En surfant sur certains réseaux sociaux populaires (l'adjectif " populaire " n'étant absolument pas péjoratif à mes yeux), mon attention a été attiré par le nombre conséquent d'internautes attirés par cette citation d'un auteur inconnu. J'en ai conclu que le regard d'autrui pose problème pour beaucoup de personnes.
En ce qui me concerne, un travail sur moi a sensiblement réglé cet aspect un peu paranoïque. Quelle est votre sentiment ? Je vous livre ici cette citation :
" La manière dont les autres vous perçoivent n'est pas importante. L'image que vous avez de vous-même est tout ce qui compte. "
Cécile
Le symptôme d'un mal-être
Je suis d'accord avec vous Jean. Si cette citation fait l'unanimité, c'est bien qu'elle fait du bien. Ce qui veut dire que beaucoup souffrent effectivement du regard d'autrui dans leurs relations sentimentales, professionnelles, sociales. Il faut dire que le paraître est plus mis en valeur dans notre société que l'être. Il faut être mince, intelligent, même l'expression être " de bonne famille " est encore courante. Je l'ai entendue récemment de la bouche d'une éducatrice de la crèche. Il est vrai que ce type de citation rappelle : " Je sais ce que je vaux et ne crois pas ce qu'on m'en dit ". Et c'est bien qu'elle soit véhiculé. A condition toutefois qu'elle ne fasse pas grossir un narcissisme de mauvais aloi !-)
Gilbert. R. Psy...
Le risque de l'individualisme
Il est vrai, Cécile, que poussé à l'extrême il peut y avoir un risque d'individualisme influencé par un narcissisme de mauvais aloi, comme vous l'exprimez. Du style " chacun pour soi " auquel l'altérité peut faire défaut.
Armelle B. Psyc...
Se soucier des autres sans se soucier du regard des autres
Je pense que la citation que vous donnez peut permettre d'envoyer balader le complexe d'infériorité lorsqu'il est trop présent, comme un mantra de pensée positive. Mais comme cela a déjà été évoqué par Cécile et Gilbert, il faut rester vigilant à ne pas "basculer" dans l'extrême inverse car les autres sont aussi miroirs et donc ce qu'ils nous renvoient comporte aussi du sens, quelque chose à comprendre pour nous. Il s'agit donc d'avoir confiance en soi de manière juste, en continuant de prendre en compte les autres et en sachant se remettre en cause lorsque c'est juste. Je voulais partager avec vous une phrase qui m'a marqué lors de ma formation : se soucier des autres sans se soucier du regard des autres.
Cordialement,
Armelle B.
Thierry
S’aimer juste assez pour, à la fin, s’oublier
Le sentiment que m’évoque la citation que vous proposé est en lien avec le concept d’estime de soi (perception – image – manière – vous-même). On le retrouve souvent dans les programmes de développement personnel ou dans la psychologie humaniste, qui favorisent la maitrise des affects et de soi-même.
Dans cette citation, évoquée comme un précepte, il semble que l’on s’administre ce logoi pharmakoi comme un énoncé-remède, une sorte de phrase venant au secours d’un narcissisme défaillant. Encouragé par une société qui porte chaque individu à faire plus de cas de soi que de tout autre, cette course sans fin à la meilleure image de soi me parait relativement nuisible. En effet, ce narcissisme « obligatoire » révèle non un moi triomphant mais un égo plutôt fragilisé.
Je comprends le succès que remporte cette citation sur les réseaux sociaux, haut lieu, à mon sens, d’un égocentrisme flamboyant : les contenus publiés (photos, liens, commentaires) n’étant souvent qu’un prétexte à une demande de consolidation inconsciente, à grand renfort de Like (j’aime) et autre Tweet, permettant ainsi d’obtenir momentanément une image de soi satisfaisante. Paradoxalement, c’est la quête de l’approbation d’autrui qui devrait ici permettre l’amour de soi.
Comme l’ébauche déjà les précédents commentaires, l’amour propre naît de l’image que l’on se fait de la manière dont nous voit autrui, comme un reflet de soi que l’on pense produire. J’entends bien que l’on ne peut aimer autrui si l’on n’est pas d’abord porté par un amour de soi.
Néanmois, nous entrons dans un cercle vicieux. Les selfies (autoportrait) et autres photos, visibles sur le mur des utilisateurs de Facebook, remplaçant le reflet de l’eau dans lequel Narcisse tomba amoureux de sa propre image avant de se transformer en fleur, Narcissus pseudonarcissus qui contient des composés chimiques toxiques paralysants et sédatives …
J’ai donc peur qu’en appliquant cette citation stricto sensu, l’on s’égare dans une autosatisfaction contemplative (faux self), perdant de vue l’altérité salvatrice de ces « autres » regards sur soi.
Enfin, Bouddha nous dit sur ce sujet : "Considère celui qui te fait voir tes défauts comme s'il te montrait un trésor". Saisissons donc l'opportunité que confère une autre perception de nous-même, au travers du regard d'autrui, comme une re-présentation de notre « image », sans pour autant que celle-ci destabilise la confiance et l’estime que nous nous portons . Au contraire, qu'elle vienne nous surprendre et nous aider à mieux nous co-naitre, grâce à beaucoup d'humilité, une belle flexibilité de l'égo, une bonne distance et une indispensable dose d'humour aussi. Quel beau programme, non ?
Bonne chasse aux trésors avec vous-m'aime !
Bien cordialement.
