Faire les soldes est-ce de la radinerie ?

Ma nièce, étudiante, et qui a peu de moyens, vient de changer son vieil ordinateur portable pour un neuf. Elle a profité des soldes pour casser sa tire-lire et s'offrir un outil de travail plus efficace. A mon sens, l'achat est justifié. Quant à votre collègue, il me semble que quelque chose n'est pas à sa place. Malgré son aisance sur le plan matériel, elle se prend pour quelqu'un d'autre. A mon avis, elle a effectivement un souci dans sa tête. D'autant qu'en faisant les soldes, elle prive les gens qui ont peu de moyen d'un achat nécessaire. Elle ferait mieux de faire du bénévolat... et d'apprendre à donner ce qui dépasse de sa coupe !

Lorsque l'on a les moyens, il est évident que faire l'apologie des soldes cache quelque chose d'incohérent. A l'inverse, en profiter pour s'offrir - en cette période de crise - l'objet utile qu'il serait difficile de se procurer hors de cette période par manque de moyen reste une opportunité dont on aurait tort de se priver.  " Oui aux soldes " donc lorsque le bon sens est là.

Mes parents me disaient qu'ils ont l'impression qu'il y a des soldes tout le temps et que finalement, ça ne profite qu'aux grandes enseignes, à l'uniformisation et met en difficulté les petits commerces de proximité qui - heureusement - utilisent les résaux sociaux et internet pour ne pas sombrer. Votre collègue semble très conditionnée et manque certainement de réflexion. Pour une enseignante, je trouve que ça craint un peu !

Je travaille dans une école et ce n'est pas un sujet le préoccupation du moment. Et puis, si elle est à l'aise financièrement, c'est vrai que c'est bizarre. C'est même limite par rapport à ses collègues qui ne doivent pas rouler sur l'or...

C'est peut-être un jugement de ma part. Dieu me pardonne mais vu la précarité de certaines personnes, cela me paraît indécent...

Votre collègue ne doit pas être très épanouie malgré son compte en banque bien rempli. Une pauvreté spirituelle qui la rend pathétique.

Je ne suis pas psy mais il me semble que la radinerie est un manque de générosité, donc une peur irrationnelle de manquer...

Nous connaissons quelqu'un, avec mon mari, qui est chirurgien. Il n'a, on s'en doute, absolument aucun problème financier. Lorsque (rarement) nous allions au restaurant avec lui, il souffrait visiblement pour payer sa note (chacun la sienne, il n'invitait jamais !) et essayait toujours de négocier le menu le moins cher... Nous avons trouvé cela très bizarre au point de ne plus avoir envie de le côtoyer. A mon sens, une pathologie psy dont j'ignore les causes.

Votre collègue me fait pensait à oncle Picsou, le personnage de Walt Disney. Quelle solitude !

Je sais que les soldes pour certaines et certains sont comme un challenge, un défi : faire de " bonnes " affaires et alimenter les conversations avec ce genre de futilités...

En ce qui concerne votre collègue Soso, elle traduit ainsi un gros complexe d'infériorité. Peut-être est-elle issue d'un milieu familial où l'argent manquait quand elle était enfant ?

C'est vrai que si tout peut s'expliquer par le biais de la psychologie, si votre collègue est heureuse en achetant en soldes, ne la jugez pas et laissez-lui sa joie. 

Assez d'accord avec Mireille... J'ajouterai que le fait d'acheter en soldes et de vanter le côté économies peut alimenter chez elle l'illusion d'être l'épouse parfaite auprès de son mari.

Je ne suis pas très sûre que les hommes soient sensibles à ce genre de calculs débiles qui feraient de la fréquentation des soldes un faire-valoir pour leur épouse. Mais je ne suis pas mariée, ni même en couple...

Détrompez-vous chère Sylvie ! J'ai dans mon entourage féminin deux femmes de ma génération qui font tout pour faire croire à leur conjoint qu'elles sont de véritables petites fées du logis ! Et ça marche !!! Il s'agit de deux personnes qui ne travaillent pas et dont les époux ont une belle situation... Ceci explique certainement cela !

Pour reprendre l'expression d'Orlan, je ne crois pas que les éléments du couple soient dupes, ni dupés. Dans cet aspect dérision, les enfantillages peuvent régner, ce qui donne une ambiance superficielle par moments à la maison, ambiance dont a besoin un couple qui dure car tout couple qui dure est jalonné d'épreuves...

Je rejoins ce que dit Cricri. Personne n'est dupe mais il y a des soupapes de sécurité nécessaires, combien même prennent-elles la forme d'une mise en valeur de soi infantile... Ça détend l'atmosphère ! Et puis il vaut mieux qu'une épouse fasse les soldes plutôt qu'elle prenne un amant !

Dans lequel chacun y trouve son "compte"... Car après tout, lorqu'on fait un achat "en solde", là aussi... C'est une "transaction" entre vendeur et acheteur, qui dans le fond, "arrange" les deux protagonistes... Ce qui revient alors à une "bonne affaire"... Un "compromis acceptable" vers l'équilibre en somme, comme un "traité de paix" préservant les bonnes fondations... Une réflexion sous un autre angle de vue sur la vie à deux, pour moi qui suit pourtant célibataire...

Je me permets un peu d'humour car on voit bien, avec cette discussion, que la vie de couple n'est pas si simple que cela. Des compromis, des négociations (conscientes ou inconscientes) sont toujours là. Et, comme dit Isabelle, l'essentiel n'est-il pas que chacun y trouve son compte. En ce qui me concerne, je crois que je ne suis pas prête pour le couple en solde (lol). Le mien s'est  " cassé "  il y a bien longtemps... Et cela ne m'empêche pas d'être !

Bonsoir à tous! Je prends la discussion en cours ou à son terme ce soir. Il m'est fort intéressant de suivre le fil conducteur de cet échange, qui débute sur une question initiale " l'apologie des soldes par une enseignante peut-elle s'apparenter à de la radinerie?", et qui évolue vers le "couple en solde"! Les manifestations inconscientes de chacun ont pris la parole pour en faire une analogie avec la "valeur du couple". Je rejoins Cécile dans le fait qu'un couple "en solde", très peu pour moi. Au-delà de l'idée du couple, comme l'évoque Cécile, l'essentiel est que chacun y trouve son compte (compte en banque?!). Et le respect  de l'Autre, passe pour moi, par le respect du choix de l'autre... même dans ses envies et ses choix de consommation. Enfin, une profession, un "niveau social", n'est pas forcément synonyme de richesse sur le compte en banque! Alors, que chacun puisse consommer en toute tranquillité, comme il le souhaite...ou le peux! Quant à moi, je ne cours pas faire les soldes... quand je me hasarde à cela, je déniche toujours le super beau vêtement qui me plaît... et qui n'est pas en solde ..oui, je vous le garantie  pourtant, mon porte monnaie en serait ravi!

Le super vêtement qui vous plaît... et qui n'est pas en solde ! Vous dites tout (rires !).

Aussi, maintenant je m'abstiens, en ayant eu assez d'acheter des " rossignols " !