J'ai du mal à être en harmonie avec ma mère

J'ai aussi, par moment, ce type de problème relationnel avec  ma mère. Pas plus tard qu'hier, elle m'a fait une crise d'abandonnisme (alors qu'elle était chez moi) par une simple remarque qui pouvait changer ses habitudes.  En l'occurence, la proposition de mon fils de la ramener chez elle plutôt que moi en raison d'un travail que je devais terminer... Une véritable crise de petite fille (elle est octogénaire)... Je ne suis pas entrée dans sa victimisation et suis restée centrée manifestant implicitement ma colère et me remettant au travail... Il n'était pas question d'harmonie pour le coup... Elle a fini par redevenir raisonnable et je l'ai accompagnée faire des courses après avoir régler mes obligations professionnelles (je pratique le télé-travail à domicile). Ce n'est bien sûr pas la même histoire que vous, mais j'ai appris qu'il fallait rester centrée sur soi tout en ne prenant pas pour soi les critiques. Les psys parleront certainement du processus de transfert... J'ai conscience que ma mère me projetait les sentiments d'abandon qu'elle a vécus petite... Mais ce n'est pas à moi de prendre une place qui n'est pas la mienne. Ne pas se faire aimer par n'importe quel moyen !

Difficile de changer autrui. L'idéal consiste  à ne pas être affecté par le comportement négatif de votre mère. Quant à vouloir l'harmonie, cela ne dépend pas malheureusement que de vous. Nos parents sont ce qu'ils sont et il faut bien faire avec. Essayez peut-être de voir les bons côtés de votre mère. Elle doit certainement en avoir car je pense que nul n'en est dépourvu. N'idéalisez pas une relation parfaite mais votre désir prouve que vous l'aimez et c'est déjà beaucoup. Vous faites votre part et Dieu fera le reste. Comme vous postez votre question dans Développement spirituel, je me permets de mettre Dieu à contribution (rires !). Dieu ne juge pas ! Lorsque quelqu'un est négatif ou critique, c'est qu'il projette son mal-être. Votre mère souffre certainement de sa propre histoire mais vous n'avez pas le pouvoir de la guérir. Faites de votre mieux puis laissez le reste dans les mains de l'Intelligence infinie. C'est ce que j'essaie humblement de faire lorsque quelqu'un me destabilise. Rassurez-vous, je n'y parviens pas toujours mais j'ai souvent de jolis signes positifs...

J'ai déjà à plusieurs reprises fait largement allusion à la relation que j'ai avec ma mère... Compliquée pour des tas de raisons objectives... Il m'a fallu du temps, pour apprendre "une distance" qui soit plus "juste", dans un sens protecteur. En ce moment, ma mère est confrontée à une "épreuve familiale", pour elle s'en est véritablement une, d'un cancer à un stade déjà avancé, de son filleul... J'ai discuté avec elle vendredi soir, et je vous passe tous les arguments plus que négatifs... J'essaie, autant qu'il m'est possible de renvoyer du positif malgré tout... D'entendre son chagrin... Mais ce n'est pas le mien (bien que je sois moi-même profondément touchée par la maladie de mon cousin...). Je me dis ensuite, que je ne suis pas Dieu... Et qu'étant à des années lumières (au moins...) de comprendre la destinée de chacun, je prie et m'en remets à Dieu moi aussi... C'est peut-être, après tout, une façon comme une autre de me rassurer aussi... Mais, il y a une "certitude" en moi aujourd'hui... Tendre vers l'équilibre, l'harmonie commence par soi-même... Et c'est peut-être là que je renvoie un "mieux" à ma mère en définitive...

Je n'ai jamais été en " harmonie " avec ma mère, pas plus qu'avec mon père d'ailleurs... Leur enfant, ce n'est pas moi, c'est leur propriété agricole ! Alors que mes parents devraient être à la retraite depuis longtemps, ils continuent à s'échiner. Une façon sûrement de ne pas voir leur mésentente de couple ! Autant vous dire qu'il n'y a aucun dialogue constructif possible avec eux. Ils sont aussi aigris l'un que l'autre. J'en ai pris mon parti depuis que j'ai lu une phrase dans un article bouddhiste où l'auteur disait que les gens désagréables continuent à porter leur karma, au lieu d'essayer de l'alléger par l'accueil de l'autre, par l'empathie... Aux dates symboliques, ma femme, mon fils et moi leur rendons plaisir. Je ne veux pas tricher avec moi-même et je peux vous assurer que ce n'est pas un moment de plaisir d'aller les voir... 

Je trouve intéressante cette approche du karma dont parle Orlan.

Elle peut être une piste pour vous Elise pour vous apaiser face à votre maman qui est, quoi qu'il en soit, sûrement très mal dans sa peau. Personnellement, je vais retenir cette notion précise de karma. Elle m'a fait penser à un voisin insupportable, odieux, quasi paranoïaque et qui m'exaspère parce qu'il faut toujours qu'il en ait après quelqu'un du quartier. Je vais dorénavant me dire, quand j'aurai en face de moi son visage désagréable et ses reproches dans les oreilles, que c'est son karma et que je n'ai donc aucun moyen de le changer...

