" Le co-pilote n'était pas fou " !!!

Portrait de iverlaine

J'ai cru halluciner en entendant sur une radio une avocate qui assurait que le co-pilote du crash aérien de la semaine dernière au-dessus de la France n'était pas fou !!! Elle a même ajouté : " Il s'est suicidé accessoirement " !!! 

Je me demande comment elle doit faire dans sa profession pour discerner les différentes pathologies mentales de ses clients, névrose ou psychose ??? Il me semble que ce n'est tout de même pas tout à fait pareil... Quant à moi, ni avocat ni psy, je suis persuadé que le co-pilote était un psychotique grave...

Êtes-vous de mon avis ? Ou si ce n'est pas le cas, pourriez-vous m'expliquer votre point de vue ?

Portrait de nanou-69

Je suis bien d'accord avec vous iverlaine, on nous raconte n'importe quoi je crois... ce type, si les infos que l'on nous donne sont vrais est compètement fou. Je pense qu'on a pas besoin d'être psy ni avocat pour comprendre qu'un homme qui décide de crasher un avion avec 150 personnes est plus qu'un grand malade mental. A côté de ça, j'ai vu sur internet des " théories du complot " argumentant qu'on nous disait pas tout... Comme il y en a eu pour les tours aux Etats-Unis... J'avoue que j'écoute de moins en moins les medias car je sais que je suis très influençable et je finis par m'angoisser... et ne plus savoir quoi penser !

Portrait de Isabelle

La folie de cet homme n'est à mon sens même pas discutable ! Et qu'en plus ce soit un avocat (représentant la loi...) qui tienne de tel propos c'est véritablement hallucinant ! Ce qui différencie, de façon basique, la névrose de la psychose, c'est ce que l'on appelle le surmoi. Ce juge/censeur plus ou moins "fort" selon la construction de chacun, à véritablement sa raison d'être puisqu'il a sans conteste, un rôle protecteur : c'est justement le garde-fou ! C'est en référence à la loi aussi et justement, que chaque individu intègre des interdits protecteurs, dont un essentiel, pour soi et les "autres" : " Tu ne tueras point " ! Dans le cas de la psychose, la loi "n'existe" pas... C'est Jacques Lacan qui l'a plus particulièrement développé, à la suite de Sigmund Freud, en mettant en avant la forclusion de la loi qui correspond, pour l'imager, à un trou... Aucune limite donc... Ce qui en lieu et place de la loi, à mon sens, pourrait se "visualiser" comme un puit sans fond... D'ailleurs, c'est d'autant plus intéressant comme "image" dans le cas du crash, puisqu'on peut "imaginer" que d'une certaine façon, jusqu'au crash final, la chute de l'avion en tant que telle prend "place" de puit sans fond... Qui plus est, dans ce cas précis, la toute-puissance gravissime de ce co-pilote, on peut même "la vérifier", dans le simple parallèle à faire avec le nombre d'êtres humains qu'il a mené à la mort... 150, ce qui ramène à 6... que l'on peut symboliser par la distance poser par la mère, comme une première "différence" en quelque sorte, une pré-loi, en lien à l'intériorité, même si ce n'est pas tout à fait juste de le dire comme ça. Le père ensuite posera la différence, la loi véritable puisque elle est en lien à l'extériorité, autrement dit en particulier, la relation au Monde... Désolée pour cet apport technique... mais c'est important... Ne serait-ce que pour comprendre comment l'être humain fonctionne sur un plan psychique... Dans l'aspect névrose, et c'est ce qui fait la différence, si je puis dire, nous avons des difficultés sur une part "distance ou différence" mal "intégrés" en quelque sorte, et pour faire très simple (c'est bien évidemment bien plus compliqué que celà en réalité)... Mais la loi existe bel et bien... Et nous préserve autant quelle nous protège de passages à l'acte visant la destruction de façon radicale... ce qui me fait penser... et ça n'engage que moi... que ce co-pilote et d'autant plus de par sa nationalité, était probablement sur une identification à l'agresseur gravissime en lien par plusieurs "aspects visibles" à la Seconde guerre mondiale... Y compris en traduisant dans ce cas, encore une fois à l'extrême, qu'il ne faut jamais oublier que toute victime est en corollaire inversé, un bourreau...

Portrait de Cécile

J'ai bien aimé vos explications, Isabelle, même si elles sont un peu techniques pour moi. Cette notion de trou sans fond par absence de Surmoi est effectivement très parlante dans ce cas précis. Je crois avoir mieux saisi ce qu'est une psychose. Absence totale de limite et de loi donc ! La névrose est beaucoup moins dangereuse pour la société qui doit, à l'inverse, se protéger du fou. Je crois que la psychiatrie ferait bien de revenir aux fondamentaux freudiens. D'autant que la psychanalyse, je crois, n'est plus en odeur de sainteté dans ces établissements... Et c'est nien dommage ! Merci encore Isabelle, pour vos infos psys que je crois avoir intégrer grâce à la question d'Iverlaine.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

En fonction des éléments dont nous disposons via les médias, il est évident que ce co-pilote ne pouvait être que psychotique. Isabelle a bien montré qu'il existe une forclusion totale du surmoi dans la psychose, ce qui n'est pas le cas, même chez les plus grands névrosés. Certains argumentent que cette homme paraissait " cohérent " dans ses conversations. Mais un psychotique n'est pas automatiquement quelqu'un qui se prend pour Napoléon. Il peut faire illusion. Rappelons-nous Hitler, le plus grand psychotique du XXème siècle. Il a été élu de façon légitime par le peuple...

Un tel passage à l'acte de la part de ce co-pilote devrait suffire pour comprendre qu'il s'agit d'un geste mu par la folie. Je suis aussi étonné que vous, Iverlaine, par les propos de cette avocate.

Portrait de iverlaine

Ça me fait du bien de voir que le fou de service ce n'est pas moi !

Je me répète mais quand j'ai entendu cette avocate tenir ses propos ahurissants, je me suis demandé si - outre une forme d'incompétence professionnelle qu'on peut subodorer - elle ne manquerait pas un peu de discernement... Je ne me pose donc plus la question grâce à vos commentaires de pros !