Même si j'ai des circonstances atténuantes, je me rends compte que j'ai une forte propension à la dramatisation, ce qui me ronge de l'intérieur et m'enlève une partie de ma joie.
Actuellement, mon fils que j'élève seule, presque majeur, continue à m'en faire voir de toutes les couleurs. Ce qui fait que j'imagine toujours le pire en ce qui le concerne, a fortiori quand il sort. J'imagine aussi le pire pour son avenir. J'en arrive à penser : Et si je n'étais plus là, mais qu'est-ce qu'il deviendrait avec ses mauvaises fréquentations et en + il ne sait rien faire ?
Je me mine et je dors mal. Sauf que le lendemain je dois assumer au boulot. Aussi des questions me viennent :
- Comment savoir si une angoisse est justifiée ou injustifiée ?
- Comment faire de toute façon pour me débarrasser de toutes mes angoisses car je sais bien que ce n'est pas en m'angoissant que je vais résoudre mes problèmes ?
Sandrine Pascual
Confiance et acceptation
Dans l'absolu, aucune angoisse n'est justifiée, même si les apparences sont porteuses de toutes les rationnalisations qui nous prouvent - croit-on - le contraire. Comme le dit ce proverbe tibétain, "si le problème a une solution, il ne sert à rien de s'inquiéter. Et s'il n'en a pas, s'inquiéter ne change rien". La clé semble donc être dans l'acceptation, c'est à dire accepter de ne pas tout maîtriser et que beaucoup de choses ne dépendent pas de nous; accepter de faire confiance, à votre fils Horia, et à votre propre confiance, au quotidien. Finalement, dramatiser n'est pas si grave puisque votre désir de changer porte déja en lui la capacité que vous en avez.
Jean-Marc
Superbe proverbe tibétain !
Je connaissais ce proverbe tibétain mais vous faites bien de me le rappeler. Il est superbe et dit tout à mon sens. Soit on peut agir sur l'extérieur pour apaiser les angoisses, soit c'est impossible. Et dans les deux cas, il ne sert à rien de s'inquiéter de peur d'ajouter de l'angoisse à l'angoisse. D'autant que les Ecritures spirituelles précisent que " ce que je redoute m'arrive ". La vie, je crois, a un sens et il est important de lui faire confiance même si on ne comprend pas toujours. L'acceptation, comme le dit Sandrine, est un axe très important pour cela.
Orlan
N'importe quel parent régirait comme vous à votre place
Tout le monde a une propension à la dramatisation quand un problème survient ou qu'il s'éternise... Je pense que si vous commenciez Horia par vous dire que n'importe quelle personne sensée réagirait comme vous si elle était à votre place, déjà vous vous sentiriez bien mieux et vous commenceriez à prendre du recul par rapport à votre destinée... Une angoisse est justifiée quand, face à une situation qui nous paraît anxiogène, tout un chacun la vivrait de façon anxiogène. Je veux dire par-là qu'il n'existe pas un seul parent responsable qui aimerait que son fils ou sa fille ait de mauvaises fréquentations. En revanche, cet épisode de votre existence est là pour vous permettre de mettre cette problématique à plat et d'analyser vos réactions. Plus vous allez les analyser et moins vous aurez peur. La Sage Mâ Ananda Moyî rappelle que " chacun a toujours les expériences qui correspondent à son état d'avancement "... Dans votre cas, votre épreuve de maman signifie que vous avez déjà sacrément avancé... C'est pour cette raison qu'aucun être humain n'est à l'abri d'épreuves et que juger une maman comme vous serait le meilleur moyen d'attirer des rétorsions pour le censeur. Ne vous préoccupez plus de manière exagérée des " mauvaises " fréquentations de votre ado : lui aussi a sa destinée " propre " et doit faire ses expériences personnelles. Quand j'étais jeune, j'étais bon élève mais je n'ai pas fréquenté que des gens fréquentables, bien sous tout rapport ! Ça ne m'a pas empêché de passer à d'autres relations progressivement... En ce qui me concerne, mon ado à moi est d'une paresse incommensurable ! De plus en plus et grâce à ces forums du reste, je prends du recul avec son incapacité à travailler davantage. D'autant qu'il a toute sa vie pour trouver sa voie ! Il faut bien aussi que jeunesse se fasse et se passe...
Bon courage Horia.
Je suis de tout cœur avec vous et n'oubliez pas que les parents dans votre cas sont légion. Vous n'êtes pas une exception qui confirme la règle !
Amitiés,
Orlan
Jean
Ho que oui, vous n'êtes pas et ne serez pas la seule !
