A la fin de l'ouvrage " Bienvenue sur la voie " d'Arnaud Desjardins, celui-ci écrit : " La psychothérapie guérit le mental, la voie guérit du mental ". Pour avoir fait un travail sur moi accompagné d'un psy et continuant seul ce chemin d'introspection, je considère l'aspect psychologique de la quête spirituelle indispensable - en tous cas pour moi qui ait encore des résistances dans mon quotidien -. Très attiré par l'aspect spirituel, j'ai été accroché par cette expression " guérir du mental ". Est-ce à dire que le mental est un frein ? Pour ma part, je pense qu'il s'agit peut-être là de ce que les psys nomment " intellectualisation " ou l'art de couper les cheveux en quatre qui serait en fait une forme de résistance subtile. Comment comprenez-vous cette affirmation d'Arnaud Desjardins et y adhérez-vous. Merci de m'aider à cheminer sur la " Voie ".
Gilbert
Jean-Marc
Le mental est capricieux
Dans la tradition du yoga, on a l'habitude d'évoquer l'image d'un attelage. Le char étant le corps physique, les chevaux les 5 sens, le cocher le mental (le psychisme) et le passager, l'être véritable ou âme. Le but du travail spirituel consiste à aller dans la bonne direction, celle qui convient à l'âme. Le problème, c'est que dans la plupart des cas, le mental (le cocher) se prend pour le passager donc pour l'âme. Il usurpe donc un pouvoir alors qu'il devrait être au service du passager. Il peut aussi se laisser dominer par les chevaux, les 5 sens et s'affoler (c'est ce qu'on appelle un mental débridé). C'est peut-être ici qu'interviendrait la psychothérapie dont le sens serait de rééduquer le mental cocher dans sa fonction de maîtrise des sens. Quant au passager, doit absolument se faire obéir du mental. Les textes yoguiques disent que le mental est fuyant comme le vent et capricieux. Guérir du mental, pour moi, consiste à ne pas le laisser se prendre pour le véritable voyageur. Le yoga dit encore qu'il ne faut pas s'identifier au mental mais le mettre à notre service. Je ne sais pas si j'ai été bien clair mais j'espère vous avoir éclairer un peu.
Lakshmi
Accéder à l'équanimité ?
Guérir du mental me semble aller de pair avec l'équanimité, cette égalité d'âme quelles que soient les circonstances. Ce qui passe effectivement par la maîtrise de ce même mental par l'intermédiaire d'une psychothérapie. Petit apport à la réflexion proposée.
Amélie
"Je vous salue Marie"
Ce matin tôt, je réfléchissais au fait symbolique qu'aujourd'hui pour la Catholique que je suis, nous sommes le jour de l'Assomption. J'en suis venue à ce constat qu'en définitive, je ne prie que très rarement avec ce support qu'est le "Je vous salue Marie"... Curieusement, je me disais que pourtant, ayant été une mère célibataire très jeune, mais pour qui finalement la vie a été généreuse, j'étais bien orgueilleuse en ce sens, que prier Marie pourrait être alors une façon de remercier et d'être plus en adéquation avec moi-même... (pas que je me prenne pour la Vierge Marie, mais simplement parce que Marie symbolise aussi autant la femme que la mère protectrice). J'ai donc prier avec attention en remerciant pour tant d'amour et de protection... Est-ce un peu cela se laisser guider par son âme ?
Régis
Marie, image de l'Acceptation
Joli clin d'oeil à l'Assomption de ce lundi du 15 août, Amélie. J'aime beaucoup aussi la figure de Marie, pleinement femme et pleinement mère. Je crois qu'elle est une figure de l'acceptation sans condition et donc sans rumination mentale, sans rationalisation. Un archétype, diraient les psys, mais pour moi un exemple - que l'on soit femme ou homme -. L'acceptation de la connexion de l'âme avec Dieu. En tous cas, je le vois comme cela. Marie est pour moi synonyme de " Oui ", de " Amen ", du "Ainsi-soit-il ", symbole du " Que ta volonté soit faite ! " du Notre Père.
Jean
Le point de vue d'Eckhart Tolle
Dans l'ouvrage " Le pouvoir du moment présent ", Eckhart Tolle propose effectivement de se libérer du mental. Il compare celui-ci à une voix intérieure qui peut être notre pire ennemi. " Prêtez particulièrement attention aux schémas de pensée répétitifs, à ces vieux disques qui jouent et rejouent toujours les mêmes chansons peut-être depuis des années. C'est ce que j'entends lorsque le vous suggère d'observer le penseur ", écrit-il. Ce qui me paraît être une démarche psy. Il continue : " Cette prise de conscience que quelqu'un surveille, ce sens de votre propre présence, n'est pas une pensée. Cette réalisation trouve son origine au-delà du " mental ". On aborderait donc à ce niveau un processus de méditation qui guérirait du mental ? Mais je crois que les deux processus sont liés.
Gilbert
Merci pour vos réflexions
Je vous remercie les uns les autres pour vos réfléxions très intéressantes. Je vais certainement faire mon miel avec tout cela. Bon mardi à tous !
Gilbert