J'ai peur de participer à la kermesse de l'école

Je vous réponds en tant qu'ancien enseignant dans des quartiers chauds. Le problème s'était posé lorque j'enseignais non pas à cause des attentats mais suite à des altercations de jeunes gens dans la cour de l'école venus pour se défouler sur les enseignants. Après un vote, j'ai refusé de faire le " gendarme " en dehors de mes obligations scolaires. Le directeur a cependant maintenu la kermesse sous la pression de la majorité. Il a passé sa journée au portail à faire le vigile !!! Je peux paraître vieux-jeu mais une kermesse même si cela peut être agréable et festif ne rentre pas dans la mission pédagogique. Aussi, si j'étais responsable - et là il s'agit du maire de la ville - je ne prendrais aucun risque même si je perdais des électeurs. S'il y a un problème, le gouvernement ne le soutiendra pas. Voilà mon avis, Nanou ! Qui ne concerne que moi, bien sûr !

J'ai vu ça eux infos. Encore une fois, les autorités ne prennent pas vraiment de décision. Il serait question de normes au niveau du plan vigipirate mais cela reste effectivement assez flou. Un maire interviewé attend une position tranchée et je crois qu'il a raison. Soit c'est oui, soit c'est non alors qu'on est sur un non choix. Ce qui fait un peu penser à Pilate qui s'en est lavé les mains... Toute proportion gardée bien sûr, quoique !!!

Il doit y avoir un moyen de symboliser la fête de fin d'année autrement. Sans pour cela ouvrir l'école à l'extérieur.

J'ai fait ma scolarité dans une école de village où on préparait les numéros de la kermesse dès le mois de février. Avec le recul, je me dis qu'il devait y avoir un soucis quand même. D'autant que c'était à la classe qui ferait le numéro à succès. On était un peu en compétition et il fallait que les parents soient fiers de nous... Discutable, très discutable !

J'ai gardé le souvenir d'une kermesse, je crois que mon fils était au CE2, une véritable "foire" et le mot est bien réfléchi, je vous assure ! Les gosses avaient "bossés" durant des mois pour préparer leurs spectacles... Et la plupart des parents "s'en foutaient complètement" ! Ils discutaient entre eux, certains se disputaient même ! Une horreur ! Et pour tout vous dire, j'en suis même arrivée à avoir honte de ce qui se passait du côté des adultes ! Je n'ai sûrement pas dû être la seule, car l'institutrice qui avait fait travaillé ces élèves, dont mon fils, sur une petite pièce de théâtre, a fait le tour des parents concernés, et nous a proposé aux enfants et nous les parents, de voir ce petit spectacle dans la classe. En plus, elle a pris la peine de nous expliquer, que ce spectable était comme un aboutissement d'un travail conséquent en français... Peut-être que c'est le signe, ce que vous dites nanou, qu'il faut "symboliser" autrement une fin d'année scolaire ?

Et le comble, c'est que certains parents râlent quand les enfants ne font rien. J'ai connu aussi avec mes enfants ces ambiances glauques. Pas toujours cependant bien sûr. Pour en revenir au plan vigipirate, si j'étais le maire je ne prendrais pas non plus de risque. Le problème c'est que les parents sont aussi des électeurs et que la séduction peut être de mise. Mais c'est aussi aux enseignants à prendre une décision. Après tout comme le dit Gilbert, on ne met pas nos enfants à l'école pour qu'il fasse un numéro de music'all.

Je viens de voir cette discussion sur mon téléphone alors que je viens de terminer mon service. C'est sûr que la question va se poser dans la municipalité dans laquelle je travaille. Pour le moment je n'en ai pas entendu parler.

Peut-être que l'on sombre un peu dans la psychose. Je sais qu'il y a des risques mais bon. A ce titre il faudrait aussi annuler toutes les rencontres sportives. Je suis conscient quand même qu'une kermesse n'est pas une obligation scolaire et que l'on peut s'en passer. Après tout, ce serait bête d'être rongé de remords au cas où.

Comme le préconise Younes, l'école peut symboliser autrement sans prendre de risques. D'ailleurs, la crèche n'organise pas de spectacle cette année. Alors que c'était une habitude les années avant les actes terroristes. Trop de responsabilités morales.