Les galères de ma sœur me rendent malade

Portrait de Vincent

Ma sœur s'est toujours fourrée dans des galères pas possibles.

Avec elle, ça ne s'arrête jamais.

Quand elle va trop loin (sa spécialité ce sont les dettes !), elle fait systématiquement appel à moi au prétexte dans sa tête que je suis son aîné de 2 ans ! Elle a quand même 40 printemps depuis mars ! 

Depuis plusieurs mois, j'ai décidé de fermer les robinets, sauf que la semaine dernière elle est revenue à la charge, toujours à cause de ses problèmes d'argent et on s'est engueulés. Je lui ai rappelé qu'elle est célibataire sans enfant et qu'elle gagne 1400 € par mois, guère moins que moi (1990)... Et je n'ai pas cédé. Elle est partie en claquant la porte et depuis 0 nouvelle mais depuis aussi je somatise avec des douleurs abdominales qui m'empêchent de bien dormir. La nuit dernière, re-belote. Du coup, je suis allé voir si je trouvais des infos sur Internet pour comment ne + me rendre malade à cause d'elle. J'ai trouvé un fil conducteur identique à plusieurs reprises, c'est-à-dire qu'il est impératif de ne pas confondre son histoire personnelle avec celle d'un proche, même s'il s'agit d'un membre de sa propre famille. En gros, dans tout ce que j'ai lu, il est préconisé de SE DÉSIDENTIFIER DE LA SITUATION mais je n'ai trouvé aucune explication sur le comment faire pour y arriver. 

Si vous pouviez me transmettre la clé, je l'utiliserais immédiatement tellement j'en ai marre, d'autant que j'ai bien vu, malgré le temps qui passe, que ma sœur est toujours aussi immature mais que, bien que j'ai essayé à de très nombreuses reprises, ce n'est pas moi qui ai les moyens de la faire grandir... Maintenant, ce qui commence à me faire flipper à cause d'elle, c'est ma santé. Donc, là également, c'est à moi de changer.

Portrait de Régis

Je n'ai pas de compétences purement psy mais votre situation me parle et me touche pour d'autres raisons. J'avais un ami qui était mal dans sa peau et que j'ai essayé d'aider. Il a fini par perdre son travail et a peu à peu sombrer dans l'alcoolisme. Je lui ai donc donné de l'argent, pensant que ça allait l'aider à reprendre pied. Sauf qu'il s'est enfonçé de plus en plus et j'en étais malade. Croyant, un jour un prêtre m'a dit que je n'étais pas le Sauveur et qu'il n'y en avait eu qu'Un !!! Mon orgueil en a pris un coup mais d'un autre côté, cela m'a soulagé... Bien sûr, il ne s'agissait pas de ma famille et la chose était plus aisée mais je crois que c'est un peu du même ordre. Nous ne sommes le sauveur de personne, ni de nos parents ni de nos frères et soeurs. On fait ce qu'on peut - tout comme vous - mais ensuite il faut bien se rendre à l'évidence et lâcher cette mauvaise culpabilité qui rend malade. Dieu seul sait ce qui est bon pour votre soeur et peut-être a-t-elle besoin d'aller dans le mur pour comprendre... ou pas. De tout coeur avec vous, Vincent. Je sais que ce n'est pas facile, mais je crois que c'est la seule issue. J'espère ne pas vous avoir dit trop de bêtises au niveau psy. Mais je sais que les pros veillent et qu'il viendront mettre le ho-là, si c'est le cas. Comme disait quelqu'un récemment, la rubrique psycho coaching est très bien sécurisée.

