Est-ce que je dois dire à ma voisine que sa fille de 14 ans fume en cachette ?

Portrait de Mireille-cogolin

Il y a un petit moment déjà que je vois le manège de la fille de ma voisine.

Elle a 14 ans et avec une de ses copines, elle fume en cachette de sa mère.

En ne disant rien à sa maman, j'ai l'impression de faire preuve d'une complaisance malsaine. Ça me pose problème de garder le silence sur ce que je vois plusieurs fois par semaine. En même temps, je crains de me mêler de ce qui ne me regarde pas.

Pour vous, quelle attitude juste je dois adopter ?

Portrait de Younes

Je ne sais pas ce que vous diront les psys. Je comprends que cela vous pose un problème mais je crois que c'est délicat d'en parler à sa mère. Elle pourrait justement vous rétorquer que ça ne vous regarde pas ou le penser...

Portrait de Charles

A 13 ans, je fumais en cachette avec les copains. Je me sens donc mal placé pour vous répondre. Je vous dirais simplement que je ne suis jamais devenu accro au tabac. Et il y a plus de 25 ans que je n'ai pas touché une cigarette.

Portrait de Gabrielle

C'est effectivement désolant que des jeunes ados fument. Mais c'est une période où l'on brave les interdits. Je ne sais pas si votre intervention soit la bienvenue de part et d'autre. D'autant que vous n'êtes pas responsable de l'éducation de cette jeune fille.

Portrait de Jean-Marc

Vous pouvez en parler à sa mère si vous le  " sentez "  vraiment et selon la relation que vous avez avec votre voisine mais je serais tenté de dire moi aussi que ce n'est pas de votre ressort. Et si cette jeune fille veut continuer à fumer, elle le fera ailleurs...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Vous n'êtes absolument pas coupable du fait que la fille de votre voisine fume en cachette. Et puis, êtes-vous sûre que sa mère n'est pas au courant ? Si cela vous dérange vraiment, abordez directement le sujet avec l'intéressée en lui expliquant que vous trouvez dommage que cette jeune fille commence si tôt à fumer... Donner votre avis en quelque sorte, sans pour autant mettre le feu...

Portrait de Juliette

Votre question m'interresse Mireille car il se trouve que ma petite voisine fait la même chose, elle doit avoir 16 ans. Elle est mineure et chaque fois que je la vois, le fait de ne rien dire me donne l'impression de consentir au fait qu'elle se fait du mal. 

Le problème c'est que fumer à 14 ans n'est pas illégal, c'est vendre des cigarettes au moins de 18 ans qui est interdit. Et je pense qu'elles auraient vite fait de nous le rappeler.
A 16 ans, je me suis mise à  fumer, mais jamais devant mes parents et certaine pas à la maison, donc en cachette. Du coup, je me suis dit qu'il devait certainement en être autant pour cette voisine, sinon elle ne se cacherait pas. Donc elle sait  que ce n'est pas bon pour sa santé et que ses parents sont contre le fait qu'elle fume.

Tant que mes parents n'ont rien su, je ne fumais pas beaucoup, entre l'école et le fait de ne pas être vu, il ne restait pas beaucoup de temps pour ça. Et de plus, il s'agissait de pas trop sentir la cigarette. 
A partir du moment où ils l'ont su, j'étais majeure, j'ai fumé librement et ma consommation a beaucoup augmenté.
Peut-être le fait que ce soit en cachette est protecteur ?

Portrait de Cécile

Bien que très discutable, comme le dit Juliette, fumer n'est pas interdit par la loi, même à 14 ans. Les arguments qu'elle donne quant au fait que la consommation est limitée lorsqu'elle fume en cachette sont intéressants...

Portrait de Joseph.Coach

Ce que je vais vous dire peut paraître bizarre, mais je me lance. Cette adolescente possède ce que l'on appelle en psychanalyse un " surmoi " ( sorte de censeur, de gendarme intériorisé ).  Le fait que vous sachiez qu'elle fume en cachète ainsi que l'acceptation que cela ne soit pas de votre ressort d'en informer sa mère, peut faire que cette fille, si elle en a besoin et par surmoi interposé, se débrouille pour que ses parents s'en aperçoivent d'une manière ou d'une autre. Ou bien tout simplement, puisque les inconscients communiquent, elle peut aussi décider d'arrêter de fumer...

C'est une possibilité que je vous livre, pour en avoir fait l'expérience à plusieurs reprises. Et puis je sais que des psychanalystes professionnels viendront rectifier si mes propos ne sont pas adéquats.

Portrait de Louis

Je ne suis pas très expert en psy mais je ne crois pas au hasard. Cette jeune fille s'est quand même arrangée pour que vous la voyiez.

Ceci dit, je ne fume plus mais j'ai commencé à l'armée à 18 ans... Inconscient collectif quand tu nous tiens, diraient les psys (rires !).

