La colère

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Il est de plus en plus rare que je me mette en colère. J'ai commencé à changer le jour où j'ai ressenti dans mon corps le mal que je faisais à ma santé quand j'étais hors de moi. Sans compter qu'on fait tout le jeu de la personne qui nous énerve et c'est le comble ! Chaque fois que je sens que la colère monte et gronde en moi, je la stoppe net en me disant que je vaux beaucoup mieux que de perdre tous mes moyens. La colère nous fait perdre également notre dignité. C'est cela qu'il faut avoir à l'esprit pour éradiquer cette réaction destructrice.

" Je ne me mets plus en colère "

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Quand on arrive à admettre que c'est la personne qui nous pousse à sortir de nos gonds qui a un problème, ça calme tout de suite !

Patricia, je peux parler de la colère et le cercle vicieux destructeur, qu'elle engendre... Je l'ai "croisée" en tant qu'enfant... Et même si j'ai "pressenti" assez tôt, qu'elle n'était qu'une grande souffrance et toute la fragilité qui va avec, chez ma mère... Il m'a fallu beaucoup de temps dans ma vie d'adulte pour canaliser la colère à mon tour... et comprendre également que dans son histoire d'enfant, ma mère avait elle aussi croisée la colère, jusqu'à la violence... Et je confirme ce que dit Sofia, on devient indigne pour soi et pour les autres... La colère n'est pas une amie ! Elle vous laisse sans voix, chancelante, démunie et stupide, parce qu'au bout du compte, cela ne modifie en rien... les souffrances qu'elle emprisonne. Elle bouffe toute votre énergie, ce qui arrange fondamentalement celui/celle qui vous a provoqué pour que vous "sortiez de vos gonds" ! Vous lui servez sur un plateau, ce qu'il a lui-même très peur de regarder en face, et qu'il projette sur vous. La colère n'est que destruction, le contraire de la vie ! Sofia a raison ! Vous valez bien mieux que vos colères !

J'ai avancé le jour où j'en ai enfin conclu qu'aucune de mes colères n'avaient fait changer les interlocuteurs qui m'avaient mise hors de moi. Je sais que ce genre de prise de conscience finit par faire son chemin et c'est de la sorte qu'on se libère des chaînes de l'agressivité.

Il m'aura fallu du temps pour ne plus gaspiller mon énergie à essayer de me faire entendre de personnes qui ont décidé de rester sourdes à tout argument objectivement valable. La colère est un jeu de dupes dont personne ne ressort grandi. Ce poison est à fuir impérativement. La seule chance que l'on puisse accorder à l'autre c'est de ne rien lui dire, faire silence, une sorte de mépris vis-à-vis de lui, que j'assume très bien et sans culpabiliser car je me dis que je lui offre ainsi l'occasion de réfléchir à ses dérives. Mais, quant à moi, les débordements intempestifs c'est fini pour mon plus grand bien et ma plus douce tranquillité...

J'ai eu un père qui piquait des colères pathologiques. On m'a donc appris toute mon enfance et j'ai expérimenté que c'était mal de se mettre en colère. Résultat, j'ai été une élève et une enfant " très sage ", qui ne piquait jamais de colère... Il m'a fallu une longue thérapie pour apprendre à intervenir lorsque la coupe était pleine. Je sais, mon cas est particulier et je ne fais pas l'apologie de la colère... Quoiqu'on parle parfois de " sainte colère " même s'il est dit que Dieu est lent à la colère... Il ne s'agit pas, à mon sens, d'accepter tout et n'importe quoi sous prétexte qu'il ne faut jamais se mettre en colère. L'abbé Pierre disait, par exemple : " Heureusement que vous vous mettez en colère si on tue un enfant ! "... L'actualité est malheureusement toujours là et le monde ne se met pas en colère juste... " L'indifférence , elle te tue à petit feu... " chantait Gilbert Bécaud.

