L'Acceptation de la Vierge Marie récompensée par Son Fils exceptionnel?

Votre question m'interpelle, Mireille. Cela me ramène à un oui sans condition, étayé par la foi. Quel long chemin à parcourir pour en arriver là ? D'autant que Jésus a peut-être été une récompense mais aussi une grande douleur, puisqu'il est mort injustement sur la Croix . J'avoue que ceci est incompréhensible pour moi. On peut comprendre les dérives masochistes véhiculés par la religion. Il faut souffrir pour avoir son paradis ! Mais ma foi est très faible, ceci expliquant cela.... Et je ne crois pas en un Dieu qui désire notre souffrance. J'ai récemment lu le témoignage d'un artiste sur la question de Dieu : " Si Dieu existe, écrit-il, il doit avoir de sacrés boules quiès dans les oreilles pour ne pas entendre la plainte des gens qui souffrent de guerres, de famines, de maladies... etc ". Certes la Vierge Marie n'en avait pas quant elle a écouté l'Annonce. Mystère que toute cette histoire ! J'avoue que je m'y perds un peu.

Bonne journée Mireille,

PS : j'envie votre foi.

Je suis très croyante et bien que j'ai perdu mon bébé d'une mort subite du nourrisson, je n'ai pas perdu ma foi. Malheureusement, je sais que ça peut arriver...
Je partage vos pensées quant à l'Acceptation de Notre Bonne Mère Marie. C'est vrai que Jésus n'a pas vécu longtemps sur terre mais il a tellement été exceptionnel comme le dit Mireille. Je ne compare pas bien sûr mon petit Enzo avec le Christ mais je le ressens maintenant dans sa nouvelle dimension comme un petit ange qui aide les plus démunis, les plus malheureux, les malades, etc.
Je comprends très bien Gilbert que certains humains soient révoltés par les tragédies mais je ne crois pas qu'il faille trouver une explication. On en revient là à la discussion que nous propose Mireille. L'Acceptation, aussi douloureuse soit-elle, est pour moi la clef. Quand l'absence de mon bébé est trop insupportable, le pense justement à ce qu'à supporté la Vierge Marie, sans jamais se plaindre. J'y puise ma force. La pensée bouddhiste m'aide beaucoup également : après tout que savons-nous d'une existence possible avant notre vie sur terre ? Mon petit ange n'avait rien fait de mal ici. Au contraire, il était notre rayon de soleil... Pourtant il nous a quittés à 2 mois et demi... Mais qui sait ce qu'il avait fait " avant " ? Il s'est peut-être incarné simplement pour nous faire grandir son papa et moi ? Et nous ses parents, peut-être faut-il que nous réglions quelque chose dans cette dimension ? Je sais que certains vont me dire que je suis masochiste mais vous savez, la douleur est si terrible que j'essaie d'être la moins négative possible... Je m'applique essentiellement à n'en vouloir à personne de mon immense chagrin. Ni à Dieu ni aux Hommes. Au contraire, je fais de mon mieux pour être en empathie... Ne pensez pas non plus que j'ignore les génocides. Je n'ai pas de réponse là encore. Pourquoi tout de suite imaginer que Dieu n'existe pas, ou qu'Il est sourd ? Ce qui est pire comme idée à mon sens...

Votre commentaire, Luna, est vivifiant. Il vient au secours de mes doutes. L'image de votre avatar, tout en rondeur, me rassure aussi. Dans les Ecritures védiques, le terme avatar signifie incarnation divine. Ainsi Bouddha serait l'une de ces incarnations. Il y a aussi Vischnou, Krishna et bien d'autres venant, selon les textes sacrés, à un moment précis de l'Histoire, transmettre quelque chose de Dieu.

J'admire votre façon de transmettre la vôtre d'histoire, Luna.

Le jour ne va pas sans la nuit, ni le soleil sans la lune. Ni Dieu le Père sans la Vierge Marie. Difficile pour moi à saisir mais j'avance grâce à vous. Mireille, que pensez de l'ange Gabriel, représentant de Dieu et géniteur de Jésus ? Que pensez de Joseph qui assume l'éducation de ce Fils particulier ?

