une psychanalyse appliquée et accessible Smile

Portrait de yamina.174

La culpabilité n'est pas un sentiment divin, dit à juste titre M. Christine et c'est pour cette raison que j'ai mis du temps à comprendre que quand Dieu m'envoie une épreuve dont je souffre, je dois trouver le moyen psychologique de m'en débarrasser. En revanche, personnellement je pense - comme le courant psychanalytique et le bouddhisme le transmettent - qu'il ne faut surtout pas chasser nos émotions négatives, comme l'implicitent d'ailleurs Orlan, Sofia M et Isabelle de leur côté, car nos tyrannies ont des choses à nous dire et elles nous parlent, souvent en langage codé mais qu'y pouvons-nous ?

Pour illustrer mon propos, à mon tour je vais vous raconter un épisode de vie d'une de mes cousines dont la maman est décédée à 19 ans en la mettant au monde... Cette cousine n'a eu de cesse de rencontrer des hommes impuissants sexuellement. Démoralisée, elle a fini par consulter une psychanalyste qui a fait émerger le fait qu'elle s'interdisait le plaisir sexuel dans la mesure où elle fantasmait qu'elle était responsable de la mort de sa mère. Cette mère dont la vie sexuelle s'était mal terminée et prématurément. Sa culpabilité inconsciente lui faisait payer une faute à laquelle elle n'était strictement pour rien... Il a fallu deux ans pour qu'elle rencontre son futur mari avec qui la sexualité ne pose aucun problème. Par contre, elle n'arrivait pas à être enceinte... Retour chez sa psychanalyste à laquelle elle a expliqué qu'elle ne parvenait pas à " TOMBER " enceinte ! Sa thérapeute a souligné ce terme significatif et qui faisait sens dans l'histoire de sa patiente en lui interprétant le fait qu'une maternité, qu'un accouchement n'entraînent qu'exceptionnellement une mort. Elle l'a fait travailler notamment sur les différences qui existaient entre elle et sa génitrice et ma cousine s'est retrouvée enceinte mais, au bout de trois mois de grossesse, elle a fait une " fausse couche ". Avec la psy, elles ont continué à travailler sur toutes les confusions qu'elle mettait en place inconsciemment et sur sa désidentification maternelle... Un an environ s'est écoulé et une grossesse est intervenue avec la naissance d'une petite prématurée de 2 kilos mais qui a vite grossi...

Voilà encore un exemple qui peut faire saisir que nos tyrannies émotionnelles ne sont pas le fruit du hasard. Il faut les observer, voire les écouter... Elles sont là pour que nous cherchions à nous déculpabiliser en prenant conscience que l'histoire de nos parents n'a rien à voir avec la nôtre et que nous ne sommes pas coupables de leurs douleurs et autres drames... Je me permets de réinsister sur le fait qu'il est indispensable de tisser des liens entre nos névroses actuelles (persécutions internes sous forme d'événements négatifs présents) et des événements similaires des 10 premières années de notre vie. Le constat est en général assez rapidement probant : non seulement les tyrannies se calment et se raréfient mais les obstacles apparaissent de plus en plus franchissables...

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai déjà beaucoup travaillé sur vos commentaires depuis quelques heures. Je peux dire qu'ils m'apportent la méthode que je cherchais. Elle me convient dans la mesure où elle ne semble pas venir de techniques farfelues, en sachant qu'elle supprime les pénibles et stériles " Il n'y a qu'à " que certains répètent bêtement. Si certaines explications touchent à un registre professionnel qui m'est tout de même étranger, les différents exemples que vous avez donnés m'ont fait comprendre comment je dois m'y prendre pour essayer d'éradiquer progressivement ma souffrance intérieure liée à mes émotions négatives. Je suis également contente d'avoir pu lire qu'il ne fallait pas chasser ses tyrannies psychologiques parce que j'avais tenté d'appliquer cette technique des centaines de fois mais elles revenaient toujours. J'ai donc compris, grâce à vos posts, pourquoi. J'ai beaucoup apprécié aussi ce clin d'œil au Seigneur...

Portrait de yamina.174

Je pense que vous faites allusion à la Pensée positive, conseillée  pour arrêter les émotions négatives et quitter l'échec.