Portrait de Orlan

Si vous désirez faire la gendarmette Mireille-Cogolin, je vous donne un conseil : faites la sortie des collèges et autres lycées et verbalisez ! D'autant que dans ces zones-là, vous verrez que certains jeunes peuvent même fumer le pétard dès qu'ils passent la grille de l'établissement scolaire...

Portrait de Jean

Au moins vous ne vous embarassez pas de préliminaires, Orlan (lol). Plaisanterie mise à part, je suis d'accord avec vous...

Portrait de Ludo_437

Eh bé, il s'est lâché l'ami Orlan... Mais personnellement je pense qu'il a raison d'impliciter que ce que vous avez vu doit resté tu. D'une part vous allez peiner la mère de cette jeune fille, d'autre part elle vous détestera définitivement parce que vous aurez terni l'image de sa fi-fille chérie idéalisée. Quant à son héritière, elle pourrira davantage encore vos relations avec sa mère et vous n'aurez plus de relations de voisinage agréables. En +, tout ça pour rien car, un jour ou l'autre, cette maman aurait découvert de toute façon le pot aux roses... On m'a d'ailleurs toujours dit que le linge sale devait se laver en famille et je trouve que c'est très bien ainsi.

Portrait de Gilbert

Orlan a été direct mais il a touché du doigt, selon moi, le fait que toute vérité n'est pas bonne à dire. Pour toutes les raisons qu'il explicite : mauvaise  " hystérisation " - comme disent les psys - de la mère de cette jeune fille. Déclenchement d'un sentiment de haine inutile. Bref, tous les problèmes que peuvent poser une ingérence dans des affaires qui ne nous concernent pas. L'actualité mondiale nous en donne un piteux exemple...

Portrait de Danièle-Dax

Il n'y a pas très longtemps de cela, sur un de ces forums, j'avais posé une question concernant mon petit-fils. Les réponses ont fusé de toutes parts sans se faire attendre : il fallait que j'apprenne à rester à ma place. Quand j'ai lu tous ces commentaires, j'étais vexée comme un pou ! Et puis, connaissant la qualité des foromers qui viennent sur ce site, j'ai pris mon courage à deux mains et je les ai relus plusieurs fois avec application et bonne volonté : ils avaient finalement bel et bien raison...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Cette notion de savoir rester à sa place est essentielle. Elle nous préserve de la confusion relationnelle.

Portrait de Jean

Il est évident que savoir rester est parfois difficile. On voudrait bien faire et on déclenche des orages. Cela m'est arrivé plus d'une fois. Depuis, j'essaie de me frustrer avant de réagir. Ce que vous avez fait d'ailleurs en venant livrer votre questionnement ici. D'où votre belle réaction, même si les réponses ont généré quelques vexations au début !

Portrait de Isabelle

J'ai commencé à fumer en cachette de ma mère, j'avais 15 ans... Et ma soeur, ma cadette de tout juste 1 an... idem. Nous ne voyions mon père qu'épisodiquement, résidant lui-même à 800 kilomètres de notre lieu de résidence maternel. Curieusement, nous n'avons jamais caché à mon père, ni ma soeur ni moi, que nous fumions... Et mon père nous ayant dit au préalable, que ce n'était certainement pas une "bonne chose", nous a aussi dit, qu'il était bien mal placé pour nous l'interdire, étant fumeur lui-même. Ma mère fumait aussi d'ailleurs... plus d'1 an plus tard, lors d'un repas au restaurant proposé par mon père, de passage dans le Sud-est, à la fin du repas, mon père nous a offert une cigarette, à ma soeur et moi... Devant ma mère interloquée... qui eu la réaction "logique" d'une opposition dans un premier temps... Ce à quoi mon père lui répondit, qu'il savait que nous fumions toutes les deux... Et qu'il était "temps" que nous ne nous cachiions plus d'elle, ne serait-ce que parce qu'ils étaient fumeurs tous les deux aussi... Curieusement... Nos enfants respectifs, 3 de mon côté, 2 pour ma soeur, alors que les deux parents de part et d'autre sont ou ont été fumeurs, aucun de ces 5 enfants jeunes adultes, ou jeune adolescent, n'est un fumeur à ce jour... J'ai souvent pensé depuis, à ce repas où mon père "officialisa" vis-à-vis de ma mère, le fait que nous fumions ma soeur et moi... Tout aussi discutable que celà puisse être pour des tas de raisons... Je pense que le fait de sortir de ce "non-dit", verbalisé par le père était sans aucun doute "protecteur" d'une façon ou d'une autre... Justement parce que c'était avant tout une verbalisation "familiale"...

Portrait de Gabrielle

Le témoignage d'isabelle montre bien que cette histoire doit rester au cas par cas et se traiter en famille...

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai compris le sens de votre retenue. 

En outre, je n'aime tellement pas les conflits que je vais m'abstenir. Après tout, si la vie a fait que je n'ai pas eu d'enfant, ce n'est pas pour m'occuper de ceux des autres et leur faire la morale. C'est vrai que n'étant pas la mère de cette jeune fille, je ne ferai jamais allusion au fait qu'elle fume en cachette, même si elle n'a que 14 ans.