Passionnante cette discussion. Mais je ne suis pas pressé. Prenez votre temps pour répondre. J'ai de quoi méditer un certain temps avec tout ce qui a déjà été dit. Bon vendredi et à bientôt !

G.

Ma plus grande angoisse, en arrivant en analyse, était que mon fils aîné allait mourir, comme mon petit frère était mort, plusieurs années auparavant. Mais ma mère était elle-même persuadée qu'elle mourrait comme sa propre mère, à l'âge de 27 ans. J'avais donc 2 colères/peurs en quelque sorte... Celle de ma mère, et la mienne... Ma mère et mon fils aîné sont toujours vivant à aujourd'hui...  Chemin faisant dans ma vie, mon analyste m'a dit un jour, " on a les enfants dont on a besoin "... Oui, l'acceptation ave un grand " A " qui rime avec Amour, génére sans doute cette notion de " récompense ". Après tout, si on " humanise " l'idée de Dieu, puisque nous avons tous en nous une part du Divin, il nous Aime et nous Accepte tels que nous sommes ! Je ne crois pas à cette idée de masochisme dans l'acceptation d'un destin douloureux et qui peut être vécu comme fondamentalement injuste. Au fond la Vierge Marie à Accepter à tous les niveaux sa destinée, c'est peut-être aussi Son Acceptation (dans un sens d'une abnégation humble, pas dans du masochisme) pour une part en tout cas, qui a fait que la réalisation du Christ s'est faite... Mais peut-être n'avons-nous pas le " pourquoi " sur toutes les souffrances que les humains connaissent, parce qu'alors ou serait le désir d'un " comment faire avec " chez ces mêmes humains, et qui, quoi qu'on en dise ne permettrait pas alors un " laisser-passer " vers le libre arbitre de l'Amour ? Mais je ne suis pas la Vierge Marie et ma foi est bien souvent fragile... Je me suis posée la question un milliard de fois, si je perdais un enfant... Aurais-je encore  foi en la vie ? A aujourd'hui, je n'en sais rien. Mais que je me pose encore la question... Peut-être est-il là mon masochisme ? Merci en tout cas pour votre question Mireille et vos réponses Gilbert et Luna !

Bonjour,

Vos  interrogations à propos de l'incarnation de Jésus dans la Vierge Marie  paraissent trop grandes pour mon entendement. à un moment, on se dit "je crois". Et pourtant, j'aimerai toujours mieux comprendre. Alors, je lis, j'écoute des émissions... pour nourrir ma compréhension, ma foi.

Récemment, j'écoutais Gustave Martelet qui parlait de l'incorporation de Jésus dans la chair de Marie.

c'était nouveau pour mes oreilles et mes neurones. j'ai aimé.

en quelques phrases approximatives :

-un couple par la sexualité humaine incorpore un humain à l'humanité.

-Jésus, Fils de Dieu et fils de l'Homme: sa chair humaine, c'est la part de Marie,  Sa part divine vient de la Puissance de l'Esprit, Amour de Dieu Père pour son Fils.

En écrivant, je m'interroge ? il y a de quoi méditer.

D'ailleurs, plusieurs fois dans les écritures on lit que Marie gardait avec soin toutes ses choses, les méditant  dans son coeur. Marie, humaine comme nous, se trouble à la salutation de l'ange mais comblée de grâce elle dit ce Oui total sans conditions. Quelle confiance!

Mon oui est petit, avec des conditions!

Merci à vous tous pour ces échanges! 

