Je n'arrive pas à pardonner à mon amie qu'elle m'ait quitté pour une femme

Coïncidence, je tombe aujourd'hui sur ces paroles de Neal Donald Walsch :

<< Aimer, c'est ne jamais avoir à dire "je suis désolé" . Dieu vous aime, et c'est pourquoi vous n'avez jamais à dire  "désolé" à Dieu . Avoir besoin d'excuses est le signe d'une personne qui se trompe à propos d'elle-même . Tout se joue dans vos pensées . Revenez à l'amour et abandonnez votre besoin de pardonner aux autres quoi que ce soit .>>

Je pense, Stef, qu'il n'est pas nécessaire de vous alourdir avec des histoires de pardon . Votre ex-amie n'a pas besoin de votre pardon si elle est heureuse comme elle est . C'est seulement si vous éprouvez de la rancune envers elle que vous devez renoncer à ce sentiment .

Je pense que, puisque le titre de votre question l'indique, le fait que vous n'ayez pas pardonné à votre ex vous mine de l'intérieur, ce qui est embêtant pour votre santé. Ensuite, lorsqu'on cherche à pardonner à quelqu'un, pour quelque raison que ce soit, c'est qu'on sait en soi qu'on n'a peut-être pas été toujours aussi parfait avec la personne que ce qu'on le prétend, surtout en amour, ou que l'on ressent que l'être aimé a pu être blessé par fragilité psychologique sans qu'on soit pour le coup responsable (les paranos sont légion sur terre !). Pardonner devient ainsi une façon d'équilibrer un peu les plateaux de la balance et de se libérer pour rencontrer quelqu'un d'autre qui nous correspond mieux... Car, si vous ne pardonnez pas, vous ne parviendrez jamais à rencontrer la personne qui vibre comme vous. Quant au pardon envisagé sur un plan spirituel, il va dans le sens de l'humilité car, comme je le précise un peu plus haut, on peut avoir le sentiment d'avoir été très correct avec notre partenaire, alors que certains défauts pouvaient régner en sourdine, du moins pour soi, plus apparents pour l'autre ! Ne serait-ce que de ne pas être suffisamment à l'écoute...

Voilà ce que je pense selon mon humble avis mais qui est  très différent de celui de M. Christine ! 

Nos avis ne sont pas contradictoires, chère Christine-zen, mais vous apportez un éclairage supplémentaire .

Globalement, je pense même que nous disons à peu près la même chose sous un angle différent : Stef doit d'abord se tourner vers lui-même, observer ses propres sentiments, que ce soit de la rancune, de la culpabilité, des regrets, de l'amertume ...

Et en se soignant lui-même, automatiquement, il deviendra plus serein face à la situation ; il s'aimera ! On peut aussi l'appeler pardon d'une certaine manière ...

Il est vrai que l'on peut voir de la complémentarité dans vos posts respectifs. Pourtant, M. Christine, votre titre m'est apparu ambivalent - d'où le mien ! - ou alors c'est que je n'ai pas bien saisi et dans ce cas pardonnez-moi !

J'ai réfléchi au post de Christine-zen et y ait vu la nécessité du pardon pour libérer l'avenir. Et je me suis intérrogé sur mes propres pardons non effectués en profondeur. D'où mon grand intérêt pour la spiritualité. Je crois que l'on peut penser objectivement avoir tourner la page mais des rancoeurs peuvent rester à notre insu dans l'âme. Aussi, je prie souvent Dieu de me pardonner mes erreurs humaines (je suis un être imparfait) pour pouvoir aussi pardonner authentiquement autrui. Et je sais que je ne peux pas accéder au pardon tout seul. Merci à vous, Stef, d'avoir lancé ce sujet et de s'être engagé à nous confier son histoire. Il est à mon avis à sa place dans cette rubrique. Pardonner, c'est se pardonner. J'en suis convaincu !

En effet, Gilbert, mon titre est volontairement ambivalent (lol) .

Pour moi, le pardon a une connotation morale ou moraliste . C'est pourquoi je préfère prendre un autre biais . On se culpabilise ou on culpabilise l'autre, alors on a besoin de (se) pardonner .

