J'ai peur des attentats

Nous avons dû regarder les mêmes émissions, Daniéle-Dax. Je partage votre inquiétude. Je suis pourtant du style optimiste et en démarche spirituelle. Il me semble qu'à partir d'un certain moment, la peur face à un danger réel ( bien réel ! ) peut être protectrice. " Vivre comme si de rien n'était " pour montrer aux terroristes que l'on n'a pas peur, c'est presque dejà à mon sens s'identifier à une certaine " folie ". J'espère que je ne choquerais personne, car tel n'est pas mon intention. Juste pour vous dire que je vais éviter les lieus avérés risqués pour l'instant. N'en déplaise aux autres.

C'est, il me semble, au nom du principe de la vie ... Et je ne manquerais pas de m'interroger sur cette épreuve qui nous est envoyée. 

Je ne vous trouve pas pessismiste, Danièle-Dax, mais simplement réaliste. La sonnette d'alarme est tirée depuis des années mais la démagogie a été de mise, je suis d'accord sur ce point. Désormais, personne n'est à l'abri. J'en veux pour preuve des interpellation en province, la région où j'habite. Sans sombrer dans la psychose, il convient effectivement d'être prudent, mais aussi d'éviter les amalgames. Je crois effectivement que l'heure est grave et que les " âneries " de type " tous au bistrot " démontrent une inconscience dévastatrice. Comme le souligne Joseph Coach, il convient que chacun tente plutôt de s'interroger et aussi d'interroger la société et ses dirigeants en profondeur... Les vraies questions doivent jaillir sans fard si nous voulons trouver de véritables réponses au problème. Je vous remercie d'avoir le courage de lancer cette discussion...

Nous semblons, en effet, entrer dans un nouveau type de société auquel nous ne sommes pas habitués . Nous allons devoir nous adapter aux conséquences de cet ébranlement collectif et individuel .

Outre les mesures à prendre pour éradiquer le terrorisme, je pense que cela va générer (à plus long terme) une réflexion nouvelle sur nous-mêmes et sur l'être humain en général ...

On savait que le monde devait changer . Malheureusement, le changement se vit parfois douloureusement dans la chair avant d'émerger vers une lumière plus grande . Même si on ne la voit pas encore, gardons la foi, plus que jamais  dans les heures sombres . Car c'est là que se préparent les plus belles aurores .

Je comprends votre peur Danièle-Dax et, actuellement, tout le monde a peur. Mais je pense qu'il faut faire ce qu'on a faire, ce qui est important comme allez travailler, faire les courses dont on a besoin. Je pense à tous ces gens qui travaillent dans les grandes surfaces, dans les transports en communs, ceux qui n'ont pas d'autres solutions que de les utiliser. Cela doit être difficile pour eux. J'ai la chance de vivre dans une petite ville et je ne dépends de personne pour aller travailler. 
Par contre, je ne ferai pas la maligne à sortir outre mesure en disant, "même pas peur ", je n'ai pas envie de me donner en pature à ces fous. 
Je me demande si ce drame ne va pas nous obliger à revenir à l'essentiel...

Pour rebondir sur ce que dit Madeleine, je pense aussi que ces événements sont là pour essayer de retrouver l'essentiel. Et l'essentiel ne consiste pas à vivre d'insouciance. Dans mes cours d'Histoire, je me rappelle qu'on nous parler de cette période de l'entre-deux guerre appellée je crois " Les années folles ". " Plus jamais ça " disait-on après l'immense boucherie de 14/18. Et puis l'Humanité n'a pas vu arriver le pire... A croire, comme le dit Lakshmi, que l'Homme a besoin de coup de pied au c... pour stopper ses inconséquences. Il le paye très cher. Moi aussi, j'ai peur et je vais me centrer plus sur Internet pour faire mes courses. " Même pas peur " est une réaction d'enfant qui montre au contraire qu'il a très peur... Alors c'est vrai que fréquenter la terrasse des bistrots des grandes villes est complètement inconséquent. D'ailleurs, les gens ne sont pas idiots et ont peur. Le commerce de loisirs, du tourisme va en prendre et en prend déjà un sale coup. Il est sûr que la guerre civile est à nos portes. Et ce n'est pas alarmiste mais réaliste. Déjà à Marseille, une musulmane aurait été agressée dans le métro... Je suis d'accord avec Danièle-dax, le problème reste entier et je ne vois pas comment les choses pourraient s'améliorer. Si quelqu'un a la recette, je suis prête à le lire. Pour l'instant, je remercie Dieu au jour le jour de n'être pas directement dans la tourmente...

