Les femmes libres...

Portrait de Sylvie-0570

À propos de la Journée de la femme, j'ai entendu que Colette, l'écrivain, aurait dit que " les femmes libres ne sont pas des femmes " !

Je n'ai pas très bien compris ???

Et vous, avez-vous une explication ? Ça m'intéresse...

Portrait de Cécile

Avant d'aller bosser, je partage aussi mon incompréhension face à cette affirmation ! Sacrée Colette Smile Je ne pense pas que cette écrivaine soit particulièrement catho et pourtant me vient l'injonction biblique : " Femmes soyez soumises à vos maris ! ", inquiétant si on le prend au pied de la lettre. Mais peut-être ne faut-il pas réfléchir au premier degré lorsqu'on voit les errances d'un certain féminisme exacerbé... Je reviendrai ce soir voir s'il y a des éléments nouveau pour ma petite cervelle de femme (rires !). Bonne journée ! En attendant, au boulot les femmes ! J'y va de ce pas...

Portrait de cricri

Colette savait de quoi elle parlait étant donné la vie qu'elle menait à une époque où la femme avait du mal à s'émanciper du joug de l'homme, qu'il soit père, oncle, frère, mari ou, bien entendu, curé... Elle vivait sa bisexualité à l'air " libre ", tout comme ses rapports quasi incestueux (" Le blé en herbe ")... Ainsi, si j'avais à interpréter le point de vue de ce bel écrivain (ce serait un superbe sujet au bac...), je dirais qu'il faut que la part de masculinité chez la femme soit particulièrement exacerbée pour s'autoriser toutes les libertés, même encore aujourd'hui, car les résistances phallocrates rencontrées sont légion... En attestent l'approche sentimentale et la vie sociale... Si un homme de 60 ans vit une histoire d'amour avec une jeune femme de 25 ans, ça ne choque pas grand monde : pensons au couple actuel de Johnny Hallyday et imaginons que Sylvie Vartan (70 ans maintenant) ait une liaison avec un jeune trentenaire !!! Je ne vous dis pas les manchettes des journaux... Prenons maintenant " l'exemple " des gouvernements : les femmes y sont tolérées ou envoyées en boucs émissaires si le sujet est chaud ! Les femmes, en 2015, à poste égal gagnent moins que les hommes ! Plus j'énumère ce genre de situations objectives et plus je ressens ce que Colette a voulu transmettre... Mais des avis complémentaires seront intéressants...

Portrait de Sofia M

Je me suis toujours demandé si Jeanne d'Arc avait entendu des voix ou, compte tenu du siècle où elle vivait, si elle n'avait pas utilisé ce prétexte pour vivre sa voie ? Toujours est-il qu'après avoir été encensée, l'évêque " Cochon " (ça ne s'invente pas !), entre autres, a voulu en finir avec celle qu'il considérait comme une diablesse... Curieux qu'elle ait terminé sa brève existence sur un bûcher (même si cette torture était courante à l'époque) quand on sait que le feu est l'élément masculin représentant la fougue sexuelle chez ces messieurs ! En aurait-elle fait fantasmer plus d'un, notre célèbre Pucelle ???

Portrait de Viviane

Oui, je crois moi aussi, qu'il n'est pas question qu'une femme soit une moitié d'homme... Et bien qu'elles aient quand même "gagnées" une part de liberté, de façon très récente... Pour parvenir à être "libre", elles doivent quand même "s'autoriser" à être "guerrières", mais bien évidemment, ce que les hommes s'empressent de leur reprocher subtilement... ou tout au moins s'en servir à leurs dépends... Je ne voudrais pas être vulgaire, mais il me semble que "pour être une femme libre, il faut des c......", et c'est quand même ce qui bouscule encore ces messieurs aujourd'hui... Alors bien sûr, on peut toujours dire de ces femmes qu'elles sont "phalliques" par excellence... mais je dirais quand même, et sans féminisme exacerbé... Ont-elles d'autre choix paradoxalement ?

Portrait de Gilbert

Bon, allez je me lance, chère Amazones... Tiens ça me rappelle quelque-chose au niveau de la lecture ! Je suis d'accord avec Viviane lorsqu'elle parle des femmes " couillues " (allez j'ai dit que je me lançais... même pas peur !)  et en ce qui me concerne, j'admire ce type de femmes qui foncent, à condition qu'elles ne nous prennent pas trop pour cible et qu'elles ne nous envoient pas systématiquement à la cuisine, au ménage et à la garde d'enfants. Ceci dit, je ne sais pas faire la cuisine (rires !). Jeanne d'Arc : une psychobiographie intéressante, écrit par un homme, certes... Mais bon, je vais me la relire et vous la partage au cas où ! Et vive les femmes, elles sont l'avenir de l'Homme a chanté Aragon !

http://www.signesetsens.com/psychobiographie-jeanne-darc-complexe-sauveu...