Pour ma part, je n'ai pas tout résolu non plus . Mais je préfère augmenter la capacité de tolérance et d'amour en moi jusqu'à ce que je n'éprouve plus de rancoeurs ni de regrets .

Je me réfère au sentiment le plus fort que j'éprouve : l'amour pour mes enfants . Je sais que, quoi qu'ils fassent, cet amour ne diminuera jamais . Alors, j'essaie de l'appliquer à moi-même et aux autres personnes avec qui j'ai pu avoir des expériences désagréables . Ca ne veut pas dire que je vais les aimer comme j'aime mes enfants mais c'est une référence pour observer le mécanisme intérieur . Je ne m'imagine pas devoir pardonner quoi que ce soit à mes enfants car même si un jour ils me disent une chose blessante, je sais qu'ils le font par amour, pour m'ouvrir les yeux sur un point que je ne vois pas . Et d'ailleurs, ce n'est blessant que si j'estime que ça l'est . Bien sûr, tout le monde n'agit pas par amour, mais celui qui blesse volontairement doit faire face à sa propre intention . Ce n'est pas mon affaire .

C'est la raison de mon titre : quand il y a de l'amour, la question du pardon ne se pose pas . Et j'ajouterais que plus on s'aime soi-même, moins on se sent blessé .

Personnellement, je préfère découvrir pourquoi je me sens blessée ou coupable plutôt que de me focaliser  uniquement sur les événements, qui sont les révélateurs d'un travail à faire sur soi .

Après avoir écouté la défense, je vous acquitte (rires). Et voilà que je me prends pour un juge (lol)... N'empêche que je crois que l'Amour est pardon à lui tout seul, ce qui ne signifie pas exonération. Les méchants, ça existe et j'en fais certainement partie même si j'essaie de faire de mon mieux.

On n'a peut-être pas été toujours aussi parfait avec la personne que ce qu'on le prétend, surtout en amour, ou que l'on ressent que l'être aimé a pu être blessé par fragilité psychologique sans qu'on soit pour le coup responsable. Ce passage de Christine-zen est important aussi.

Ceci dit, je suis quand même globalement d'accord avec votre position même si je reste persuadé que l'Amour pardonne à condition, comme vous l'induisez, de ne pas faire du pardon un pouvoir. Seul Dieu est capable d'un pardon absolu à mon sens. Il ne nous est demandé que de faire notre part sur le chemin.

Très bonne après-midi à vous, M. Christine... En toute liberté bien sûr !

"L'Amour est pardon à lui tout seul" . Waouh, quelle phrase qui touche directement au coeur !

Je suis d'accord avec ce que vous dites Gilbert . Et si pardon il doit y avoir, que ce soit le fait de s'accorder le droit de ne pas être parfait . Donc de s'aimer plutôt que de se fantasmer (lol) .

En ce qui me concerne, le pardon ne m'est pas aisé, malgré les efforts que je fournis pour parvenir à ne plus en vouloir à la personne dont je pense qu'elle m'a fait du tort ou malmenée psychologiquement. En revanche, et non pas pour m'accorder de circonstances atténuantes face à ma difficulté à pardonner, je trouve que le fait de penser à pardonner et tenter la démarche constituent déjà une très belle avancée. C'est en ce sens que la prière du Notre Père est si importante...

Pour répondre de manière un peu moins généraliste à Stef, j'ai envie de lui dire que tant qu'on ne pardonne pas on entretient non seulement un mauvais lien mais, ce qui est une entrave à l'avenir, un lien qui n'a plus de raison d'être et, comme l'explique Christine-zen, on bloque par conséquent notre propre évolution... C'est un peu comme si on cherchait à arrêter le temps et à alimenter une situation qui n'existe plus. Il est possible que les psys appellent fantasme cette attitude passéiste au fond très négative qui me fait penser à La statue de sel narrée dans La Bible. 

Votre post Mireille-cogolin me parle beaucoup. Je suis dans un travail de pardon et moi aussi je le trouve difficile. Je sens bien que c'est moi qui résiste et qui bloque la situation. Je n'arrive pas à lâcher alors que tout me pousse à avancer. Je vais prier, pour accepter d'être cet être imparfait, comme le dit Gilbert, et pour que Dieu me pardonne. Merci à tous.