Guérir de l'idée de guérir

Portrait de Gilbert

Dans l'ouvrage d'Alexandre Jollien " Vivre sans pourquoi ? ", l'auteur évoque le fait que la paix lui a été révélée lorsqu'il a accepté qu'il ne guérirait jamais de son handicap de naissance. Il parle alors de " guérir de l'idée de guérir ". Cette position me semble très difficile à réaliser aux vues de nos souffrances et autres difficultés existentielles...

Portrait de Jean-Marc

Pas évident effectivement. Je crois qu'il s'agit de lâcher-prise sans toutefois sombrer dans le fatalisme et la résignation. Une acceptation qui nécessite un travail sur soi important. J'avoue que je n'en suis pas encore là. 

Portrait de Gilbert

Oui, Jean-Marc, je suis assez d'accord. Dans cette même dynamique d'acceptation sans résignation, l'écrivain Christian Bobin, auteur de " L'homme joie " rejoint Alexandre Jollien dans le sens où il explique que ce serait dans l'acceptation de nos failles dans ce monde que jaillirait une joie d'un autre monde...

Portrait de Christine-zen

J'essaie de travailler de mon mieux sur mon acceptation qui n'est cependant toujours pas top ! En revanche, ce que j'ai constaté c'est que chaque fois que j'ai lâché prise sur une situation qu'il m'était impossible de maîtriser, le dénouement favorable est systématiquement intervenu et même plutôt rapidement ! Si je reste dans l'exemple, exemple humain d'ailleurs à + d'un titre, d'Alexandre Jollien, il est certain que son lourd handicap congénital ne va pas disparaître physiquement mais le fait d'en faire quelque chose, de transmettre cette expérience de vie, sa destinée, en toute sincérité, comme il le fait donc, l'efface au sens figuré...

Portrait de Younes

Je crois avoir saisir avec votre post, Christine-zen, qu'à ne pas accepter la réalité, on finit par s'épuiser. Alors qu'il est toujours possible d'en faire quelque chose. L'exemple d'Alexandre Jollien, que je ne connaissais pas est d'ailleurs très impressionnant. Je suis allé l'écouter et je dois dire que si sa façon de s'exprimer m'a dérangé au début, le contenu de ses paroles m'a enthousiasmé. Et au bout d'un certain temps, j'ai effectivement  oublié son handicap.

Portrait de Charles

Je me disais en réfléchissant au titre de la discussion que de toute manière nous sommes mortels et qu'on ne guérit pas de la vie et de ses limites... Comme disait Coluche " Je préfère mourir de mon vivant ". C'est mon moment un peu philocoluchique du soir Smile

Portrait de M.Christine

L'idée de guérir implique l'idée de maladie .

Sans parler des cas de handicaps incurables, on peut agir au quotidien sur les pensées de maladies, toutes ces fausses croyances qui agissent sur nous . Ce n'est pas parce qu'on attrape froid qu'on va avoir la grippe . Ce n'est pas parce qu'on tombe qu'on va se casser quelque chose, avoir une bosse ou un bleu . Et ainsi de suite . Il y en a par centaines . Il arrive ce qu'on croit qu'il va arriver .

Portrait de Daniel01

J'aime bien l'humour coluchique (dans les prés !) de Charles. Et c'est vrai que l'homme immortel, c'est pas pour demain. On a l'impression, même si la médecine a fait des progrès formidables, que quand on a trouvé la solution pour une maladie, il y en a une autre qui pointe son nez. Mais peut-être suis-je trop négatif ?

Portrait de Gilbert

En vous lisant m'est revenu en mémoire - et notamment avec le post de Christine zen - cette prière de la sérénité attribué selon certains à Marc Aurèle :

" O Dieu, donne moi la sérénité d'accepter ce qui ne peut être changé, le courage de changer ce qui pourrait être changé et l'intelligence (ou la sagesse) de distinguer l'un de l'autre. "

Merci pour vos réponses qui m'ont éclairé et très bonne soirée à vous.

Gilbert

Portrait de Gabrielle

Je ne connaissais pas cette prière. Elle est d'une évidence indiscutable. Merci.