Est-ce que la honte cache de l'orgueil ?

Portrait de Mireille-cogolin

Je peux avoir honte de ce que j'ai pu dire lors d'un repas de famille, notamment quand je sens que mon interlocuteur ou mon interlocutrice n'est pas sur la même longueur d'ondes que moi. Ma sœur, qui est une personne très particulière et qui peut être à la limite de la grossièreté parfois avec des personnes qui ne sont pas de son avis par exemple, me fait souvent honte aussi...

En fait et en me repassant des scènes qui m'ont mise définitivement mal à l'aise, j'ai fini par m'interroger, me disant que finalement s'il y a honte c'est qu'il y a sûrement orgueil...

Je ne sais pas ce que vous pensez de cette hypothèse et j'aimerais bien avoir votre avis parce que si ce que je subodore est juste, ça signifie que je suis encore trop orgueilleuse et qu'il devient impératif que je me débarrasse de ce défaut. Mais comment ?

Je serais très heureuse de lire vos commentaires sur ce sujet et je vous en remercie par avance.

Mireille

Portrait de Jean-Marc

Votre sujet me passionne parce qu'il me parle infiniment et que je me retrouve dans ce que vous dites. Longtemps  - et encore aujourd'hui -  je me suis plus attaché à l'image que je voulais renvoyer qu'à accepter ce que j'étais avec mes qualités mais aussi ce que d'autres pourraient qualifier de failles. Mes parents n'ont pas fait de grandes études et il m'est arrivé - ado - d'en avoir honte comparé à la réussite sociale des parents de mes copines et copains de classe au lycée. Je me campais donc dans une espèce de suffisance muette pour ne pas dire d'où je venais. Je comprends après coup qu'il y avait beaucoup d'orgueil (inconscient certainement) à vouloir m'inventer une histoire énigmatique. Mes relations en ont beaucoup souffert et moi aussi. Je suivrais aussi avec grand intérêt les commentaires car parfois, n'ayant pas fait de longues études non plus (bac technique), j'ai honte de prendre la parole pour présenter ma discipline en public, me drapant dans mon côté prof de yoga " mystique " et silencieux alors que je sais pertinemment que c'est de l'orgueil mal plaçé. Mais j'y travaille. Ego quand tu me tiens ! Merci pour cette réflexion qui me fait bien avancer.

Portrait de Michèle

Je peux comprendre intellectuellement cette notion de honte cachant l'orgueil. Mais il arrive que des adultes se positionnent en faisant honte à un enfant. Je me souviens, dans ma scolarité, d'un élève de CM1 qui s'était oublié. La maîtresse n'a pas été tendre avec lui engrammant certainement une honte chez lui. Cet enfant était-il orgueilleux ? Peut-être inconsciement !

Portrait de Younes

Je peux comprendre l'esprit de cette discussion. J'ai eu longtemps honte de mes origines immigrées...

Portrait de cricri

Et là je fais aussi allusion à moi...

Quelle stupidité que cet orgueil mal placé !

Pour répondre à Mireille, je lui dirais que je m'applique à faire un travail sérieux sur l'acceptation de moi-même car il me semble que s'accepter tel que l'on est, tout en cherchant à s'améliorer chaque jour, permet en plus d'accepter les autres. Ceci étant, je ne suis pas douée et je suis obligée de me replonger au quotidien dans une littérature spirituelle, biblique, voire bouddhiste pour essayer de progresser...

Portrait de Cécile

La honte empêche effectivement l'acceptation de nos défauts et donc la possibilité d'y travailler dessus. Mais ce n'est pas toujours évident pour moi. Il est vrai que la littérature m'aide à voir plus clair en moi. " Vous êtes bon lorsque vous êtes un avec vous même ", c'est ce que Khalil Gibran dans le " Prophète ". Je crois qu'être un avec soi-même, c'est accepter de voir et de montrer ses failles à autrui, sans fausse pudeur, sans jouer un rôle. Un exemple effectivement pour autrui que l'on va accepter tel qu'il est aussi.

