Je n'arrive pas à maintenir mon mental dans le présent

Je sais aussi pertinemment, tout comme vous, que le secret consiste à rester dans le présent. Ce qui ne m'empêche pas d'être sans cesse rattrapé par mon passé (qui est maintenant bien chargé) et une inquiétude pour l'avenir. Entre les deux, j'essaie d'appliquer cette troisième voie qui consiste à être le plus possible à ce que je fais. Et je crois que la meilleure façon d'approcher ce présent et de s'occuper justement à faire. L'oisiveté est à mon avis le piège. Autrefois, lorsque j'étais enseignant, je me suis aperçu que lorsque les vacances duraient trop longtemps, je n'étais pas bien et je pouvais même être en conflit avec les gens. Un paradoxe mais aujourd'hui, à la retraite, je m'impose des taches que je me suis choisi (lecture spirituelle, pratique de yoga, bénévolat) et je m'y tiens en essayant de m'y appliquer de tout mon être. C'est mon astuce à moi, mais j'ai encore beaucoup de pain sur la planche pour ne pas laisser vagabonder mon mental. Si toutefois, c'est impossible, le yoga m'a appris qu'il ne fallait pas que je lutte au risque de m'épuiser. J'observe ce qui vient, l'accepte et considère ces pensées comme des enfants tumultueux. C'est la lecture d'Alexandre Jollien qui m'a enseigné qu'il fallait les regarder ainsi et ne pas s'identifier à elles. Voili, voilou, ségo. D'autres foromers viendront certainement vous dire autre chose. L'essentiel étant que vous preniez ce qui vous correspond. Excellente fin d'après-midi à vous.

Là où j'y arrive le plus (et encore), c'est lorsque je joue de mon instrument. Comme dit Gilbert, je suis aussi moins perturbée par le passé et l'avenir quand je bosse.

Dans le mot vigilance, il y a " vigile ". Je crois que pour être dans le présent, il ne faut pas dormir ni rêver (dans le sens péjoratif du terme). Il faut être " éveillé " à ce que l'on fait. En tant que musicien, l'obstacle ce serait la routine, l'habitude. Chaque fois que je joue un morceau, j'éssaie de me dire que c'est la première et dernière fois (" comme si je devais mourrir demain " dit la chanson). Je n'y parviens pas toujours mais cette attitude me paraît importante. D'ailleurs, il se passe des choses magiques chaque fois que je suis présent à la musique.Je pense que dans tous les domaines, ce devrait être pareil. Il y a un exercice zen qui consiste à faire la vaisselle en étant conscient de tous les gestes, de l'eau qui coule, etc... Un koan dit d'ailleurs : " Quant tu coupes du bois, coupe du bois. Quand tu manges, mange. quand tu marches, marche. Une chose à la fois en pleine conscience. Je ne dis pas que j'y arrive mais si je m'y applique, mon mental se calme.

Merci, Ségo, d'avoit posé cette question qui est essentielle pour moi. C'est d'ailleurs sur une question équivalente que j'ai décidé de m'inscrire sur ces forums. J'ai exactement les mêmes difficultés que vous, même si elles peuvent prendre des formes quelque peu différentes. J'aimerais saisir cet instant présent dont parle Eckhart Tolle dans son livre. Mais je pense qu'il faut que je lâche prise sur beaucoup de choses et notamment au niveau de mes angoisses de ne pas réussir à trouver un travail, par exemple. Je seais très attentif à tout ce qui pourra me mettre sur ce sillon. Les commentaires précédents m'ont déjà apporter quelques pistes de travail. J'espère que d'autres foromers viendront apporter leur pierre à l'édifice.

Mon esprit a l'art de retourner dans le passé en regrettant mes bêtises. Je crois qu'être dans le présent pour moi, c'est voir ce que je peux faire pour avancer, réparer. Et ensuite accepter ce que je ne peux pas changer. Mais j'ai encore beaucoup de boulot.

Voilà bien un triste constat que je fais tous les jours ! Très difficile d'être dans le présent... Mais je suppose que mon application à rester centrée, et c'est un vrai travail mental quotidien, de temps en temps, m'indique que j'ébauche la bonne voie... Tout simplement, parce que lorsque je travaille, je "sens bien" que je suis moins dans le passé, plus ancrée au présent... Mais malgré tout, je vérifie, par certaines petites erreurs qui sont aussi des "rappels à l'ordre", que le mental se balade bien plus que je ne le vérifie consciemment... Souvent, lorsque je vois que je suis repartie en "arrière", je respire profondément en "visualisant le trajet de l'inspir et l'expir", comme si cette respiration me remettait dans le présent, dans l'instant...

