La souffrance aveuglante ?

Ce n'est pas pour excuser les crimes dans certains faits divers mais lorsqu'on se penche sur l'histoire ce certains délinquants (pas tous bien sûr), on peut dire que la souffrance rend aveugle. J'ai lu quelque part qu'un enfant avait tué ses parents adoptifs sur un coup de folie. L'article d'un psy,( sans excuser le geste) précisait qu'enfant, il avait été martyrisé par ses géniteurs. Le psy d'expliquer que son geste aveugle était le seul moyen qu'il avait trouvé pour exprimer sa souffrance...

Il me semble que la souffrance fait signe, à condition d'avoir les moyens psychiques et matériels d'en faire quelque chose de positif. C'est d'ailleurs à cela que travaillent les psys et les personnes de bonne volonté. Chaque histoire étant unique, généraliser me semble hatif, d'un côté comme de l'autre. En tout cas merci pour cette interrogation qui va faire s'exprimer beaucoup de nos amis foromeurs de votre signesetsens

Pour moi, c'est une grande question effectivement. Je crois que la souffrance est là pour nous ouvrir les yeux mais parfois de façon dramatique. J'ai un exemple pour illustrer ma pensée.
Mon meilleur ami, marié, père d'une fille unique, était un coureur de jupons notoire. Sa femme fermait les yeux. Disons qu'elle avait une vie très confortable... Leur fille a commencé à avoir de très mauvaises fréquentations vers l'âge de 15 ans. Elle est tombée progressivement dans la délinquance et dans la drogue. J'ai vu cet ami devenir l'ombre de lui-même. Il a arrêté toutes ses liaisons. Il m'a dit un jour qu'en désespoir de cause, il s'était engagé devant Dieu à être fidèle à sa femme pour le restant de ses jours. Pour lui, il s'agissait d'un véritable sacrifice pour sauver sa fille. Il tient bon. Je voudrais préciser qu'à mon sens il avait une véritable addiction au sexe, qu'il garde certainement au fond de lui. Sa fille va mieux, sans soutien médical. Elle donne l'impression de vouloir s'en sortir. Elle fait tout ce qu'elle peut d'après ce que me dit mon ami. Peut-être certains verront-ils dans cette histoire une sorte de béquillage mais il me semble qu'ici, on peut dire que la souffrance a ouvert les yeux à cet homme qui dérivait.

Sans mon veuvage prématuré, je n'aurais jamais parcouru tout le chemin que j'ai fait. J'en suis certaine parce qu'avant ce drame, j'étais prétentieuse, égoïste, méchante... Dieu a su faire plier mon caractère. Certains trouveront peut-être que le prix à payer est lourd mais Le Seigneur sait ce qu'Il fait. Par contre, où je m'en veux c'est que je trouve ma foi encore insuffisante. Mes angoisses, mes peurs, mes doutes me le rappellent quotidiennement. J'aimerais tellement arriver à garder confiance quoi qu'il arrive. "Ne crains pas, crois seulement", dit Le Christ. Pourquoi je ne parviens pas à "croire seulement"? Pourtant, quand je prends la peine de regarder en arrière, je vois bien que je m'en suis toujours sortie grâce à Dieu et que j'ai même franchi ce qui était pour moi des montagnes... Mais je m'écarte sûrement un peu du sujet. Pardonnez-moi.