Rien ne sert de tirer sur les brins d’herbe pour les faire pousser plus vite.
Proverbe Chan
Il y a des jours où tout semble aller de soi, et ces jours terribles où tout paraît demander un effort
surhumain, pour un résultat décevant. Notre corps, comme la nature, suit ses propres cycles. Nous ne sommes pas des machines, n’en déplaise à l’industrie de la consommation, qui voudrait qu’on s’agite sans jamais s’arrêter. Qui veut aller loin ménage sa monture, et j’en passe. Être à l’écoute de ses rythmes internes et de ses humeurs est capital. Si la méditation demande d’être attentif et alerte, elle exige aussi de la douceur. Dans votre pratique comme dans la vie courante, soyez doux avec vous-même. Vraiment, rien ne presse.
– Parfois je rentre du travail agité, encore irrité de tout ce que je n’ai pas pu régler à ma façon durant la journée. Si j’essaie de méditer, c’est la catastrophe. Faut-il quand même insister ?
Est-ce que vous vous dites parfois : « Oh non, ce soir, je ne me brosse pas les dents, je suis bien trop énervé. » Je ne pense pas. Donc, dans ce sens, oui, quel qu’il soit, votre état intérieur sera la porte d’entrée parfaite pour votre méditation de ce jour en particulier. Quoi de mieux que d’aller voir votre irritation quand elle est présente ? Maintenant, rien n’empêche d’être un peu malin et de savoir caresser son mental dans le sens du poil quand c’est nécessaire. Partez vous balader, courez, défoulez-vous ! Tout en marchant, restez en contact intime avec votre respiration, notez les différences dans l’effort, appréciez le retour du calme. Si vous restez bien centré tout le long, votre chemin peut se transformer en méditation marchée. Vous aurez fait d’une pierre deux coups !
à lire :
Méditer les mains dans les poches
d'Éric Seydoux
Les Éditions de Mortagne
editionsdemortagne.com