Portrait de Jean-Marc

Je crois que travailler sur l'estime de soi diminue la honte, et de fait, l'orgueil. Un coach de mes connaissances m'avait fait lire un opuscule d'exercices de travail sur ce soi à ce sujet dont le titre du paragraphe est " Soyez bon sans être parfait ". Il y est question d'atténuer les messages " sois parfait ", qui poussent à tout contrôler, à tout vérifier, à guetter la moindre erreur. L'ouvrage se nomme " 50 exercices d'estime de soi ".

Portrait de M.Christine

Très intéressant, Cécile et Jean-Marc .

Oui, je crois que notre société ne parle que d'excellence . Il faut toujours être parfait . C'est une pression qu'on finit par se mettre à soi-même .

Personnellement, je me surprends 20, 30 fois par jour à être mécontente de moi . Ca peut être une honte par rapport aux autres mais pas toujours . La honte peut aussi être par rapport à soi-même, il me semble . Il y a une espèce de censeur intérieur qui fait des comparaisons avec ce qu'il juge qui devrait être . J'apprends à être plus indulgente avec moi-même, à m'aimer avec mes défauts (comme Dieu, finalement) . Et c'est une vigilance constante car le réflexe est bien enraciné !

Portrait de Régis

J'aime bien votre parenthèse, M. Christine (comme Dieu finalement). Dieu nous aime inconditionnellement avec nos défauts et nos qualités, tels que nous sommes. Mais je crois aussi qu'il nous veut perfectibles et libres. C'est peut-être pour cela que lorsqu'on rate la cible (définition du péché), il nous rapelle à l'ordre, nons pas pour nous punir mais pour nous " corriger " ou faire en sorte que nous corrigions nos erreurs pour avancer vers le " meilleur ", dans le sens d'être bon avec soi-même et avec les autres.

Portrait de M.Christine

Tout à fait d'accord avec vous, Régis . J'aime beaucoup votre analyse que je trouve PARFAITE !

Nous sommes à la fois des êtres d'essence divine et des humains perfectibles . C'est la loi de notre évolution sur terre, semble-t-il . Pour quoi faire ? Pour mettre fin à la séparation des deux . Pour aller vers quoi ? Une réunification du ciel et de la terre, une spiritualisation de la matière ... (d'après ce que j'en sais) . Et pour cela, on voit bien que nous sommes inéluctablement poussés à nous aimer nous-mêmes et à nous aimer les uns les autres ...  quelques soient les moyens employés par Dieu pour nous y conduire .

Portrait de Charles

Il y a une chanson très peu connue de Gérard Palaprat, chanteur des années 70 connu surtout par son tube " Fais moi un signe ", qui a pour titre " L'homme, tu ressembles à Dieu ". Comme vous dites M. Christine, essence divine mais néanmoins limité. Créé à la ressemblance de Dieu seulement ! Ces forums me font faire des liens que je n'aurais jamais imaginés. Merci.

Portrait de Régis

... Je n'ai pas honte de vous avoir intéressée, M. Christine (rires !), même si mon ego peut avoir tendance à enfler. Je n'ai rien inventer (heureusement !). J'essaie tout simplement de partager mes réflexions avec d'autres. On a toujours besoin d'un autre et surtout de l'Autre avec un grand A. Très bonne fin d'après midi et merci d'exister !

Portrait de M.Christine

Ah oui, Charles, je suis d'une génération qui connaît bien cette chanson que j'apprécie beaucoup . A mon tour de l'envisager sous un jour spirituel auquel je n'avais pas pensé !

Mon intention n'était pas de flatter votre orgueil, Régis . Sinon, retour à la case départ (lol) ! Mais je trouve que vous avez dit en quelques phrases des choses essentielles .

