C'est par le plus grand des " hasards ", lors d'une recherche sur Internet, que j'ai appris le suicide d'une des filles de Jacques Lacan, Sibylle, suicide qui a eu lieu dans la nuit du 7 au 8 novembre... 2013... Deux ans et demi déjà...
J'avais beaucoup aimé son livre " Un père ", petit ouvrage condensé, tout aussi ambivalent et affecté soit-il (ça n'engage que moi...) mais, à la réflexion, certainement parce que nous avions la même histoire de naissance : un père déjà parti vers une nouvelle famille pour lui, appelé par une sorte de devoir lié à une gestation en cours et déjà bien avancée d'une " rivale " alors que nous n'avions pas encore poussé notre premier cri... Une blessure qui aura grand mal à se cicatriser malgré les prises en charge psychanalytiques...
Sibylle Lacan fit deux cures, a priori avec deux anciens élèves de son père... Chacun pourra interpréter ce choix comme il l'entendra. Pour ma part, si je ne le comprends pas sur un plan psychanalytique, je peux le comprendre sur un plan affectif : marcher coûte que coûte sur les pas d'un géniteur trop souvent absent pour l'enfant qui passera son temps à n'attendre que lui et, par conséquent, à s'inventer des plans irréalistes pour être la " préférée " du père mais qui échoueront systématiquement lamentablement.
Quoi qu'il en soit, ma déformation professionnelle m'a conduite également à être interpellée par ce mois de novembre : Sibylle née en novembre, un procès opposant Judith Miller à Élisabeth Roudinesco en novembre et auquel elle a assisté douloureusement, Sibylle qui décide donc de quitter la vie en novembre... Mon propre père décédé en novembre... De ces faux liens qui vous arrivent malgré vous et qu'il faut aborder avec une distance certaine pour que le " ça " ne s'en empare pas dangereusement avec délectation. Au détour d'articles de presse, j'ai pu d'ailleurs découvrir que Sibylle Lacan, qui connaissait bien la discipline freudienne, aimait rechercher ce qui aurait pu expliquer son histoire personnelle paternelle et le cheminement de son identité singulière. Est-il toutefois raisonnable d'imaginer que cette femme, décrite comme brillante, restait écrasée par l'incompréhension qu'elle aurait tissée elle-même avec ce père hors du commun et dont elle parlait de façon ambiguë, sans jamais pouvoir dire " mon " père... Là encore, une analyse sauvage est bien tentante mais ce serait abîmer la mémoire de cette dame qui, ayant déjà décidé de son suicide, avait prévenu ses proches qu'il n'était pas question de cacher son geste à qui que ce soit...
J'avoue que les conditions assumées de la fin de vie de Sibylle Lacan m'ont fait de la peine. Je ne la connaissais pas bien entendu mais, malgré mon désir de non-jugement, je ne peux m'empêcher de penser que ce suicide a un goût de vengeance. Dommage...
Régis
Dommage...
Etant croyant, je trouve qu'un suicide c'est toujours dommage... De là à porter un jugement, Dieu m'en garde. Je ne connais pas tous les arcanes de la psychanalyse mais cette discipline m'intéresse, ne serait-ce que je pense qu'elle fait beaucoup de bien aux personnes qui lui font confiance. J'ai donc parcouru en son temps le petit livre dont vous parlez. Elle semblait déjà effectivement régler quelques petits comptes avec ce " maître " père... Un personnage effectivement génial mais tout aussi énigmatique. Je sais qu'il avait des liens très affectueux, je crois, avec son frère qui a choisi la voie monastique. Des " Noms-du-Père " théorisé par le Psychanalyste qui pouvaient s'entendre, je crois, comme " Les non dupes errent ") au " au Nom du Père, du Fils et du saint Esprit " catholique, je suppose qu'il doit y avoir du lien. Sybille Lacan a du vivre une certaine errance, une traversée du désert dont elle ne semble jamais être sortie, en voulant certainement à celui qu'elle considérait peut-être comme un " demi-dieu ", de l'avoir abandonnée. Oui, c'est dommage. Je ne peux m'empêcher de penser au cri du Christ sur la croix, " Père pourquoi m'as tu abandonné ? ". Mais il fallait bien que la résurrection ait lieu... C' était écrit ! Un goût de vengeance, certainement. Mais ce n'est pas moi qui lui jetterait la pierre. Le Christ a dit aussi, avant de rendre l'esprit : " Père pardonne leur, ils ne savent pas ce qu'ils font ". Dans une discussion psy, il avait été dit que quelqu'un qui se suicide ne sait pas vraiment ce qu'il fait, en tous cas consciemment.
