Je me crois toujours moins douée que les autres

Bonjour Alicia,

En vous rendant compte que certains de votre entourage n'étaient que ballons de baudruche, vous avez déjà fait un sacré pas. Ce qui prouve d'éjà qu'ils n'ont rien à vous apprendre. En revanche, il est bon - à mon sens - de s'enthousiasmer auprès de gens authentiques qui n'ont pas volé leur talent. Pour exemple, j'ai dans mon entourage certains élèves qui sont découragés lorsqu'ils vont à un concert et qu'il voit un bassiste fabuleux. Il en viennent à abandonner l'apprentissage. Ce n'est - par expérience - pas du tout le bon comportement à avoir. Car là on est sur de la rivalité, du plus ou du moins. Je considère que la musique, tout comme la vie, n'est pas un sport. Il n'est pas question d'être le meilleur mais d'être " meilleur ". Nous sommes tous différents et avons des talents qui n'appartiennent qu'à nous. Pour apprendre la basse, je me suis enthousiasmé à écouter des bassistes magiques. Marcus Miller (pour les connaisseurs) en est un. Il a adapté la basse à la musique classique et fait preuve d'une humilité que j'envie alors qu'il est pour moi le meilleur bassiste actuel. Dans une interview récente, il affirme que ce que lui a appris Miles Davis, c'est surtout d'être soi-même. Et c'est très difficile, conclut-il. Cet homme ne me décourage pas mais me donne au contraire (en l'admirant) l'envie de suivre ses pas. Les gens que l'on considère plus grand que soi sont des cadeaux du ciel. Ce sont nos guides. a condition bien sûr qu'ils soient authentiques. Mais je vois Elsa que vous savez faire la différence. Pour moi, vous avez fait la moitié du chemin. L'autre moitié consiste à ne vouloir resssembler à personne d'autre que vous et surtout à éviter toute forme de compétition. Votre don ne s'épanouira qu'à ce prix, même si vous n'êtes pas adulée par les foules... Encore une fois, et ça a été dit dans des discussions, il s'agit de savoir rester à sa place, ce qui ne veut pas dire qu'elle soit ténébreuse. Y allha disait soeur Emmanuelle dans son fauteuil roulant !!!!

Je viens de lire votre post qui m'a beaucoup intéressé, Charles. sauf que vous vous trompez de destinataire. C'est Elsa qui a posé la question et pas Alicia. Elle risque de se vexer... Alicia, je veux dire. Mais aussi Elsa. Bien que je pense que nos amies n'en soit pas là. Ceci dit la question d'Elsa me parle aussi dans ma pratique de Yoga. Mes élèves ont souvent tendance à se comparer les uns avec les autres alors que ce n'est pas le sens de cette pratique. Il n' y a pas de plus ou de moins doués. Il y a autant de yoga que de yogis disait un maître. Quant aux ballons de baudruche, il y en a aussi dans ce domaine. Un pratiquant - soit disant très doué. Il faisait des postures très difficiles s'est pris pour un psy en donnant des entretiens à ses élèves. Jusqu'au jour où il s'est fait sermonné par une enseignante authentique. Je ne sais pas ce qu'il en a fait mais tout cela pour dire que la comparaison est tout aussi pernicieuse qu'une fausse humilité. Dans une discussion, il était question de la honte cachant l'orgueil. Alors, n'ayez pas honte, Elsa.

Je n'avais pas remarqué l'erreur identitaire de Charles. Comme tous les artistes, il devait être un peu dans la lune, au pays des merveilles d'Alice (rires !). Un rêve qui doit avoir du sens. J'ai envie de dire à Alicia qu'il ne faut peut-être pas qu'elle limite ses rêves au regard d'autrui et à la comparaison. Bien sûr que l'on n'est pas parfait mais ce peut être un piège aussi car on peut s'empêcher d'être perfectible. Vous avez certainement des dons que vous ignorez encore mais qui sont bel et bien là... Tout comme chacun d'entre nous, je pense.

