L'esprit de Noël

J'ai lu le commentaire de Jean au sujet de la messe de Noël jeudi après-midi mais n'ai pas eu le temps d'écrire jusqu'ici. J'avais envie d'y répondre parce qu'il m'a parlé, mais n'étant pas vraiment dans le sujet de départ, j'ai préféré lancer un nouveau sujet.

Il a contribué à me "réconcilier" avec cette journée de Noël qui ne s'est pas passée comme prévu. Les fêtes se présentaient "mal" cette année: je me suis séparée du père de ma fille au printemps, il fallait penser et organiser ces journées symboliques et particulières en essayant de préserver chacun, et trouver le juste équilibre avec la famille au sens large dans laquelle, excusez l'expression, c'était carrément le bordel depuis quelques mois, voire quelques années, notamment depuis la mort de mon père et la naissance de ma fille. Certains tentaient de ne pas dire, de ne pas voir, de ne pas entendre, de faire comme si, comme avant... Donc, j'en étais arrivée à un gros ras le bol et avais décidé de ne pas participer à la grand messe familialle et de rester seule avec ma fille le 25 décembre. Plusieurs rebondissements plus tard, j'en étais plus que décidée.

Mais, "esprit de Noël" aidant, mon psy m'ayant aussi suggéré de faire "au feeling" et d'aviser le moment venu, le 24, je me suis sentie d'aller retrouver tout le monde le lendemain, pas pour faire ce que l'on attendait de moi, pas pour éviter la culpabilité que ma mère m'envoyait en décidant de ne pas se lancer dans un grand repas "dinde et tout le tintouin" parce que je ne serais pas présente, mais simplement pour vivre le partage, être avec ceux (et il y en a encore dans ma famille) avec lesquels j'avais envie d'être, rencontrer ma nièce de 4 mois que je n'avais jamais vue puisque je ne m'entends plus avec sa mère, et répondre à la demande de ma fille qui m'a dit, spontanément, jeudi matin, qu'elle avait envie de voir "tata et Jean Claude". J'ai écouté le signe qu'elle m'envoyait, et je vous ai lu Jean, après avoir pris ma décision, ça m'a parlé, vraiment, notamment ce passage: "le véritable esprit de Noël, celui qui ne juge pas et ne joue pas avec une culpabilité qui n'a rien à voir avec l'amour infini de Dieu !".

J'ai passé un bon moment, différent des autres fois. Il fallait peut-être justement, marquer la différence, enfin, après les divers chamboulements que notre famille a vécus. Arrêter de faire comme avant, comme si rien n'avait changé, empêchant tout le monde d'être soi, dans l'ici et maintenant. Et arrêter de faire semblant pour éviter de perturber le cours faussement tranquille des choses. Ma mère m'a écrit quelque chose qui m'avait fait sourire et agacée, quand j'avais demandé, courant novembre, comment s'organisait Noël cette année: "pour moi, c'est immuable". Là, je me suis dit, c'est plus possible, bien sûr que ça doit bouger, sinon, on n'avance pas, on reste tous figés (à quand?), et moi j'étouffe!

Alors je crois que l'esprit de Noël cette année m'a permis de me concentrer sur ceux que j'aime, de partager avec eux un moment différent, pleinement, sans me focaliser sur ce qui ne va pas avec d'autres, ce qui prenait toute la place, à mauvais titre, depuis quelques temps. Ca n'efface rien, ça n'enlève rien à ce qui ne va plus, mais je suis certaine que ce Noël vécu différemment est porteur d'évolution positive.