Portrait de Isabelle

D'accord avec vous Sophia ! D'ailleurs en lisant votre post à propos de Jeanne d'Arc, je pensais à la "version film" de Luc Besson avec Milla Jovovich, qui a mon sens traduit bien cet aspect que Jeanne d'Arc était sans aucun doute "désirée" pour ne pas dire "aimée" d'un nombre conséquent de tous ces "hauts seigneurs" qui la suivront dans les conquêtes... pour mieux "l'abondonner" au buchet en définitive... Peut-être que si on y réfléchis un peu, ce qui peut être "insupportable" pour ces messieux, c'est que les femmes lorsqu'elles subliment, le font de façon plus entière... peut-être parce qu'avec plus d'abnégation... Mais ce n'est que mon avis féminin...

Portrait de Amélie

Les hommes qui permettent aux femmes d'être libres, ne se sentent pas nécessairement "réduits" par un partage des "taches ménagères" dans son sens le plus large... Tout simplement parce qu'ils ont quand même assez d'amour en eux et pour leur compagne, pour reconnaître tout l'investissement socialement valorisé, comme vous dites à propos de la sublimation (je vous avoue que ces posts sur le sujet, m'ont beaucoup apporté)... Et en lisant le post de Cricri, je pensais à la vie de George Sand, qui a elle aussi eu le grand courage de véritablement s'exprimer en tant qu'individu, et aussi au fait qu'elle a vécu, une belle histoire d'amour et de respect humain avec un homme bien plus jeune qu'elle... mais après avoir connu d'autres histoires auparavant... A titre personnel, je pense que si mon couple existe depuis pas mal d'année maintenant... C'est quand même aussi parce que mon mari a accepté une idée de "partage"... et qu'au bout du compte, au fil du temps, ça devient une vraie complémentarité... Je crois que les jeunes générations, pour le bien de l'humanité auront à s'appliquer à développer encore plus, la relation homme/femme, femme/homme en sortant de ces "duels" et donc des rapports de force... Que les hommes s'empressent encore beaucoup trop de "coller" sur le dos des femmes...

Portrait de rosaliehlene

En ce qui me concerne je me sens toujours étonnée par l'intensité des réactions lorsqu'on parle des femmes. 

Et quelle que soit la nature de ces réactions elles me semblent relever plus d'une construction mentale que d'une réalité concrète.

Etre une femme est tout simplement un fait biologique. Et  cela engendre un certain nombre de contraintes qui tournent autour du fait que c'est la femme qui va engendrer la génération suivante. 

Mise à part cette spécificité elle a comme n'importe quel être humain des dons et des limitations et le désir d'utiliser ces dons et de surmonter ces limitations pour mener sa vie. Si on la laisse libre d'exister elle les utilisera - ou pas- de façon naturelle sans même se poser la question de savoir si ce don ou cette limitation sont "féminins". 

Tout le reste est social ou presque. Ce qui est angoissant c'est la montagne des "pour être une femme on doit ( ne doit pas) être ceci ou cela, avoir ceci ou cela…. Une montagne si haute qu'elle en arrive à enterrer toute logique et toute réalité. Un montagne faite de différentes stratifications correspondant aux divers rôles qu'on lui a attribué au cours des siècles. Et dans nos sociétés patriarcales il semble que ces rôles aient été écrits simplement pour que l'homme ait la maîtrise de ce qu'il ne peut pas dupliquer: la mise au monde d' enfants dont le père soit identifié. Et les systèmes existants ont été modelés en fonction de l'importance que les hommes d'une société donnée ont accordé à cette maîtrise et à cette identification. Plus ils attachent d'importance  à cette maîtrise, moins ils ont conscience de leur propre rôle essentiel et sacré dans la procréation, ( à moins qu'ils n'aient envie d'être les seuls agents responsables de cette procréation) plus les femmes seront maltraitées et contraintes pour exister à mener un combat qui n'est pas le leur.

 

Je suis résolument contre les bébés éprouvettes, mais ce serait intéressant de voir si toutes ces attitudes se maintiendraient dans une société qui ne passerait pas par les femmes pour se reproduire. 

Portrait de Cécile

  " Être une femme " me renvoie à la très belle chanson de Nicole Croisille " Femme "...

Comme promis, je suis revenue et je viens de lire tous vos coms avec beaucoup d'intérêt ! Un seul regret cependant : un seul représentant de la gente masculine est venu mettre son " grain " de sel ! Dommage. Leur ferions-nous si peur que ça ? !-) Rosaliehlene évoque chez moi le spectre, certainement réalisable, de l'utérus artificiel. Il est vrai que cette révolution scientifique pourrait avoir de sacrées conséquences au niveau des attitudes futures... Je m'interroge !

