Ma chef me stresse en permanence

Portrait de zab

Je suis caissière dans une grande surface et j'ai une nouvelle chef depuis 6 mois sur le dos. Je dis volontairement "sur le dos" parce que c'est tout à fait ça. J'ai repris le boulot la semaine dernière et j'ai déjà perdu tout le bénéfice de mes vacances. Je ressens qu'elle ne peut pas me voir. Elle trouve que je ne souris pas assez avec les clients, que je ne vais pas assez vite, que ma blouse est froissée... Je sens que je vais finir par craquer et l'envoyer bouler. Sauf que j'ai plus que besoin de gagner ma vie... J'en ai discuté discrètement avec deux autres caissières qui m'ont dit que cette soit disant chef était rentrée par piston et qu'elle couche avec un des responsables. C'est sûr que si c'est vrai je ne fait pas le poids...
J'aimerais ne pas perdre mes moyens et ne plus stresser, d'autant qu'en rentrant à la maison j'ai les nerfs à vif et que j'ai peur de finir par m'en prendre à mon petit garçon qui n'y est pour rien.
J'ai raconté mon problème à mon frère qui me conseille d'envisager de chercher un autre job si cette hystérique continue à me harceler. Sauf que mon organisation est calée comme ça et fonctionne correctement par rapport à mon fils. Et puis j'ai 44 ans et sur le marché de l'emploi, je suis considérée comme âgée...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bonjour Zab,

Effectivement, la situation n'est pas confortable. Evitez cependant de rentrer dans sa recherche de conflit. Il semble évident que votre  " drôle " de chef fait un transfert sur vous, d'autant que ce qu'elle vous reproche ne tient pas la route. Vous prenez sans doute fantasmatiquement la place d'une rivale puisqu'elle confond travail et affectif. Tout ceci me paraît bien projectif. Elle attend que vous sortiez de vos gonds, ne lui donnez pas cette satisfaction ! Par ailleurs, votre inconscient n'a pas attiré cette situation par hasard. Je comprends vos impératifs par rapport à votre petit garçon mais peut-être faut-il envisager, sans fuir bien sûr, un changement ? Ne vous précipitez pas mais le conseil de votre frère n'est pas dénué de fondement si elle devient insupportable. En attendant, voyez-là comme une grande malade et ne lui donnez pas l'occasion qu'elle cherche. Elle est juste un miroir qui peut vous faire trouver mieux que cette place. A 44 ans, vous pouvez encore évoluer professionnellement (peut-être pour devenir un vrai chef et pas le pantin que vous avez en face de vous) et vu votre caractère bien trempé, je suis sûr que que vous n'allez pas laissé perdurer le malaise...

Portrait de Orlan

Étant au cœur de la problématique de la crise avec ma profession puisque je suis comptable et que je ne peux que constater que l'entreprise française est gravement malade, soyez prudente et faites le dos rond ! Évitez également de porter une oreille attentive aux ragots car ça risque tôt ou tard de vous influencer, de modifier vos perceptions et donc de vous retomber dessus... Ne soyez pas partisane, restez neutre, l'idéal consistant à fuir ce genre de conversations de concierge. Les psys appellent ça des mauvais transferts... Ensuite, rien effectivement ne vous empêche d'ouvrir vos yeux et vos oreilles à bon escient pour envisager de trouver un emploi plus " agréable " au premier abord et en apparence car il y a toujours des mesquineries et des jalousies dans les grandes structures (donc ATTENTION à cette décision éventuelle et ne vous emballez pas !), mais vous connaissez le contexte puisque vous en parlez : d'une part, si vous trouvez un autre job vous serez prise à l'essai et d'autre part, pour décrocher un CDI par les temps qui courent, ce n'est pas évident. Vous semblez seule à élever votre fils. Si vous étiez en couple, vous auriez les coudées un peu plus franches mais dans votre cas, redoublez de prudence... C'est pour cette raison que je me permets d'insister : passez votre chemin quand on vous raconte des balivernes et des histoires de coucheries sur votre chef, acceptez ses remontrances même si elles vous semblent injustes parce qu'après tout, peu importe les raisons, mais elle est quand même votre supérieure hiérarchique et elle aussi a des comptes à rendre à son directeur et si elle veut garder sa place, elle doit faire preuve à son tour de sérieux et même si c'est du zèle, c'est son histoire... De toute façon, plus vous accepterez ce qu'elle vous dit, moins vous l'intéresserez et elle finira par aller transférer sur quelqu'un d'autre... Courage Zab. J'ai cru comprendre que vous cherchiez toujours à être positive. Continuez comme ça. Je pense aussi que votre chef a dû sentir quelques belles potentialités en vous et elle voit certainement une rivale en vous... C'est plutôt un bon compliment qui peut laisser entrevoir une promotion dans cette boîte un jour ou l'autre...

