Je voudrais accepter celle que je suis

Bonjour Jeanne

Votre post me fait penser à la célèbre phrase du philosophe existentialiste qui affirmait que " L'enfer, c'est les autres ". C'est sûr que si l'on donne pouvoir à autrui en terme de reconnaissance, il y a des risques d'être déçu et surtout de se battre contre des moulins à vent. Je ne suis pas philosophe ni psy mais je n'adhère pas véritablement à cette maxime. Que l'on soit homosexuel, hétérosexuel, ceci ou cela, il y aura toujours de la critique de la part d'un tiers. D'où l'intérêt d'une centration sur soi incontournable. S'il y a une personne qui vous sera fidèle tout au long de votre vie, c'est bien vous-même (m'aime). Alors qu'importe le regard que l'on peut porter sur vous ? D'autant qu'il m'est arrivé moi-même de faire des procès d'intention à des quiddam. J'ai souvent compris - après coup - qu'il s'agissait de projections, de perceptions érronnées de ma part. Je ne crois pas que l'enfer ce soit les autres... C'est peut-être nous qui créons notre propre enfer. A partir de là, j'essaie de créer aussi mon propre paradis. Je vous souhaite un excellent dimanche et merci de m'avoir permis cette réflexion... Comme quoi, encore une fois - et vous en êtes la preuve - l'enfer, ce n'est pas les autres...

Amitiés.

L'agressivité a été un de mes modes d'expression "favoris" si je puis le dire ainsi, dès l'adolescence et dont j'ai eu du mal à me défaire... (et je précise, qu'encore aujourd'hui, je peux facilement "déraper" de façon orale, lorsque je me sens véritablement en climat d'insécurité pour "x" raisons). Mon agressivité verbale m'a conduite aussi quelquefois, à vivre dans un relationnel "destructeur" face à certains hommes, puisque il m'est arrivée à plusieurs reprises d'en passer par une "violence physique", preuve s'il en est, que j'avais une image de moi-même très abîmée... Mais ce mal-être, Dieu merci ! (et je ne parle que de ma "petite personne"), j'ai appris à le transformer par le biais du travail analytique... Je dis "tranformer", parce que peu à peu, j'ai fini par "intégrer" je crois... Que l'agressivité en soi, n'est pas nécessairement "négative" dès lors qu'on la transforme en combativité... Autrement dit, pour ma part, il a fallu que je "comprenne" qu'il me fallait "grandir un peu"... Facile comme réponse me direz-vous ! Voire peut-être "maladroite" face à votre question Jeanne... Cependant, pour ma part en tout cas, et ça peut paraître paradoxal, j'ai fait un peu la paix avec moi-même en apprenant à voir aussi... mes qualités avant que mes "travers", puis par la suite à reconnaître que mes limites comportent en elles-même des aspects protecteurs, ne serait-ce que parce qu'ainsi, on apprend à sortir de ce "besoin" du regard parental, tout en "reconnaissant" que je me suis aussi construite "grâce à mes parents", qui avaient bien entendu, leurs propres limites... Charité bien ordonnée... ne signifie pas "toute-puissance" mais bien alors qu'il s'agit de passer par soi... en lachant l'étayage, pour développer l'équilibre portecteur de l'ordre et de la loi, nécessaire à l'individu.

Une chose n'est impure que pour celui qui la croit impure... Cette idée tirée des Ecritures me paraît essentielle. Même si le fait que vous soyez homosexuelle peut déranger certains, ce ne sont que projections. Je rejoins tout a fait ce que nous dit Isabelle inspirée elle-aussi des textes de sagesse : " Charité bien ordonnée commence par soi-même ! ". Vous êtes une belle personne et merci d'exister !-)

Régis

 Il est difficile d'arrêter de se juger. Ce qui ne veut pas dire qu'il faille tout se permettre, surtout lorsqu'on projette ces jugements sur les autres. Tout commence donc par une introspection neutre.

Vous paraissez très lucide sur votre agressivité, chère Jeanne. Ce qui montre que vous êtes en train d'évoluer positivement. Il est vrai que nous projetons - et moi le premier - ce que nous n'acceptons pas en nous sur les autres. Se poser la question est déjà avoir la moitié de la réponse sinon la réponse. Beaucoup de personnes agressives n'en sont pas là ! Acceptez déjà votre caractère, c'est le vôtre...