Régis

Portrait de yamina.174

Vous commencerez à vous désidentifier dès l'instant où vous ne jugerez plus votre sœur, ses agissements, ses demandes... Arrêtez de coller des étiquettes sur elle ou sur ses comportements ! Votre sœur n'est pas un objet dénué de cerveau, c'est-à-dire de réflexion... Ce qui rejoint les vues de Régis. Sachez que si beaucoup de différences vous séparent, ce qui est normal, méfiez-vous impérativement de ce que vous ressentez... C'est un piège énorme. La Sage Mâ Ananda Moyî dit que si nous saisissions que tout est le jeu de Dieu, rien ne nous semblerait mauvais... Si vous n'êtes pas athée, cette piste réflexive pourra vous permettre de prendre un recul souhaitable essentiellement pour... vous !

Portrait de Régis

Yamina, dans son commentaire, évoque l'importance de ne pas juger... Une prescription évangélique qui rejoint la position psy. 

Portrait de Orlan

... Deux réponses sévères mais dont l'honnêteté n'a d'égale que leur pertinence...

J'en prends  aussi un peu (beaucoup !) pour mon grade et je sens que cette discussion va me faire un grand bien ! Je vais donc la suivre assidûment car j'avoue qu'elle me semble complexe et je ne voudrais pas égarer par incompétence l'ami Vincent qui, par ricochets, connaît des galères à l'identique de celles de sa sœur...

Portrait de Louis

Le post de Yamina, suite à votre question, Vincent me permet d'identifier toutes les étiquettes que je peux mettre sur des personnes qui me dérangent. C'est comme si je les rendais responsables de mon mal-être. Je sais pertinemment que je fais fausse route, mais mes projections fusent pourtant. Yamina me rappelle la sagesse de Mâ Ananda Moyî que pourtant je lis souvent mais que j'ai chaque jour du mal à appliquer. Persévérance est-il dit quelque part sur les forums. C'est effectivement le secret. Merci encore à ces forums qui m'aident à juger de moins en moins mon prochain. Mais je sais que la route est longue et le chemin ardu.

Portrait de Sofia M

La situation que vit Vincent depuis quasiment toujours si j'ai bien compris, étant donné qu'il est l'aîné, est certes inconfortable mais il va lui être difficile de s'en sortir s'il ne prend pas le taureau par les cornes ! Effectivement, + le temps passe et + les névroses s'attirent et se complètent, comme l'a postulé Sigmund Freud. 

Pour ma part et dans ce genre de mauvais liens libidinaux familiaux, je pense - indépendamment des conseils précieux et sérieux qui lui ont été prodigués - qu'il est incontournable qu'il ne déclenche + son imaginaire quand sa sœur vient se plaindre de ses galères. Paradoxalement, il ne faut ni le déclencher en négatif (dramatisation), ni en positif (genre " ça ira mieux demain "). C'est de cette neutralité que viendra la rupture salvatrice de ce pipe-line névrotique, sorte de mamelle toxique pour les 2 membres de la fratrie. Cette sœur joue avec l'inconscient de son frère et parvient ainsi - ce qui est un comble ! - à lui faire fabriquer des projections qui ne peuvent que se retourner contre lui sous forme d'un mal-être... Il faut savoir que ce que nous percevons chez l'autre est complètement erroné car ça n'est jamais que ce qui nous angoisse de devenir un jour, d'où une forme de " générosité " pathologique !

Portrait de Cécile

Je crois que j'ai longtemps confondu neutralité et indifférence. Ma mère (paix à son âme) avait une pathologie psy lourde (PMD) et me demandait de l'aider. A un moment, j'ai cru que j'étais moi aussi " dérangée ". Et puis, faisant un travail sur moi avec un professionnel de la psychée, j'ai compris qu'il s'agissait d'un méga contrôle. Comme dit Régis, j'ai réalisé non sans douleur que non seulement je ne sauverais pas ma mère mais que je pouvais m'identifier à sa maladie, ce qui aurait fait deux malades au lieu d'une. Je comprends aujourd'hui que je n'ai pas fait preuve d'indifférence (car j'ai eu beaucoup de peine) mais d'une certaine neutralité qui m'a empêché de sombrer avec elle. Comme je suis croyante, je crois que ma mère avait besoin de vivre ce destin qui était le sien, certainement pour evoluer. J'en suis désormais convaincue et elle n'a pas été ma mère par hasard. Comme dit plus haut, rien n'est mauvais dans le dessein divin.

