Divan ou face-à-face ?

Portrait de Partage Psy

Ce questionnement revient souvent à propos d'une cure psychanalytique.

En effet, certains courants véhiculent qu'une véritable psychanalyse (la pure et la dure ?) ne peut se faire qu'allongé sur un divan. Pourtant, Pierre Rey, dans son ouvrage " Une saison chez Lacan " semble témoigner d'une relation en face-à-face pendant toute la durée de sa cure avec Jacques Lacan...

Psychanalystes, élèves analystes, analysants ou futurs analysants, quel est votre point de vue ? Partageons nos expériences sur le sujet   !

Portrait de Modérateur
Portrait de Gilbert

Bonjour à tous,

Pour ma part, j'adhère à 100 % à la " position " de Chantal Calatayud sur ce sujet souvent épineux, alors qu'il ne l'est pas dans son fondement. Au cours d'une conférence donnée au Salon du Livre Psy, un auditeur lui pose la question à laquelle elle répond de façon claire, me semble-t-il. Une analyse sur le divan est intéressante pour certains et pas pour d'autres. L'inverse est aussi vrai ! L'essentiel étant l'écoute du discours au travers du langage, la posture physique de l'analysant n'ayant pas grand chose à voir dans cette histoire... Pour le plaisir, je vous propose le lien de cette conférence, accessible à tout un chacun...

http://www.signesetsens.com/conference-psy-audio-gratuite-comprendre-la-...

Portrait de Frédérique Tirtiaux Psychanalyste Art-thérapeute

Lorsque l'analysé (et non l'analysant !) se trouve allongé, il est dans une position où il n'a aucun effort à faire. Position qui renvoie au sommeil ou au fait d'être alité à cause de la maladie. L'inconcient ne va donc pas faire d'effort, voire se considérer malade. Ce qui a de quoi renforcer une résistance qui ne permettra donc pas à l'analysé de pouvoir ou de vouloir avancer. Le face-à-face, quant à lui, permet de revisiter les premiers regards - parfois défaillants - qui ont marqué, au point d'abandonner l'envie de regarder ; il y a comme un jeu de miroir qui permet de déclencher l'imaginaire....Comment vivre une séance en se sentant regardé sans voir ce qu'il y a à voir ?

Portrait de Aglaé

Bonsoir Frédérique,

J'ai été interpelée par votre témoignage, je ne comprends pas bien la différence que vous faîtes entre "l'analysé" et "l'analysant"... Je pensais que "l'analysé" avait terminé sa cure ?

D'avance merci et bonne soirée Smile

Portrait de Jean

Une amie m'a confié qu'un psychanalyste, sans aucune autre forme d'explication, lui avait affirmé qu'il fallait absolument  " s'allonger " pour être analysé... Cela l'a un peu mise mal à l'aise... Vu l'ambivalence du mot et connaissant son histoire, je peux comprendre... Elle a finalement choisi un analyste qui parle et qui ne l'a pas obligé à se " coucher ".  Aujourd'hui, elle va très bien et vit debout !

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Chaque patient est unique, ce qui implique que chaque cure est unique. Le fameux "s'autoriser de soi-même" de Jacques Lacan me semble répondre à la question. Le psychanalyste adapte la méthode à chaque patient. Il inscrit sa pratique dans le ici et maintenant et il la réinvente à chaque séance. 

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Bonjour,

En ce qui me concerne, je rejoins ce qui a été dit plus haut, à savoir que chaque cure est unique. Une "analyse" est avant tout une rencontre entre deux inconscients, l'essentiel à mon sens étant qu'un transfert de qualité puisse s'établir. A chacun de trouver ce qui lui convient le mieux en fonction de son histoire et de sa sensibilité, puisque le "divan" et le "face à face" existent. Et pourquoi pas le téléphone ou skipe ? L'important étant que l'analyste sache ce qu'il fait et que le désir de l'analysant soit au "R.D.V"...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Il y a maintenant quelques années... je débutai ma cure psychanalytique. Ayant, comme beaucoup, l'image du patient allongé (tranquille !) sur un divan, je demandai à l'analyste pourquoi je ne m'étendai pas confortablement sur le sien... Il me regarda dans les yeux, et, avec une neutralité désarmante, me lança : " Désirez-vous aussi que je vous borde ? "... J'ai commencé à grandir à partir ce jour-là...  Smile

Portrait de Modérateur

 " Françoise Dolto disait que tout psychanalyste devrait écrire pour témoigner de sa pratique et, ainsi, la transmettre au nom de la différence. Elle faisait en ceci allusion à la bonne marche de toute société, progression qui, si elle n’est pas prise en compte, fabrique de la régression, donc de l’échec, de la pathologie, de la violence, de la maladie, du conflit, de la guerre... Nul ne peut contester l’importance de cette suggestion dans la mesure où l’écriture comme passage à l’acte, si elle reste à la fois rigoureuse et suffisamment ouverte, entraîne une meilleure évolution, à type de prévention, au service de l’humanité. Ceci reste d’ailleurs valable pour toute discipline. " Extrait d'un article signé Chantal Calatayud

http://www.signesetsens.com/psycho-psychanalyse-publication-et-ethique-c...

Portrait de Gerardine Yung

J'ai fait une analyse assise face à ma psychanalyste pendant un an. C'était bien à mon gout, mais je me suis toujours demandée à quoi servait le divan...  Aujourd hui je suis allongée depuis deux ans, et je ne vois pas d'inconvénient ni pour l'une ni pour l'autre des positions. Je me sens aussi bien .

Portrait de Céline DAVID

Bonjour,

Quand j'ai débuté ma cure analytique, en 2001, j'avais, dans ma tête, le cliché, du patient allongé sur le divan et du psy assis derrière lui, qui faisait des dessins sur son bloc note. Inutile de vous dire que je n'étais pas trés emballée pour m'allonger !

Aussi, quand je suis arrivée à mon entretien préliminaire, la première chose que j'ai demandé à l'analyste, c'est : "Est ce que je dois m'allonger ?" (tout en montrant du doigt son divan et en faisant un petit signe de la tête dans la même direction). Ce à quoi elle a répondu : "C'est comme vous voulez ! Sachez que vous n'êtes pas obligée !"

Le divan, le face à face ? C'est comme on veut, c'est comme on le sent !

Céline DAVID.

Portrait de Virginie Roques

Angel

Pour une raison qu'il serait intéréssant que je creuse , j'associe la position horizontale à la mort et donc à un lâcher prise qui, me semble t'il est une conquête.  Je n'ai pas l'expérience de la psychanalyse mais ai entamé un traail sur moi important , une "remise à l'heure des pendules y compris transgénérationnelles" avec une psychologue clinicienne excellente et que j'apprécie beaucoup mais les séances de déroulent en face en face et assises. Je serais terrifiée par l'idée d'être couchée et en "position de faiblesse ". Pas trés normal tout ça non ou seulement une question de confort physique et d'attitude ?

Portrait de Céline DAVID

Bonjour

Même si Freud disait que c'était la position idéale pour permettre au patient d'associer plus facilement, beaucoup, comme vous, Virginie la ramène à la mort.

Quand je dis c'est comme on veut, c'est comme on le sent. Je pensais à un ressenti intérieur. Quand j'ai commencé ma cure, j'avais cette idée trés négative de la position allongée. Aussi quand mon analyste m'a laissé le choix, j'ai tout de suite eu la réponse. Ça sera en face à face. Si vous ne savez pas, vous pouvez toujours essayer. Vous pouvez commencer sur le divan et si ça ne vous convient pas continuer en face à face.