Mon fils ado a eu des fréquentations très discutables aussi et j'étais loin d'être tranquille. Il est adulte maintenant et s'assume assez bien je trouve. Orlan a raison, vos angoisses sont " normales " dans votre situation. La citation de Mâ Ananda Moyî est superbe. Je la fais mienne pour mes angoisses présentes et à venir car je sais que jamais rien n'est définitivement acquis à ce niveau.
Alicia
Une question de maturité...
Je tiens à remercier Horia pour sa question et la réponse qu'a faite Orlan ! J'essaie avec beaucoup d'énergie, en tant que mère seule moi aussi, de faire de mon mieux avec mon ado de 14 ans... Qui "ressemble" à celui d'Orlan (humour...). Ce qui est aussi difficile et qui fait que je "m'inquiète", c'est qu'étant donné son "non travail scolaire" et pas du tout parce qu'il est "limité"... C'est que le collège faisant son travail, met aussi la pression ! Et j'ai beau être "sûre" que c'est "logique" à 14 ans, de ne pas "savoir" ce qu'on veut faire de sa vie, par le biais d'un métier... En attendant, les "profs" commencent à parler d'une 3ème au "rabais" sur un plan scolaire, même si je comprends que ce système a aussi son utilité... Puisqu'il s'agit pour certains élèves de se préparer à une pré-professionnalisation... Il y a toujours un moment, ou je finis par culpabiliser, en me disant que c'est moi qui n'assure pas avec lui... Pourtant, je m'applique de plus en plus, à me dire que je fais de mon mieux, et que sa vie, son destin, sont différents des miens... Finalement, une question de maturité, chez lui comme chez moi...
Solange
A chaque jour suffit sa peine
Bonjour Alicia,
Vous insistez sur le nombre 14... Nous sommes le 14 aujourd'hui. J'ai envie de vous dire qu'à chaque jour suffit sa peine et qu'il ne sert à rien de vous culpabiliser. Vous faites certainement tout ce que vous pouvez compte tenu de la situation. Les enfants, les ados possèdent des ressources insoupçonnables et il faut leur faire confiance. De tout coeur avec vous !
Solange
Lucien
Vous êtes authentique Horia et c'est l'essentiel
Bien vu Orlan et très bien dit...
Un ami de mon père avait un fils dont il disait qu'il était " brillant ". Encouragé par sa famille qui n'avait d'yeux que pour lui, il décida de faire médecine. La première année, il s'est fait étaler ! Ensuite, c'est plus facile - on le sait - mais le jeune homme n'était pas aussi brillant qu'avant et surtout décrit par ses parents qui vantaient de moins en moins le parcours étudiant du gamin ! Et pour cause... Comme cette famille est nantie, ils ont fini par l'envoyer en Belgique pour terminer ses études où, à l'époque, le système était fait de telle façon que le diplôme était en fait quasiment acheté de par un certain nombre d'années de cours à assumer !!! C'est comme ça que ledit brillant sujet est devenu médecin... spécialiste de surcroît et qu'il exerce en France !!! Bon, passons... Toujours est-il que papa et maman ont fait profil bas pendant des années mais qu'à nouveau, leur ego est surdimensionné quand il parle de leur rejeton qui s'est installé à... 38 ans !!! Véridique... Dixit ma marraine qui m'en a parlé à parlé à Pâques, tant cette famille vaniteuse est toujours autant détestée...
Jean-Marc
Plus important que tout, l'authenticité
Entièrement solidaire du post de Lucien. D'ailleurs son exemple est flagrant. Je crois aussi que l'authenticité est plus importante que toutes les façades que l'on veut donner à voir...
Mireille-cogolin
Je voudrais pouvoir tout accepter de ma destinée
Je suis une anxieuse de nature. J'ai toujours été comme ça, même toute petite, déjà parce que ma sœur me persécutait, que j'en avais peur et que ça m'a laissé des traces, c'est sûr... Mais, depuis quelque temps et parce que grâce à ces forums je suis entrée un peu dans le bouddhisme, je me dis qu'après tout c'est ma vie, ma destinée, et que je n'ai qu'à l'accepter comme elle se présente et moi avec ! En plus, qu'est-ce que je pourrais faire d'autre ? D'ailleurs, quand je parviens à lâcher prise, mes angoisses disparaissent... Elles reviennent mais j'ai des moments d'accalmie. Le niveau spirituel où j'aimerais arriver, c'est de me réjouir de tout ce qui m'arrive comme le faisait Sainte-Thérèse de Lisieux, même si elle aussi a connu des moments de découragement mais je suis convaincue, et ce de plus en plus, qu'on est sur Terre pour tout accepter de son destin et qu'ensuite on est délivré du fardeau de l'angoisse...