Pour prendre un peu de recul, ce que j'applique devant des personnes acariâtres, dites-vous Élise que vous, vous avez la chance d'être " aimable "... Dans la langue française, ce terme a une puissance impressionnante...

Ce qui doit surtout vous affecter Élise, c'est qu'il s'agit de votre maman... Je connais ce problème avec ma sœur qui recherche le conflit en permanence, qui se plaint de tout et de rien, qui n'est jamais d'accord avec personne... Elle est épuisante. C'est sûr que je ne ressens pas la même violence vis-à-vis de personnes parfois pourtant très exigeantes dont je m'occupe en tant que bénévole. Essayez de considérer votre mère comme une femme très névrosée. Le fait de voir en première intention la pathologie d'un interlocuteur calme tout de suite car on se dit alors qu'on a la chance de ne pas être malade psychologiquement... Je dois dire du reste que c'est sur les Forums de Signes et sens que j'ai appris ce genre de réflexes qui protègent...

Il existe beaucoup de mères qui cherchent à faire culpabiliser leurs enfants lorsqu'elles ne sont pas heureuses et, notamment, leur(s) fille(s). Il ne faut pas se laisser faire. La vie de ces femmes qui sont dans la victimisation appartient globalement déjà au passé, ce qu'elles ne supportent pas, tandis que celle des enfants est en construction... Une nuance de taille. Ainsi ne faut-il pas vous laisser mettre par terre Élise par cette rivalité maternelle inconsciente.

Pour parvenir à ne pas vous laisser contrôler, dites-vous que vous n'êtes ni son médecin ni son psy et que votre mère n'est pas sans ignorer qu'elle peut consulter ce genre de professionnels qui sauront la remettre dans la réalité : elle est en vie, à elle de décider de ne pas survivre... Elle vous éclabousse avec ses problèmes, vous avez les vôtres, etc, etc. Mais il est sûr qu'en victimisant tout le temps, elle croit se protéger, sachant très bien que vous ne viendrez jamais chercher son secours le cas échéant... Sa grande erreur se situe-là mais c'est SON histoire.

Je vous rejoins Yamina. Préservez-vous, Elise. Essayez de lui faire entendre sa souffrance et orientez-la vers un profesionnel .... Comme dit Yamina, c'est son histoire et point la vôtre ...

Bien à vous

Avant d'aller au travail, je tenais à vous répondre, Elise, en vous parlant de mon expérience. Je l'ai livré dans une autre discussion, ma mère souffrait d'une PMD (psychose maniaco-dépressive). Longtemps les rôles ont été inversés et j'ai du souvent soutenir mon père en jouant le rôle de la mère de ma mère. J'étais jeune mais cela m'a complètement épuisée au point d'avoir eu besoin de faire un travail sur moi. Un travail éminemment salvateur lorsque j'ai compris un jour que ma mère me contrôlait et que je n'étais pas son psy. Je ne l'ai pas sauvée et ai pu enfin l'accepter telle qu'elle était, avec son propre destin qui différait du mien. Elle n'est aujourd'hui plus de ce monde mais je crois l'avoir réhabilitée dans le sens où elle m'a permis, avec sa pathologie, de comprendre que Dieu seul est Sauveur... Et depuis, lorsque la vie est insupportable, Il est mon interlocuteur privilégié...

Je vous souhaite une excellente journée

Cécile

Il me semble, modestement, que pour être en harmonie avec les autres, quels qu'ils soient, il faut être en harmonie avec soi... C'est peut-être une piste à explorer ? Je me permets de vous suggérer cette direction parce que, personnellement, j'ai mis du temps à le comprendre. Quand j'ai intégré cette sagesse, face aux personnes en souffrance ou en recherche de conflits, j'ai été beaucoup plus solide et leur vulnérabilité ne m'atteignait plus...

Iverlaine a raison et énonce un grand principe qui apporte une sérénité devant des interlocuteurs qui cherchent à nous déstabiliser...

Merci Christine-zen pour cette clé supplémentaire mais, avant d'essayer d'ouvrir la porte, il faut que je règle mon héritage judéo-chrétien! À la maison, dès ma plus tendre enfance, il ne fallait pas "me regarder dans le miroir parce que j'allai l'abimer!!!"... Alors, je ne m'aime pas ni physiquement (problème de kilos'excédentaires ), ni intellectuellement (études inachevées )... Ceci étant, je sais que vous avez raison. 

Merci et bonne journée à tous!

zab

J'applique dans les grandes lignes votre méthode, Christine-zen, et j'avoue que le ménage s'est fait tout seul autour de moi. Je n'attire plus - comme par le passé - de personnes toxiques. Quelle énergie retrouvée. J'ai très très peu d'amis aujourd'hui mais quand nous partageons, c'est toujours reboostant pour moi comme pour eux !