L'ocytocine, hormone de l'amour ?

Portrait de clémentine-78

Il paraîtrait que nous bénéficions d'une hormone de l'amour qui s'appelle l'ocytocine.
Est-ce que vous pouvez m'apporter des précisions ? J'en ai besoin !!!

Portrait de Sylvie-0570

Il y a une dizaine d'années, on ne pouvait pas ouvrir une revue sans qu'il y soit question de l'ocytocine, notre hormone de l'amour. J'ai ainsi acheté beaucoup de magazines racoleurs sur le sujet et je dois avouer que je n'en garde pas un souvenir impérissable !
Si j'ai bien tout compris, faire l'amour développe notre fabrication d'ocytocine, hormone qui a des vertus apaisantes mais pas que... Il semblerait que les cheveux s'en porteraient mieux par exemple et que le système digestif accomplirait mieux son travail... On pourrait presque dire que l'acte sexuel est bon pour la santé. Où il faut rester prudent c'est quand on aborde la sexualité en terme d'amour : si sincérité il y a, ça ne peut que bien fonctionner mais si les enjeux sont négatifs, comme dans le cas de la domination, de la rivalité, les effets ne peuvent être que négatifs, c'est une évidence... Les biologistes, après de multiples travaux en laboratoire sur les rats, attestent que l'ocytocine joue un rôle capital dans la capacité à procréer mais, selon mon humble avis, rien de nouveau ici quand on y réfléchit bien... D'ailleurs, quand la contraception n'existait pas, on assistait à des naissances multiples au sein des familles qui en étaient bien contrariées. Pour se consoler, elles disaient : " il vaut mieux en voir arriver un qu'en voir partir un... " !
À mon sens, cette histoire d'ocytocine n'est à envisager que comme étant de l'ordre d'un fonctionnement physiologique basique inhérent à l'être humain mais que, malheureusement, c'est la sincérité des deux partenaires qui fait la différence en terme d'harmonie...

Portrait de Cécile

Pour appuyer le com de Sylvie-0570, en m'appuyant sur l'ouvrage du Professeur Uvnäs Moberg, auteur de " Ocytocine ; l'hormone de l'amour ", je pense aussi qu'il faut désidéaliser cette histoire et remettre les choses à leur place en ce qui concerne l'acte sexuel : Ces effets de l'ocytocine, écrit-elle, sont tout de même influencés par le contexte de la relation sexuelle. Plus il y a de tension et de danger, plus la substance jumelle, la vasopressine, est présente, susceptible de créer une réaction de stress... Rien ne vaut donc une authentique relation amoureuse qui ne se mesure certainement pas en terme d'hormones... Smile

Portrait de Vincent

J'ai une formation en biologie et je rejoins le commentaire de Sylvie.
Les effets évolutifs, voire équilibrants, de l'ocytocine sont en lien direct avec la qualité des sentiments mutuels du couple. Un peu à l'identique, on sait aujourd'hui qu'une relation sexuelle non consentie donne à peu près les mêmes résultats en terme d'apaisement immédiat mais bien entendu durant quelques minutes au plus, la peau gardant une mémoire de l'agression par production d'une hormone de défense : la vasopressine. Ainsi, des témoignages de personnes qui fréquentent les clubs échangistes pour " faire plaisir " à leur partenaire attestent que dans le contexte échangiste, elles éprouvent un nirvana mais les minutes passant, elles se sentent épuisées, écœurées, dégoûtées à la suite de ces ébats non désirés... L'ocytocine ne peut engendrer des effets bénéfiques pour la santé que si les deux partenaires éprouvent un sentiment de sécurité entre eux...

Portrait de clémentine-78

Je m'explique sur le paradoxe de mon titre...
Je pensais découvrir un processus de ouf qui ferait rimer amour avec éternité. Bon, rien de tout cela apparemment ! Sauf que vous m'avez tout à fait rassurée puisque tout un chacun bénéficie de ce processus physiologique dans la mesure où il le fabrique... Quant au bon partenaire, l'homme idéal, je ne l'ai pas encore trouvé mais, malgré des hauts des bas, je ne désespère pas vu que je n'ai que 32 ans !

Portrait de Viviane

Comme le sujet m’intéressait, mais que j’étais peu informée, je suis allée voir d’un plus près via Internet…

En fait, l’ocytocine est sécrétée lors de tout ce qui « renvoie » aux liens affectifs et socialisants.  L’ocytocine est indiscutablement liée à la vie et à notre humanité, dans la mesure, ou hormis même le fait que nous la fabriquons lors de nos ébats amoureux, et qu’elle contribue à cet état de bien-être corporel et psychique (avec la production aussi de l’endorphine et de la dopamine), son rôle est d’importance dans la fécondation en tant que telle, tant au niveau de l’ovule que du sperme d’ailleurs.

Par la suite, son utilité reste prépondérante, puisqu’elle est liée directement à la relation mère-enfant… En passant auparavant, par le travail de l’accouchement en tant que tel, puisque l’ocytocine contribue à la rétractation de l’utérus durant le temps de travail, tout autant qu’à la régulation des contractions. Selon certaines études, elle contribuerait également à l’évacuation placentaire et régulerait le facteur risque d’hémorragie, naturellement… Mais au vue d’une étude semble-t-il tout à fait sérieuse, lorsqu’on l’injecte à certaines patientes pour « provoquer » un travail qui ne se déclenche pas ou parce que la dilatation ne se fait pas convenablement, il est possible paradoxalement que cette même ocytocine, contribue à des risques hémorragiques beaucoup plus élevés prévisibles ou imprévisibles… 

Par la suite la production naturelle d’ocytocine aurait une influence directe sur la lactation de la mère lors de l’allaitement et serait également produite en quantité importante lors du lien mère-enfant dans sa globalité. Et le père en produit lui aussi… cette même hormone « influencerait » les deux parents à « l’instinct de protection »…

L’ocytocine permet également aux « mammifères doués de raison que nous sommes » d’avoir un comportement justement plus humanisé, autrement dit bien moins agressif, nous encourageant même à une « forme d’accueil » en quelque sorte… dans toutes les formes relationnelles d’ailleurs…

Il semblerait qu’elle soit expérimentée avec certains succès, par injection, auprès d’enfants souffrant d’autisme, car elle atténuerait notoirement « la coupure avec l’extérieur »…

C’est sans doute, pour toutes ces bonnes raisons qu’on prête à l’ocytocine autant de qualités… et qu’elle est entre autres appelée « hormone de l’amour »… Pourquoi pas ! 

Espérons cependant, que tous les êtres humains qui pourrait être tentés à l’avenir, de jouer une fois de plus aux apprentis sorciers, produiront naturellement une bonne dose d’ocytocine personnelle, afin de s’inscrire et rester dans un bon sens, et seulement à des fins d’humanisations, avant tout… Car n'oublions pas comme le souligne à juste titre certains post ici, que la production naturelle d'ocytocine est en lien direct à un relationnel qualitatif au sens bien humain du terme...