Exige beaucoup de toi-même et peu des autres. Ainsi beaucoup d’ennuis te seront épargnés.

Portrait de Gilbert

Je soumets à vos commentaire cette citation du Sage chinois Confucius. Trouve-t-elle des échos dans votre quotidien ? A moi, elle me dit beaucoup de choses. Ne serait-ce que d'arrêter de compter sur autrui pour espérer être heureux. Tout en respectant l'altérité bien évidemment :-). Mais peut-être suis-je trop laxiste par rapport à mon entourage ? Qu'en pensez-vous ?

Exige beaucoup de toi-même et peu des autres. Ainsi beaucoup d'ennuis te seront épargnés

Confucius

Portrait de Isabelle

Même si je trouve que c'est très juste en soi d'être exigeant vis-à-vis de soi... C'est très analytique cette citation de Confucius... Mais je me permets de répondre, parce qu'il y a quelque chose que je n'ai pas compris dans ce que vous écrivez Gilbert... Si on "arrête de compter sur autrui pour espérer être heureux", quel est le lien avec un trop de laxisme par rapport à l'entourage ? Parce que la façon dont vous le dites me ferait croire que c'est ce "laxisme à l'entourage" qui "génèrerait les ennuis" ?

Portrait de Gilbert

Merci, Isabelle, de me faire remarquer l'ambivalence de mes propos. En fait , votre réaction me permet de m'interroger. Je suis quelqu'un qui, en tout cas au conscient, donne l'image d'être peu exigeant avec autrui, d'où ma peur d'être trop laxiste. Mais en fait, je viens de comprendre que cette pseudo-tolérance vis-à-vis d'autrui me donne l'excuse de ne pas être suffisamment exigeant avec moi-même. Je m'explique : ne pas ruer dans les brancards lorsque la chambre de mon fils n'est pas rangée m'exonère de ranger la mienne ! Conclusion : il faut que je sois beaucoup plus exigeant avec moi-même pour exiger un minimum avec mon fils... Vous m'avez permis une sacrée prise de conscience ! Bonne journée à vous !

Portrait de Orlan

Confucius avait sûrement raison dans l'absolu à son époque mais aujourd'hui, ça ne pourrait plus marcher ! Si exiger beaucoup de soi-même est toujours valable, exiger peu des autres dans le travail conduirait à la ruine de la structure professionnelle !!!

Portrait de yamina.174

Indépendamment des vues d'Orlan que je partage, il ne faut pas se leurrer quant à la deuxième partie de la phrase de Confucius : "...et peu des autres "... Exiger beaucoup de soi-même offre beaucoup d'avantages, ne serait-ce qu'en terme de renarcissisation. En revanche, si parfois cette autoexigeance peut déclencher de très bonnes réactions chez l'entourage, ce peut être le contraire aussi... J'en veux pour exemple celui de parents très bosseurs qui n'ont pas fatalement un enfant
bosseur... Idem dans le couple ! L'dentification peut fonctionner aussi à l'inverse...
Il me semble que Confucius a voulu induire qu'on n'était jamais si bien servi que par soi-même...
Certes, c'est une sagesse qui a fait ses preuves mais certains de nos proches peuvent aussi en profiter pour bien se reposer sur nous ! Ce qui est fort désagréable... Ceci étant, exiger de soi-même ne devrait pas nous lier à l'autre en tant que moins capable de donner autant que soi. Exiger de soi-même, c'est un contrat que l'on passe avec soi-même sans se préoccuper de ce qu'en pense l'entourage... Après, dans le boulot ou à la maison, quand les coups de gueule sont nécessaires il faut les donner... Attention au mythe d'Atlas !

Portrait de Gilbert

Merci à vous trois pour vos commentaires éclairants. Il est vrai qu'une citation comme celle-ci suscite parfois des " confusions " (pardonnez-moi le jeu de mot facile avec Confucius mais je suis incorrigible à ce niveau !). Le com d'Orlan est plein de sagesse et surtout évite de partir dans de la philosophie abstraite sans tenir compte du principe de réalité. C'est d'ailleurs souvent mon défaut. J'ai tendance à " planer " un peu trop avec la philo. Aussi j'apprécie quand les foromers remettent les choses à leurs justes places en se référant à la vraie vie. Merci encore et passez un bon mercredi.

Gilbert

Portrait de Isabelle

A mon tour de vous dire merci pour ces post "lumineux" ! Et merci également pour la référence au mythe d'Atlas...

Car effectivement si l'on est jamais aussi bien servi que par soi-même, pour reprendre les propos de Yamina, avec ce rappel au mythe d'Atlas, il ne s'agit donc pas non plus « de faire à la place de l’autre », cas auquel il serait question « même naïvement comme Atlas » de se croire irremplaçable, donc de pêcher par orgueil en définitive, voire de laisser s’infiltrer une toute-puissance… Et tout autant de croire également que « l’autre » est irremplaçable…

Au fond tant qu’on envisage la vie sous cet angle, nous sommes dans l’erreur vis-à-vis de nous-même et de quelques autres…  Il est donc toujours question d’une auto-évaluation en premier lieu, mais sans complaisance, qui « légitime » un positionnement qui est juste pour soi… Ce qui sous-entend bien entendu, que peu importe aussi ce qu’en pense « l’entourage » déjà, mais bien aussi qu’à certains moments on soit aussi en droit de poser des limites… 

Il s’agit donc bien encore et toujours d’être à sa place, sans faux-semblants en somme… Car nul n’est tenu à porter « la voute céleste sur ses épaules », d’autant qu’il me semble que dans ce mythe il s’agit aussi dans un premier temps, d’aller cueillir les « pommes d’or »… ce qui à mon sens induit également que l’on peut tout autant rattacher cela à l’histoire de l’Ancien testament au sujet de la pomme… et toute une culpabilité judéo-chrétienne qui peut aussi s’avérer « démoniaque »… Au fond il est bien question alors d'un faire dans le sens d’un engagement de soi, y compris vis-à-vis de « l’autre », cet « autre » dont nous ne sommes cependant pas responsable… Un juste équilibre entre inconscient individuel et tout autant collectif…

C’est ainsi que l’individuation prend tout son sens dans l’aspect protecteur et évolutif pour soi et pour « l’autre », y compris sur le libre arbitre qui appartient à chacun, hors de tout « pêché d’orgueil »… Puisque fondamentalement la Connaissance est à mettre en lien avec la destinée à vivre sans complaisance aucune… À accepter donc… ce qui induit également une belle place à l’humilité et quand même aussi à l’amour dans le sens d’un réel partage… Comme une intelligence du cœur…