Jean-Marc
Le sens de toute une vie, voire plus...
Bien d'accord avec vous, Mireille-cogolin. Si j'ai choisi la voie du yoga, c'est aussi parce qu'enfant j'étais un hyper angoissé et en plus très timoré. Le yoga enseigne à sa façon, avec méthode et méthologie, une voie du lâcher prise, l'objectif étant d'accepter la vie telle qu'elle est et non telle qu'on voudrait qu'elle soit. C'est le sens de toute une vie et même de plusieurs vies selon les enseignements orientaux...
Horia
La formule efficace serait donc l'acceptation
Je vais m'y coller car, pour vous donner un exemple déplaisant parmi tant d'autres, il est 10 heures et quart et mon fils dort encore alors qu'il ne fiche rien ! En fait, je dis qu'il dort mais après tout je n'en sais rien car je me demande, comme il sait que ce genre de comportement m'énerve au plus haut point, si - comme disent les psys - ce n'est pas une de ses façons de rechercher le conflit. Si je rentre dans son jeu malsain, il part sans me dire où il va et, bien entendu, je m'inquiète, je n'arrive rien à faire dans l'appartement, ni pour moi, tant qu'il n'est pas rentré. Je vais donc essayer d'aller plus loin dans la compréhension et l'application du mécanisme de l'acception dès maintenant, en y réfléchissant même par écrit et à midi, que ça lui plaise ou non, ce sera rôti de dinde froid tout prêt de l'hyper, taboulé en boîte de l'hyper, yaourt de l'hyper, fruits de l'hyper ! Je ne cuisinerai pas ! J'en ai ras la casquette maintenant.
yamina.174
Votre coup de gueule est un bon début !
Votre colère est déjà le témoin de limites que vous ne voulez plus dépasser, ce qui prouve que vous allez rapidement récupérer de l'énergie pour vous centrer et travailler sur vous... Comme on dit, on n'est jamais si bien servi que par soi-même !
Ceci étant, si vous persévérez dans cet axe de la méthode d'acceptation, vous ne pourrez que constater des changements positifs dans votre vie. Pour moi, vous avez pris la bonne décision... Mais, je me permets d'insister, la persévérance au quotidien dans cette voie est indispensable...
Nathalie-196
Le + dur c'est la persévérance
J'ai un peu le même genre de problème avec ma fille .
J'ai comprit l'histoire de l'acceptation , j'ai lue la dessus mais la persévérance c'est dur!
Bon courage quznd même Horia ...
nanou-69
Il faut que je travaille sur ma persévérance
Je comprends souvent qu'il faut que je prenne des décisions de ce type mais mon grand défaut est mon manque de persévérance. Vous me rappelez que c'est un axe qu'il faut que je travaille sans relâche.
Nadia
Vous faites bien à mon avis
J'aime bien votre façon de réagir à cette discussion sur l'acceptation. Je vais suivre votre exemple en prenant une feuille et un stylo. Après tout, votre fils " y perd " (rires) plus que vous en cherchant les conflit. Bonne journée Horia et merci pour cette discussion inspirante qui comporte de supers coms.
Sofia M
" Tu quitteras ton père et ta mère " : pas facile pour l'Ics !
Les liens mère-fils et fils-mère ne sont pas évidents à l'âge de l'ado d'Horia car le complexe d'Œdipe cherche à régner en maître absolu, oscillant entre le fait - pour le jeune - de vouloir le résoudre et, en même temps, de vouloir garder une main mise sur la mère au cas où elle aurait quelques velléités à s'envoler vers un autre " objet d'amour " (dixit Freud), quel qu'il soit d'ailleurs... Il est sûr que dès lors qu'une mère a intégré cette nécessité d'acceptation, c'est toujours une avancée pour ce binôme pétri d'amour, qu'il peut effectivement chercher à masquer par des recherches de conflits, voire une haine apparente, alors qu'une grande " histoire " affective continue à œuvrer inconsciemment.
Oliver
Des explications psys qui me parlent
Mes parents étant divorcés, vos explications me parlent en ce qui concerne le complexe d'Oedipe. Je me rappelle qu'ado, mon comportement ne devait pas être facile pour ma mère... Ce n'est d'ailleurs pas totalement réglé (rires) maintenant que je suis majeur mais je comprends mieux ce qui se joue au niveau psychologique.