Merci Réponse psy de m'avoir permis de m'exprimer. Encore une fois, je n'ai aucune compétence psy mais j'ai aimé votre engagement par rapport à votre propre histoire ainsi que votre point de vue sur ce drame, dont je n'étais, moi aussi, pas au courant.
yamina.174
Vous en connaissez un bout !!!
Pour quelqu'un qui n'a pas de connaissances psychanalytiques, je suis éberluée ! impressionnant votre commentaire de " néophyte " ! De quoi développer des " complexes " !
Quant à Sibylle Lacan, elle avait sûrement ses raisons inconscientes que le conscient ne connaît pas, même si elle a été psychanalysée par deux fois, mais il est certain qu'en tant que fille d'un des plus grands psychanalystes du 20ème siècle, son geste radical m'interroge... En même temps, je n'ai ni les tenants ni les aboutissants...
Isabelle
Suicide...
C'est vrai que ce suicide et selon ma compréhension, même si on ne peut pas "savoir"... C'est quand même particulier... Inconsciemment comme une "mise en échec" de la vie... et la mort étant un "pouvoir". C'est ce qui me mets toujours mal à l'aise sur ce geste radical... Son père étant ce qu'il était... en participant d'autant à développer la psychanalyse... L'axe de la pulsion de vie en première intention...
nanou-69
Mal à l'aise aussi
Depuis que je suis en psychanalyse, j'ai l'impression que la vie a un goût nouveau et ce n'est vraiment pas une chose qui me traverse l'esprit alors que j'aurais pu y songer à une époque de ma vie. Et c'est vrai que le suicide de la fille d'un grand psychanalyste me met mal à l'aise aussi.
Régis
J'ai un peu lu
Un peu rat de bibliothèque... N'ayant pas de femme ni d'enfant, les livres sont un peu ma famille et mes compagnons. En tous cas merci et ne développez surtout pas de complexe Yamina. Pour vous suivre régulièrement sur ces forums, je suis loin d'avoir votre savoir faire clinique. Tout au plus suis-je un " Sujet-supposé-savoir " pour rester dans l'énergie lacanienne. Puisque j'en suis aux bouquins " Comprendre Jacques Lacan "de Jean-Baptiste Fagès m'a beaucoup plu et puis j'ai parcouru aussi certains bouquins d'Elisabeth Roudinesco qui fait allusion à ce frère moine. Et puis il y a internet ou le plus mauvais côtoie le meilleur. Il suffit de séparer le bon grain de l'ivraie.
L'inconscient est pour moi aussi un grand mystère mais il gagne à être pris en compte, y compris lorqu'on s'intéresse à la spiritualité, ce qui est mon cas. D'où ma présence sur ces forums très didactiques, à tous points de vue.
Jean
Vulvodynie
Je n'étais pas au courant non plus et cela m'a donné envie d'aller voir d'un peu plus près. J'avais aussi bien aimé son livre où elle parle de son père. Sybille Lacan souffrait, selon son compagnon, de vulvodynie qui lui causait de grandes souffrances et l'aurait fait sombrer dans une dépression depuis début 2013. Ce qui m'a frappé, c'est qu'elle voulait à tout prix que son suicide soit connu. Son compagnon parle aussi d'une visite au cimétière où repose son père et sa colère que la tombe ne soit pas fleurie. Une colère qu'elle n'a certainement jamais dépassé.
