Les émotions négatives existent elles pour nous prévenir d'un danger?

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai trouvé il y a quelques jours dans une librairie un livre dont le titre propose de guérir des états dépressifs. Je l'ai acheté me sentant concernée par la dépression. J'ai commencé à le lire et me voilà perdue... Je vous explique pourquoi. L'auteur écrit que les émotions négatives préviennent d'un danger. Alors moi qui suis toujours négative... Mais ce qui m'étonne surtout dans ce qu'écrit cet auteur c'est qu'à l'inverse, les psychologues insistent pour qu'on se débarrasse de nos émotions négatives. Je n'y comprends plus rien. Qui faut il croire ? Et quelle position juste adopter?

Portrait de Sylvie

Bonjour Mireille, les affects de déplaisir viennent  en effet nous prévenir d'un changement nécessaire et s'ils persistent c'est que nous nous accrochons à ce quelque chose qu'il faut pourtant lâcher.

Parfois le changement même indispensable nous effraie, c'est aussi notre part d'humanité.

Au quotidien on peut être déprimé temporairement pour certains désagréments et puis finalement on finit par accepter que la réalité est ainsi et non comme on le voudrait. Mais la situation n'est pas toujours aussi simple et il nous arrive de ne pas comprendre où se trouve le lien logique entre le mal être et sa cause.

Je sais que pour ma part j'ai eu la nécessité d'en passer par une analyse pour réussir à résoudre des conflits internes qui me provoquaient bien des désagréments. Quand j'ai compris d'où ils venaient je dois dire que ça m'a changé la vie : depuis, je respire !

Portrait de Cécile

Je ne sais pas si c'est un psy qui a écrit le livre que vous avez acheté puisque vous semblez opposer ce que vous avez lu avec la position des psychologues. En ce qui me concerne, il me vient l'image du voyant du tableau de bord d'une voiture qui signale un dysfonctionnement. Il n'est pas positif en soi mais pourtant préventif. Cela m'est arrivé dernièrement. Je roulais tranquillement et un voyant rouge s'est mis à clignoter. Je n'y comprend rien en mécanique mais je savais qu'il fallait que je trouve rapidement un spécialiste. J'ai fait 3 km au ralenti et j'ai trouvé un poste d'essence de village. L'essence est plus chère que dans les grandes surfaces mais il possédait l'avantage  d'être humanisé. Bref, je demande à la dame si elle sait pourquoi mon voyant s'éclaire. Gentiment elle va chercher son mari qui, ouvrant le capot, détecte que le circuit moteur était en dangereux manque d'eau. " Vous faisiez dix kilomètres de plus et vous cassiez tout ! ", m'a-t-il dit. Il m'a remis du liquide refroidissement et m'a conseillé de vérifier au plus vite auprès de mon garagiste habituel s'il n'y avait pas une fuite à réparer...

Cette anecdote peut-être pour aller dans le sens de Sylvie. " C'est pas toujours marqué dans les livres " et il faut parfois s'adresser à un spécialiste pour comprendre et éviter la catastrophe. Je pense ainsi que les signes de la dépression ne sont pas à banaliser. Mais, au vu de vos coms Mireille, je ne pense pas que vous soyez vraiment dépressive. Ou peut-être avez-vous répérer des éléments qui vous parlent et que vous ne devez pas négliger ? Penser positif ne va quand même pas avec la politique de l'autruche. Le négatif existe aussi et il faut le voir pour pouvoir agir en conséquence.

Bonne soirée Mireille et Sylvie !

Portrait de Sofia M

Selon ce que j'ai retenu des quelques cours de Psycho que j'ai suivis, ce terme de " danger " peut abriter plusieurs sens lorsqu'il est lié à des émotions négatives. Dans votre cas et comme vous avez un terrain anxiogène, il ne signifie pas qu'un grand malheur va vous tomber dessus d'un moment à l'autre ! Il vous invite juste à changer et à opter pour des raisonnements positifs, histoire de ne pas mettre à la longue votre santé en... danger...

Portrait de yamina.174

Certaines personnes fantasment qu'en étant toujours inquiètes, il ne leur arrivera rien ! C'est comme une sorte d'auto-vaccination... Bien sûr, c'est inconscient mais le travail de sape qu'elles mènent contre elles finit par faire des dégâts en terme de déséquilibre psychologique qui peut aboutir à des problèmes graves de santé. On a donc quand même intérêt à regarder du côté du soleil et non pas des nuages le plus souvent possible...

Portrait de Mireille-cogolin

Vos avis très sérieux et bien positifs me ramènent, comme toujours, du côté de la sagesse et de l'obligation que j'ai, en tant que croyante, à affermir davantage ma foi... Je suis en colère après moi car je sais quand même que Jésus nous a dit : "N'ayez pas peur"... J'ai honte mais je ne mérite pas autre chose.

