Développer sa foi, une ineptie ?

Votre amie, certes fervente catholique, est beaucoup plus avancé que moi dans la Foi. Sauf que je trouve sa remarque une peu péremptoire. " Père, pourquoi m'as-tu abandonné ? " a dit le Christ sur la Croix. Pourtant, on ne peut pas reprocher au Christ d'avoir manqué de foi... Pour ma part, j'essaie que ma foi soit plus installée aujourd'hui qu'hier et j'espère qu'elle sera plus forte demain. Mais j'avoue que la vie se charge tous les jours de me remettre les pendules à l'heure et de m'envoyer des coups de pieds au derrière pour que je développe cette foi. Peut-être votre amie se sent-elle totalement innocente ? Tant mieux pour elle mais ce n'est pas mon cas. Je me sens pêcheur ... " Kirye Eleison " chante-t-on en début de la liturgie catholique. Ce qui veut dire " Seigneur, prends pitié, nous reconnaissons que nous sommes pêcheur "... Je ne sais pas où " ça " pêche chez votre interlocutrice mais en tous les cas, je la remercie car elle me donne envie d'aller lire cet article dont j'ai bien besoin aujourd'hui ". Mais, au fait, a-t-elle parlé du contenu ?

Merci, Chantal, de nous donner l'occasion de réagir et merci à votre amie aussi d'avoir indirectement généré cette discussion  !

Régis

" J'y pense et puis j'oublie  ". Comme la chanson, ainsi va ma foi ! Preuve que si elle m'était acquise une " fois " pour toute, il n'y aurait pas ce yoyo infernal. Pour ma part, quand tou va bien, j'ai tendance à oublier Dieu. Gros piège dans lequel je tombe régulièrement. Preuve encore qu'il faut que je développe cette foi jusqu'à ce qu'elle soit présente à tout moment. Si tant est que cela soit possible pour moi ! Je crois que oui, la foi, ça se developpe. Sinon nous serions des êtres  "réalisés "comme disent les enseignements spirituels. Mais peut-être votre ami est-elle un guide spirituel (rires). Je me moque (voyez comme je suis méchante et pleine de sarcasme). Et je sais que c'est une ineptie ! Bon, j'ai des progrès à faire ! Je vais prier avant de continuer à écrire des âneries ! Bonne soirée à tout le monde.

Dans l'article en question, j'ai particulièrement apprécié le petit paragraphe " Aide-toi, le ciel t'aidera ". Je me retrouve tout-à-fait dans ma pratique quotidienne du yoga. Avoir la foi justement, c'est trouver l'énergie de travailler sur soi au quotidien. Ce qui demande un minimum d'effort. Le terme " besogneux " est à mon sens tout à fait approprié. Pour Régis, si ce n'est déjà fait (je parle de la lecture de l'article), je transmets le lien cliquable. Et puis ça peut faire gagner du temps à d'autres foromers : http://www.signesetsens.com/developpement-personnel-developper-sa-foi-pour-le-meilleur.html

D'accord avec tout ce qui est dit plus haut, et avec une pointe d'humour, ce qui ne gâche rien !

Nous sommes sur terre des êtres en constante évolution .