Cette méthode est une superbe grande première marche qui permet de prendre conscience de son négativisme, voire de son anxiété. Elle obtient, au départ de la pratique, d'excellents résultats et le plus souvent étonnants. Elle contribue à dépolluer son terrain psychologique pour ne pas s'asphyxier et finir par tomber dans la dépression quand les épreuves sont particulièrement douloureuses. Disons en outre que cette technique est axée en général, par le pratiquant lui-même, sur des secteurs qui demandent à être traités en urgence comme la maladie, le chômage, les trahisons sentimentales et c'est vrai que les résultats positifs sont extrêmement fréquents car, comme le souligne Emmet Fox dans son livre " Affirmez la sagesse divine ", " les conditions extérieures DÉPENDENT toujours de l'état de conscience "... Mais, c'est un traitement en surface qui demande, qui exige, sans répit, de reconsidérer ses attitudes. Il y a dans ce fonctionnement obligatoire comme la prise en compte d'un lien social, familial, amical, sentimental, à toujours travailler. Si cet aspect est prépondérant et magnifique dans son principe, il travaille selon un ou des binômes : un autre, les autres sont systématiquement pris en compte, concernés : le travail, la famille, les amis, le couple, etc... La Pensée positive représente le respect pour le bien d'autrui et, par voie de conséquence, pour son propre bien mais où le bât blesse, c'est qu'elle ne s'occupe pas de la racine des problèmes, ce que fait la Psychanalyse, et c'est en ce sens que positiver demande à relancer la machine sans arrêt, quotidiennement, un peu comme une vieille voiture qu'il faut emmener chez le garagiste tous les mois et qui, à la sortie, coûte plus cher qu'une voiture neuve ! 

J'ai beaucoup aimé votre question Mireille-cogolin parce que, justement, elle soulève le problème des tyrannies intérieures récurrentes, ce mal-être que l'on peut ressentir dès le réveil, et qui, malheureusement, va " attirer " des situations difficiles, plus ou moins graves et constantes, qui vont confirmer que notre moral dépressif a vraiment sa raison d'être... Nous sommes ainsi justifiés dans notre posture de victime... C'est en ce sens qu'il faut enlever l'origine de cet état qui devient progressivement maladif. Ainsi, une femme battue attirera toute sa vie des hommes qui la battront ou qui la maltraiteront ne serait-ce que verbalement tant qu'elle ne travaillera pas  autant que nécessaire sur les scènes de son enfance dans lesquelles la violence était au rendez-vous. La Pensée positive sera un premier grand secours mais qui restera insuffisant. Ce sera un premier grand secours parce que cette femme prendra d'une part l'habitude de ne pas hystériser son partenaire, de ne pas rechercher le conflit, de comprendre qu'il est malade psychologiquement, de lui pardonner, mais - même si elle obtient l'amélioration - et pourquoi pas la " guérison " de cet homme -, elle continuera à attirer des scènes de violence autour d'elle mais, malheureusement, plus probablement la concernant. À ce sujet, il n'y a qu'à constater le nombre de personnes innocentes qui peuvent être agressées par des inconnus ou même tuées... Il y a quelques années, il y avait eu un fait divers dramatique : une jeune femme de 20 ans attendait à un feu rouge quand elle a reçu une décharge de fusil d'un homme qui chassait dans son jardin : elle a été tuée sur le coup... Il est bien evident qu'elle ne connaissait pas cet irresponsable mais elle l'a attiré inconsciemment pour vérifier qu'elle avait une " dette " qui remontait à son enfance et qu'elle devait payer de sa vie cette  " dette " fantasmatique dont elle se vivait responsable. Même scénario pour le tueur qui a " répété " ainsi des scènes de violence de son enfance  - réelles ou fantasmées - qu'il a " vues " ou déformées - mais dont il s'est vécu responsable. Ainsi cherchait-il à payer et, effectivement, il s'est retrouvé en prison. C'est en ce sens que Freud a établi un lien inconscient entre le bourreau et sa victime... Mais, encore une fois, pour que nos persécutions internes s'affaiblissent jusqu'à disparaître, seul un travail sur soi en profondeur le permet. 

