Je n'aime pas le copain de ma fille

Portrait de Nathalie-196

Je lutte contre mon jugement mais je n'aime pas le copain de ma fille. Par moment, j'en arrive même à le détester.
Je lui reproche de trop faire sortir ma fille, de lever le coude facilement, d'être fainéant. Un exemple: son oncle est maçon et comme le copain de ma fille n'a pas fait d'études et ne cherchait pas de travail, ce maçon lui a proposé de lui donner des coups de mains. Il va l'aider quand ça lui chante... En plus il est mal élevé...
Vous allez me dire que je déforme sûrement la réalité. Pourtant mon compagnon pense la même chose. Moi je voudrai changer parce que j'ai compris en lisant beaucoup de vos posts que j'aggrave la situation et plus je fais comme ça, plus je m'inquiète pour l'avenir de couple de ma fille, plus elle prend un malin plaisir à être avec lui parce qu'elle sait tout ce que je pense de son chéri comme elle l'appelle...
Est ce que vous pouvez me conseillez?

Portrait de Cécile

Bonjour, Nathalie

Visiblement, si je m'en réfère aux différentes discussions auxquelles vous faites vous aussi allusion, il est essentiel que vous ne vous laissiez pas contrôler par les comportements de votre fille. Elle semble tout faire pour vous faire sortir de vos gonds. Ne rentrez pas dans son jeu puisqu'elle se fait un malin plaisir à aller à contre sens. Finalement, elle réussit à vous faire payer quelque chose. Peut-être votre relation avec votre compagnon qu'elle n'aime pas ? Il s'agit donc d'une attitude qui a du sens. Il me semble d'ailleurs que votre compagnon devrait s'abstenir de porter un jugement quant à cet histoire qui, in fine, ne regarde que vous ! Accepter la situation, comme vous en avez le désir, et centrez-vous en évitant tout jugement. Pas évident, objecterez-vous, mais j'ai lu dans une des discussion que le " bonheur n'est pas nécessairement confortable ". Courage, vous êtes sur la bonne voie. J'ai vécu une absence de relation avec mon propre fils qui a duré un an. Aujourd'hui, les choses se sont complètement apaisées. Le temps joue pour vous !

Portrait de cricri

Je pense qu'il faut que vous essayiez de sortir de l'apparence. Dépassez ce premier miroir que vous renvoie ce garçon. Puisqu'il est avec votre fille pour laquelle vous vous faites tant de souci et que vous aimez, il ne peut pas être " tout mauvais ".
Je vous suggère un petit exercice :
. Notez par écrit les qualités de ce jeune homme et chaque fois que vous pensez à quelque chose de négatif sur lui, efforcez-vous de lui trouver une nouvelle qualité, combien même la jugeriez-vous normale ou banale... Conservez cette liste que vous rallongerez fatalement si vous procédez de la sorte...
. N'attendez rien de particulier de cet exercice, ne vous mettez surtout pas à espérer que le copain de votre fille va devenir le gendre idéal...
Je ne vous dis que cela et vous constaterez une transformation positive de ce couple...

Portrait de Mireille-cogolin

C'est peut être une banalité ce que je vais rajouter mais je peux assurer par expérience que le non-jugement fait des miracles. Par contre, l'inverse fait perdre du temps et se retourne toujours négativement contre soi...
Étant croyante, quand j'éprouve des difficultés vis à vis de quelqu'un, notamment de ma sœur, je me dis qu'elle abrite une parcelle divine. Je pense à la manifestation de Dieu en elle et j'obtiens toujours une représentation positive qui efface instantanément ce que je n'aime pas chez elle. Je sais aussi qu'elle m'a été donnée comme sœur par Le Seigneur parce qu'elle est tout le contraire de moi: elle parle haut et fort, elle n'a peur de rien... Et n'empêche que ça lui réussit. Ce qui me fait dire que chaque fois que je la juge en mal, c'est que je juge un trait de caractère qu'elle, que je n'ai pas, que je lui jalouse, que je lui envie, ce qui n'est pas glorieux,pour moi... Quand j'en arrive une fois de plus à cette conclusion, je suis en colère après moi et j'essaie de me corriger.
Bien sûr vous allez me dire que vous ne voyez pas très bien ce que vous enviez chez le copain de votre fille tant vous le ressentez comme négatif, et n'ayons pas peur des mots, comme minable... Aussi je suis tout à fait d'accord avec ce que vous conseille Cricri: ça peut vous ouvrir les yeux favorablement...

