J'ai vexé une amie

Portrait de Mireille-cogolin

Une amie est passée me voir hier parce qu'elle voudrait faire du bénévolat. Elle m'a demandé des renseignements sur la structure dans laquelle je suis bénévole. Plus que les avantages, je lui ai développé les inconvénients parce que je crois qu'elle n'a pas réalisé que c'est comme un travail mais pas rémunéré et qu'il faut s'y tenir. Elle s'est vexée quand je luirai dit qu'on ne faisait pas acte de présence quand ça nous arrangeait. C'est une sorte d'enfant gâtée par son mari. Elle n'a jamais travaillé et je sais que comme sa fille est en fac depuis cette année, elle s'ennuie et elle cherche à combler cette absence et à s'occuper. Sauf que c'est une dame qui passe beaucoup de temps en shopping, en soins de beauté, qui part l'hiver au ski, l'été à la mer et qui sort beaucoup dans des soirées mondaines... Franchement je ne la vois pas trop faire du bénévolat. Elle a compris le fond de ma pensée et c'est pour ça qu'elle a pris la mouche. Je n'aime pas blesser les gens mais je ne voulais pas non plus lui faire un tableau charmant de ce qui l'attendait dans notre association où, en plus, nous recevons des populations difficiles... Je suis encore plus embêtée de l'avoir vexée que son mari est mon docteur traitant... Est-ce que j'ai eu tort ? Est-ce que je dois la rappeler ? Je suis un peu perdue et très contrariée de cette histoire...

Portrait de Isabelle

Personnellement Mireille, il me semble que vous avez dit ce qui devait l'être. C'était une vraie question de bon sens que de prévenir votre amie sur une réalité bien différente de ce qu'il semble qu'elle envisageait... Vous avez insisté sur une notion d'engagement, en tenant compte que vous la connaissez et que vous savez comment elle vit au quotidien... Vous dites qu'elle a pris la mouche, qu'elle s'est véxée ? Et bien si c'est réellement le cas, tant pis, ou d'ailleurs, tant mieux pour mieux pour elle... Si votre amie fait preuve d'intelligence du coeur... bien entendu... elle saura sans doute un peu se remettre en question sur son réel désir d'un engagement bénévole... Dire sur un aspect "préventif" n'a rien de destructeur en soi il me semble... ce serait même plutôt dans le sens protecteur...

Et puis, au sujet de son mari qui est votre médecin traitant... Il me semble qu'avant toute chose, c'est au professionnel en tant que médecin que vous vous adressez dans ce cas précis... En tant que professionnel, non seulement il doit faire preuve d'une certaine neutralité et qui plus est, à mon sens le secret professionnel pour lequel il a d'ailleurs prêté serment, devrait d'autant plus "renforcé" le relationnel à juste titre uniquement professionnel... Enfin c'est comme ça que je pense qu'on est aussi un bon médecin... Quand on respecte l'ordre et la loi... Mais je ne suis pas médecin... Et ma réponse n'engage que moi...

Portrait de Gilbert

Aucune culpabilité à avoir à mon sens, Mireille. Vous n'avez fait que mettre en avant un principe de réalité. Vous n'avez pas fermé la porte et libre à elle de venir expérimenter par elle-même. J'aurais, quant à moi, mis aussi en avant ce qui me " portait " dans cet engagement. Mais peut-être n'avez-vous pas senti qu'elle était sur la même longueur d'onde que vous. D'autant que je me souviens dans une discussion cette " bonne dame patrônesse " qui ne tenait pas sa parole à propos d'un vêtement promis. Vous avez sans doute protégé votre structure en ne l'encombrant pas d'une personne qui  ne viendrait que pour le " fun" comme disent les jeunes ! Et puis, si elle est vexée, à elle de vous prouver qu'elle fait aussi " bien " que vous. Quant à son mari médecin, le vôtre, je rejoins à 100 % les propos d'Isabelle. Il n'a pas à s'imiscer dans cette histoire. Son métier consiste seulement à s'occuper de votre santé... Pas des lubies  de sa " pauvre " épouse désoeuvrée (je suis taquin, je sais !). Mais avouez que, si le ridicule n'est pas bien loin chez votre amie, il ne tue pas. Alors mieux vaut en sourire ! Amitiés

Portrait de Ugo

Je pense, Mireille, que vous l'avez frustrer... et comme le disait un Psychanalyste célèbre : " De la frustration naît le désir ", vous allez permettre à votre amie d'objectiver ou non un réel désir de bénévolat.

