Bonjour à toutes et à tous,
Et si nous débations aujourd’hui de la relation parent-enfant en partant du principe du “donnant donnant” de Brigitte Racine*...
Nous pouvons comparer souvent la relation qu’un parent entretient avec son enfant à un guichet automatique. Chaque fois qu’un parent demande à son enfant d’exécuter une tâche ou de répondre à une demande comme faire son lit, rester assis durant le repas, se brosser les dents ou faire un effort pour ranger sa chambre ou la salle de jeux, il effectue un retrait dans le « compte relationnel » qu’il partage avec lui. Considérant le nombre de demandes qu’un enfant reçoit par jour, il est évident que les mères et les pères effectuent une foule de retraits.
Lorsqu’un enfant refuse d’écouter ou de collaborer, c’est qu’en fait, le compte relationnel est à sec. L’adulte est cruellement en manque de fonds. L’enfant qui ne peut plus donner ce qui est attendu ou exigé de lui montre un manque. Tout comme l’adulte ne peut retirer d’argent de son compte en banque sans en avoir déposé au préalable, il lui faudra effectuer un « dépôt » dans le compte relationnel qu’il détient avec son enfant pour espérer sa collaboration. L’enfant sera ainsi capable, en retour, de donner. C’est la simple règle du « donnant-donnant ». C’est donc au parent de donner d’abord à son enfant ce dont il a besoin, tant sur le plan physique qu’émotif, pour que ce dernier puisse ensuite faire équipe avec lui.
Il est dans la nature d’un enfant de chercher à faire plaisir à ses parents dans la mesure où ses besoins sont satisfaits. Mais attention ! Le but des « dépôts » dans le compte relationnel parent-enfant n’est pas, pour le parent, d’obtenir tout ce qu’il souhaite de l’enfant. Ce n’est pas du marchandage. Le but premier de la satisfaction des besoins de l’enfant est de lui permettre de se sentir important, de sentir qu’il compte pour son parent, qu’il est une priorité dans sa vie. Le sentiment qu’il a une valeur vient aussi lui garantir que son parent s’assurera qu’il reçoive tout ce dont il a réellement besoin pour s’épanouir pleinement. En plus de renforcer la relation parent-enfant, cette garantie favorise le développement de son estime de soi.
Pour en savoir plus, lire :
“L’autorité au quotidien”
Un défi pour les parents
Brigitte Racine*
Éditions du CHU Sainte-Justine
Sofia M
L'enfant, un collaborateur financier ???
Ce livre est a priori sûrement très intéressant à lire mais je n'aime pas l'exemple du retrait bancaire ! D'autre part, je ne suis pas psy mais je pense que la relation enfant/parent et parent/enfant est plus complexe que ce jeu de "je te donne, tu me donnes"... C'est oublier aussi - il me semble et à mon humble avis - le contexte culturel et cultuel familial et la psychologie intrinsèque de l'enfant... Par contre, je connais un peu la superbe chanson de Marie Laforêt, "Cadeau". Quand elle la chantait à la télé, j'étais toute petite. Elle pleurait en la chantant et ça me faisait pleurer... Justement, si j'ai bonne mémoire, cette chanson dit que l'amour parental, maternel en particulier, ne se monnaye pas ! Je me trompe peut-être sur l'interprétation du contenu mais de toute façon, c'est le fond de ma pensée ! Aidez-moi en me donnant votre interprétation...
Viviane
Ouf !
Ouf ! Je me demandais si j'étais la seule à être heurtée par cette idée que la relation parent-enfant se résumait à une " histoire de compte bancaire " ! Merci Sofia M, de vous être jetée à l'eau la première ! Je ne comprends pas du tout que l'on puisse " monnayer " la relation en la sclérosant en un donnant-donnant, parce qu'alors cela voudrait dire que l'amour parental et/ou filial (tout aussi névrotique soit-il bien sûr) est uniquement un deal, qui plus est basé sur un dominant/dominé perpétuel... Il y a quand même beaucoup d'amour dans ces relations là, de la confiance aussi, car sinon il n'y aurait pas de possibilités de vivre et de grandir des 2 côtés d'ailleurs. Et lorsque un parent pose des limites et un cadre, c'est avant par devoir de protection vis-à-vis de son enfant. Quand à l'enfant qui s'oppose (toute proportion gardée bien sûr), c'est aussi son opposition qui lui permet de grandir. Que vient donc faire l'argent dans tout celà !
Ce n'est que mon avis de simple mère, mais je ne crois pas être ni pire ni meilleure que la plupart des mères... C'est juste un peu de bon sens parental peut-être ? En tout cas merci à vous Sofia M