J'ai lu il y a une vingtaine d'années deux ouvrages de Françoise Dolto qui m'ont beaucoup " éclairée " : " Les Évangiles au risque de la psychanalyse " et " La foi au risque de la psychanalyse ". C'est vous Paul qui avez permis que je me remémore ces titres de par le fait que Françoise Dolto parlait aussi d'incorporation et d'incarnation.
Pour rejoindre plus personnellement la discussion et compte tenu de ma modeste avancée spirituelle, je ressens moi aussi, et de plus en plus, l'Acceptation comme étant la clé. Cet état représente pour moi un défi permanent. Je le comprends intellectuellement mais je dérape encore trop souvent. C'est-à-dire qu'une situation, objectivement angoissante (j'ai appris à faire la part des choses avec le temps et les épreuves), peut fiche par terre des jours de travail spirituel, bouddhique, philosophique, sur ce sujet. Pourtant, comme le suggère Mireille, l'exemple de La Vierge Marie est probant pour moi. Oui, elle a eu un Fils exceptionnel parce qu'elle a accepté. " Le sacrifice d'Abraham " revêt à mon sens la même dimension salvatrice pour un père prêt à sacrifier son fils unique parce que Dieu lui demande cet acte de foi. D'autre part, je crois, très humblement, que lorsqu'un enfant semble poser problème à ses parents (mais, après tout, en quoi une image que nous n'aimons pas de notre enfant et qu'il nous renvoie est-elle problématique ?), cette apparence s'impose pour tester notre foi. Je pense, peut-être naïvement me direz-vous, que lorsque nous avons suffisamment affermi notre confiance en soi et donc en Dieu, la difficulté disparaît pour laisser place à un scénario de vie plus paisible...

Marie dit oui à cette invitation du Seigneur pour être le receptacle, le temple,  d'une vie qui d'entrée ne lui appartient pas, ne lui appartiendra jamais. Elle repésente toutes les femmes qui savent sans le savoir qu'en incorporant une vie en elle, elles incorporent l'altérité dans leurs entrailles.

Ce oui rejoint le oui de Luna qui a reçu dans son ventre et pour quelques mois par la suite la vie de Enzo.

C'est le même oui que l'on s'efforce d'adresser en tant que parent, à notre enfant, quel que soit son âge, lorsqu'il veut emprunter un chemin que nous n'avions pas anticipé : « Oui j'ai confiance en toi, et je crois en toi ».

Toi, c'est aussi nous même, c'est Dieu, la Vie, la Voie, le Mystère.

Dire oui c'est accepter la souffrance de l'autre, ou sa mort, notre souffrance ou notre mort.

On ne peut rien accepter sans inclure le risque de la souffrance.

Même si dans l'après coup on se rend compte qu'elle nous a fait grandir.

« Qui veut gagner sa vie la perdra », ce n'est pas seulement un message christique, mais celui de beaucoup d'autres comme Socrate par exemple.

Luna, du jour où une femme porte un enfant, elle réitère ce oui à la vie, et qouiqu'on veuille, elle ne sera pas toujours un long fleuve tranquille. 

Je dirais que Anne a réveillé ton enfant intérieur, chère Mireille...
C'est merveilleux ce partage.

Vous me direz si je me trompe, Mireille et Crici, mais il me semble que Sainte Anne est la mère de Marie... Curieux tout ceci

Peut-être, cher Gilbert aux longues oreilles, mais  " Sainte-Anne " est aussi le nom de  l'hôpital où a oeuvré le Psychanalyste Jacques Lacan... Que de symbolique en effet !

Vous devez toutes être porteuses de ce fruit provenant des entrailles. Le Verbe s'est fait chair, fruit. Ce fruit peut avoir tellement de formes sublimes différentes.

Et vous êtes toutes inspiratrices des hommes qui feront au nom de l'amour.

Mais je suis en train de réfléchir à Zaccharie qui en tant qu'homme a le premier a su dans le temple qu'un fils viendrait. Il n'a plus pu parler jusquà la naissance de Jean. Je dois relire ce le texte, il m'interroge en miroir de l'acceptation de Marie. Quel enseignement pour l'homme?

Bonne fête à toutes les " Anne " et en particulier à vous chère Anne !

http://www.signesetsens.com/analyse-linguistique-gratuite-prenom-anne.html

S'il est vrai que la Vierge Marie a eu le Fils exceptionnel qu'elle méritait, mes enfants m'ont souvent indiqué le chemin à suivre. Je n'irai pas jusqu'à dire que ce sont des tuteurs, mais ils m'ont retenu et bien souvent empêché de faire des bêtises. Je n'ai pas d'explication sur le sujet mais je suis certaine que nos enfants sont tout autant protecteurs pour les parents que les parents pour les enfants. Et peut être davantage même. Tout simplement déjà parce que si on est un parent
responsable, il y a des choses, des décisions qu'on ne peut pas prendre à cause de ses enfants. Je dirai même mieux: GRÂCE à ses enfants...