Je pense pouvoir (me) dire avec authenticité que je suis croyante mais, en ce qui me concerne également, je n'ai pas encore rejoint ce niveau de foi qui me permettrait de ne plus douter, de ne plus avoir peur... En revanche, ce que l'Esprit saint m'a donné à comprendre il y a maintenant quelques années, c'est que parce que je doute, parce que j'ai peur, que Dieu existe. J'avais confié cette " révélation " à un prêtre féru de psychanalyse. Il m'avait répondu que j'étais sur le bon chemin dans la mesure où, à l'inverse, un psychotique se fantasme tout-puissant. Or, avait-il ajouté, nos angoisses sont là pour nous faire comprendre que nous ne sommes pas tout-puissants. Le Tout-Puissant étant le Seigneur... Ainsi, quand je panique, quand je ne me sens pas bien, je m'efforce de lâcher prise, admettant dès lors que cet abîme apparent n'existe que pour que je puisse prendre conscience de ma petitesse. Quand j'observe ce qui se passe après avoir appelé Dieu de toutes mes forces parce que je n'en peux plus, Il se manifeste et ne tarde jamais : Il me rassure en m'envoyant systématiquement une Bonne Nouvelle (impossible d'enlever le B et le N majuscules !!!), un scénario, un dénouement inattendu... Ces respirations me permettent de reprendre des forces car je sais que, de toute façon, je serais encore amenée à reconnaître et à admettre ma petitesse et mes limites. Autrefois, j'avais une fâcheuse tendance à avoir le " Complexe du sauveur ". Je me suis tellement heurtée à des échecs à imaginer notamment que je pouvais changer ceux que je pensais en difficulté, alors que finalement ils ne me demandaient rien, que j'en suis arrivée à accepter leurs différences, prenant peu à peu conscience que Dieu Seul pouvait intervenir si c'était souhaitable dans et pour le Plan Divin. Alors, avec tout ça, vous vous doutez bien que je n'ai pas les mains pleines ! Je ne suis certainement pas suffisamment innocente ayant encore besoin que Dieu m'indique que je ne suis pas sur Terre pour tenter de réduire mon entourage à ce que je crois être bien pour lui... Ayant aussi besoin que Dieu me remette à ma juste place du moment... Et puis, surtout, si je ne ressentais aucune peur, aucun découragement, aucune déception, indépendamment du fait que je serais sûrement à l'asile (!), comment pourrais-je avoir le bonheur quasi quotidien de recevoir du Seigneur un signe, une lueur d'espoir, une parole positive, qui viennent me redonner sans jamais faiblir l'impulsion pour continuer à avancer et accepter que les seules marches qu'il me convient de gravir passent par l'humilité ?

J’aime bien le titre de l’article (et l’article aussi !) Pour moi dans le même ordre d'idée il me semble, développer sa foi, c’est travailler à se débarrasser de peurs encombrantes et invalidantes pour oser les lâcher par moment (un peu ou un peu plus) et continuer à agir en accord avec ce en quoi on croit, continuer à se laisser porter par ses convictions, sa foi, se dire qu’elles sont justes, pour soi au moins, oser penser que l’on ne peut pas se tromper de chemin pour soi mais juste trébucher, ou tomber d’un peu plus haut que soi parfois. Mais arriver à croire encore que si l'on tombe, c'est que l'on doit développer ses propres ressources pour se relever,  et continuer  à suivre son « bon- Homme » de chemin malgré les méandres nombreux et tortueux, sans changer de cap, rester connecté  à  ce que l’on sent être profondément et accepter d’accorder même dans les difficultés une confiance inconditionnelle aux guides (signes ou personnes) qui balisent notre chemin, parce que cela doit avoir un sens.  Donc  développer sa foi, pour  le meilleur (être au plus proche de son Etre, des Autres, ou les deux en même temps , est-ce cela le meilleur ?) dans ce sens je ne pense pas que cela soit forcément contradictoire avec une forme d’innocence (celle du proverbe) et ca me fait penser aussi à  l’inné en psy ( inné-psy  ),à  l’inconscient visionnaire, cette espèce de guide invisible, qui sait toujours où il va, où il nous mène, et depuis plus longtemps que l’on ne le pense, même si au conscient, on ne comprend pas toujours ou on ne veut pas toujours le savoir ( par peur, encore ...)  …. Je ne vois pas  bien le paradoxe avec la citation biblique dont je n’ai pas retrouvé le passage d'ailleurs, mais j’avais quand même bien envie de commenter... (L’appel de la foi ?)

Bonne soirée à tous et à chacun (et chacune) .

Zabeth (une "fidèle" lectrice, malgré les aléas de la vie !)

Des véritables baumes pour le coeur que tous vos commentaires à la suite de la proposition de Chantal Calatayud. J'ai particulièrement apprécié celui de Cricri et celui de Zabeth (foromeuse que je découvre avec enthousiasme ce matin). J'ai adoré " l'inné-psy "...

Je viens de lire l'article en question et j'ai beaucoup aimé la citation de Joseph Murphy. C'est un auteur que j'ai découvert dans ces forums. Dans un de ses livres ( " Triomphez de vous-même et des autres " - que m'a compagne m'offert -, il fait souvent référence à des citations bibliques et notamment une qui m'aide au quotidien : " Dieu est pour nous refuge et force, secours dans l'angoisse toujours offert " (Ps 46 : 2). Encore faut-il que je me le rappelle toutes les fois que ça ne va pas ! Et ce matin, je suis comblé par vos coms... ça vaut vraiment le coup de s'accrocher à développer sa foi ! Et la mienne était très faiblarde il n'y a pas si longtemps...