J'écoutais l'autre jour un coach de vie qui insistait sur la tendresse à avoir avec soi, même si l'on a des défauts...

Je suis entrain - à ma petite mesure - de ne plus donner ce pouvoir à l'autre de me mettre à l'envers.

D'après ce que j'ai compris de ce petit livre de Chantal Calatayud que j'ai mis en forme de titre de com, il est important d'"aimer ce que certains appellent des handicaps ". Peut-être est-ce cela que vous pensez que les autres vous renvoient. Pourtant, pour avoir une amie homosexuelle super bien dans sa peau, il est évident que ce choix de vivre sa sexualité est loin d'être un handicap...

Nick Vujicic est un homme né sans bras et sans jambe. Il parcourt le monde pour transmettre sa joie de vivre... Je ne peux m'empêcher de partager  cette vidéo : https://www.youtube.com/watch?v=E_k4d0x_lEk

Les Bouddhistes transmettent des éléments pertinents sur la nécessité de l'acceptation de soi, de son chemin de vie. Pour ma part, quand je commence à me détester psychologiquement alors que je n'ai rien fait de répréhensible, je me plonge dans ce type de publications qui me permettent de redresser la tête et de continuer à avancer.

Grâce à ce forum, j'ai découvert le spiritualiste Eckhart Tolle. Ses écrits ne me sont pas toujours faciles à comprendre mais ses conseils sur l'acceptation me sont d'un grand secours quand je commence à contester mon incarnation dont je sais pourtant qu'elle a bien des choses à me dire et à me faire saisir si je désire continuer à m'humaniser.

J'aime bien vos propositions d'auteurs car il est bien évident que pour s'accepter, soit on file chez le psy, soit on lit des bouquins adéquats... 

Mais avez-vous le choix ? Avons-nous le choix ? Donc autant nous aimer comme nous sommes ! Quant au regard des autres, ce qu'ils nous reprochent c'est ce qu'ils se reprochent à eux sans le savoir, comme l'assurent les philosophes !

Il me semble que vous dramatisez un peu le non-amour de vous-même car, sinon, vous ne pourriez pas avancer et seriez une vraie mélancolique...

En fait et même si je ne juge pas le sentiment de Jeanne, il faut qu'elle se méfie de sa plainte qu'elle dirige en quelque sorte contre elle-même car, curieusement, j'ai plutôt l'impression que les personnes qui ne s'aiment pas ne le savent pas... Ce pseudo-non-amour de soi ne cache-t-il pas une difficulté sous-jacente au plan affectif qu'il lui est plus difficile d'identifier ?

J'ai envie de vous dire Jeanne que vous pourriez essayer de regarder vos interlocuteurs avec amour, c'est-à-dire en voyant leurs jolies qualités et en oubliant leurs défauts. Au début, cet exercice vous paraîtra sûrement un peu difficile mais peu à peu, ce procédé deviendra un réflexe. C'est de cette façon que vous apprendrez à vous aimer. Ce sera votre miroir.

In fine et avec l'âge, je crois que l'amour ne se quémande pas mais il se donne. Et lorsqu'il est donné il grandit. Tout simplement parce que je crois que Dieu est amour et que nous disposons chacun de nous de cette petite étincelle qui peut embraser alentour... sans détruire !

Vous faites avancer, Jeanne, avec votre question. J'ai moi aussi de quoi m'interroger et c'est très bien !

À la suite de la lecture de tous vos commentaires, j'éprouve un sentiment identique à celui de Jeanne. Je prends note moi aussi par rapport à des aspects psychologiques que j'étais loin de supposer mais, après tout, si je les ai découverts dans ce forum, c'est qu'ils s'adressent également à moi ! Une belle méditation en perspective...

Je vais prendre le temps de relire un par un tous les commentaires... Beaucoup de choses à comprendre quant à mon fonctionnement aussi !

Merci Jeanne d'avoir partagé avec nous votre questionnement.

En voyant votre post, j'ai immédiatement pensé aux 4 accords Toltèques. Oui Jeanne, il y a toujours une inter-action dans la relation à l'autre. Nous avons tous nos propres représentations mentales, nos perceptions en fonction de notre éducation, nos expériences et nos croyances. Vous êtes homosexuelle, c'est votre histoire et je ne suis pas sûr que votre sexualité intéresse forcément toujours vos interlocuteurs qui pourront vouloir découvrir d'autres qualités à votre endroit.