Portrait de Danièle-Dax

Cette discussion me fait rejoindre cette sagesse qui consiste à ne pas juger. Je peux vous donner un exemple vrai pour illustrer cette évidence...
Quand il était très jeune, notre fils était toujours fourré avec un copain, son meilleur ami qui, s'il était gentil tout-petit, s'est mis à avoir de très mauvaises fréquentations à l'adolescence. Nous avons demandé à notre fils de mettre de la distance avec lui, ce qu'il a fait avec beaucoup de contrariété mais redoutant l'autorité de mon mari...
Quelques années ont passé... Le meilleur copain de mon fils est devenu une star de la chanson que tout le monde vénère désormais...

Portrait de yamina.174

J'ai l'impression que vous projetez beaucoup de choses sur le copain de votre fille et peut-être un peu trop facilement...
D'après ce que j'ai compris, étant donné l'âge de votre fille dont vous avez parlé à différentes reprises dans différents posts, il s'agit d'un couple très jeune qui a besoin de trouver ses marques. D'autre part, ils ne feront peut-être pas leur vie ensemble...
Personnellement, je suis assez d'accord avec tout ce qui vous a été dit car si visiblement, vous craignez pour l'avenir sentimental de votre fille, voire pour son avenir tout court, il ne faut quand même pas que vous omettiez qu'elle est majeure, qu'elle a sa destinée contre laquelle vous ne pouvez et ne pourrez jamais rien et qu'au lieu d'aller chercher un poil à un œuf en passant par ce garçon, je crois que vous auriez tout intérêt à apprécier que votre fille soit en vie. Je souligne d'autant plus cet aspect qu'une de mes relations vient de perdre son fils unique d'une tumeur cérébrale... Alors, vous savez, les pseudo défauts du copain de votre fille ne prennent pas beaucoup de place par rapport à certains drames existentiels...
Toujours parce que j'ai suivi vos posts depuis quelque temps et si j'ai bonne mémoire, je me souviens que nous aviez confié que vous étiez née de père inconnu et que le papa de votre fille n'a jamais voulu la reconnaître et qu'il est parti dès que vous l'avez informé de votre grossesse... Je ne suis pas psy mais il me semble que tant que vous n'éclaircirez pas vos propres zones d'ombre quant aux hommes, votre fille pourra courtiser le gendre idéal que ça ne conviendra quand même pas...
Une amie de ma mère est dans ce cas. Ses deux filles jumelles n'arrivent pas à trouver de stabilité amoureuse parce que leur mère, qui a été abandonnée par le père de ses jumelles un mois avant son accouchement, n'a toujours pas digéré ce problème et trouve toujours à redire dès que ses filles sont amoureuses... Résultat des courses : elles galèrent grave toutes les deux en amour, avec chacune une IVG à leur actif...
Je suis sûre que si vous mettiez de l'ordre dans la perception erronée que vous avez de la gent masculine, vous vous détacheriez du profil du copain de votre fille. Moins inquiète, vous protègeriez de plus votre santé parce que permettez-moi de vous dire que ça fait 20 ans que vous pédalez dans la semoule et c'est bien triste (je crois le souvenir que votre fille a 19 ans) que vous en soyez toujours là. Souvent, dans vos posts, vous nous avez dit que votre fille est insupportable : je pense qu'elle vous renvoie la monnaie de la pièce parce qu'elle doit ressentir au plus profond d'elle-même qu'inconsciemment vous ne voulez pas qu'elle soit heureuse sentimentalement parce que de ce côté-là, dans votre vie, ça n'a pas dû être terrible compte tenu de votre double histoire personnelle...
Libérez votre fille qui n'a déjà pas une incarnation facile en ne confondant plus son copain avec son père absent...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Certes Yamina ne vous l'envoie pas dire, Nathalie, mais parfois ce type d'électrochoc amical peut s'avérer nécessaire. A condition de ne pas déclencher une mauvaise parano. Les arguments de Yamina tiennent d'autant plus la route qu'elle a apparemment suivi votre histoire et s'est engagée sur nombre de vos questions par rapport à votre fille. Il est effectivement grand temps de vous occuper de vous et de faire confiance à votre enfant qui est désormais une adulte au yeux de la loi, quoique vous en pensiez !

