J'essaie de me rendre utile dans la maison mais je me sens coupable de ne pas aller travailler. Toujours pas d'emploi à l'horizon malgré mes démarches. Je culpabilise surtout par rapport à mon fils qui n'avait pas trop envie d'aller au collège ce matin. J'ai peur qu'il finisse par me voir comme un assisté, voire un fainéant. Je pense qu'avec les copains, ils doivent en parler. Est-ce que quelqu'un a été dans cette situation particulière ? Et comment faire avec ce sentiment de mal-être ?
Charles
Se fixer des objectifs
Je comprends tout à fait votre position. Sachez que certains ne culpabilisent pas mais je ne pense pas que ce soit très évolutif. Le fait que vous éprouviez ce sentiment prouve, à mon sens, que vous n'êtes pas un assisté. Je connais des spécialistes de l'assistanat et je ne les envie pas. Vous faites ce qu'il faut dans un contexte sociétal difficile et vous bénéficiez de droits légaux. Continuez à vous fixer des objectifs au quotidien, même s'ils vous paraissent domestiques. Ne restez surtout pas sans rien faire et la chance tournera, j'en suis sûr. Bon courage Daniel !
Charles
Daniel01
Merci Charles
Votre com me fait du bien. Oui, il ne faut pas que je reste dans l'oisiveté, je le sais. Bonne journée et merci.
M.Christine
quelques pistes de réflexions
Très bons conseils de Charles !
De plus, je continue à penser que cette phase dans votre vie ne se produit pas par hasard . Vous pouvez même la considérer comme un cadeau pour vous connaître mieux .
Comment vous comportiez-vous avant dans votre travail ? Occupait-il toute votre attention et votre temps ? Etiez-vous hyper-actif ? Etait-ce une fierté sociale ? Basiez-vous toute votre valeur personnelle sur votre métier ?
Par ailleurs, la manière dont vous vivez cette parenthèse de chômage est à considérer aussi . Comme le dit Charles, tout le monde ne ressent pas de la culpabilité . Est-ce que vous deviez en faire beaucoup, quand vous étiez enfant, pour satisfaire un ou des adultes de votre entourage ? Est-ce que vous aviez l'impression de n'en faire jamais assez pour plaire, pour contenter, pour vous faire aimer ? Aviez-vous le droit de vous reposer, de jouer, de ne rien faire ? Vous donnait-on beaucoup de responsabilités ? Est-ce que vos parents attachaient beaucoup d'importance à l'école ? Est-ce que les enseignants étaient trop exigeants ou pressants ? Quel genre d'élève étiez-vous ? Comment se comportait votre père dans son travail ? Reproduisez-vous le même schema ?
Ce ne sont que des pistes de réflexion, Daniel01, que je lance ... Des pistes qui correspondent à ce qui fait écho en moi . Je vous souhaite d'y trouver quelques éléments de réflexion et de découvrir vous-même d'autres pistes qui ciblent votre problématique avec de plus en plus de précision .
Daniel01
Ce que vous dites me parle
J'ai eu beaucoup de mal à m'autoriser à ne rien faire. Certainement une éducation un peu rigide même si je n'ai pas ressenti de manque affectif réel. Je vais étudier toutes ces pistes. Merci, M. Christine d'avoir pris le temps de me répondre de manière complète.
Solange
Le regard de l'autre
Je crois ce qui entame l'estime de soi et donc nos doutes, notre culpabilité excessive, c'est surtout le regard de l'autre. Vous dites que votre fils en parle peut-être. Mais vous n'en savez rien en fait. Vos droits son légitimes et vous ne semblez pas être quelqu'un qui en profite. La preuve, c'est que cela vous dérange. Vous avez de la valeur en tant qu'être humain quel que soit votre statut social du moment, c'est ce que dit le psychiatre Christophe André lorsqu'il s'adresse à des personnes dans votre cas. Et vous nêtes malheureusement pas seuls. C'est sûr qu'objectivement en tous cas, vous n'avez pas chosi. J'ai eu pendant un temps l'occasion de passer par là et je crois que je peux comprendre ce sentiment de culpabilité que les autres peuvent nous renvoyer. Mais peut-être est-ce aussi des procès d'intention. Et cela serait-il vrai, vous n'avez pas à vous en préoccuper. Bien à vous.