Michèle
De la peine aussi
J'avais beaucoup aimé ce petit livre, " Un père ", sorti je crois en 1994. Très bien écrit, elle se raconte telle qu'elle était à ce moment là et j'avoue que son témoignage m'a touchée. Aussi, j'ai de la peine qu'elle ait fait ce choix, que je respecte par ailleurs. J'ai lu aussi le récit de sa participation douloureuse à ce fameux procès où les Miller reproche à Elisabeth Roudinesco un passage de son livre conçernant les obsèques de Jacques Lacan. Il y est d'ailleurs question de catholicisme, pour rebondir sur le post de Régis. Et surtout d'histoires de famille. Dommage aussi !
Isabelle
"Un père"...
J'ai lu "Un père" également, et j'avais aimé aussi... Et curieusement, le mois de novembre est aussi parlant dans mon histoire, y compris par la date de décès de mon père... J'ai ce souvenir de ma lecture, qu'effectivement (ce qui n'enlève rien à sa souffrance de fille vis-à-vis de son père) il y avait tout de même des "règlements de comptes"... Beaucoup de colère et en même temps un grand amour pour ce père vécu comme très absent pour elle... Ce qui m'avait apporté, aux vues de ma propre histoire, c'est que celà m'avait permis d'un peu mieux comprendre toute cette ambivalence d'amour/haine... Quel dommage, ce suicide... Tout aussi respectable que soit ce choix... Je ne peux m'empêcher d'y voir également, un autre règlement de compte... Mais dans ce cas, qui règle quoi ? Car après tout, et même s'il semble que ce soit pour mettre fin à certaines souffrances physiques... Est-ce que "ton tours viendra" (je crois et de mémoire...) réponse de Jacques Lacan à Sibylle, avait-elle été effectivement "accepté" ?
Sofia M
Le plus regrettable dans tout ça...
... c'est que ce suicide aura donné quelque part raison à sa demi-sœur...
Orlan
Bruno Bettelheim s'est bien suicidé !
Remarquez que vu le grand nombre de détracteurs qu'avait ce psychiatre-psychanalyste, peut-être était-il bien moins clair que ce qu'on a pu croire un temps... De toute manière et malgré les recommandations de notre prof d'Analyse transactionnelle, je ne suis jamais arrivé à lire son célèbre ouvrage " Psychanalyse des contes de fées ", qui est toujours tout neuf dans ma bibliothèque, livre qui serait du reste un plagiat.
Gilbert
Un passage à l'acte qui m'a travaillé
Lorsque j'ai fait ma formation d'enseignant spécialisé, j'ai fait un travail tiré de " La forteresse vide ", un ouvrage de Bruno Bettelheim sur l'autisme et son traitement tel qu'il le pratiquait à l'aide de son équipe dans une école spécialisée. Son suicide m'a effectivement travaillé aussi. Un psychanalyste à qui j'en avais parlé m'avait dit que Bettelheim avait fait ce choix car il ne voulait pas être dépendant.
cricri
Peut-on analyser le suicide quand on est en vie ?
En fait, c'est toujours la même question qui se pose... Cependant, pour ce suicidé psychiatre-psychanalyste et la fille de Jacques Lacan deux fois analysées, leur geste manifeste au moins que la psychanalyse ne touche pas à l'humanité fondamentale et intrinsèque de ses patients, ce qui n'est déjà pas si mal...
Gilbert. R. Psy...
La psychanalyse humanise
Vous avez raison, Cricri. La psychanalyse humanise et ce n'est déjà pas si mal. Elle ne prétend pas résoudre tous les problèmes et se positionner en sauveur de l'humanité.
Viviane
Chacun sa vie...