Quand je faisais de la psycho, j'avais été très intéressée par ce que Freud appelait des couples d'opposés qui fonctionnent donc en binômes mais qui fonctionnent aussi un peu à la façon de vases communiquant. Ainsi le plus grand va avec le plus petit, le gentil rencontre fréquemment un méchant, le feu a besoin de l'eau pour être éteint... En ce qui concerne le principe de l'acceptation et pour déjouer ce qui nous " plante " tant qu'on n'accepte pas, il faut avoir à l'esprit le fonctionnement de ces fameux couples d'opposés. Ainsi, si j'accepte de ne plus m'occuper de mon plus jeune frère qui ne veut rien fiche à l'école et parce que ça ne me regarde pas, il ne peut plus mal déclencher mon imaginaire. Tant que je me forçais à m'en occuper, j'imaginais par exemple qu'il séchait les cours et je me rongeais les sangs... Et les ongles ! En décidant d'intégrer que c'est sa destinée, combien même c'est un membre de ma famille, je me décentre de lui, je me recentre sur moi et par voie de conséquence je déclenche bien mon imaginaire quant à moi. C'est les fameux couples d'opposés que j'applique maintenant le plus souvent possible et comme par réflexe, etje peux vous assurer que ça marche dans tous les domaines et à chaque fois !

Une petite astuce toute personnelle mais qui marche très bien sur moi quand les idées noires rôdent : je stoppe mon imaginaire négatif le plus vite possible en l'extirpant du sujet qui m'inquiète ou qui me désespère et je fixe attentivement un tableau que j'aime ou des fleurs de mon jardin. Je l'ai encore fait cet après-midi. Je pensais très négativement à une de mes filles que je trouve immature. Je commençais à imaginer son avenir catastrophique. J'ai fixé un beau géranium pendant deux-trois minutes. Mes pensées obsédantes se sont calmées tout de suite. La suite, comme toujours quand on devient raisonnable et qu'on revient sur sa propre personne, est incroyable, voire miraculeuse. J'en ai la chair de poule rien qu'en vous l'écrivant : ma fille m'a téléphoné à ce moment-là en me disant qu'elle allait passer. Elle n'est pas restée longtemps mais sa présence m'a rassurée car j'ai eu l'impression qu'elle était un peu plus centrée dans la discussion...

Le post de Cricri nous fait voir une fois de plus que nous avons tous les outils en nous pour nous en sortir. Son témoignage est très important selon moi parce qu'il témoigne que ces outils fonctionnent simplement. Dans son cas aujourd'hui, ça a été la vue d'un géranium. Chacun peut donc élire un objet à portée de regard pour se recentrer. La suite de son anecdote ne m'étonne pas du tout car je suis persuadée que si on se comporte sagement, je veux dire à la manière d'un Sage, les récompenses arrivent...

Je suis d'accord avec vous Sofia, notre Cricri nous transmet là, de façon très simple d'accès, une véritable technique de méditation au quotidien. Le Yoga de Patanjali le préconisait déjà il y a plus de deux mille ans. Lorsqu'une pensée négative apparaît, il conseille de se centrer sur la pensée positive opposée. Cricri nous a expliqué concrètement comment procéder... A nous d'essayer et de vérifier que ça marche.  !-)

Trouver des techniques qui permettent de ne pas polluer nos enfants avec nos peurs ou nos angoisses comme la méditation pourquoi pas.

Toutefois parler de notre inquiétude au père ou à un homme proche permet aussi de dédramatiser. Peut-être parce qu'eux n'ont pas cette mémoire d'avoir porté en eux l'enfant...Marie quand elle dit oui, elle représente toutes ces femmes qui nous ont précédé et qui alors que la médecine n'était pas sûre comme aujourd'hui, disaient oui au danger potentiel d"y passer, au moment de l'accouchement. Les femmes ont la mémoire de cette communauté de destin corporelle avec l'enfant, même si elles n'en ont jamais eus. D'où l'inquiétude inadaptée, exagérée. Un homme dédramatise souvent.