Solange
Daniel01
Je vais passer outre !!!
Le regard de l'autre est si prégnant que je m'interdis même d'aller à la piscine. J'aime beaucoup nager. De peur de faire des rencontres et d'être obligé de me justifier. " Alors, tu as trouvé du travail ? ". Un truc qui m'énerve ! Mais je crois que je vais passer outre et me l'autoriser quand même. Merci Solange.
Charles
Vous avez bien raison !
Et puis, cela ne peut vous faire que du bien au niveau de la détente. Et au pire, allez dans une piscine où vous n'avez moins de risque de rencontrer quelqu'un de connu... Quitte à faire quelques kilomètres en voiture.
M.Christine
penser à soi
Dites-vous (et à qui veut l'entendre) que vous allez nager pour ne pas tomber en dépression, et pour être au meilleur de votre forme en vue d'un nouveau travail .
Il serait bon aussi de vous donner un délai dans votre tête : un mois, ou deux, ou trois . Ce qui correspond peut-être bien à la réalité ! Faites tout ce que vous pouvez pendant ce temps car quand le travail arrivera vous risquez de regretter de ne pas l'avoir fait !
Gabrielle
D'accord avec M. Christine
Je vais nager entre midi et deux deux fois au moins une fois par semaine (plus quand je peux. Mes horaires de travail ne sont jamais les mêmes ) et si je manque mon rendez-vous je me sens moins en forme. Détente et regain d'énergie pour le boulot assurés, je suis d'accord avec Christine
Orlan
Vous êtes l'exception qui confirme la règle !
On a tellement appris aux gens à positiver que " tout est bien dans le meilleur des mondes ", notamment quand ils sont au chômage ! Je le vois avec mon voisin qui est devenu chômeur professionnel, se permettant de refuser les emplois qui ne lui conviennent pas : selon lui, bien entendu, il y a toujours quelque chose qui cloche : trop loin, trop pénible pour sa colonne car " il a souvent le torticolis ", les horaires ne vont pas avec sa santé ! Et, comme le disait le regretté Coluche, ce n'est pas grave, c'est nous " CON " paye !!!
Mireille-cogolin
Vous m'avez mise en colère
Je ne suis pas contente Orlan de ce que vous avez mis dans votre commentaire. Ce n'est pas parce que votre voisin profite d'un système noble en son principe que tous les chômeurs fonctionnent comme lui. Personnellement, j'ai rencontré plusieurs personnes au chômage qui avaient honte de leur situation et dont les revenus liés à cette allocation n'étaient pas suffisants. Dans la vie, il ne faut pas mettre tout le monde dans le même sac !
Kévin
Et j'en connais !
Malheureusement, ce que dit Orlan est vrai. Il n'est pas question de prendre n'importe quoi pour certains pros de l'histoire.
Daniel01
Je vous assure qu'au point où j'en suis, je prends ce qui vient
C'est vrai qu'au tout début, je voulais un truc dans mes cordes professionnelles. Mais au point où j'en suis, je prends ce qui vient. Je suis même allé voir un agriculteur pour travailler dans les champs en CDD. Il devrait me rappeler la semaine prochaine et en intérim je prends aussi. J'espère que ça va le faire. S'il le faut j'irai ramasser des cailloux.
M.Christine
en bonne voie
Je connais quelques profiteurs mais beaucoup, comme vous Daniel, souffrent du chômage en silence .
Vous avez raison de prendre un travail provisoire . Cela vous fera sentir utile . Et puis, c'est assez déstabilisant de ne plus avoir d'horaires . Ainsi, vous serez dans de bonnes conditions pour une offre ultérieure qui vous correspondra mieux .
Oliver
C'est ce que je fais !
J'accomplis actuellement un service civique (400 euros par mois) tous les après-midi dans une association sportive, et en plus de l'intérim quand c'est possible. Hébergé par mon père, j'essaie de me rendre utile à la maison (cuisine, etc.). Je comprends tout à fait Daniel et je sais aussi que les assistés, ça existe. Il y a des spécialistes qui connaissent toutes les ficelles et ça me met parfois hors de moi. Mais je me méfie des généralisations aussi.