Portrait de Isabelle

J'approuve à 100% ce qui vous a été dit par Yamina, d'autant plus attesté et confirmé par un psy... Tout aussi douloureuse que puisse être votre histoire Nathalie-196, vous venez sur les forums régulièrement demander conseils... Nombres de foromers contribuent d'ailleurs à vous donner des éléments de réponses... S'il est une évidence, pour moi également, au vue de votre com actuelle... C'est qu'il est grand temps pour vous d'aller plus loin dans vos questionnements, et que votre propre remise en question sera la meilleure façon, tout autant qu'une "preuve d'amour", de vous accorder enfin... ce dont votre fille bénéficiera également. Tant que l'on "projette sur l'autre", en l'occurence votre fille... son chéri... il ne nous est pas possible de réellement avancer... Au mieux on fait alors du surplace... mais le "pire n'étant jamais décevant", sans véritable remise en question personnelle nous nous inscrivons sur une involution, voire, pour ne pas dire, régression... Au fil de mon travail en analyse, mon analyste, m'a souvent remise sur mon rail, en me disant entre autres... "Nous avons les enfants dont nous avons besoin"... Il me semble, c'est mon point de vue... Que si nos enfants ont choisi leurs parents en connaissance de cause, en s'incarnant dans telle ou telle famille, c'est qu'ils ont fait aussi ce choix de nous permettre d'avancer en tant que parent également. Françoise Dolto disait d'ailleurs : "les parents ne devraient pas avoir de pouvoir, ils n'ont que des devoirs..." Votre devoir est de "trouver votre solution" maintenant pour vous réconcilier avec votre propre histoire ! Réconciliation qui permettra de rétablir avec justesse, distance et différence et d'apprendre ainsi à ne plus faire des procès d'intentions...

Portrait de Nathalie-196

J'avoue que j'ai été un peu rebutée par vos réponses et notamment par celle de Yamina. Elle m'a même mise en colère et je vous faisais la tête!
Comme je sais que ces forums un peu spécialisés attirent des gens intelligents qui m'ont aidé plus d'une fois, je me suis endormis hier soir en me disant que la nuit portait conseils...
Ce matin je me suis réveillée encore en colère après vous. Toute la matinée j'ai ressassé vos commentaires... Et puis, je ne sais pas pourquoi j'ai reçu comme un flash: je me suis dit que moi c'est le copain de ma fille qui me prend la tête mais que dans toutes les familles, dans toutes les vies il y a des malheurs... C'est alors -je ne sais pas pourquoi et je ne pourrai pas vous l'expliquer- que je me suis dit si ma fille n'était pas comme elle est, j'aurai eu une maladie grave, incurable... Je n'ai pas d'explication mais je l'ai ressenti jusque dans mon corps...
Je pense que vous avez été un bon tremplin de réflexion sincère et honnête pour moi...
Merci pour tout...

Portrait de Mireille-cogolin

En lisant votre réaction, j'ai envie de rajouter quelque chose qui pourra vous aider si d'aventure vous sentez que vous allez craquer psychologiquement à nouveau par rapport au copain de votre fille :
Imaginez que Dieu s'installe à votre table sous les traits du chéri de votre fille et que vous sachiez que c'est réellement Dieu. Vous allez être éblouie par Le Seigneur et ce, quelle que soit Son Apparence : mal habillé, pas rasé, pas prévenant... Essayez le plus possible de remplacer l'image de ce jeune homme par l'énergie divine... Vous constaterez alors que l'impression de " mal " disparaît... Cet exercice repose sur le fait que tous les êtres humains viennent de la même Source.

Portrait de Orlan

Je connais ce procédé qui consiste à remplacer un interlocuteur que l'on n'aime pas par la reconnaissance de la divinité en elle.
Personnellement, je cherche à l'appliquer autant que faire se peut.
C'est arrivé pas plus tard que samedi matin où une relation, que je n'apprécie pas du tout, m'a appelé pour un conseil professionnel... Ma première réaction a été ultra négative. Je lui ai répondu sèchement et je ne me suis pas senti bien. J'ai rectifié le tir tout de suite en me disant que cet homme est enfant de Dieu et que je me devais d'accueillir sa requête comme telle... Je me suis senti beaucoup mieux et la conversation est devenue simple et... chaleureuse... Mais ce que je retiens surtout une fois de plus, c'est que j'étais satisfait de mon attitude altruiste et que ça m'a libéré...

Portrait de Serge

Des échanges passionnants comme toujours !
En ce qui me concerne et pour me corriger de toute tentation de jugement, je pratique la technique dite du non-étiquetage. Je vous explique :
. Il s'agit de prendre l'habitude de ne pas coller d'étiquette de bien ou de mal sur une personne, sur une situation...
Cette technique peut sembler bizarre en apparence. Comme j'en avais marre personnellement je porter des jugements hâtifs, je l'ai mise en application sur les conseils d'une amie qui est coach spirituelle. Elle m'avait dit que ça transformait non seulement le quotidien mais que les épreuves ne faisaient plus souffrir... Aussi étonnant que cela puisse paraître, c'est réel. La seule obligation, c'est de le faire tous les jours (les occasions ne manquent pas !!!) et de ne pas culpabiliser quand nous dérapons : comme me l'a souvent rappelé cette thérapeute, accepter nos erreurs fait paradoxalement progresser à condition de ne pas râler et de ne pas y mettre d'affects...