Portrait de renée

Bonjour Mireille,

L'essentiel de l'enseignement de Jésus est puissamment exprimé par "Aime ton prochain comme toi-même". Il nous livre par cette simple phrase LA clé qui ouvre toutes les portes que nous avons refermées sur nous-mêmes en raison de l'amour humain très conditionnel que nous avons reçus depuis notre naissance. Nous avons tous entendu (et probablement dit à notre tour) les mêmes messages sans cesse répétés nous commandant d'être et de nous comporter comme ceci ou comme cela et pas comme ceci ou comme cela pour satisfaire nos parents et nos éducateurs et pour mériter leur amour et leur approbation. Nous avons durement appris que nous ne pouvions être aimables et aimés qu'à condition de nous conformer à ce que les personnes que nous aimions de tout notre coeur attendaient de nous. Nous avons ainsi cru que nous n'étions pas suffisamment bien tels que nous étions, que de nombreuses choses n'allaient pas en nous et que nous devions nous efforcer de nous corriger pour devenir de meilleures personnes dignes de recevoir l'amour dont nous avions tant besoin. Souvent nous nous sommes sentis coupables, nous avons eu honte, nous avons été en colère aussi ressentant l'injustice des jugements portés contre nous et évidemment malheureux de ne pas être pleinement aimés et acceptés sans condition. Malgré tout, nous avons fait de notre mieux pour essayer d'être méritants et peu à peu nous avons consciemment ou pas adhéré à la vision que les autres avaient de nous, construisant une fausse image de soi, un masque qui nous a éloigné et coupé de plus en plus de notre être intérieur.  Puis nous en sommes venus à reproduire ce qu'on nous avait fait en critiquant, combattant et rejettant nous-mêmes tous ces aspects de notre être qui n'étaient pas reconnus et acceptés. Mais ce que nous rejetons ne disparaît pas pour autant. En chacun de nous cet enfant blessé par le manque d'amour inconditionnel vit toujours dans l'ombre, seul, abandonné, malheureux, en colère... Il appelle, interpelle, crie, pleure, se révolte, désespère et attend jusqu'à ce nous allions le délivrer de sa prison et que nous lui donnions tout notre amour: notre attention, notre écoute, notre compréhension, notre tendresse, notre réconfort, notre soutien et notre éducation afin qu'il puisse grandir et guérir. Ses émotions négatives ne sont pas destinées à nous faire du mal mais à être ressenties, reconnues et acceptées pour être libérées. 

La bonne nouvelle, c'est que quoi qu'il nous ait manqué autrefois, quoi que que nous ayons subi, nous pouvons maintenant que nous sommes adultes prendre soin de nous, répondre à nos besoins, panser nos plaies, suivre les aspirations de notre coeur, et nous offrir tout l'amour que nous nous aurions voulu et que nous espérons encore recevoir. Pour cela nous avons besoin de toute l'aide disponible en nous et autour de nous. Les difficultés de la vie nous ont permis de développer des qualités dont nous ne sommes pas toujours conscients et qui sont de très précieuses ressources dès lors que nous parvenons à les reconnaître. Si nous avons la foi, nous pouvons demander à être aidé et guidé par Dieu. Et autour de nous, demander et accepter de recevoir l'aide de nos proches, de thérapeutes ou de guides spirituels pour nous accompagner, nous encourager et nous soutenir. Formuler un objectif de mieux-être, bien vibrant dans tout l'être, de façon simple, claire, précise et positive (une phrase affirmative au présent qui commence par je, comme si c'était déjà réalisé), c'est comme donner une destination à notre GPS interne avant de s'installer au volant pour conduire notre véhicule là où nous choisissons d'aller. Cela nous demande de nous tourner vers l'intérieur pour pouvoir ressentir les élans et les aspirations les plus authentiques et profonds de notre coeur, ceux de notre âme d'enfant. C'est toujours extraordinaire de constater que dès que l'on pose l'intention claire et sincère d'avancer, de dépasser nos peurs, de guérir nos blessures, se présentent alors toutes les ressources nécessaires pour le faire. Mais si nous voulons mettre toutes les chances de notre côté, il est essentiel de focaliser  notre attention et nos intentions sur ce que nous voulons vivre plutôt que sur ce que nous ne voulons pas. Si nous visons le bien-être, nous pouvons chaque jour nous nourrir de ces petits plaisirs simples à la portée de tous, apprécier en conscience tout ce qui est déjà bon en nous, dans notre vie et dans celle des autres, nous réjouir de chaque petit pas, de chaque réussite, de chaque évènement heureux, remercier pour tout ce qui nous est déjà donné. Le bonheur comme la santé est un état d'esprit, une façon d'être qui se cultive comme un jardin que l'on entretient avec amour et patience quelques soient les aléas de la météo, des insectes ou des maladies, respectant les rythmes et les saisons de la nature. Plus nous donnons de temps, d'espace et d'énergie pour cultiver tout ce qui est bon et beau en nous et autour de nous, moins il y en a pour le reste et plus cela vient apaiser et guérir nos douleurs.

En guise de conclusion Mireille, je m'adresse à la croyante: l'amour divin contrairement à l'amour humain est inconditionnel, il ne juge ni ne condamne qui que ce soit, comme le font malheureusement les "très humaines" religions qui nous encouragent à nous juger au lieu de nous aimer, aussi bien nous-mêmes que les uns les autres. Comme le soleil, il rayonne sur tout ce qui est. Libre à vous de vous ouvrir pour le recevoir.

Cordialement

Portrait de Mireille-cogolin

Comment vous remercier Renée pour ce commentaire extrêmement complet que vous avez pris la peine de rédiger. Peut être tout simplement en vous disant que je l'ai étudié sérieusement et que j'y ai découvert des pépites... J'ai beaucoup aimé le fait que vous précisiez qu'une fois devenus adultes, nous pouvions prendre soin de nous, quelle qu'ait été notre enfance. Je n'avais jamais réalisé ce cadeau divin. Mille fois mercis...

Portrait de renée

J'en suis vraiment ravie Mireille. Il est bon de partager les réalisations qui nous aident à avancer, avec l'espoir qu'elles pourront être utiles à d'autres.

Si l'amour humain nous fait souvent défaut, l'amour divin est une fontaine toujours jaillissante à l'intérieur de nous. Notre tâche est de nettoyer les dépôts, les barrages accumulés au fil des épreuves pour permettre à cette eau de vie de recirculer libremant dans notre canal et de pouvoir nous y baigner.

Belle journée à vous.