En tout cas, merci à Mireille-cogolin et à tous pour ce sujet riche par ses différents aspects, et qui peut mener loin ...

Portrait de Charles

Je ne suis pas véritablement de cette génération mais j'aime cette époque. Une génération qui se cherchait, qui préférait les fleurs aux bombes. Certains ont utilisé cet esprit pour faire carrière, changeant de cap au gré du vent. D'autres ont gardé ce style dans lequel on retrouve une certaine spiritualité. Cela fait peut-être " has-been " mais ça me touche aujourd'hui. Palaprat, je crois, a séjourné en Inde, ce qui n'est pas un hasard et n'appartient pas aux grands trusts du show-biz.

Portrait de Régis

Je faisais évidemment de l'humour M. Christine. Je vous lis assez souvent pour savoir que vous n'êtes pas du style à brosser dans le sens du poil lorsque vous n'avez pas le même avis. Votre post me touche d'autant plus et je suis  " fier " de pouvoir partager avec des personnes comme vous sur ces forums. Et il y en a pas mal ! Vous avez raison, un merci tout spécial à Mireille qui nous a permis cette qualité de partage.

Portrait de M.Christine

Il m'arrive d'avoir honte de sortir mal coiffée ou avec un vêtement taché, par exemple . Je peux regretter aussi une parole maladroite . Honte peut-être... ou  remords .

Parler en public, comme Jean-Marc, peut me mettre mal à l'aise, mais je pense que c'est plus de la timidité . A moins que la timidité ne soit une forme de honte ...

Par contre, avoir honte de quelqu'un d'autre est une chose qui m'est totalement étrangère . Je ne peux avoir honte que de moi-même, pas d'une autre personne .

Ma mère et ma soeur avaient honte de mon père parce qu'il n'attachait pas d'importance aux convenances sociales . Je n'ai jamais eu honte de lui . Puisqu'il n'avait pas honte de lui, pourquoi aurais-je eu honte à sa place ? Mes parents étaient parfois "débordants" par leur forte personnalité mais je n'ai jamais eu l'idée d'en avoir honte, c'était leur manière d'être . Je pense qu'on est seul responsable de ce qu'on est .

D'après ce que je ressens parfois, oui, je dirais que la honte a à voir avec l'orgueil . Il m'arrive d'avoir honte de ne pas être parfaite . J'ai encore du mal à admettre mes erreurs .

Il y a donc cet orgueil personnel et il semble y avoir aussi un orgueil familial et social . Dans ce cas, on projetterait une honte ou une fierté sur un ensemble de personnes comme si une partie de soi était en jeu ... Difficile à expliquer ...

Portrait de Elise

J'aime beaucoup votre commentaire M. Christine. Par votre respect de l'autre et votre intelligence à expliquer ce respect, il m'a donné envie de pleurer. Mon Dieu, si ma mère avait votre tolérance et votre sagesse : je suis homosexuelle et, contrairement à ce qu'elle cherche à me faire croire, elle ne supporte pas mon homosexualité.

Merci pour ce post et belle soirée,

Élise

Portrait de M.Christine

L'idéal, Elise, serait de vous détacher de l'importance que vous donnez à l'opinion de votre mère . Je sais que ce n'est pas facile !

Personnellement, je n'ai jamais supporté que ma mère me dise : "Je suis fière de toi" . Cadeau empoisonné qui peut supposer l'inverse à tout moment si on ne correspond pas à l'image que l'autre attend de nous .

Portrait de Jean

Je vous rejoins entièrement, M. Christine. D'autant que dans " Je suis fière de toi ", il y a beaucoup de séduction. Et je me méfie de ces cadeaux empoisonnés. Cela m'est arrivé professionnellement que l'on me passe la brosse à reluire pour me refiler du boulot dont les autres ne voulaient pas...

Portrait de M.Christine

En effet, Jean, je vois très bien la situation !

