Ayant perdu mon bébé d'une mort subite du nourrisson, je vis une véritable détresse qui me fait fuir la question de l'euthanasie (j'ai 39 ans).
Compte tenu que l'euthanasie est au programme de nos gouvernementaux de par l'actualité, j'aimerais savoir si l'euthanasie et la foi sont compatibles de nos jours pour les croyants qui, peut être, se mettent en accord avec l'époque moderne et les progrès de la science, de la recherche médicale et de la médecine?
J'ai lu beaucoup de commentaires de foi sur ce site. C'est pourquoi je fais appel à vous. Merci.
Gilbert. R. Psy...
Le jeu des phonèmes...
Bonjour Luna,
Le sujet que vous évoquez est effectivement d'actualité. Il s'agit de légiférer sur la fin de vie. Question épineuse que je laisse à nos gouvernants le soin de discuter avec toute la sagesse qui puisse les inspirer.
Quant à moi - certainement par déformation professionnelle interposée - j'entends " Etat nazi ! "... Le mot euthanasie me parle ainsi " autre-ment ". Bien sûr, je n'ai jamais été confronté directement à ce problème délicat, si ce n'est pour un très proche de ma famille qui a été (à mon sens) délivré de sa souffrance, à la suite d'une injection un peu trop forte de morphine par un médecin (en accord avec les instances hospitalières). Il s'agissait bien évidemment de soulager une douleur insuportable et non (enfin j'espère !) d'abréger la vie. Le problème se pose véritablement lorsque un médecin (sensé s'occuper de la vie) est autorisé par la loi à en finir avec ses patients. L'Histoire (plus jamais ça !) a peut-être des leçons à nous donner. Voilà luna-95, mon avis d'homme et de psy sur cette question qui touche au grand mystère de l'existence... Merci d'avoir eu le courage de lancer cette discussion... A bientôt !
luna_95
Une confidence éclairante
Votre confidence m'éclaire et me conforte dans ma position. Qaund on a perdu un enfant et qu'on entend des débats souvent contradictoires sur l'euthanasie, on a envie de hurler à ces journalistes et à ces intervenants souvent pas concernés que seule la médecine, qui de principe se bat pour sauver des vies humaines, est habilitée à prendre des décisions collégiales dans ce domaine. Ce qu'elle fait d'ailleurs déjà. Après, quant à laisser la permissivité s'installer, c'est la porte ouverte à une processus qui pourrait ressembler, comme vous le dites, avec une forme de génocide...
Cécile. G.. Psy...
La liberté de choisir ...
En venant au monde, nous recevons le plus beau cadeau, celui de la vie. Nous avons à tout moment la liberté d'accepter ou de refuser ce cadeau. Si on fait le choix d'accepter ce cadeau, toutes nos décisions doivent être orientées dans ce sens, respecter la vie. Evidemment, je ne parle pas de la vie à tout prix, il faut aussi accepter qu'un jour la mort arrive. Ne doit-on pas respecter celui qui n'arrive pas à choisir entre la vie et la mort : il n'arrive plus à vivre parmi nous mais il n' a pas encore fait le choix de la mort. Pourquoi ne pas respecter qu'il ait besoin de plus temps pour prendre "sa" décision.
Quand des juges décident d'autoriser l'euthanasie, pensent-il à celui ou celle qui devra débrancher la machine ? Le bourreau. Inconsciemment, celui qui aura à arrêter la machine se vivra inconsciemment comme un assassin. Comment va s'inscrire sa descendance, héritière d'un meurtrier ?
Seule la pulsion doit orienter nos choix !
Frédérique Tirt...
Il y a quelques mois un ami
Il y a quelques mois, un ami proche s’est retrouvé en fin de vie en quelques semaines. Un jour je suis arrivée et lui ai demandé ce qu’il avait mangé. Il m’a répondu : " rien, je n’arrive plus à manger seul. " Immédiatement, je suis allée trouver quelqu’un. On m’a donné de l’eau gélifiée que je lui ai fait absorbée à la petite cuillère. Le lendemain j’achetai des compotes pour bébé, mais son état était plus inquiétant. J’ai compris qu’il attendait que je fasse son deuil avant de partir. J’essayais, en lui donnant des pots de bébé, de gagner du temps. C’est lui qui me l’a fait comprendre. Lorsque je l’ai quitté, je me suis penchée vers lui et lui ai dit que j’avais compris et qu’il pouvait s’en aller. Une heure après, on m’appelait pour me dire qu’il était parti. Je suis retournée le voir. Il régnait dans sa chambre une impression de sérénité. Nous étions en paix tous les deux.
Je ne dis pas que les larmes ne sont pas venues, mais j’ai compris que chacun choisissait sa destinée et qu’il faut l’accepter. C’est pardonner à celui qui nous a laissé.
Sofia M
Ne pas fuir la question posée !
Luna demande si foi et euthanasie sont compatibles... Certainement pas ! Même le Pape François, qui fait pourtant preuve d'ouverture, a éludé la question pour continuer le sens de la spiritualité qui invite à célébrer la vie jusqu'au dernier souffle. On se souvient du Pape Jean-Paul II qui a terminé sa vie quasiment agonisant, sans jamais se plaindre... D'autant que décider d'arrêter la vie c'est condamner le mourant à mourir de faim et de soif
Mireille-cogolin
Un témoignage douloureux
Sofia est toujours directe et elle a raison!
Je peux vous parler de la fin de vie de ma marraine. Elle a fait un AVC massif alors qu'elle etait hospitalisée pour une fracture du col du fémur. Elle avait 92 ans. Le chirurgien s'est entretenu rapidement avec sa fille piur lui dire qu'il vaudrait mieux la laissait "partir". Elle est restée muette et a donnée son consentement comme un automate, m'a t elle racontée... Sa maman est morte de façon atroce: on voyait, parait il, qu'elle "mourait" de soif. En plus, c'était une femme pieuse. Très croyante, sa fille ne se remet toujours pas deux ans après de cette forme d'euthanasie...
Sofia M
En Suède les septuagénaires déménagent !
Votre compliment me va droit au cœur Mireille...
Vous me faites penser que j'ai vu une émission de télévision il y a 3 ou 4 ans sur l'euthanasie. Le reportage disait que beaucoup de septuagénaires suédois vendaient leurs biens et quittaient leur pays natal pour ne pas être soumis au forçing de l'entourage par rapport à l'euthanasie... Certains disaient même qu'ils avaient peur qu'on décide pour eux ! Croyants ou pas croyants, ces aveux donnent à réfléchir...
linda
L'euthanasie
Je lis depuis quelques jours les archives de ce forum,et le sujet délicat de l'euthanasie a attirer mon attention. Ici,au Québec,pour certaines personnes,c'est une source d'inquiètude
J'avais lu,les textes suivant,sur le site d'Agora
http://agora.qc.ca/dossiers/Euthanasie
Cécile
Vous me faites découvrir cette discussion
Comme quoi, il y a beaucoup de choses sur ces forums et - bien qu'inscrite depuis pas mal de temps - que je n'ai pas fatalement suivies. Le problème de l'euthanasie est un sujet douloureux. Je prendrai dans la journée le temps de lire l'article proposé par Linda ainsi que tous les commentaires. Pour l'heure, je vais prendre mon service à la crèche. Bonne journée à vous.