Portrait de Vincent

C'est bien la première fois que je comprends l'intérêt de ne pas me poser de questions si la situation ne me concerne pas intrinsèquement. Je fais allusion ici au post de Sofia M. Je n'aurais jamais pu envisager les choses comme ça sans ses explications qui m'apparaissent maintenant logiques.

Je vais donc essayer, ce qui sera mon " premier pas " mais je vais tout faire pour persévérer dans cette direction car, si je suis honnête avec moi-même, il y a longtemps que j'ai saisi qu'en répondant aux demandes récurrentes, injustifiées quelque part, de ma sœur, je nous abîme tous les 2...

Portrait de Mireille-cogolin

Personnellement, j'ai connu ce genre de situation avec un de mes filleuls. Comme je n'ai pas d'enfant, il avait pris l'habitude de m'exposer ses problèmes d'argent et il savait très bien s'y prendre ! En outre, il s'arrangeait pour toucher ma corde sensible de chrétienne et je suis tombée dans ce panneau trop longtemps. Il a fallu qu'une cousine, elle aussi croyante, m'ouvre les yeux en me soulignant la stricte vérité. Alors qu'il gagnait très bien sa vie, il gaspillait son argent, ce que je ne savais pas mais dont je me doutais quand même. Pour ne pas faire n'importe quoi avec ce profil psychologique " dérangé " et peu scrupuleux, je lui ai donné de moins en moins. Un jour, il a essayé de me faire plier en pleurant sur le fait qu'il avait besoin de s'acheter des chaussures. Je lui ai répondu que célibataire sans enfant, avec un salaire très correct, il avait de quoi s'en acheter. Il a bredouillé pour toute réponse qu'il allait le faire dans quelque temps ! Depuis, nos échanges se sont raréfiés et, même s'il pleure sur son sort quand il me rend visite, il a compris que je ne cèderais plus. Parfois, j'ai de mauvaises pensées sur lui et je m'en veux mais tant pis car il m'y pousse : je me dis qu'il continue à me rendre visite dans la mesure où il doit imaginer que je le coucherai sur mon testament ! C'est surprenant du reste parce que j'ai constaté, depuis que je ne lui donne plus rien en dehors de Noël et de son anniversaire, et là aussi j'ai beaucoup réduit la somme, que quand il vient me voir, il s'en prend toujours à quelqu'un, les hommes politiques en particulier. En fait, je crois que comme il est très en colère après moi, il projette cette colère sur d'autres pour bien me montrer inconsciemment qu'il m'en veut. Mais ça c'est son histoire et c'est à lui à faire en sorte de guérir de son manque de sérieux.

Je prie chaque jour pour lui sans qu'il le sache parce que la religion, la spiritualité, ça lui passe au-dessus de la tête. Pourtant c'est un jeune homme très intelligent et qui n'a manqué de rien dans son enfance. Il m'est arrivé de le lui dire mais Monsieur a toujours réponse à tout. Il dit que ses parents se trompaient mutuellement, qu'il en a souffert et que ça lui a laissé des traces. Je lui ai conseillé d'aller voir un psy mais il pense que ça ne changera rien ! Alors, maintenant, qu'il se débrouille avec lui-même. J'ai appris que ses parents et ses amis en ont assez aussi parce qu'il demande de l'argent à tout le monde. Dire " Non " à ce genre de personnes, dès l'instant où elles ne font pas d'effort alors qu'elles ont été très aidées, me semble la solution la plus raisonnable pour tout un chacun.