Thierry
Patricia B.
je viens de voir ce sujet et cela tombe bien
Car je voulais aborder ce théme qui est pour moi un peu brouillard. Je me pose depuis quelque temps la même question qui me reste sans réponse et que je devrais un jour y répondre !
Que signifie souvent mes regards je me suis souvent demander si nous pouvons percevoir dans nos regards par nous même leurs significations des fois oui je le sais . Mais souvent je me pose cette question pour attirer toujours des ennuies que je voudrais pas et que je ne cherche pas, donc je me dit que sois mon regard est aguicheur et je pense pas mais je sais plus sois j'ai un visage qui ressemble a mon regard qui attire petite je me disais que ej devais avoir un nom marquer sur le frond a l'encre invisible que les autres voyaient et je me dis la même chose et aujourd'hui aprés une discusussion j'ai du dire que sur mon frond était pas marquer salope.
Je n'ose plus regarder en face souvent je baisse les yeux quand je connais pas de crainte de probléme je dis cela car j'entends autour de moi de drôle de choses et c'est vrai que je me suis toujouirs poser cette question des mefinaces dans la façon de regarder une reflexion un absurde mais je voulais en paler cela me pése beaucoup, la raison de mes photos que ej ne mets plus.
Sofia M
Notre juge et censeur nous regarde de l'intérieur !
J'adhère tout à fait à cette citation pour différentes raisons.
Tout d'abord, la manière dont les autres me perçoivent est erronée puisqu'ils me regardent par le biais de leurs propres projections, de leurs angoisses, de leurs complexes, donc de tout ce qu'ils n'ont pas réglé inconsciemment, y compris au niveau de leurs névroses familiales ! Je peux vous prendre un exemple qui va dans ce sens... À une époque de ma vie professionnelle, j'avais un supérieur hiérarchique, dont le père était alcoolique, qui voyait des alcooliques partout ! Je me souviens d'un jour où nous avons eu un petit repas de service dans un restaurant. Pas très loin de notre table, déjeunait un couple d'une soixantaine d'années qu'il ne connaissait pas. Il n'a eu de cesse de nous dire que le mari de la dame était alcoolique, alors que rien ne pouvait donner cette impression !
Par ailleurs, quand on sait qu'une maman qui a porté son bébé 9 mois n'arrive pas à identifier la raison de ses pleurs et même plus grand, ce qui ne va pas chez lui, et même tout au long de sa vie (comme ça a été expliqué dans un blog de ce site il y a quelque temps), je ne vois pas comment le regard des autres peut signifier quoi que ce soit en terme d'approbationou de désapprobation.
Enfin, dans cette société qui cherche à nous infantiliser à coups de procédés démagogiques tous plus que discutables, pour que nous devenions des moutons de Panurge bien soumis, l'être humain en oublie - puisque l'ensemble du magma politique cherche à le déresponsabiliser - que son surmoi intérieur, fait de valeurs de grande qualité, est là pour le guider et lui mettre des limites salvatrices le cas échéant. Alors oui, l'image que l'on a de soi-m'aime est ce qui compte. Travaillant dans le social, je peux affirmer que je ne connais pas un seul individu se comportant " mal " qui soit fier de lui...
Isabelle
Le regard de l'autre ce n'est pas moi
Personnellement, ne plus "attendre" d'approbation ou désapprobation dont l'analyse m'a permis de m'extirper pour comprendre enfin, qu'il ne s'agit que d'une preuve de grande immaturité vis-à-vis de soi... Véritablement un leurre qui peut devenir illusion destructrice. Tant que nous accordons de l'importance au regard d'autrui, nous restons "attachés" à l'assentiment ou pas, parental. Hors que je sache, même si c'est une lapalissade, en tant qu'adulte, il y a bien un temps certain que nous ne sommes plus un enfant... Et d'ailleurs, je rejoins totalement le bon sens de Sofia M, qui souligne l'importance de ne pas se laisser manipuler par la volonté d'infantilisme de la part des pouvoirs publics, pour mieux nous "museler" et nous faire avaler des couleuvres plus grosses que la "sardine du port de Marseille"... Ce que l'analyse "modifie" également, c'est ce regard que nous avons de nous-même... Outre que le surmoi est protecteur dès l'instant où nous le débarassons, là encore, de la part parentale invalidante, nous avons tous intégré "les bonnes valeurs" grâce à nos parents aussi d'ailleurs. Hors, ne plus être dupe, revient aussi à être honnête vis-à-vis de soi-même... Et bien évidemment, comme le dit là encore Sofia (sagesse...) que notre surmoi n'existe pas en tant qu'instance psychique, pour nous "caresser dans le sens du poil" si je puis dire... Je serais curieuse d'ailleurs, d'entendre "la petite voie intérieure" de beaucoup de nos hommes d'Etat au sujet de l'honnêteté en particulier... Mais, sans désir de Loi du talion de ma part, ce que ces messieurs et dames "perdent de vue", c'est qu'ils sont fait comme tout individu et qu'un jour ou l'autre, leur surmoi se rappellera à leur souvenir... Sans cynisme personnel... Au mieux vis-à-vis d'eux, au pire (et pour moi c'est bien plus grave encore...), vis-à-vis de leur descendance... D'ailleurs qu'est-ce qui dérange tant par rapport au concept analytique même, et déjà du temps de son fondateur... Si ce n'est que cela permet (lorsque le travail est véritable) à un individu de "changer de regard"... Et c'est fondamental et incontournable pour avancer et grandir...