L'observation du trajet de l'inspir est une très bonne idée, Isabelle. En yoga, il existe une technique de méditation qui va tout à fait dans ce sens. Elle consiste à visualiser un trajet qui part du nombril et qui monte dans la gorge. Pour encore plus de centration, on lui associe un mantra à l'aller et un autre au retour. Ainsi, le mental est occupé et s'apaise.

Pour tout vous dire Jean-Marc, j'ai pris quelques cours de yoga, plus jeune. Et cette "centration respiratoire", je l'ai aussi "retrouvée" un peu plus tard avec des techniques vocales, pour des cours de chant... Je crois que sur un plan plus "scientifique", on oxygène ainsi mieux l'organisme, le cerveau en particulier...

On dit que chanter, c'est prier deux fois. Je veux bien le croire. Chaque fois que mon esprit se met en mode négatif j'essaie de chanter. Dans la voiture, sous la douche... Pour ceux qui aiment ça, il ne faut surtout pas s'en priver. Comme dit Charles avec son instrument, c'est une façon d'être agréablement là ici et maintenant. Je pratique le plus souvent possible...

J'ai fini par comprendre que plus je suis angoissée et plus mon mental en profite pour me renvoyer dans un passé triste, douloureux, ou dans mon avenir que j'imagine tout de suite dramatique... 

Aussi, pour tenter de bloquer cette agitation insupportable, je me tourne en pensées vers Dieu et je ressens ainsi une joie intérieure car ce n'est pas mon mental qui a gagné ! En plus, je me sens immédiatement en sécurité.

Ma méthode est équivalente car je suis aussi un hyperangoissé. Quant mon psychisme me joue des tours " diaboliques ", j'ouvre un livre de spiritualité. Mes livres étant souvent anotés au crayon gris, c'est comme si je retrouvais la connexion entre moi et Celui qui ne m'a jamais laissé tomber jusqu'ici ! J'avoue que je n'ai pas trouvé d'autres remèdes mais celui-là est très efficace. Le problème, c'est qu'il faut toujours que j'ai un problème -justement - pour me réfugier en Lui. Je suis très égoïste finalement.

D'accord avec Mireille. D'ailleurs dans la Bible Dieu, quand Moïse lui demande son Nom lorsqu'il lui parle à travers le buisson qui brûle mais ne se consumme pas, Dieu répond :  " Je Suis ". Eternel présent de l'Être donc !

Je ne connaissais pas ce passage. D'où l'intérêt de scruter les Ecritures. Merci Jean.

Il est vrai que la foi permet de se recentrer car, grâce à l'assurance de la Présence de Dieu, toujours disponible, toujours accessible, une confiance, tout aussi éphémère soit-elle, s'ancre immédiatement et, avec le recul lié à mon âge, j'ai acquis la certitude que ce n'est pas grave si ce moment privilégié, ce moment étonnant de Paix, ne dure pas. L'essentiel c'est de ressentir qu'Il, et donc qu'il (le moment de sérénité), est à disposition... Si toutefois vous n'êtes pas croyante Ségo, vous pouvez remplacer le terme Dieu par Univers : le résultat sera le même dans la mesure où vous vous serez connectée à une Force Protectrice...

Le mot " Dieu " est pour moi relativement connoté religiosité, ce qui est certainement du à certains de ma famille un peu coincés et très donneurs de leçon. Le terme " Univers " me convient parfaitement.

Le bouddhisme m'a appris que l'important c'est d'être sur la Voie.

Par conséquent, même si le résultat obtenu demande à être amélioré, accepter ce résultat du moment fait partie de la Sagesse et du renforcement de l'humilité.

Rien de grave donc dans ce que vous ressentez certainement comme de l'imperfection. Les améliorations, les déclics se font progressivement. Pendant ce temps qui est le vôtre, vous n'êtes pas immobile non plus, pas plus psychologiquement que mentalement. Vous êtes soumise, comme tout un chacun, à des fluctuations, à des chamboulements, et ces aléas vous font travailler en parallèle votre niveau d'adaptation qui, lui aussi, se modifie dans le bon sens. Heureusement d'ailleurs que le mental change en permanence, sinon nous ne ferions jamais de progrès !

Je crois qu'un des enseignements du Bouddhisme précise que le chemin est plus important que le but à atteindre. Ce qui me semble tout à fait aller dans le sens de ce que transmet Christine-zen.