Cette phrase est à mon sens un abus de pouvoir qui vise à placer l'autre dans un état de dépendance .

Portrait de Lakshmi

Abus de pouvoir déguisé en séduction, encore plus dangereux car perfide.

Portrait de Michèle

Je me rends compte que j'ai pu contrôler mes enfants avec cette petite phrase qui se veut aimante.

Portrait de Lilou.G

Je peux avoir honte de moi très facilement et, curieusement aussi, avoir honte des autres, de certains de mes proches et de ma belle-fille en particulier...

Je peux tout à fait admettre qu'il s'agisse d'orgueil et j'aimerais aussi régler ce problème, ce défaut donc. Je n'y arrive pas encore très bien mais moi également j'essaie de travailler sur l'acceptation. Parfois, je sens que je progresse sur cette voie mais, maintenir un cap constant, reste très difficile. Peut-être se situe-t-il là le sens fondamental de toute incarnation ?

Portrait de Serge

La honte, ça me connaît au point de manquer de tolérance suffisante vis-à-vis de mes proches... qui me le " re-prochent " !

Ce trait de caractère chez moi n'est drôle pour personne de mon entourage et, pour m'améliorer, quand je sens la honte arriver et me déstabiliser, j'opte de plus en plus spontanément pour une idée connue, en me disant : " Mais qui est l'autre pour me juger ? "...

Portrait de Gabrielle

C'est passionnant ce que vous dites tous. Cela me fait énormément réfléchir et notamment sur l'orgueil qui peut se cacher sous la timidité. Une explication qui peut paraître insensé mais pourtant ! J'ai été timide, jeune ado, parce que j'avais honte. Il va falloir que je m'interroge car mes non-dits ont pu paraître très agressifs. Et, ça on me l'a dit...

Portrait de Orlan

Mais comment font-ils ???

Portrait de Ludo_437

Je pense qu'ils se moquent absolument de ce que l'on pense d'eux car, la seule chose qui les intéresse, c'est l'argent qu'ils gagnent sur notre dos...

Portrait de Sylvie-0570

Pour les côtoyer professionnellement, je peux vous affirmer que la honte ne les concerne pas ! Quels que soient leur look, leurs comportements, leur bêtise, leur grossièreté, leurs gaffes...

Portrait de Régis

Ils feraient mieux de relire la Bible !

Portrait de Jean-Marc

Je crois que là, Orlan, on se situe dans une autre dimension. J'avoue que là je n'ai aucune explication.

Portrait de M.Christine

Alors il y a une solution de guérison : devenir politicien soi-même (lol) .

Portrait de Lakshmi

A une époque, j'ai cotôyé ce milieu. Et bien que ce n'était qu'au plan local, j' y ai laissé des plumes. On ne m'y reprendra plus ! Effectivement, il ne faut pas avoir honte...

Portrait de cerise-du-26

Après avoir longuement réfléchi à la question très intéressante de Mireille, je ressens le fait que l'orgueil véhicule de la honte à tout bout de champ.

Lorsque j'étais enfant, vivait à côté de chez mes grands-parents, une famille très snob. Le couple avait eu le grand malheur d'avoir un petit garçon trisomique qu'il avait tendance à cacher, du moins c'est ce que les mauvaises langues alentour racontaient mais, en prenant du recul, je crois bien que c'était réel... En grandissant, j'ai souvent repensé à ces personnes et ce qui m'interrogeait le + dans leur comportement incompréhensible, c'est que le papa était médecin... Or, je me disais que la trisomie étant une sorte de maladie, pourquoi avoir honte d'une telle déficience de son enfant ? Cette discussion m'amène décidément à adhérer au fait que se débarrasser du regard censeur INJUSTIFIÉ des autres est la clef. Mais là, il faut être très au clair avec soi-même...