Ce qui revient à dire oui à la Pensée positive mais ce n'est que le début du chemin si l'on désire découvrir peu à peu une paix durable quels que soient les événements sur notre route...

Portrait de Isabelle

Il y a toujours des "temps particuliers" qui semblent "concentrés" en "signes" qu'il nous est donnés de "décoder" pour nous-même... comme s'il nous fallait nous préparer "à passer à autre chose". Autrement dit, laisser une part encore invalidante derrière soi, pour avancer un tout petit peu plus vers la lumière... à chaque étape nouvelle... pour développer cet accord à soi... De "fil en aiguille" si je puis dire... j'ai continué ma "réflexion" depuis hier... qui m'a amenée à "revisiter", une histoire particulière dans le couple parental... Ma mère était très jeune (16 ans) lorqu'elle fit la connaissance de mon père, qui lui en avait 24.

Hors avant que de connaître mon père, ma mère avait eu un grand amour pour un jeune homme, se prénommant Guy, plus âgé qu'elle aussi, et Parisien comme mon père... Durant la "relation de couple", ce jeune homme débuta une carrière dans l'Armée de Terre... En parallèle, ma mère vivait une situation "familiale" très compliquée qui la mettait sans aucun doute, en grande souffrance... Leur "histoire" s'arrêta, compte tenu du jeune âge de ma mère et d'une impossibilité dans un "engagement réel" d'une vie de couple...

6 mois après avoir fait la connaissance de mon père, mes parents se marièrent... Il serait bien trop long de raconter toute l'histoire dans le détail... Disons pour faire simple... Ma mère avait "verbaliser" à mon père, qu'elle n'était pas "amoureuse" de lui, et de son côté, mon père était persuadé qu'à force de gentillesse et d'une vie plus sécurisante qu'il lui proposait, elle finirait par l'aimer lui... Lorsque je suis née, ma mère avait tout juste 18 ans. 1 an plus tard, ma soeur arriva à son tour...

Mais ma mère n'avait cependant pas "oubliée" son grand amour... et un jour, c'est lui qui se manifesta, et lui dit qu'il ne l'avait pas oublié non plus... Que maintenant sa situation professionnelle était plus "sûre"... Il savait que ma mère s'était mariée, qu'elle avait deux très jeunes enfants... et qu'il était prêt à les "assumer" aussi... Mon père était au fait de tout celà, et il vit ma mère tellement malheureuse, qu'il proposa que ma mère rejoigne cet homme pour quelques jours... que celà lui permettrait d'y voir plus clair, et de savoir réellement ce qu'elle souhaitait... Ma mère se rendit à Bayonne (ça ne s'invente pas !) rejoindre son "amour"... Lorsqu'elle revint, elle avait pris sa décision "douloureuse", de rester avec mon père, qu'elle ne souhaitait pas "trahir" en partant...

Au fil de mon analyse, j'ai posé beaucoup de questions à ma mère, en particulier, sur ce que je percevais comme des zones d'ombres... Pour ce que je sais de cette histoire... C'est qu'elle s'est "terminée" de façon dramatique... Quelques semaines après ce séjours à Bayonne, le jeune homme se tua (de façon "inexpliquée") dans un accident de Jeep sur un terrain militaire... 1 an plus tard, ma mère sombrait dans une dépression nerveuse grave... Dont elle se "sortie" avec "l'arrivée" de mon frère... mais qui à son tour, mourra à l'âge de 11 ans d'un accident de la route...

Tout ça pour dire... Qu'il est évidemment essentiel, d'accueillir mais tout autant, de les observer et de les écouter, toutes nos tyrannies émotionnelles... Pour prendre peu à peu, et à chaque fois, un "recul" puis un détachement réel sur toute l'histoire familiale qui ne nous appartient pas...

Portrait de Mireille-cogolin

Ces posts viennent de me faire RESSENTIR CORPORELLEMENT la différence entre la partie émergée et la partie immergée de l'iceberg... Quel cadeau !

Comme par " hasard " et travaillant un passage des Évangiles chaque jour, m'a été " envoyé " ce matin cet extrait de la 2ème lettre de saint Paul Apôtre à Timothée :

. " Proclame la parole, interviens à temps et à contre-temps, dénonce le mal, fais des reproches, encourage, mais avec une grande patience et avec le souci d'instruire "...