J'ai l'impression, si je m'en réfère à mon entourage, que les Français sont entrés depuis vendredi dernier dans l'angoisse des attentats. C'est légitime - et non anormal - dans la mesure où il y a deux décennies que l'on sent monter concrètement l'intégrisme sur notre sol et que la prévention n'a pratiquement pas suivi. À la maison, ma femme et moi avons beaucoup évoqué la notion de l'utilité de certaines précautions élémentaires  à respecter mais que faire de plus ? J'en profite pour dire mon étonnement : dans la ville où j'habite, il n'y a pas de policiers devant les collèges et lycées, pas plus que dans les rues. Une voisine a dit à ma femme qu'elle avait pris son courage à deux mains pour faire quelques achats de Noël dans une très grande enseigne : elle n'a vu aucun vigile alors que d'habitude il y en a de très visibles !!! Elle n'a rien compris...

Et je flippe d'autant plus que j'ai le sentiment que l'État est loin de tout nous dire sur la gravité des évènements.

Effectivement, c'est pas très encourageant tout ça !

J'apprends qu'une grande enseigne de jouets (je ne sais pas laquelle) retire toutes les armes en plastique de ses rayons .

Je comprends cette mesure de retirer les armes en plastique. Mais je trouve cela un peu dérisoire... Pourquoi pas quand même, c'est symbolique !

Oui, Michèle ... Espérons que ce soit un début .

Ce genre de chose, symbolique c'est vrai, peut être le commencement d'une prise de conscience . Si ça fait boule de neige, les gens s'interrogeront peut-être plus sur les jeux video, les films violents (qui sont légion), les violences sexuelles, conjugales, les maltraitances des enfants, des animaux ... On ne sait jamais . Une tel choc extérieur a forcément des répercutions sur l'intérieur .

Vous positivez, M. Christine. Espérons que vous ne soyez pas la seule !

Lu hier dans un journal :

"Une semaine après les attaques, la population reste sonnée . Un état de choc qui se traduit dans les comportements de consommation . "Depuis une semaine, il y a une hypersensibilité de nos consommateurs à tout ce qui touche la violence" explique un porte-parole d'Auchan, dont de nombreux clients ont fait part de leur désapprobation face à la mise en rayons de la nouvelle version du jeu video "Call of Duty", réputé pour son côté brutal . Le groupe a aussi fait passer en interne des consignes pour bannir le vocabulaire guerrier (ou négatif) du langage de ses employés, comme "la guerre des prix", les produits "bombes", etc..."

Ils peuvent faire ce qu'ils veulent... C'est pas de si tôt que je vais faire mes courses dans ces endroits. D'autant que j'ai entendu dire que cette enseigne était particulièrement visée surtout là où elle est très fréquentée. Même si ce sont des rumeurs, je les prends quand même en compte surtout si on peut faire autrement...

Je vous comprends ...

Même si certains de mon entourage, mon fils par exemple, me dit que je tombe un peu dans la parano, je persiste. D'autant qu'en Belgique ils ne sont pas très tranquilles apparemment mais en tous les cas très prudents !

Pour apaiser les esprits j'ai envie de vous partager une courte interview d'un sage contemporain, Mooji. Dans l'esprit de Mâ Anada Moyî, cet homme m'a fait du bien. Il demande quand même de prendre un peu de distance avec ces drames. Des drames qu'il ne nie absolument pas mais qu'il considère comme un signe pour s'éveiller. Le discours est en anglais sous-titré en français. Il peut destabiliser mais si on se situe sur un plan spirituel, il me paraît d'une logique incontournable. En cliquant sur le titre ci-après vous accédez à ce message : " Mooji : sur les attentats de Paris ".

Merci Jean pour ce partage. Je viens de visionner Mooji, ces paroles sont apaisantes.  Elle tiennent compte du principe  réalité tout en proposant d'aller au delà ... Matière à réflexion , en ce qui me concerne ...

En fait, Mooji nous parle de la peur fondamentale qui est celle de mourir. Il nous fait entrevoir, effectivement, un au-delà de notre identification au corps (recyclable comme il dit avec humour). Mais que de travail spirituel pour en arriver là  ! L'oeuvre de toute une vie, ou de plusieurs si on croit en la réincarnation.