Portrait de Lucien

Je trouve que le cas qu'évoque Cerise-du-26 est très parlant car il m'a permis de me ramener à une angoisse que je peux avoir vis-à-vis de mes enfants : comment réagirais-je s'ils en venaient à mal se conduire ?

Il est sûr que ça ne me ferait pas plaisir mais, dès l'instant où ma femme et moi avons toujours fait notre maximum en matière d'éducation, je n'aurais donc pas à en avoir honte. 

Portrait de Michèle

J'avais posé une question un peu hors sujet à la suite de l'interrogation de Mireille. Pourtant, avec votre témoignage, Cerise, vous m'apportez la réponse. Ces parents - et notamment ce papa médecin -, par orgueil interposé, ont eu honte de leur progéniture. De fait, ils ont fait honte à cet enfant trisomique. C'est effectivement terrible de vivre selon le regard des autres. Merci. Une prise de conscience que seul un exemple de ce type pouvait susciter chez moi. Faire honte à un enfant n'est que la projection de sa propre honte et donc de son propre orgueil.

Portrait de Orlan

Pour moi, la société dans laquelle nous évoluons est une catastrophe. Tout y est décortiqué, analysé superficiellement, jugé, sans rien connaître des personnes qui sont soumises à ce lynchage censeur. 

Merci Lucien pour votre post. J'ai un ado sans problème pour l'instant mais, tout comme vous, s'il venait malheureusement un jour à mal tourner, je ne permettrais jamais que ma femme et moi soyons mal jugés car c'est un enfant qui a été bien élevé.

Portrait de Alicia

En tant que "parent isolé", puisque c'est comme ça que l'on appelle les "mères seules", voire quelquefois "les pères" aussi... Je suis souvent sur la défensive, dès qu'on "touche" à l'éducation de mon fils... S'il ne "brille" pas par son investissement dans le travail scolaire, je crois pouvoir dire, que mon fils est "quelqu'un de bien", sans fausse modestie... Et avec tous ces évènements dramatiques... Je pense souvent à ces parents, (parce que je ne crois pas que la majorité d'entres eux soient "démissionnaires") dont les enfants (presque encore) se laissent endoctrinés pour en arriver à tuer, pour certains d'entre eux... Ce regard d'une société "bien pensante" doit être alors difficile à gérer, alors que pourtant ces parents ont sans doute tenu leurs places et leurs rôles auprès de leurs enfants.

Portrait de Gabrielle

L'exemple des terroristes est justicieux. Lorsqu'on ne comprend pas la folie d'un geste, il est très facile de trouver des boucs émissaires. C'est comme si la folie d'Hitler était due au manque d'éducation de ses parents. Un peu facile comme explication.

Portrait de Lakshmi

Votre titre est à mon sens justifié, Orlan. Il fait écho à une citation du philosophe spiritualiste Krishnamurti : " C'est beau d'être seul. Être seul ne signifie pas être solitaire. Cela signifie que l'esprit ne vit pas sous influence et qu'il n'est pas pollué par la société. ".

Portrait de Charles

Chez un ami musicien j'ai vu un livre de ce philosophe dont le titre est " Le sens du bonheur ". J'ai bien envie de me le procurer.