La colère ne nous grandit pas et les colères rentrées ne sont pas plus louables. Je peux moi aussi ressentir de la colère, dont mon entourage ne se rend pas compte le plus souvent parce que suis quelqu'un de plutôt introverti. Mais non seulement mes colères intériorisées me minent et me donnent mal à l'estomac mais en tant que chrétienne, c'est un trait de mon caractère qu'il faut que j'arrive à éliminer. Pour progresser dans la bonne direction, je m'appuie généralement sur un extrait de la Lecture de la lettre de saint Paul Apôtre aux Éphésiens. Je vous le poste en espérant qu'il vous aidera...
"... Vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée... Il s'agit de vous défaire de votre conduite d'autrefois, de l'homme ancien qui est en vous, corrompu par ses désirs trompeurs. Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé. Adoptez le comportement de l'homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité...

"... Vous ne devez plus vous conduire comme les païens qui se laissent guider par le néant de leur pensée... Il s'agit de vous défaire de votre conduite d'autrefois, de l'homme ancien qui est en vous, corrompu par ses désirs trompeurs. Laissez-vous guider intérieurement par un esprit renouvelé. Adoptez le comportement de l'homme nouveau, créé saint et juste dans la vérité... " Super ce texte que vous éclairez par votre vécu, Mireille, et qui ne reste donc pas lettre morte...

La colère tout le monde connaît... C'est humain... Certes jusqu'à un certain point ! Pour la désamorcer, il y a un truc efficace : face à celui qui nous " dérange ", se demander dans l'immédiateté ce qui nous gêne chez lui et ce qui nous touche. Autrement dit, qu'est-ce qui nous touche dans son comportement au point de nous fiche par terre. Quoi qu'il en soit, toute réaction défensive colérique est en lien avec une angoisse personnelle profonde. Déjà le savoir n'est pas si mal mais il ne faut pas s'en arrêter là : il faut avoir le courage d'aller voir à quoi ça nous ramène de difficile, de douloureux... Comme quoi, même l'interlocuteur le plus insupportable, est là pour nous réveiller et nous faire avancer, même si ça ne nous plaît pas !

J'aime beaucoup cette histoire Zen concernant la colère. Je vous la livre :

Un de ses élèves vint trouver Bankei et lui dit :

- Maître, j'ai un tempérament incontrôlable qui me fait mettre en colère sans que je n'y puisse rien. Comment me guérir de cela ?

- C'est une chose très étrange que tu as là, dit Bankei. Montre-moi comment elle se manifeste.

- En cet instant précis, je ne pourrais pas, dit l'autre.

- Quand le pourras-tu ? demanda Bankei.

- Cela se produit à l'improviste, dit l'élève.

- Ce ne peut donc être ta vraie nature, conclut Bankei. Si ce l'était, tu pourrais me la montrer à tout instant. Mais tu ne l'avais pas à ta naissance et ce ne sont pas tes parents qui te l'ont donnée. Réfléchis à cela.

Oh lala mes colères...

Il y a quelques années je pouvais m'emporter mettre la personne contre le mur, et la soulever mais sans la taper! je ne fais que 1,58 m ! 

Pendant des années j ai calmé mes colères en transformant, ma façon de fonctionner, juste en lisant le livre de Lise Bourbeau, le violet...

Depuis quelques années que je fais mon analyse, il faut que je fasse attention. Ma psy me dit que je suis en chantier !

 Ca me pose problème puisque je n'arrive plus autant qu'avant à me contenir, donc c'est dur. Donc je prends la parole, lorsque je sens que je "monte" comme le lait qui boue, et là j'essaie de faire parler mes émotions, avant d'exploser. 

Ca marche super !

Bonsoir Corinne 8426,

Je me permets de rebondir à la lecture de votre post en citant Jacques Lacan qui a dit que "le dialogue paraît en lui même constituer une renonciation à l'agressivité. "

Bonne soirée. 

J'aime beaucoup cette citation de Jacques Lacan, lili. Ce forum en est d'ailleurs très représentatif. J'ai remarqué très peu d'agressivité sur cet espace. Et lorsqu'il y en a, elle est toujours désamorçée par la réelle volonté de dialoguer...