C'est vrai que le suicide reste une vraie question sur bien des points de vues... J'ai lu il y a longtemps l'ouvrage, auquel fait allusion Orlan, de Bruno Bettelheim. Je l'avais trouvé fort intéressant et enrichissant. Mais plus tard, j'ai effectivement découvert que pour cet ouvrage, Bruno Bettelheim avait été accusé de plagiat... Et je me souviens également d'un travail présenté par une éléve analyste, lors de ma formation analytique, où ce qui avait été développé, mettait en avant un suicide "sens" pour Bruno Bettelheim... D'ailleurs, on peut effectivement se demander, jusqu'à quel point, de par le fait même de son choix d'un sac platique sur la tête, il ne souhaitait pas "insister" sur le travail qu'il avait développé, y compris par rapport à l'autisme ? Mais en fait, mon post est plutôt en lien à ce que dit cricri... Parce qu'au fond, en dehors du "suicide" en tant que tel de Sibylle Lacan ou de Bruno Bettelheim... Je me disais qu'en définitive, même s'il ne s'agit pas de suicide à proprement parlé, que ce soit Jacques Lacan et aussi Sigmund Freud, au fond, ils ont continué leurs addictions au tabac alors que l'un comme l'autre était très sérieusement malade... Ne voyez rien de péjoratif dans mes propos, dans la mesure ou loin de moi l'idée de "critiquer", y compris, parce que je reste addicte au tabac moi-même alors que je sais tout autant que c'est très mauvais pour la santé... Mais je crois surtout qu'à un moment donné, il y a des tas d'aspects "incompréhensibles" chez chaque individu, même avec un travail sérieux sur eux-mêmes, ce qui atteste et c'est là que je suis d'accord avec cricri, que le travail analytique même bien mené et intégré, ne change rien à l'aspect "destin de chacun" dans la part qui reste de toute façon intime et propre à l'individu... Ce qui n'induit pas pour autant, n'en déplaise à certains détracteurs... qu'un travail analytique soit inutile, bien au contraire !
M.Christine
Donner/recevoir
Je constate que beaucoup de personnalités publiques se dédient entièrement à leur travail et ne s'occupent pas de leurs enfants . Jean-Jacques Rousseau, qui a écrit l'Emile (méthode d'éducation !)) aurait abandonné ses 7 enfants .
Il semblerait qu'il y ait souvent une incapacité à concilier l'oeuvre et son impact sur la société avec la vie de famille . Ca a été le cas de ma mère, conseillère pédagogique vénérée dans tout le département . Je n'ai manqué de rien sauf d'amour et de reconnaissance (en tout cas, c'est ainsi que je l'ai ressenti) .
L'oeuvre publique est d'ailleurs parfois appelée "le bébé" . La personne donnerait tout à l'extérieur et ne pourrait pas donner à l'intérieur à la fois . Je dirais même que dans certains cas elle puise son énergie à l'intérieur .
Michèle
Votre témoignage parle
C'est vrai que Jean-Jacques Rousseau, théoricien philosophant sur l'Education, en a oublié ses enfants. Un paradoxe qui désidéalise le personnage. Il a été écrit aussi que le fils de Gandhi a beaucoup souffert de la notoriété mondiale de son père. Et la liste peut être longue. En tous cas, votre témoignage m'a touchée.
Jean
Très intéressant
J'ai beaucoup aimé votre développement, Isabelle. Entre le suicide conscient (en apparence) et le suicide inconscient, la frontière est parfois difficilement définissable. Vous parlez de l'addiction de Sigmund Freud et de Jacques Lacan, du choix conscient de Bettelheim ( n'a-t-il pas écrit " Le coeur conscient " ?). Des destinées particulières, qui, de toute manière ont laissé des traces évolutives pour l'humanité. C'est peut-être cela que vous appelez " suicide sens "...
Viviane
La légèreté de l'être...
Très rapidement, le temps d'une minuscule pose... Je précise à l'intention de Jean que c'est moi Viviane, qui ait mis en avant des "souvenirs" en lien à Bruno Bettelheim... Quant au sens, ce serait bien trop long pour moi, là tout de suite, à développer... Alors Jean... Votre coeur balance entre une Isabelle et une Viviane (c'est de l'humour, je précise...). Bon après-midi à tous et à chacun !
Jean
Confus !