Vu de l'extérieur, vous semblez attacher beaucoup d'importance à votre sexualité et au "jugement" que les autres pourraient avoir sur vous. Dans son livre sur les 4 accords Toltèques, Don Miguel Ruiz  dit que "nous avons besoin de prendre tout ce qui nous arrive de façon personnelle, renforçant ainsi notre sentiment « d’importance personnelle », autrement dit l’importance que l’on s’accorde à soi-même. On aime se sentir important, se prendre au sérieux, cela flatte notre orgueil" mais nous apporte des souffrances…

Le deuxième accord toltèque, par exemple dit « quoi qu'il arrive, n'en faites pas une affaire personnelle ». Il vient nous dire d'apprendre à nous détacher de notre sentiment d'importance personnelle. Cet accord m'a personnellement beaucoup servit car j'ai eu aussi du mal a « accepter celui que je suis » pour reprendre votre expression. Expression qui m'a d'ailleurs fait sourire, me demandant finalement qui vous pourriez bien vouloir suivre ("celle que je suis") …

J'ai aussi fait preuve de beaucoup d'agressivité, parfois j'en éprouve encore, face aux « regards des autres » avec un mélange de culpabilité aussi. C'est en grande partie grâce aux patients et à un travail psychanalytique sur moi-même que j'ai pris conscience « que chacun a ses propres filtres pour percevoir le monde, et que quoique que l’on fasse les autres nous jugerons, alors on comprend que prendre personnellement tous ce qui nous arrive est une grave erreur. » Cela m'a permit de comprendre que nous sommes tous très différents, avec des histoires très singulières et que le regard des autres / sur les autres ne pouvait qu'être un mélange de bienveillance et de détachement car porter un jugement sur l'autre est très présomptueux voire projectif.

Pour citer Don Miguel Ruiz « Ce que vous pensez, ce que vous ressentez, c’est votre problème, pas le mien. C’est votre façon de voir le monde. Cela ne me touche pas personnellement, parce que vous n’êtes confronté qu’à vous-mêmes, pas à moi. D’autres auront une opinion différente, selon leur système de croyances.»

J'utilise aussi le troisième accord pour me dire que je ne devrais pas faire de suppositions car comme le dit l'auteur « Le problème c’est qu’à force faire des suppositions nous finissons par les croire. ». C'est vrai que c'est toujours plus facile à dire qu'à faire mais c'est en prenant conscience de cette habitude que l'on peut agir lorsque l'on s'en aperçoit.
Durant mes journées de travail ou dans mes relations personnelles, j'ai aussi toujours en tête le quatrième accord qui nous conseille : « faites toujours de votre mieux ». Je donne le meilleur de moi-même dans la mesure de mes capacités, à l'instant présent. N'étant pas parfait, je considère que je suis en accord avec moi-même et j’essaie de ne pas culpabilise même si je n'ai pas été au top dans cette relation avec les autres. C'est pas toujours facile mais justement le souvenir de cet accord plein de bon sens me permet de relativiser.

Voilà ce que je voulais partager avec vous Jeanne, sachant qu'il n'y a pas de recette miracle et que mon propos n'est qu'un témoignage. Je vous souhaite de trouver les bons accords qui vous permettrons de re-trouver l'harmonie et d'accepter la belle personne qui est en vous.

En écrivant cette phrase, je pense aussi au fabuleux livre de Jacques Salomé « Le courage d'être soi ». L'auteur nous dit que "Le courage d’être soi suppose d’aller au-delà des loyautés invisibles, des fidélités qui nous enferment pour accepter d’oser sa propre vie, sans se sentir coupable de la vivre à temps plein."

Prenez soin de vous Jeanne et n'oubliez pas que votre plus belle histoire d'Amour, c'est Vous. Mes meilleurs vœux vous accompagnent sur la route de l'acceptation et de la Liberté !

Bien à vous.

Thierry

- Au sujet du livre " les 4 accords Toltèques" : http://www.lifestyle-conseil.com/quatre-accords-tolteques/
- Au sujet du livre "le courage d'être soi" : http://www.j-salome.com/02-methode/0206-themes-application/260-37.htm