L'an de " Grace "

Portrait de Lucile Biraud

En ce 14 mai 2014 est présenté en ouverture du Festival de Cannes, hors compétition, le film du réalisateur Olivier Dahan : " Grace de Monaco ". Jusque-là, rien d'anormal et même sûrement un grand bonheur pour une population fervente des évènements passés ou présents du " Rocher ".

Sauf que...

Sauf que voici des mois que la presse relaye le mécontentement des trois enfants de cette Princesse mythique, sans même avoir vu le film, film qui - au dire et selon l'expression de la chroniqueuse cinéma Charlotte Bouteloup - ne contient pas " de quoi fouetter un chat " !

Alors, on s'interroge : qu'est-ce qui peut bien déranger cette famille princière dans cette fiction, étayée sur des faits plus ou moins réels, et qui - bon gré, mal gré - est sous les feux de la rampe depuis, justement, l'arrivée de l'actrice Grace Kelly dans la Principauté de Monaco, Principauté qui faisait peu rêver avant l'apparition de cette femme dont la beauté parfaite illuminait déjà le monde entier ?

Une idéalisation maternelle bien chevillée ? Un désir fidèle de continuer à lisser l'image d'une star qui regrettait et qui souffrait de ne plus pouvoir faire son métier, au point que même son physique d'exception s'était dégradé alors qu'elle n'avait pas encore 50 ans ? Une culpabilité très inconsciente à ne pas avoir pu la délivrer d'un carcan sous lequel elle ployait visiblement et qui, selon un documentaire télévisé, s'occupait comme elle pouvait en s'appliquant à confectionner des tableaux de fleurs séchées pour les bonnes oeuvres ?

Bon, n'adaptons pas un " Fenêtre sur cour " sauvage et voyeuriste car peu importe finalement que cette Princesse d'adoption ait déchanté dans ce palais-forteresse dans lequel elle a endossé, pendant des années, un nouveau rôle de composition et joué, dans un autre contexte que celui de sa carrière professionnelle, la comédie à merveille... Le destin de Grace Kelly a été ce qu'il a été... Mais que ses enfants acceptent enfin de lui rendre le plus bel hommage en ne lui enlevant pas la possibilité ultime de gravir, aujourd'hui, les marches du Festival de Cannes...

Commentaires

Portrait de Cécile

Hasard des coïncidences, une connaissance vient de me parler, ce jour, de sa sortie au cinéma d'hier ! Cette personne avait déserté les salles obscures depuis longtemps... Quelque chose s'est éclairé alors que nous devisions sur Grace... La conversation a évolué sur Albert, que l'on voit, paraît-il, enfant dans le film. Ce qui inquiète la famille princière ? N'est-ce pas le fait que même une cage dorée puisse s'ouvrir un jour ou l'autre, pour laisser entrer la lumière ?