Désolé Viviane. Oui, " ça " doit effectivement balancer au niveau coeur. A moi de comprendre mon lapsus mais j'ai une petite idée, qu'il serait aussi trop long d'expliquer et surtout sans intérêt pour la suite de cette discussion.
J'ai bien saisi qu'il y aurait des suicides " sens " et des suicides " insensés ". Je pense effectivement que la chose doit être complexe à développer sur un forum, hors formation psychanalytique. Merci quand même car il me semble important de ne pas tout mettre dans le même sac lorsqu'on parle de suicide.
Sandrine Pascual
oui, vraiment, dommage.
J'ignorais ce décès ainsi que ses circonstances. J'ai lu le premier livre de Sybille Lacan "Un père" il y a quelques années et j'en garde moi aussi le souvenir d'un récit où se mêle, entre tendresse et douleur, beaucoup de colère vis à vis de ce père "à part". Sorte de Père pour le plus grand nombre – de ceux qui se sont intérressés à la psychanalyse à son époque, et aujourd'hui encore dans une autre mesure – et qui d'après le livre de Sybille Lacan, ne réussissait pas à l'être pour sa fille. Etait-ce lui qui ne réussissait pas, ou bien était-ce pour elle que cela n'était pas possible? Plus vraissemblablement pour les deux en tant que leur histoire était faite de cette impossibilité-là depuis le début.
Il est bien possible que l'on ne se débarrasse jamais de cette impossibilité quand elle a marqué de son sceau l'arrivée d'une vie – mes parents étaient déja séparés depuis 7 mois quand j'ai vu le jour et ma relation avec mon père se résume à quelques "visites" durant mes 6 premières années suivies de quelques lettres que je lui ai adressées dont une partie est restée sans réponse, entretenant par la même occasion la capacité exceptionnelle que j'avais pour me mettre dans des situations d'attente de manière réccurentes, et ce jusqu'à mon "entrée" en analyse. Ces lettres m'ont été rendues à sa mort – 27 novembre, jour de l'enterrement de Sybille Lacan – par l'intermédiaire du notaire. Retour à l'envoyeur... comme pour mieux me faire entendre que la réponse était en moi.
Les psychanalystes – freud et Lacan compris, forcément – sont humain avant tout, avec tout le lot des imperfactions que comporte cette humanité, sans laquelle je ne vois pas comment il serait possible de faire de l'exercice de cette profession son quotidien. Ainsi Jacques Lacan resta "un père" absent pour sa fille, peut-être précisément parce qu'il était habité par cette humanité qui a fait qu'il était en tant que père un père "comme les autres" c'est à dire un père pourvu de limites d'une part, et d'autre part naturellement perçu par sa fille à travers le filtre de l'absence.
Peut-être cela nous rappelle-t-il que si nous ne sommes pas coupables, nous sommes tout aussi peu dépourvus de responsabilité. Il y a toujours de quoi s'interroger – sur soi-même bien sûr, il y a toujours de quoi s'améliorer; les accusations, envers nos géniteurs ou envers nous-mêmes, n'ont jamais fait avancer les choses. Nous sommes responsables de ce que nous faisons de notre vie, le comprendre implique que nous avons la capacité à faire évoluer les choses ainsi que soi-même. Considérer son père – j'ai appelé le mien "le père" la plus grande partie de ma vie – comme humain nous humanise nous-mêmes, apporte un peu d'humilité et nous permet de faire en acceptant le risque de faire imparfaitement.
Si Jacques Lacan, en plus d'avoir été Jacques Lacan, avait été un père exemplaire...
Nadia
Faire imparfaitement
Votre post me fait réaliser que tout être humain, aussi doué soit-il, reste imparfait. Mais aussi et surtout que les plaintes adressées à nos géniteurs ne sont pas évolutives. Merci pour votre témoignage. Je vais aborder mon propre père avec un tout autre regard.
Louis
Jacques Lacan à sa place, ni plus, ni moins...
