J'ai peur de l'infidélité de l'autre

Portrait de Soso

Ma vie sentimentale est un échec quasi total...
À 42 ans, je suis célibataire sans enfant.
J'ai l'art d'attirer des mecs qui ne tiennent pas la route et le dernier en date, que j'ai laissé au mois de juillet, était impuissant sexuel...
J'ai lu beaucoup d'ouvrages psys cet été et je viens de comprendre que j'ai peur d'être trompée. Du coup, je pense que je me débrouille pour mettre dans ma vie (jamais pour longtemps) des hommes qui ne me conviennent pas.
Cette peur de l'infidélité, est-ce que je peux m'en débarrasser et si oui, comment ?

Portrait de Cécile

Bonjour Soso,

A vous convaincre que votre vie sentimentale est un échec, vous n'ouvrirez, à mon avis aucune porte. Certes, il n'est pas question de nier la situation et vous semblez être lucide sur les raisons profondes de cet état. C'est déjà une sacrée avancée. J'ai lu différents posts sur ce forum et blog concernant l'acceptation qui m'ont personnellement beaucoup fait réfléchir. La peur de la trahison, et donc de l'infidélité, prend ses origines dans notre histoire enfantine et je crois que nous en sommes toutes et tous plus ou moins imprégnés, chacun le traduisant dans sa vie à sa manière. Certains quittent pour ne pas être quittés les premiers, d'autres sont quittés pour ne pas quitter les premiers. La peur d'être abandonné gère nos comportements amoureux. La solution ?  Pour ma part, je me dis que que la seule personne dont on est sûr qu'elle nous sera fidèle, c'est nous-même. A partir de cette constatation, on n'accorde plus au partenaire ce pouvoir illusoire de nous blesser. C'est mon avis et je ne prétends pas détenir la vérité. Ma devise, après quelques déboires sentimentaux ? il vaut mieux être seule que mal ou " mâle " accompagnée. Ce qui ne veut pas dire que je sois fermée à toute rencontre mais comme dirait Jacques Salomé, j'essaie d'être  " un bon compagnon "  pour moi-même et c'est déjà pas si mal. Vous n'avez pas d'enfant ? Regardez ce fait comme une réussite et non comme un échec. Vous avez du temps que les mères de famille voudraient bien avoir. On se plaint toujours de ce que l'on n'a pas et quand on l'a, l'insatisfaction est toujours là. Nous sommes ainsi faits...

Portrait de Claire M. Psychanalyste

Bonjour Soso,

Je suis entièrement d’accord avec Cécile. Vous parlez d’échec quasi-total  au niveau affectif ? La notion d’échec est très subjective et  est une forme de jugement. Quel est le modèle idéal par rapport auquel vous pensez être en échec ?  Une image d’Epinal sur laquelle vous figureriez avec un homme pour la vie et des enfants autour de vous ?  La vie de famille n’est pas toujours la panacée. Elle peut  elle-même parfois être le lieu de petites trahisons quotidiennes et de conflits. Les trahisons, quelle que soit leur importance, font partie de la vie et elles nous donnent toujours matière à comprendre et à avancer .  Vue de l’extérieur et globalement, votre vie sentimentale ne paraît pas tant que ça être un "échec". Vous semblez avoir fait de nombreuse rencontres même si elles n'ont pas évolué comme vous l'auriez souhaité. Ce sont les expériences qui font la vie. En plus, vous semblez avoir une situation professionnelle plutôt stable et sécure, puisque vous êtes enseignante . Essayez d’envisager votre vie sentimentale autrement et de laisser ces peurs et ces jugements derrière vous : vivez vos relations au jour le jour, en profitant du moment présent avec les personnes que vous rencontrez, sans vous préoccuper de l’après, qui est toujours et pour tout le monde incertain.

Bien à vous.

Portrait de Christine-zen

Un jour où je me plaignais de mes déboires amoureux auprès d'une amie de ma mère, professeur de yoga, elle m'a raconté qu'elle n'avait jamais vu ses parents en couple puisque son père était parti de la maison pour vivre avec une autre femme quand sa maman était enceinte d'elle... Elle m'a confié qu'elle avait guéri de ce traumatisme le jour où elle s'est dit qu'elle ne savait pas ce que c'était que les parents qui s'insultaient, qui se battaient, et que de fait, elle avait bénéficié d'une enfance très calme, entre sa mère et ses grands-parents qui, eux, s'entendaient fort bien... Cette confidence a changé ma vie : j'ai vu ce que j'avais en positif et n'ai plus voulu m'attarder sur ce que je supposais être négatif. C'est ainsi que je suis entrée dans le monde merveilleux mais réaliste du Zen...

Portrait de Danièle-Dax

Ma grand-mère rabâchait tout le temps que le mariage c'était une loterie : soit on tire le bon numéro, soit le mauvais... Au fond, elle n'avait pas complètement tort mais où je ne lui donnerais plus du tout raison aujourd'hui si elle était encore de ce monde, c'est qu'un couple est un champ d'évolution expérimentale magnifique. Comme tout ce que nous avons à vivre. Avoir peur de l'infidélité de l'autre, c'est se priver d'opportunités, de moments agréables, d'un voyage au fil du temps comme il en existe peu... Au point que le théâtre et le cinéma s'en emparent pour réaliser leurs plus belles œuvres... N'ayez surtout plus peur de vous tromper... Il ne vous arrivera jamais que ce qui doit vous arriver...

Portrait de Soso

Je rejoins tout à fait vos raisonnements... D'autant que je constate au fil du temps qu'à rechercher la perle rare je tombe souvent sur de drôles d'oiseaux ! Finalement je ne fais qu'attirer des hommes qui représentent systématiquement des formes de trahison déguisée.
Je fais un lien avec mon enfance : quand j'étais petite, je plongeais, je nageais à merveille. Un jour, j'ai décidé que j'étais en danger dans l'eau ! Et pour me baigner aujourd'hui, je suis obligée de prendre mon courage à deux mains... Finalement, je crois qu'en vieillissant je développe une sorte de jouissance à me priver des plaisirs les plus normaux... Merci pour ces miroirs que vous m'avez tendus...