Portrait de Juliette

Je trouve votre positionnement réaliste. Le bénévolat est un engagement que l'on prend pour les autres et pas pour soi. Se mettre au service des autres, ce n'est pas venir combler un manque affectif ou social. En la renvoyant à elle même, vous lui donner la possiblité de se poser les bonnes questions quant à son désir de bénévolat.  On ne peux pas donner sur un manque !

Portrait de Frédérique Tirtiaux Psychanalyste Art-thérapeute

J’ajouterais que vous ne devez pas culpabiliser car, si elle avait vraiment voulu faire du bénévolat, elle ne serait pas passée par vous. Elle se serait engagée sans vous en parler.

C’est un moyen détourner de se déculpabiliser en culpabilisant l’autre.

En finalité : soit de la « frustration en naît le désir » et elle va finalement trouver sens dans ce que vous lui avez dit. ; soit elle se sera déculpabilisée en se cachant derrière vos propos. Mais ça c’est son histoire et pas la vôtre.

Je confirme que vous avez essayé de lui ouvrir les yeux ; pour le reste vous n’y êtes pour rien. Une vraie amie ne doit pas se cacher derrière une forme de séduction mais au contraire dire ce qu’elle pense.

Vous avez été une vraie amie….

Portrait de Viviane

Je suis d'accord également, avec tout ce qui vous a été dit Mireille. Et même si je comprends très bien que vous n'aimez pas blesser, vous avez dit à votre amie ce qu'était le bénévolat... Surement pas juste une occupation pour "tromper une forme d'ennui", mais bien un engagement dans un sens responsabilité vis-à-vis d'autrui... A elle de voir effectivement si c'est vraiment ce qu'elle veut ou pas... Mais vu ce que vous en dites, permettez moi de douter un peu d'un réel engagement de sa part... Et puis quand à son mari, c'est quand même et surtout votre médecin traitant... Alors peut-être que je suis un peu "naïve", mais c'est bien au médecin que vous vous adressez quand même dans ce cas là... Pas nécessairement au mari de votre amie...

Portrait de Sofia M

On connaît tous des profils de personnes peu enclines au bénévolat mais qui cherchent à en faire un but pour combler les moments de solitude... Il s'agit d'ailleurs surtout de femmes et je trouve, Mireille-cogolin, que non seulement vous décrivez très bien ces caractères égoïstes à l'apparence altruiste mais que votre attitude a été excellente : réaliste et juste...

Portrait de Orlan

Il y a tellement de dérives du type de celle que vous décrivez que les associations se méfient beaucoup depuis une dizaine d'années. Effectivement, pour accéder à ces structures, il faut dorénavant accepter un entretien préalable avec le responsable du centre d'accueil. Ce qui a entraîné d'ailleurs d'autres problèmes, certains de ces responsables ne prenant que les candidats bénévoles qui leur conviennent... Autant dire que les projections peuvent aller bon train et bien des bonnes volontés renoncent, ce qui a été le cas pour une amie qui a pourtant un DESS de Psychologie ! On voit bien que les dérives des uns entraînent les dérives des autres mais, pour en revenir à vous, Mireille-cogolin et à votre culpabilité, balayez-la tout de suite ! N'essayez même pas de mettre d'énergie dans le bienfondé de la pseudo bonne volonté de votre amie, en sachant que si sin mari croyait en la sincérité de son épouse, avec la profession qu'il exerce, il y a longtemps qu'il l'aurait pistonnée pour assouvir sa soif d'humanisme !!! Vous avez dit la vérité et c'est ce qui était important. Au moins cette dame n'aura pas rencontré sur son chemin de quoi se leurrer et leurrer les autres...