J'ai eu moi aussi cette croyance que j'étais moins douée que les autres. Ma vie professionnelle dans le milieu de la politique n'a fait qu'aggraver le problème dans la mesure où il fallait battre l'adversaire, être la plus forte. Pendant ma dépression et avec l'aide d'un thérapeute, puis d'un autre, j'ai compris que ces croyances s'enraçinait dans des diktats que j'avais accepté de mes parents (surtout de mon père prof de maths) qui me disait certainement sans penser à mal que je n'étais pas douée... Sauf que ce n'était qu'en maths et moi je l'ai intégré dans plein de domaines. Ce n'est que mon expérience, mais peut-être vous parle-t-elle ?

Pour mettre un bémol à certains propos précédents, je ne me considère pas comme quelqu'un de doué. Et paradoxalement, je pense que c'est une chance pour justement ne pas me leurrer et leurrer les autres. Je suis quelqu'un de pas doué qui essaie de travailler plus que si j'étais doué. Une sorte de garde-fou en quelque sorte. Les génies sont parfois des personnalités limites et je ne les envie pas...

Quel âne ! Mille pardon à Elsa et Alicia. Je ne suis vraiment pas doué. Le post de Louis est très sage. C'est vrai que ne se considérer pas doué est une chance, finalement. On ne peut faire que mieux ! Encore toutes mes excuses mais c'est aussi mes limites, Elsa. D'autres auraient été plus vigilants, c'est sûr ! On prend toujours des risques de se tromper lorsqu'on fait. Je promets d'être plus vigilant à l'avenir. Et j'arrête de rêver à Alice au pays des merveilles... Je redescend sur terre. Je n'ai pas choisi mon avatar par hasard ! La musique me donne des ailes mais parfois, c'est comme Jonathan  Livingstone seagull (le goëland), je me plante... L'important étant d'en tirer une leçon. Merci encore de m'avoir signalé mon erreur...

Voilà un sujet qui m'intéresse...

Effectivement, j'ai la tendance, voire l'art (n'ayons pas peur des mots !), de me sentir systématiquement plus nulle que les autres ! Aussi, j'attends avec impatience vos commentairzs car ce manque de confiance en moi, non content de me jouer des tours, me gOOOONNNfle un max !

Encore moins doué que vous, Lilou G. Ni femme, ni enfant. Et j'avoue que certains regards muets de mon entourage me mettent très très mal à l'aise. Même si je fais avec. Parfois j'aimerais mieux faire sans !

Quelle nullité je fais!

J ai posté 2 fois' mon post!

Mais' ç est vrai que mon internet marche mal.

Bon c'est peut être pas que ça!

Ludo appelle les psys (rires). Mais je crois que vous avez tout dit dans votre com. Effectivement, l'humilité, la vraie, est une très grande qualité. Elle permet de connaître ses limites, de savoir rester à sa juste place et donc de pouvoir les repousser à sa mesure et par rapport à soi en évitant les comparaisons. Comparaisons qui ne peuvent que mettre en place une posture de type dominant/dominé renvoyant à des fixations infantiles. Louis avait donné aussi le ton en positivant ce qui n'est effectivement pas un défaut  mais une base de départ.

Il y a toujours plus grand que soi. L'autre vient me mettre des limites protectrices qui m'empêche d'avancer trop vite. Je voudrais toujours que cela aille plus vite mais, à chaque fois, je me heurte à ces limites qui sont les miennes : je ne suis pas doué et je dois continuer de travailler. Il faut sans cesse remettre son travail sur le métier à tisser. Rien n'est acquis (à qui ? : pas à moi en tout cas).  C'est surtout chaque fois que je fais un petit pas, histoire que je ne prenne pas le " melon " comme dit Ludo. L'autosatisfaction ne dure pas longtemps, les doutes reviennent rapidement et la sensation d'être nulle avec. Si je suis honnête,  heureusement que je suis moins douée que les autres, car sinon,  je ne ferai pas grand chose.