Merci pour votre commentaire, Sandrine Pascual. Tout d'abord parce que vous vous engagez et je trouve cela très courageux. Ensuite parce que, n'étant ni psychanalyste ni analysant, vous me faites voir cette discipline autrement et surtout avec son côté fondamentalement humaniste, loin de l'intellectualisme dans lequel certains - je pense à un philosophe contemporain très discutable - ont voulu l'enfermer. Par ailleurs, vous resituez un Jacques Lacan à sa place d'homme et de grand psychanalyste, ni plus, ni moins.
Et merci à Réponse Psy d'avoir osé parler d'un sujet qui aurait pu paraître tabou mais qui pour moi a son importance. Décider de se donner la mort, c'est une éventualité que j'ai considéré à un moment de ma vie... La vie a fait que je n'ai pas choisi - en tous cas pour le moment - cette issue, me convainquant que la vie vaut d'être vécue jusqu'au bout.
Jean-Marc
Un blog et des interventions réflexives
Le suicide interroge toujours. Les Samouraïs en faisaient un geste héroïque. Henri de Montherlant en a fait un éthique - à tort ou à raison -, joignant le geste à sa parole. Quant à Sybille Lacan, que dire ? Le blog de Réponse Psy et les différentes interventions ont l'avantage de porter une attention réflexive sur un geste certes dommageable mais qui reste un geste humain lorsque le sens n'est plus premier en regard de la souffrance.
Gabrielle
Une souffrance pour ceux qui restent
J'ai une amie dont le père s'est suicidé. Elle en a gardé une grande blessure...
Oliver
Je pense que ceux qui restent doivent culpabiliser
Ce doit effectivement être difficile pour les proches. Il doivent se demander ce qu'ils auraient pu faire pour éviter cela. Une culpabilité qui doit les ronger. Aussi, je pense que le suicidé oublie un peu cet aspect de son geste. C'est un peu comme cela que je comprends ce " goût de vengeance " dont parle Réponse Psy.
Frédérique Tirt...
Ce n’est pas parce que l’on
Ce n’est pas parce que l’on porte le nom du père que l’on a passé « le nom du père ».
Sa maladie, vulvodynies, me fait faire un lien avec le tableau de Gustave Courbet, l’origine du monde, que possédait Jacques Lacan.
A vouloir son père pour elle, elle l’a malheureusement retourné contre elle, elle est donc avec son père mais pas en pulsion de vie.
Le pardon est le plus beau cadeau que l'on puisse faire et se faire.
Ce sujet, m'a beaucoup apporter, car je suis au tournant d'un chemin avec des choix qui auraient pu se retourner contre moi si je ne vous avais pas lu Réponse Psy . Merci
Jean
" L'origine du monde "
Lorsque j'ai posté mon commentaire je n'avais pas du tout fait le lien entre cette pathologie et ce tableau, exposé à Paris il me semble, qui a donné lieu à des polémiques. Gustave Courbet avait, je crois, fait scandale à son époque...
Frédérique Tirt...
Trangénérationnel..
Après le décès de Jacques Lacan en 1981 et Sylvia Bataille sa femme en 1993, le tableau a permis de régler les droits de succession en 1995. On parle de régler par dation de paiement, ce qui permet de se libérer d’une dette.
Serait-ce une dette transgénérationnelle dont ne se serait pas libérée Sybille ?
Oliver
Complexe tout ça !
C'est ma pause de midi. Je viens de parcourir toute cette discussion avec intérêt. Je connais vaguement ce monsieur Lacan, psychanalyste. La mère d'un copain étant psychanalyste elle-même, ce nom ne m'est pas inconnu. Je sais, par ce copain, que les noms ont leur importance. Ce qui me vient c'est celui de " Bataille ". Et Réponse Psy fait allusion à un procès, une bataille juridique. C'est sûr que tout le monde ne doit pas en sortir indemne, comme sur tous les champs de guerre. Complexe en effet !
Lakshmi
Discussion passionnante
Le blog de Réponse psy pose des questions essentielle sur la vie et la mort. Certains commentaires m'ont aussi particulièrement intéressée au niveau de leur profondeur. Merci à tous.