Portrait de Mireille-cogolin

Je me suis rongée les sangs mais avec vos réponses, je pense que je vais pouvoir être tranquille... J'ai bien compris que vous me disiez que j'avais été sincère avec mon amie comme j'essaie de l'être avec moi autant que je peux... Vous avez levé mon tourment et je me sens bien mieux. Mais j'avais vraiment besoin de vos avis pour retrouver la paix car j'étais agitée avec cette contrariété. Je me suis aussi adressée au Seigneur et là j'ai " entendu " Sa réponse... Je vais vous La donner car je la trouve trop belle...
J'entends sonner à ma porte. J'ouvre et c'était mon voisin qui venait m'apporter un pot de confitures faites par sa femme. Je lui propose d'entrer et il me dit qu'il ne veut pas parce qu'il a aux pieds ses chaussures de jardin qui sont pleines de boue et qui saliraient...
J'ai tout de suite compris que Dieu me faisait comprendre que tant que mon amie aurait de la boue à ses chaussures, elle n'est pas prête à faire du bénévolat...
Quand je regarde l'Univers avec tous les outils qu'il met à ma disposition, je suis heureuse et tranquillisée...
Toute la reconnaissance va au Seigneur et à vous qui m'aidez tant...
Je vous souhaite une bonne soirée,
Mireille

Portrait de cricri

La confidence que nous livre Mireille m'est allée droit au cœur. Et dire qu'il serait si simple d'écouter les paroles du Seigneur quand un interlocuteur s'adresse à nous... C'est tellement simple que je ne le fais pas systématiquement, me privant ainsi d'une manne céleste bien pratique. J'aime bien la sagesse qu'apporte encore notre amie Mireille en précisant qu'elle adresse à Dieu la difficulté qu'elle ressent, ou son problème du moment, et qu'elle attend Sa réponse qu'elle n'aura plus qu'à décrypter et à adapter... J'avais personnellement besoin de ce rappel précieux et je vais essayer de l'appliquer maintenant sans exception...

Portrait de Orlan

Grâce à Mireille-cogolin, je viens de comprendre quelque chose d'important dans ma vie et comme je suis croyant, je sais que ce que je viens de comprendre n'est pas une vue de l'esprit et que ma déduction est juste...
Notre fils de 14 ans est un gentil ado mais les études ne l'intéressent pas vraiment. Depuis la rentrée, nous le trouvons moins bien dans ses baskets. Ma femme s'étant mise dans la tête qu'un jeune peut se suicider sans crier gare, je trouve qu'elle le couve trop en ce moment et un détail vient de me donner raison...
Nous avons un congélateur de grande capacité et nous mettons des étiquettes sur les paquets pour
distinguer les produits une fois congelés car ce n'est pas toujours facile de voir si certains paquets contiennenet de la daube ou de la blanquette une fois que les cristaux de glace recouvrent l'ensemble... Ma femme n'arrête pas de me dire depuis quelque temps que les nouvelles étiquettes
se décollent ! Je pense que la réponse pour notre fils se situe là : les étiquettes renvoient à la scolarité et il ne pourra décoller que quand ma femme voudra bien admettre que notre ado commence à vouloir quitter le nid. Si elle accepte ce changement psychologique chez notre garçon,
je suis sùr qu'il appréciera et qu'il se mettra davantage au travail car c'est un bon gars... Je vais expliquer tout ça a mon épouse et je sais qu'elle " entendra " à son tour... Décidément, Dieu œuvre en tout, en se mettant en plus toujours à notre niveau de compréhension du moment...

Portrait de Gilbert

Merci Orlan pour votre témoignage... Il se trouve que mon fils a arrêté ses études en cours de  " route ". Il a préféré suivre sa propre route en ne suivant pas systématiquement celle de son père (je suis un ex-enseignant). Je me rends compte qu'il a eu raison. On lui confie d'ailleurs un " véhicule " pour vendre des " sushis "... Même si je me fais toujours un peu de  " soucis " pour lui, j'ai décidé de lui faire confiance car je sais que c'est un " bosseur " pour peu qu'il se sente un minimum à sa place. Il décolle du nid paternel et c'est un bon début même si je sais que ce n'est qu'un " pas-sage " pour aller plus haut, un peu comme dans le récit de " Jonathan Livingstone ", le goléland, cet oiseau qui décide, malgré les réticences de son clan , d'explorer d'autres voies... Bonne journée à vous Orlan, à votre épouse et à votre ado Smile

Portrait de Christine-zen

Chère Mireille-cogolin, j'ai envie de remercier votre amie que vous nous avez présentée de façon singulière mais ô combien évolutive, du moins pour moi !

Je retiens de tout cela qu'au lieu de développer parfois de l'hostilité vis-à-vis de certains de mes interlocuteurs, je ferais bien mieux d'écouter ce que le Seigneur a à me dire à travers eux... Et moi aussi je vais m'y mettre à la première occasion.