Je reprends votre formule, Juliette, tellement je la trouve juste à tous points de vue. A se croire doué, on peut développer une toute puissance et se prendre pour Dieu le Père. Comme dit Ludo, je préfère me penser nul que prendre le risque de me " croire " comme on dit dans le Sud. D'autant que j'ai un héritage paternel lié à la psychose et je me dois plus qu'un autre d'être très vigilant. Mais comme je suis croyant, je constate souvent que par l'intermédiaire d'amis authentiques (croyants aussi) Dieu me rabotte l'ego pour justement me protéger de l'inflation...

Se "co-rriger " et le préfixe " co " veut dire "avec " en latin (comme me disait un ami, c'est toujours utile d'avoir appris le latin ! et je n'ai pas brillé dans cet apprentissage...). Il est donc bien question de l'autre, de celui qui sait mieux que moi. Merci Gilbert !

J'avais un prof de latin au collège qui était bien plus grand que moi (rires). Il était convaincu que cette langue (dite-morte) avait son importance. Des tonnes de connaissances ont été écrites en latin... Sénèque et les autres. Lorsqu'on sait le problème que peuvent générer les traductions, je trouve qu'il est dommage que l'Education nationale ait tendance à laisser tomber cet apprenti-sage dont nous sommes les héritiers. C'est aussi se couper de certains de nos ancêtres humains qui ont été plus grands que nous. Mais ça c'est une autre histoire... Quoique !

Je dévie un peu du sujet (quoi que...) mais comme vous abordez le latin, cher Gilbert, cela fait revenir des souvenirs en moi .

Cours de latin au collège . Tout le monde avait le même dictionnaire sauf moi . Mon père était tout fier d'avoir trouvé un beau vieux dictionnaire de latin chez un bouquiniste . Le problème, c'est que chaque fois que la prof demandait d'ouvrir à telle page, ça ne correspondait jamais pour moi, et je perdais le fil . J'ai pris beaucoup de retard .

On avait toujours une version à faire le week-end, et j'arrivais le lundi matin sans avoir fait mon devoir . Heureusement, la première heure était un cours de musique . Pendant que toutes les filles chantaient en choeur debout, je recopiais sur le cahier d'une généreuse copine, derrière, en cachette (en faisant quelques fautes exprès) .

Bref, je ne faisais pas partie des élèves brillantes en latin, pourtant j'aimais bien cette langue . La prof, quand elle n'était pas contente de notre travail, lançait les cahiers à travers la salle de classe .

Un jour de composition, j'ai évité le zéro grâce à la chanson de Jacques Brel "Rosa, rosa, rosam" que je connaissais par coeur et qui était le premier exercice : déclinaison de rosa .

Et je suis d'accord avec vous, il est dommage d'abandonner le latin, racine de notre langue et de beaucoup d'autres . Enseignée de manière agréable, c'est une langue riche et très intéressante .

Quelquefois, lorsque quelqu'un que je ne connais pas me demande ce que je fais, je devrais dire faisais, comme travail, et que je répondais "je travaille chez L..., je suis chef de magasin", la plupart du temps, je m'attendais à un sourire un peu "pitié"... Comme si mon job, que j'ai aimé, c'était vraiment pas terrible... Mais il y a peu de temps, en discutant avec ma fille à ce sujet... Elle m'a dit "tu sais, tu ne t'en rends pas compte, mais après tout, tu t'es quand même donné les moyens. Tu as commencé comme caissière je te rappelle". Celà m'a aussi fait penser que pour les gens qui travaillaient avec moi, j'avais d'après eux de l'aplomb, alors qu'en réalité, à l'intérieur de moi, très souvent j'étais "morte de trouille"... Mais à lire ce que disent certains ici, peut-être qu'il vallait mieux pour moi. J'avais en supérieur direct des chefs réseaux (un en particulier) qui étaient tellement insupportables parce qu'ils voulaient "être les grands chefs", que je n'ai jamais eu envie de leurs ressembler...