Étant au ski jusqu'à samedi, cette discussion passionnante et enrichissante va m'accompagner toute la journée. Ceci dit, avant de sortir ce matin, je vais réfléchir avec grand sérieux au contenu des commentaires qui constitue pour moi un vrai livre ouvert. Quel cadeau ! Je voudrais rajouter que, selon moi, " développer " sa foi n'est pas une ineptie. Connaissant les errances psychologiques de beaucoup d'êtres humains, j'essaie d'avancer comme il m'est donné de le faire. Quand je constate que je bloque - et Dieu sait si j'en souffre alors... -, je vais me " béquiller " sur des lectures de spiritualistes, sur la Bible ou encore sur des auteurs pour qui le terme souffrance fait écho. C'est ainsi que j'ai découvert Alexandre Jollien et ses livres. Handicapé congénital moteur et cérébral, il me semble - si j'ai bien compris ses propos - qu'il se bat au quotidien pour développer sa foi. N'écrit-il pas : " Le progrès de l'individu passe par le combat. "... En outre, comme il voue un intérêt particulier à l'humilité, je n'imagine pas une seule seconde qu'il considère qu'il ait les mains pleines...

Que vous soyez en vacances ou au travail, je vous souhaite une excellente journée...

Orlan

Je crois que je peux me permettre de dire que je suis une "fidèle" de ces forums... Lorsque je me suis inscrite, j'ai assez rapidement "donné" une petite part de mon histoire... J'ai commencé très tôt ma vie de jeune femme, avec une grossesse "non désirée" puisque étant liée à une "soirée très arrosée"... Je ne voudrais pas "insister lourdement", mais avec le recul sur ma vie, je considère que cette "épreuve" s'est en définitive, largement "transformée" en une vie de femme et de mère épanouie... Je pense, également, qu'ayant reçue une "éducation religieuse", malgré le fait que j'ai laissé de côté, durant plusieurs années ma "pratique catholique"... Avec le temps, j'y reviens de plus en plus, et j'ose dire aussi, grâce aux forums... Si je lis régulièrement des passages de la Bible maintenant, c'est aussi parce que j'ai de plus en plus conscience qu'il est primordial de travailler à développer ma foi tous les jours... Peut-être à tort... Ce que j'ai "reçu" de mon éducation, m'a permis, et c'est en vieillisant que je le comprends, d'avoir à ma disposition de "bonnes fondations" (celà n'engage que moi...). Mais pour moi, c'est comme la construction d'une maison... Elle peut rester en l'état (de fondation) ou alors, si l'on veut qu'un jour cette bâtisse abrite et protège, il va bien falloir faire des murs, un toit etc. et ensuite "entretenir"... Je ne vois pas comment faire grandir sa foi, c'est-à-dire l'améliorer, la nourrir, si on ne le fait pas au jour le jour... C'est sûrement, le plus grand "défi" de ma vie en fin de compte... Aujourd'hui, cela me semble tout à fait indiscutable...

Votre titre me fait effectivement réaliser que j'ai besoin de me nourrir chaque jour et que rien n'est acquis une " fois " pour toute. J'ai besoin de pain mais aussi de la parole de Dieu au quotidien... L'Homme ne se nourrit pas seulement de pain mais de toute Parole qui sort de la bouche de Dieu. Je crois que la Bible dit à peu près cele ! Bonne journée à tous les foromers fidèles, qu'ils soient simplement lecteurs ou écriveurs...

A ma réflexion, la foi ne se "calcule" pas, il ne s'agit pas d'une équation mathématique que l'on doit développer afin d'obtenir le résultat parfait qui ne pourra pas être contesté par le plus grand nombre.

Je pense sincèrement, que La Foi Spirituelle est en chacun de nous et se développe au fur et à mesure de nos expériences sur notre chemin de vie. Il m'est arrivé de la perdre quelque fois quand la douleur se fesait trop intense. Puis je la  retrouvais  encore plus forte, quand cette douleur "dou-leurre" me faisait prendre conscience que l'épreuve ( les preuves ) que je venais d'endurer, quelqu'en soit son intensité, m'avait ramené à la réalité. Cette realite qui me montre que Dieu est près de moi à chaque seconde de ma vie et que les épreuves qu'Il met sur mon chemin, me sont en fait nécessaires afin de ne pas m'égarer, en restant à ma place et dans mes limites.