Portrait de Sylvie-0570

De certains de vos commentaires je dégage l'idée que, même en 2015, les femmes qui cherchent à être libres finissent souvent mal... C'est vrai qu'elles connaissent ou des parcours difficiles ou des fins tragiques... Je pense à Lady Di par exemple qui, certes, ne s'y est pas pris de la meilleure des façons pour " exister " et dont le corps était beaucoup plus phallique que ce que les médias voulaient nous montrer... Finalement, la femme et ses tentatives de liberté continue à échouer de nos jours... Il est curieux d'ailleurs de constater que l'homme du 21ème siècle a toujours une attirance pour épouser la femme " soumise ", très gourde de préférence : il en fera la mère de ses enfants ! Il est sûr de garder ainsi un certain pouvoir... En revanche, il prendra facilement pour maîtresse une " working girl ", juchée sur des talons... aiguilles ! La question que je me pose maintenant est : laquelle de ces deux prototypes de femme est la plus heureuse ? Bobonne à la maison, cocue à souhait mais c'est ce qui lui permet de victimiser (!), qui choisit la sécurité en n'en foutant pas  une rame et tuant l'ennui en tentant de jouer au tennis ou au golf après son mariage en n'ayant jamais fait le moindre sport jeune car issue en règle générale d'un milieu très modeste ? Ou la combative de service qui ne compte que sur elle, montant au créneau, admirée et - reconnaissons-le - admirable à plus d'un titre, mais qui attire sempiternellement des mecs mariés (des-pas-libres !!!) et qui, de fait, est aussi cocue que bobonne ? 

Ma conclusion est que la gent féminine n'est jamais complètement heureuse, devant veiller au grain quoi qu'il arrive... Les Casanova existeront toujours ou, comme me le disait une amie, l'homme fidèle est un impuissant sexuel ! Les psys disent du reste que certaines femmes, inconsciemment, attireront un impuissant pour ne pas prendre le risque d'être trompées... Sauf que ce sont elles qui se trompent alors sur  la marchandise et en souffre... On ne peut que constater que tout tourne autour du phallus... que les hystériques cherchent à posséder, toujours d'après les psys, et qu'elles ne parviendront jamais à avoir bien entendu ! Pour autant, je ne veux pas établir un constat défaitiste car, si les hommes souffrent certainement moins en règle générale que les femmes, je pense que les femmes ont une capacité de centration, de réflexion que les hommes ne possèdent pas... Ils en font peut-être leur force, se targuant de ne pas couper les cheveux en quatre, mais toute femme abrite in fine une capacité immense d'acceptation raisonnée que les hommes n'ont pas... De fait fuient-ils devant l'évidence et ce, systématiquement : si Dieu existe, ils seront accueillis " Là-Haut " par le Père, le Fils, La Sainte Vierge (la mère) mais en aucun cas par une femme, ce qu'ils ont recherché toute leur vie... L'homme n'est pas intrinsèquement capable d'accueillir, condamné qu'il est de par sa sexuation à ne rien vivre de l'intérieur mais de l'extérieur... Condamné à l'expulsion perpétuelle sur cette Terre, il cherche des images compatissantes féminines mais il n'y trouvera jamais vraiment son compte. Au plus en fera-t-il un conte car côté affabulations, le mâle est un champion ! Pensons à un homme lorsqu'il ment : c'est un enfant...  Pensons à un homme en train de regarder un match de foot à la télé : c'est un enfant... Et ce constat la femme le fait déjà toute petite... Je me souviens d'un baptême où j'étais invitée. Un petit garçon de 2 ans à peu près est tombé et s'est mis à pleurer. Une petite fille du même âge est venue en courant près de lui pour le consoler avec ses mots à elle et elle n'arrêtait pas de lui répéter en zézéllant : " Ne pleure plus "... Elle est d'ailleurs devenue... infirmière ! Ainsi va la vie : une femme libre, finalement, selon moi, ça n'existe pas car elle sait qu'elle passera son temps à panser les blessures de l'homme, celles qu'il s'est infligées lui-même... J'ai une pensée pour Florence Arthaud qui a voulu vivre comme un homme, ce qui l'a conduite à s'autodétruire depuis des années, et à finir tragiquement dans les airs, élément phallique s'il en est... Mais, les hommes ne seront peut-être pas d'accord avec mon raisonnement... Alors, comme le suggère Cécile, ce serait bien qu'ils viennent s'exprimer... Tout comme les psys ?