Portrait de Isabelle

Les hontes dûes à mon histoire d'enfant et d'adolescente, je ne connais malheureusement que trop bien ! C'est sans aucun doute, une part de ce vécu, qui m'a tout autant guidé vers un travail analytique d'ailleurs... En celà, c'est donc au bout du compte "un mal pour un bien"... Mais je "sais" aussi, que ce travail sur mes "blessures narcissiques réelles" reste encore aujourd'hui, une énorme difficulté à faire avec ce que je suis, hors de "jugements débiles"... Qui tout autant font que je me "mets très vite en parano" souvent... Dieu merci, la force de l'analyse (et de ma foi, aussi "chancelante" soit-elle...) me ramène rapidement à regarder "mes qualités", parce que j'en ai aussi comme tout un chacun... C'est sûrement beaucoup d'orgueil là encore ! Mais si par effet de couples d'opposés, je me "drappe" dans un "orgueil déplacé", c'est que je peux tout autant alors, "développer" une humilité à hauteur de mon orgueil... Celà m'a au moins appris, à reconnaître, paradoxalement, que seul on ne peut rien... Et que dans ce cas, il est une évidence... Réhabiliter ses parents est fondamental déjà... Ne serait-ce que pour ne pas perdre de vue "d'où l'on vient"... Nos origines et notre histoire étant quoi qu'on en dise, un excellent "garde-fou", pour ne pas oublier qui l'on est au fond... Une question de foi en soi aussi, dans le bon sens alors, car il me reste encore à "désaffecter" certains aspects, en dédramatisant... Car ne pas dédramatiser, reviendrait alors pour moi, à rester encore "attacher" à cet orgueil mal placé, qui en définitive serait "une mauvaise part identificatoire" à l'enfance et l'adolescence... Hors je suis sensée être une adulte depuis de nombreuses années déjà !

Portrait de Charles

J'ai voulu longtemps caché ce que mes parents ont été. Je leur en voulais, me pensant beaucoup " mieux " qu'eux. Ce que j'avais oublié, c'est que sans eux (aussi discutables qu'ils aient été) je ne serais pas là en train d'écrire un commentaire sur la honte et l'orgueil.

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai bien lu vos commentaires et je voudrais vous dire merci pour tout ce qu'ils m'ont apporté comme soulagement...

Certes, je n'ai pas d'enfant mais j'ai bien retenu qu'un parent qui a bien élevé son enfant n'a pas à avoir honte de lui, quoi qu'il fasse. C'est le cas de ma sœur et, d'une part, je ne suis pas sa mère, d'autre part, elle a été très bien élevée par nos parents, donc c'est son histoire à elle seule et sûrement pas la mienne.

En ce qui me concerne, au lieu d'avoir honte pour un oui ou pour un non, je n'ai qu'à penser que je suis toujours correcte avec mon entourage quel qu'il soit. Et même si cette remarque n'engage que moi, je pense qu'elle est objective. Il faut donc impérativement que j'acquiers en réflexe spontané cette pensée. Après, à moi de me forger l'idée que je n'empêcherai jamais certaines personnes de me juger mais, étant bien campée sur ma certitude de me savoir polie, je ne dois en aucun cas en être atteinte. Il se peut dès lors, et si j'ai bien suivi vos raisonnements, que mon orgueil mal placé sous-jacent soit ainsi raboté... Je me le souhaite...

Portrait de Michèle

Votre réflexion très sage, Mireille, m'a renvoyé à mes propres comportements. Et puis, j'ai bien aimé votre titre :  " Charité bien ordonnée commence (toujours !) par soi-même. "

Portrait de Louis

Hier, je suis tombé sur un article traitant de l'importance de ne pas avoir peur de décevoir. Je vous le soumets car il me semble faire lien avec certains commentaires : http://www.signesetsens.com/mes-bonnes-resolutions-je-nai-plus-peur-de-decevoir.html

Bonne journée,

Louis

Portrait de Nathalie-196

J'ai appris la politesse à ma fille quand elle était petite et ado. C'est une jeune adulte maintenant mais je n'aime pas son vocabulaire, et encore moins son look vulgaire. Mais j'ai bien fait de venir vous lire parce que comme elle cherche toujours à faire le contraire de ce que j'aimerai, surtout quand on reçoit du monde à la maison, vu ce que vous dites de la honte je vais peut-être avoir plus de facilitées à me détacher de cette honte.

Portrait de Jean-Marc

Si votre fille sent que vous ne rentrez pas dans son jeu, elle ne pourra plus vous faire honte... Et elle se débrouillera toute seule avec ses recherches de conflits. Plus de prise, Nathalie... C'est aussi une forme d'éducation par l'exemple !