"Je" pense avoir compris ( mais cela n'engage que moi ) que la Foi Spirituelle n'est autre que l'Amour que nous portons tous en nous depuis la nuit des temps et qu'il suffit simplement de laisser entrer cet Amour dans notre cœur, pour qu'il s'y développe afin de le partager le plus longtemps possible, en toute liberté, sans jugement dans la justesse. Le chemin est encore très long, mais j'essaie chaque jour de le suivre en tentant de comprendre les craintes qui ralentissent mes pas, en m'appuyant sur mon bâton de pèlerin pour soulager les doutes qui quelques fois m'assaillent, quand je me demande si je suis sur la bonne route. Mais je sais que Dieu est là, près de moi et qu'il me guide. Dieu est Amour.

Avec tout mon amour, je vous souhaite une merveilleuse journée à toutes et tous.

Oupssss, désolée pour la photo, je ne pense pourtant pas  avoir la tête a l'envers  !!! ;-) 

Je vois que la photo a été remplaçée. Pas mal ! Je voulais intervenir pour vous dire qu'en yoga la posture inversée, donc sur la tête, est une posture très importante. Elle permet de voir le monde autrement... l'envers du décor en quelque sorte ! Peut-être l'essentiel...

Je vois que vous êtes revenue au point de départ (rires !). Hé bien Danièle, à quoi on joue ?

Danièle 26 nous invite à une véritable expo... 

Pourquoi pas, oui ! Mais on n'a droit qu'à une seule photo sur le forum (rires ). Bon je vois que vous avez enfin choisi la vôtre. Un ciel bleu, au dessus des nuages, il me semble. C'est un joli message ! Bonne journée et à très bientôt si vous le voulez bien !

Bien qu'il n'y est aucune obligation, bien évidemment, à être "croyant" lorsqu'on fait le choix d'un travail analytique... Pour moi, l'un s'allie à l'autre, dans la mesure, au fur et à mesure de notre "évolution", il nous faut accepter avec humilité que "grandir" à tous les sens du terme ne se fait pas sans douleur, sans doute et sans peur... Si le "dénouement d'une analyse" (titre d'un ouvrage du psychanalyste Gérard Pommier), amène jusqu'à soi et quelques autres... C'est bien que nous avons foi en la vie déjà ! Accepter alors, et malgré les errances encore présentes, qu'Un plus Grand que soi, Sait Lui, ce qui est bon... même si nous ne comprenons pas souvent... Après tout, et même si notre histoire peut-être "douloureuse", nous avons "accorder confiance" à un plus grand dès notre premier cri... Puis à l'analyste aussi... Une question de foi bien sûr... Croire en Dieu c'est aussi apprendre la confiance envers Celui divin qui protège et veille sur nous... "Tout-petit" que nous sommes...

On parle, en spiritualité, de s'abandonner de plus en plus dans les bras de Dieu. Votre post, Isabelle, va à mon avis dans ce sens. Ce qui demande, paradoxalement, d'avancer sur ce chemin du juste abandon jonché effectivement d'obstacles, de doutes, de redémmarage, de joies et de peines acceptées. Une foi qui grandit petit à petit lorsqu'on comprend que Dieu est toujours là malgré son apparente absence par moment. Il n'est pas bien loin mais il ne veut pas nous forcer. Dieu ne fait pas de prosélytisme, lui. Il est simplement là lorsqu'on a le désir de se tourner vers Lui.

Je viens de lire cette discussion... Ma foi est loin d'être innée. Je serais plutôt du style rebelle (je l'ai été longtemps) mais je sens quelque chose en moi qui bouge et vous m'aidez beaucoup. Merci !

Je me retrouve un peu dans ce que dit Nanou... Je suis aussi une sorte d'ours rebelle (rires !). Pourtant je suis touché par des personnalités comme Soeur Emmanuelle ou l'abbé Pierre par exemple qui sont aussi des rebelles à leur façon. J'ai vu sur internet une émission où elle fascine Djamel Debouze avec son humour et son rire éclatant. J'aime beaucoup son " Yallah " qui veut dire  " en marche ". Et si la foi, c'était un chemin ?