Portrait de Gabrielle

Même si je n'ai pas les mêmes soucis que vous, Vincent, le post de Sofia M m'a ouvert les yeux sur le fait qu'il m'arrive de me mêler de choses qui me concernent pas directement. Surtout lorsque je me prends à donner des conseils à mon compagnon parce que son comportement ne me convient pas. Je sais maintenant qu'il faut que je regarde les choses autrement et que je travaille ma neutralité, pour mon plus grand bien.

Portrait de iverlaine

Cette discussion est complexe selon le point de vue pour lequel on opte.

Sur un plan psychologique, la décision de mettre un " stop " à un moment donné à la sœur de Vincent me paraît une évidence. Toutefois et pour suivre assidûment ces posts dont certains parlent régulièrement d'une Sage qui s'appelle Mâ Ananda Moyî, j'ai acheté son livre qui est un guide merveilleux pour moi. Étant plutôt du genre " entier ", quand j'adhère à une idée je vais jusqu'au bout de cette idée. C'est donc le cas pour les principes que développe Mâ. J'ai envie de vous livrer ce qu'elle conseille page 338 de son ouvrage : " Quand vous avez besoin de quelque chose, n'acceptez d'autrui que le moins possible, mais lorsque que vous avez à donner à quelqu'un, DONNEZ TANT QU'IL VOUDRA. "... Cette affirmation n'est-elle pas en contradiction avec certains commentaires de cette discussion ? Maintenant, j'ai souvent lu cette phrase parce qu'elle m'a toujours laissé perplexe mais peut-être n'ai-je pas saisi son sens et pourrez-vous me donner une interprétation qui me parlera ?

Portrait de Gabrielle

J'avoue que j'ai du mal à saisir cette affirmation aussi.

Portrait de Régis

En repensant à votre post aujourd'hui, m'est revenu à la mémoire une phrase biblique qui peut faire écho à l'affirmation de Mâ Ananda Moyî. La voici : " Il y a plus de bénédiction à donner qu'à recevoir. " Cette affirmation du Christ et cité par Emmet Fox à la fin du chapitre " Ne soyez pas égoïste " aux pages 87, 88, 89 de son livre " Affirmez la sagesse divine " que pas mal de foromers semblent connaître. Emmet Fox écrit : " Surtout, priez pour ceux qui s'imaginent ne pas croire en Dieu ou dans l'efficacité de la prière. Il est évident qu'ils en ont plus besoin que n'importe qui, de vos prières. " Une façon de donner !

Portrait de nanou-69

Bonjour Iverlaine,

J'ai acheté ce livre spirituel et je viens d'aller voir cette page que j'ai essayé de lire depuis le début. A un moment il est écrit " que dans son prochain il serve Dieu... " et puis " s'il sert les hommes comme des êtres humains, ce résultat ne sera pas atteint (l'auteur parle de la réalisation de Dieu), car dans ce cas son ego l'emporterait. ". Peut-être qu'il y a une nuance à voir ? Et qu'il ne faut pas donner sans un certain discernement.

Portrait de iverlaine

Mais cette phrase " Donnez tant qu'il voudra " pose de toute façon la question des justes limites à instaurer face à des demandes qui paraissent disproportionnées, illogiques et qui pourraient devenir à la longue un axe pathologique pour le binôme concerné. C'est le fondement de la question de Vincent... Et même si je ne suis pas psy et dans un autre registre, on ne peut pas assouvir personnellement, individuellement, toutes les demandes d'aide psychologique... On y sacrifierait sa santé, sa famille, son boulot... Les prêtres l'ont bien compris qui, devant une personne qui se confesse, finissent par interrompre la confession en demandant au croyant de réciter des prières... Le temps de chacun, tout aussi immatériel soit-il, n'est pas extensible sur terre.

Portrait de Michèle

D'accor avec cette notion de temps qui passe, de chronomètre qui tourne. En temps qu'humain, il est important d'agir dans le don mais en fonction des priorités contingentes.

