Je serais une compulsive négative

Portrait de Nana

Il y a bientôt un an que je suis en psychanalyse. Dans l'ensemble tout se passe bien mais je ne comprends pas toujours tout. Chaque fois que je pose une question à mon psy, sauf de rares exceptions, il ne me répond pas. Et ça ça me gonfle. Maintenant je m'abstiens d'insister car une fois je l'ai fait et il a interrompu la séance immédiatement! Ce qui n'est pas très agréable. Dans la rue, en sortant de chez lui, j'avais honte et comble du comble, je culpabilisais!!! Je ne sais pas de quoi mais à la séance suivante, là encore je n'ai pas fait allusion à ce que j'avais ressenti. Ce qui me préoccupe aujourd'hui, c'est qu'à ma consultation d'hier, j'ai dit au psy qu'en ce moment je ressassais particulièrement la mort de mes parents qui se sont tués dans un accident de voiture il y a 4 ans. Et que mes idées noires en attiraient d'autres comme par rapport à mon couple par exemple. Je me suis alors entendue dire que j'étais une COMPULSIVE NÉGATIVE... Comme je vous l'ai précisé, je me suis mordue la langue pour ne pas demander à mon thérapeute ce que ça voulait réellement signifier et quelles étaient les conséquences de cet état psychologique. Pardonnez-moi mais je préfère m'adresser à vous au cas où vous sauriez...

Portrait de yamina.174

Il ne sert à rien de se faire du mal en se laissant envahir par les problèmes du passé. La psychanalyse travaille essentiellement sur le Principe de réalité. Or, aucun être humain ne peut modifier les évènements qui appartiennent à hier. Tout au plus peut-on s'occuper à améliorer notre présent, sans vouloir faire changer les autres car c'est peine perdue, pour tenter de préparer au mieux notre avenir. 

Portrait de Allain

Effectivement... La psychanalyse reste à aujourd'hui une discipline mal connue qui, pourtant, contribue à conduire les analysants à une forme de lâcher-prise sur tout ce qui ne peut pas être modifié. Cette méthode conduit donc à une forme d'acceptation qui permet de récupérer beaucoup d'énergie pour aller à l'essentiel.

Portrait de Orlan

J'ai fait une formation à l'initiation en Analyse transactionnelle il y a plusieurs années et je me souviens que notre didacticienne avait mis l'accent sur les désagréments psychologiques de toute forme de compulsion car, malgré leur apparence qui se voudrait positive pour certaines, cette répétition est systématiquement négative. Je le vois pour moi : quand je mets le petit vélo en marche au rapport à mon fils par exemple qui est un paresseux pathologique, je commence à broyer du noir, je m'épuise et, au final, mon fils est toujours paresseux ! Cette notion d'épuisement est, me semble-t-il, une des conséquences fâcheuses des compulsions...

Portrait de Hugopsyfrance

Votre psychanalyste a certainement voulu vous faire prendre conscience que votre masochisme génère chez vous une certaine victimisation. C'est un des problèmes des compulsions négatives. L'inconvénient c'est qu'à la longue tout être humain qui fonctionne ainsi finit par se faire tellement de mal qu'il se met en danger. 

Portrait de Mireille-cogolin

Je n'ai jamais fait de psychanalyse mais je sais que j'ai ce problème. Je ne voudrais pas vous décourager Nana mais on n'en vient pas à bout facilement. Personnellement, je passe beaucoup par la religion en tant que croyante et la difficulté que je continue à rencontrer, malgré toute ma bonne volonté vis-à-vis de moi-même, c'est que le négatif reprend toujours le dessus. En même temps, j'ai quand même fait quelques progrès. Je m'en rends compte car j'ai de moins en moins peur de la vie. Mais il est vrai que le négatif l'emporte majoritairement au quotidien. 

Portrait de Sofia M

Je ne veux pas faire l'apologie du négativisme mais il n'est pas complètement inutile non plus de réfléchir aux épisodes négatifs de notre vie qui refont systématiquement surface. Le fait d'y réfléchir, de les travailler (un des sens de la cure analytique...), permet de comprendre l'immaturité de leur racine et de les évacuer progressivement.

Portrait de Viviane

Sur le négatif dont on se doit de tenir compte. D'ailleurs, je ne pense pas qu'on puisse être dans la réalité sans celà. Ce que m'a moi aussi appris la cure analytique c'est qu'il n'est pas question de se "focaliser" sur le négatif. L'important sera aussi de voir les corrolaires inversés donc le positif de toute situation. Il est vrai qu'il y a des personnalités plus "positives" de nature que d'autres... Mais rien n'empêche de modifier un peu au fil du temps notre trop "négatif" de base. Il est vrai qu'être croyante m'aide aussi à aller vers plus de "positif".

Portrait de Psycot

Je suis psychothérapeute (intégrative) et il est très délicat d'analyser une expression sortie du cadre, du moment de la consultation. Pour ma part, j'opterai pour la possibilité que votre psychanalyste a voulu mettre l'accent à votre inconscient sur cet enfermement psychologique car, et même si vous lui en avez parlé puisque c'est vous qui le signalez, on peut énoncer un état douloureux compulsif sans que le Moi puisse y remédier. C'est du reste toute la particularité de la méthode freudienne: le psychanalyste, de par sa méthode et sa méthodologie, s'adresse en quelque sorte à l'inconscient pour lui permettre de changer en positif. Si je peux me permettre et pour le coup, ne ressassez pas cette phrase qui vous a interrogée. Quand un psychanalyste ne répond pas, il y a toujours une raison professionnelle. Parfois, c'est parce que ce qu'il a prononcé dans l'espace-temps de la cure s'adressait donc à la partie refoulée de l'analysant.

Portrait de Nana

Merci beaucoup pour toutes les précisions que vous avez bien voulu m'apporter. Je les trouve logiques quant à l'interrogation que j'avais et comme certaines m'apparaissent techniques et subtiles à la fois, je vais les travailler en essayant de les resituer dans l'évolution de ma cure. Encore merci.