En tant que psychanalyste croyant, je ne peux qu'aller dans le sens de cette discussion. La foi - en tous cas pour moi - n'est pas une chose facile qui serait acquise une bonne "  foi  " pour toutes. Elle est certes à développer au détour des aléas de l'existence pour parvenir à une acceptation sans résistance de la vie, si tant est que cela soit possible. Quoi qu'il en soit, j'ai  " en-vie " de  partager avec vous un extrait de ce que disait Michel Delpech peu de temps avant de quitter cette dimension. Une leçon de foi à mon sens, induisant qu'il s'agit in fine de porter  " ça Crois " : " “Si quelqu’un veut venir à ma suite, qu‘il se renie lui-même, qu’il se charge de sa croix et qu’il me suive”, dit Jésus (Mt 16, 24). Alors je porte ma croix et je découvre que c’est le secret de la joie. Je réalise aussi que Dieu est là afin de m’aider à la porter. Pour la première fois de ma vie, je n’envisage pas une solution à une épreuve que j’affronte. Je sais aujourd’hui que je risque fort de ne plus pouvoir chanter. Ma confiance la plus totale, c’est en Dieu que je la place : “Que ta volonté soit faite Seigneur ! Sans Toi, je suis perdu". in " J'ai osé le Christianisme "

"Amour et travail. Travail et amour. Ce sont deux des piliers de la vie". Sigmund Freud. Sur mon chemin, j'ai eu le privilège, enfin je le crois... d'ouvrir ma réflexion et mon esprit à la foi en la vie... Selon mon histoire, ce n'était pourtant pas gagné d'avance ! Bon gré, mal gré, j'ai accepté la main tendue de l'analyste, pour vivre (enfin !)... Et malgré tous les "transferts négatifs" que ce travail d'introspection génère aussi... Peu à peu, laborieusement, je me suis appliquée pourtant à continuer, car pour moi, ce travail analytique est indissociable d'un acte d'amour... Peut-être alors, étais-je déjà en chemin ? Mais il me fallait alors, quelques lumières dans ma nuit, pour "voir" et "croire" aussi que d'autres avant moi, l'avait un peu silloné avec leurs propres doutes, mais tout autant en gardant la foi ! De l'humain à l'Humain, il y a bien des chemins... L'accepter et y croire, demande un peu, beaucoup (!) d'humilité... Du travail au quotidien et de l'amour aussi ! Pour toujours tracer et élargir nos sillons, afin que le terrain en friche du destin de chacun, devienne alors une terre riche et généreuse...

Je suis d'accord avec vous, Viviane. La foi ne peut se passer de l'humilité. J'ai envie de dire qu'elle en est la condition.

En tant que psychanalyste, je crois pouvoir dire que pour moi, le parcours d’une analyse est lié de manière indissociable à celui de la foi, avec ses doutes et ses refus de croire parfois aussi. Une foi que pour ma part, dans ses moments de grâce, j’associerais à la phrase biblique : «  La foi est une ferme assurance des choses que l’on espère, une démonstration de celles que l’on ne voit pas.(Hebreux 11, 1) ». C’est un peu comme cela que je la conçois. Une foi que chaque personne peut cultiver, apprendre à développer en s’habituant à faire confiance, à se faire confiance, chaque jour un peu plus, une sorte d’énergie qui incite à croire en la vie pour évoluer, pour le meilleur. Oui, c’est un processus assez mystérieux que la foi, cette confiance abritée par le cœur , l’âme, dont on ne comprend pas toujours les tenants et aboutissants et qui est à mon avis du même ordre que ce qui détermine la rencontre entre un analysant et celui qui sera « son »  psychanalyste.

Je vous remercie pour ce que m’ont apporté les nombreux partages sur ces forums. Merci en particulier à vous, Chantal Calatayud.

Claire.

Cette discussion est une véritable source d'inspiration pour moi. Bien sûr que la foi se développe. La preuve, c'est que je me sens plus confiant après avoir lu vos commentaires. La foi a besoin aussi du témoignage d'autre que soi. Elle a besoin de transmission. Elle circule et grandit lorsqu'elle est partagée. C'est un peu comme l'amour !

En effet, ce sujet a donné lieu à de très beaux témoignages .

Par ailleurs, j'ai lu cette phrase : "Chaque fois que tu te juges ou que tu juges ta vie, tu renies ta divinité" . A ne pas confondre avec la vraie humilité . Les nuances sont parfois subtiles .

Combien de fois je me surprends à me dire : "Que je suis bête ! Je suis une incapable ! Je n'y comprendrai jamais rien ! etc, etc ..." . Eh bien, c'est comme si je traitais Dieu d'imbécile . Alors, maintenant je fais attention (lol) .

Je crois que la foi, ça va, ça vient, avec des hauts et des bas, des élans d'ardeur et de tiédeur . C'est comme dans un graphique, en dents de scie, mais avec une courbe générale qui (contrairement à celle de la Bourse) monte inexorablement .

Une courbe qui monte inexorablement : très belles image !