Portrait de Younes

Si je vous comprends bien Iverlaine, il s'agit de connaître nos limites. Par exemple, on ne peut pas donner ce que l'on a pas. Et si l'autre veut plus, impossible de répondre à sa demande. Et c'est là qu'il faut que ce demandeur exagérant prie. Car Dieu seul peut donner en abondance...

Portrait de M.Christine

Je pense que dans la phrase de Mâ Ananda Moyi, il est question de la véritable empathie, c'est-à-dire donner, se donner, mais sans implication émotionnelle ; l'amour pur . Et je suis d'accord, en effet, que tant qu'on n'en est pas capable, cela peut être dangereux pour sa santé physique et mentale .

Personnellement, j'ai été longtemps du genre "éponge" fusionnelle et j'ai eu beaucoup de mal à m'en sortir . J'ai encore des réflexes inconscients mais heureusement, je m'en aperçois plus facilement et je rectifie . On ne peut pas se mettre à la place de l'autre et vivre ses difficultés à sa place . En plus, je me rends compte que je fantasmais les souffrances des autres, je pense que je les exagérais . Ainsi je souffrais pour l'autre d'une souffrance qu'il n'avait même pas à ce point-là ! Il y a, je pense, un désir de contrôler l'autre en voulant lui éviter les difficultés et en les assumant soi-même, en se sentant responsable à la place de l'autre, mais ce n'est pas lui rendre service .

Je trouve que vous vous débrouillez bien, Vincent, en prenant du recul . Ce n'est pas facile tout de suite, c'est même douloureux au début . Mais vous verrez que cela portera ses fruits . Quand votre soeur aura compris qu'elle ne peut plus fonctionner avec vous sur le même schema habituel, qu'il y a un grain de sable dans l'engrenage, elle commencera à devenir plus adulte . Tenez bon !

Portrait de Jean-Marc

Il me semble que Mâ Ananda Moyî se situe effectivement au point de vue d'un détachement rarement réalisé. Pour ma part, j'en suis à des années lumière, sachant que j'essaie d'emprunter ses pas. Il s'agit d'un tendre vers et c'est peut-être déjà pas si mal. Peut-être au final, c'est réaliser que rien, absolument rien ne m'appartient et que tout appartient à Dieu. Mais que de travail sur soi à effectuer avant d'en arriver là !

Portrait de Kévin

Le concept de " ceci est à moi " a encore de l'avenir... Mais nous ne sommes que des humains en apprentissage de lâcher-prise. A chaque jour suffit sa peine.:-)

Portrait de Régis

Le dépouillement total enseigné par le Christ, c'est pas gagné pour moi non plus.

Portrait de Charles

Oui, il me semble qu'on peut vite devenir une éponge, voire une  " sers-pierre " et in fine ne rien changer mais se rendre malade. J'en ai eu un peu l'expérience avec un musicien qui se droguait. Non seulement j' y ai laissé des plumes mais il a failli m'emmener avec lui dans ses délires.

Portrait de Solange

Je crois que chacun est effectivement limité. On fait ce qu'on peut et pas toujours ce qu'on voudrait.

Portrait de Gilbert

Je lis aussi régulièrement le livre de Mâ Ananda Moyî. Je crois qu'il y a matière à travailler sur soi toute une vie et même plusieurs. " Donnez tant qu'il voudra " n'est à mon avis pas à prendre à la lettre. Donner à son enfant tant qu'il voudra peut le rendre malade s'il s'agit de bonbons par exemple. Donner de l'argent tant qu'il voudra à un SDF alors que l'on sait qu'il va acheter de l'alcool.... Des questions à se poser au quotidien.

Portrait de Lakshmi

Je trouve aussi l'affirmation de Mâ Ananda Moyî très difficile à appliquer. Je m'applique pour ma part à cheminer selon mes moyens du moment avec toute l'hônnèteté dont je suis capable. Et je sais que j'ai encore beaucoup de route à faire.