A force de jeûner, elle est au bord de l'anorexie

Portrait de Eric

J'ai une nouvelle amie depuis peu. Je pense que ça pourrait devenir du très sérieux et donc je commence à lui faire connaître mes amis, et elle les siens. Nous avions donc organisé un petit repas chez moi hier soir, en invitant une bonne copine à moi et une copine à ma chérie. Ca faisait un bon moment que je n'avais pas vu ma copine vu qu'elle bosse assez loin de la ville où j'habite. Elle est dans le coin pour quelques jours en ce moment, c'était l'occasion. Lorqu'elle est arrivée, j'ai faillis tomber par terre tant elle est méconnaissable ! Un sac d'os sur pattes ! Sur le coup j'ai juste dit : "Oh la, tu fais un régime ? Fais gaffe, si tu continue tu vas perdre un os !". Elle s'est marée en disant qu'elle est loin d'être maigre... Ah bon ? Durant le repas qu'elle a peine touché, en discutant, elle nous a raconté qu'elle pratique le jeûne régulièrement et qu'elle se sent de mieux en mieux depuis qu'elle le fait... J'ai eu la très nette impression et mon amie aussi, qu'elle ne se rend pas du tout compte qu'elle est vraiment squelettique. Elle est au bord de l'anorexie, vu ce qu'elle avale... ou pas d'ailleurs ! Vu qu'il y a toujours des conseils avisés ici, je me suis dit que j'allais venir en parler sur ce forum. Je précise que nous ne sommes plus des gamins, nous avons tous la trentaine. Mais de voir ma bonne copine dans cet état m'inquiète et je me demande comment lui faire entendre raison ? Que puis-je faire ?

Portrait de Amélie

Etant donné qu'elle est majeure depuis un bout de temps... Celà paraît un peu compliqué. Il semble que votre bonne copine est bien besoin d'aide et sûrement en consultant un psy. Pour ce que j'en sais, je crois que lorsqu'on souffre d'anorexie, en fait la personne se voit toujours trop grosse, elle a une image d'elle déformée qui n'est pas réelle, un psy est donc incontournable à mon avis. Peut-être pourriez-vous essayer de lui en parler...

Portrait de Elodie

Car il me paraît difficile également de faire entendre raison... Mais selon les relations amicales que vous avez avec cette jeune femme, peut-être connaissez-vous sa famille ? Si c'est le cas, selon moi, il serait peut-être alors possible de parler de vos inquiétudes pour sa santé, avec un frère, ou une de ses soeurs ? Un membre de la famille aura plus facilement la possibilité de s'impliquer dans une discussion approfondis avec elle.

Portrait de Loriane

Et je sais de quoi je parle avec mon frère, 35 ans, qui a un sérieux problème de santé lui aussi. C'est vrai que je l'ai mis devant le fait accomplis d'un rendez-vous avec le médecin, pour commencer. Je l'y accompagne demain lundi. En attendant, pour votre copine Eric, moi je me risquerais quand même à une conversation franche avec elle. Profitez de sa présence dans votre ville, pour provoquer une situation pour lui dire ce que vous pensez de son état physique. Au moins vous lui aurez dit votre inquiétude pour elle.

Portrait de Hugopsyfrance

En psychanalyse on ne s'attaque pas au symptôme. Or c'est ce que vous faites en relevant la maigreur de votre copine. J'ai eu une une analysante dans une posture inverse. Elle était au début d'une obésité constatée médicalement. Son médecin l'avait envoyée chez un confrère nutritionniste et chez moi pour sa prise en charge psychothérapeutique. Elle se vantait durant ses séances de faire tout le contraire de ce qui lui était prescrit pour son alimentation. Elle vouait une passion destructrice pour les pizzas bien "grasses" selon son expression favorite. Elle me parlait des quantités importantes qu'elle ingurgitait s'attendant à ce que je lui fasse la morale. Je ne suis jamais tombé dans ce piège dans la mesure où d'une part je ne suis pas médecin et d'autre part où tout un chacun est libre de se détruire! En revanche et compte tenu de votre propos, je ne suis pas certain que cette relation soit bonne pour vous. Votre interrogation devrait, selon mon humble avis, déjà se situer là.

Portrait de suzy

Les personnes qui ont un problème avec l'oralité sont quasiment impossibles à aider tant qu'elles ne décident pas elles-mêmes de se soigner mais, malheureusement, personne ne peut rien pour elles. En médecine générale, en psychiatrie, en psychanalyse, en psychothérapie les échecs sont majoritaires. Famille et professionnels ont un sentiment d'impuissance qui convient tout à fait au psychisme de ce type de malade qui, voulant attirer l'attention et punir son entourage, s'auto-punit parfois de manière radicale. À vous de considérer, un peu comme vous le suggère Hugopsyfrance, si vous avez la capacité à rester neutre devant le profil de votre amie,

Portrait de Charles

Pour avoir essayer d'aider un ami musicien alcoolique, je confirme que c'est impossible tant qu'il n'y a pas de prise de conscience de l'intéressé. Bien au contraire, on risque de " plonger " avec. Aussi, méfiance même si l'anorexie n'est pas l'alcoolisme. Comme dit précédemment, c'est apparemment quand même une conduite autodestructrice.

Portrait de Eric

J'ai bien compris même. Je ne peux malheureusement pas grand chose pour cette bonne copine... Même avec un psy, ce n'est pas gagné d'après ce que vous dites. Je la connais depuis longtemps et je n'aurais jamais pensé qu'elle pourrait se faire du mal à ce point. Je sais qu'elle à un frère et une soeur plus âgés qu'elle, mais je ne les connais pas. Merci pour vos réponses dont je vais bien tenir compte, en restant sagement à ma place, puisque c'est encore ce que j'ai de mieux à faire...