En lisant ces propos, j'ai réalisé que c'est ce que vous faites dans ces forums...

Portrait de Isabelle

Un grand merci à vous Mireille-cogolin ! Votre question m'a personnellement permis une jolie marche de plus, sur l'escalier de la vie ! Et je me permets de souligner que vous participez largement à cette transmission sur ces forums. Je vais d'ailleurs m'appliquer à lire avec une attention particulière l'extrait des Evangiles que vous nous avez donné. Amitiés Mireille-cogolin !

Portrait de Steve1965

Cette qualite d'échanges, je ne l'ai trouvé nulle part ailleurs, pour ma part. Si je viens rarement dirte quelque chose, c'est que je ne suis pa sur que je serai vraiment à ma palce dans me s commentaires. Mias je confirme que c e qui dit ici fait concrètement avancer... Je vous remercie.

Portrait de Gilbert

Je suis du même avis que vous. Etant un habitué d'Internet, nulle part ailleurs je n'ai trouvé d'échanges de cette teneur humaniste et formatrice pour tout un chacun, spécialistes de la psy ou entièrement néophyte. Je pense que vos commentaires seront toujours les bienvenus. L'important consiste dans l'interactivité. N'hésitez pas non plus à venir poser une question, à ouvrir une discussion. Je me suis rendu compte, pour l'avoir expérimenté, que parfois une interrogation anodine donne lieu à une réflexion d'un très haut niveau. Ainsi, vous seriez encore plus agent d'évolution, chose que vous êtes déjà amplement, ne serait-ce que par votre fidélité à ces forums... A très bientôt de vous lire !

Amitiés,

Gilbert

Portrait de Isabelle

Je ne voudrais pas " insister lourdement "... sur ce qui a été développer sur le sujet précisément des " tyrannies émotionnelles ", mais le Signe de ce matin est trop beau... et il me semble important de le partager avec vous amis foromers, ne serait-ce que pour souligner aussi toute l'importance de ce qu'on appelle en analyse " l'énergie liée "... autrement dit, que nos échanges via ce forum sont incontournablement un "travail commun "...

En ouvrant, ce matin " Affirmez la Sagesse Divine " à la page 94 (94 est l'année du début de mon travail analytique) le titre : " Vous pouvez trouver le bonheur ". Emmet Fox raconte l'histoire d'un roi si désenchanté qu'il se met en quête de l'homme le plus heureux de son royaume, pensant que s'il revêt la chemise de cet homme, il deviendra à son tour " heureux "... Bien évidemment, l'homme le plus heureux du royaume, ne possédait pas de chemise... Pour conclure : " Mais le bonheur ne s'endosse pas comme un pardessus. On ne le trouve que lorsqu'on a donné à Dieu la première place dans sa vie car cela seul procure une joie qui dépasse toute compréhension - et toutes choses ensuite sont accordées par surcroit. Enfin : " Vous Me chercherez et vous Me trouverez si vous Me cherchez de tout votre coeur " (Jérémie 29 : 13).

Comme mon titre le dit, je l'ai vraiment reçu comme une Réponse Divine, qui plus est avec un " zeste " d'humour et beaucoup d'amour... comme Seul Lui à le secret ! Ce qui m'encourage ce matin à ce " partage ", c'est que pour moi, un profond travail analytique est à un moment donné, et pour continuer à avancer, indissociable d'un approfondissement personnel dans la Foi en Dieu... car alors, c'est aussi se donner à soi-même la possibilité d'une évolution dans l'acceptation et l'humilité... Un " charité bien ordonnée commence par soi-même " mais en y intégrant qu'ordre et loi c'est aussi reconnaître que plus Grand que moi est La Loi Universelle...

Portrait de Ugo

J'ai suivi vos réponses toutes aussi éclairantes les unes que les autres. Je rejoins Steve1965 sur la qualité des forums signes et Sens. Je trouve que la psychanalyse, telle que vous la transmettez, Sofia.M, est humanisante et porteuse d'espérance. Il y a une vrai complémentarité avec la spiritualité vue par Emmet Fox, comme le souligne Isabelle.

Pas de prosélytisme, mais une belle ouverture vers ce qui peut faire avancer un travail sur soi.

Merci.