Je ne m'aime pas

Bonsoir Claire,

Il y a des jours où moi aussi, malgré mon bientôt grand âge,  je ne suis pas fier de moi ! Je ne m'aime pas tel que je suis physiquement, et ce qui est plus embêtant, tel que je me comporte parfois moralement avec autrui. Dans ces moments-là, j'abandonne, je m'abandonne. Je sais que vous priez et c'est pour cela que je me permets d'intervenir.

Comment vous représentez-vous Dieu ? En ce qui me concerne, je l'imagine capable d'un Amour inconditionnel. Et cela m'aide à m'accepter tel que je suis, avec mes tares mais aussi avec mes qualités.

Je voudrais vous faire partager un passage d'une lecture que j'ai faite aujourd'hui. Le livre s'appelle " Manger ses émotions " et s'adresse plus particulièrement aux personnes qui sont insatisfaites de leur poids. Mais ce que je vais recopier concerne en définitive toute personne qui ne s'aime pas.

" J'ai une confiance aveugle et inébranlable en une Puissance supérieure. Parfois, j'obtiens de petites choses, par exemple trouver un endroit pour stationner avec ma voiture alors que je ne le devrais pas. Des choses incroyables surviennent - même des miracles - lorsqu'on a la foi... Décidez quel type de Dieu vous voulez invoquer. Longtemps vous avez vénéré votre conjoint, vos parents ou vos enfants ; vous avez même fait un Dieu des aliments. Vous ne devriez avoir aucun mal à vous concevoir un Dieu. Ensuite, vous pourrez remettre votre volonté et votre vie entre Ses mains. Dieu peut-être une fantastique merveille. Essayez, ça fonctionne. "

Autrement dit, lorsque vous priez, n'imaginez pas un Dieu punitif qui vous aimerez sous certaines conditions. Un jour, un psy m'a dit : " Seul l'Amour guérit ". Le Dieu que je prie est celui-là. C'est toujours lorsque j'oublie son inconditionnel Amour que les choses se gâtent. Comme dit ailleurs dans le livre ce n'est pas non plus un Dieu permissif qui autorise à faire n'importe quoi. Seulement, lorsque j'ai râté ma cible (ce qui est la définition du péché), et je recite le livre : Dieu me dit parfois : " Je t'avais prévenu qu'il existait une autre manière, mais tu as insisté pour le faire à ta façon. Pourquoi persister dans cette voie alors qu'il y en a une autre ? " Il ajoute cependant : " ça va. C'est bien. Je t'aime. Je ne te punirai pas "...

J'espére que  vous ne verrez aucun prosélytisme de ma part car je ne suis d'aucune église. Simplement, je sais que je ne suis pas le seul à déclencher mon imaginaire dans ce sens. D'autres personnes m'ont appris à m'aimer moi-même en pensant de cette façon. Peut-être que je ne m'aime pas encore assez, mais en tous cas j'ai arrêté de me détester. D'autant que ça ne sert absolument à rien, sinon à se faire du mal sans raison.

Très bonne soirée à vous Claire,

Gilbert

S’aimer, voilà bien une difficulté que rencontre beaucoup de personnes.

D’un point de vu narcissique, il y a une faille , le retour du regard maternel a pu être défaillant mais je pense que cela peut aussi être une force.

J’ai pu rencontrer des personnes qui s’aiment, qui se vivent magnifique, les meilleurs… Leur faille, cachée, peut être la même mais il sera plus difficile de démonter le processus.

Imaginez un diamant brut. Il n’est pas beau mais à force de lui montrer ses diverses facettes il va commencer à briller et à s’aimer tel qu’il est.

A l’inverses, imaginez un diamant bien taillé au prime abord, brillant,  qui se trouve beau, mais qui s’aperçoit qu’il ne l’est pas car un gros crapaud (défaut) se cache en lui. Il lui sera alors difficile de s’aimer avec son crapaud.

Personne n’est parfait, et heureusement, car cela permet de s’améliorer chaque jour. Il est dynamisant de savoir que tout est évolutif et non figé.

Le premier diamant pourra évoluer, le deuxième aussi car il va pouvoir comprendre qu’il y a en lui un prince, qui n’est pas celui qu’il pensait mais celui qu’il est.

Ce qui importe le plus c’est de comprendre que la seule personne qui nous aime et nous sera fidèle jusqu ‘au bout c’est nous-même. Aussi  vaut-il la peine de l’aimer et donc de s’aimer.

Pour vous répondre Claire, ne changez pas, vous êtes belle dans la sincérité de vos propos. Continuez à enchanter le forums de vos questions toutes aussi pertinentes les unes que les autres.

Merci à Gilbert aussi pour sa sincérité.

Pour avoir suivi beaucoup de vos posts Claire, j'ai l'impression effectivement que vous avez pris l'habitude de vous oublier. Même si votre contexte familial est particulièrement difficile, ne vous négligez pas. Pour parvenir à exister, il est nécessaire que vous vous accordiez de petits plaisirs personnels en dehors des soins, voire de la surveillance que vous apportez à votre maman car vous avez votre route à faire. Ces petits plaisirs peuvent être banals en apparence, ce qu'ils ne seront pas en réalité étant donné que c'est vous qui les aurez choisis. Imposez-vous un moment de lecture d'un auteur que vous aimez et qui vous " nourrit ", un moment de détente, une balade près de chez vous d'une demi-heure, une émission de télévision, la visite à une amie, une friandise... En procédant ainsi, vous allez avoir conscience que vous existez vous aussi, indépendamment de votre mère et que vous n'êtes pour rien dans l'histoire de sa maladie. Vous allez ressentir combien il est important de vous accorder de l'importance car vous le méritez. Arrêtez-vous sur vous, regardez-vous, appréciez-vous physiquement et intellectuemment. D'ailleurs, Sylvie Testud a un physique agréable et une intelligence d'une vivacité exceptionnelle... D'après le peu que je sais d'elle, elle n'a du reste pas connu une enfance très facile et ça ne l'a pas empêchée de réussir ! Développez des pensées d'amour pour vous, adressez-les vous, aimez-vous et vous serez de plus en plus aimée...