Portrait de yamina.174

Ce que je vais vous dire n'est pas agressif de ma part. Bien au contraire. Mais quand vous dites que votre chef vous stresse, c'est que vous êtes déjà stressée. Sinon votre chef ne produirait pas cet effet sur vous. Au pire, elle l'aggrave mais la racine du problème ce n'est pas elle... Il faut que vous ayez le courage de bien voir sur quoi s'étaye votre stress, donc votre émotivité. Votre post me fait penser à tous ces suicides qu'il y a eus dans les télécoms il y a quelques années. Ces suicides, en nombre qui plus est, étaient dramatiques mais les personnes décédées dans ces conditions avaient un terrain psychologique malheureusement propice parce que d'autres, dans les mêmes conditions de travail (et reconnaissons que ça ne devait quand même pas être le bagne...) ne se sont pas suicidés. Regardez Zab votre malaise avec lucidité pour ne pas accuser à tort votre chef. Ce sera de pire en pire si vous continuez comme ça en raison de la culpabilité que vous allez développer insidieusement... Mais continuez à venir en parler avec nous pour ne pas agir de manière irréfléchie...

Portrait de Isabelle

Et alors ? Même si c'est fondé... C'est son histoire ! Contrairement à ce vous pouvez en penser, ça place est bien plus inconfortable que la vôtre... Car alors elle doit "justifiée" doublement de son rôle de chef ! Et puis c'est vrai, que vos com sur ce forum, sont pleins de bon sens et très positifs ! Ne lâchez pas votre boulot... Tout alimentaire qu'il soit, il est vital puisque vous ne pouvez compter que sur vous... "Un tiens, vaut mieux que deux tu l'auras"... Votre histoire me fait penser à ma soeur... Elle fait le même job que vous. Il y a quelques années, alors qu'elle était déjà dans ce magasin depuis un certain temps, une nouvelle "chef mag" est arrivée. Une "histoire de coucherie" avait précédé son arrivée. De l'avis unanime des caissières, elle était fort désagréable avec le personnel, savait tout sur tout et allait révolutionner l'organisation du magasin... Elle leur a mener "une vie d'enfer" les 5 premiers mois... Un matin, mettant en rayon avec une employée, parce qu'elle trouvait que c'était trop lent... Elle a glissé et s'est cassée le bras... 2 mois plus tard (elle avait un compagnon), son mec a appris et vérifié qu'elle avait un amant... Il est parti... Et pour finir, elle s'est faite virée pour faute professionnelle, elle récupérait régulièrement très généreusement les marchandises invendables (je crois que c'est pour des histoires de dates qui ne sont pas encore dépassées, mais dont la marge avant fin d'utilisation n'est plus dans les normes réglementaires)... Il est vrai que c'est un peu caricatural, pourtant ça arrive... Quand ce n'est pas juste, tôt ou tard, la roue tourne... En attendant, ce qui compte, comme le dit Yamina, c'est que vous preniez soin de vous (dans le sens protection) et que vous parveniez à voir ce qui fondamentalement vous met en état de stress... Tenez bon !

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Beaucoup de remarques sensées et judicieuses de la part de nos foromers. Elles permettent de souligner effectivement que si votre chef projette, vos collègues peuvent aussi le faire, d'où les judicieux conseils d'éviter  ragots et  commérages... et de vous recentrer sur vous. La remarque d'Isabelle conçernant sa soeur devrait également vous aider à comprendre que tout se paye un jour ou l'autre  lorsque ce n'est pas juste. Nous appelons cela le " Surmoi ", nous les psys. Alors gardez-vous de faire justice vous-même. Sachez que la vie s'en chargera...

Portrait de Ugo

Bonjour Zab, tout à fait d'accord avec ce qui vous a été dit plus haut. Il ne s'agirait pas que ce soit votre stress qui vous dirige... Essayez d'objectiver si les remarques de votre chef sont fondées ou non. Si elles le sont, remerciez-la en silence de vous venir en aide, dans le cas contraire, remerciez-vous de ne pas rentrer dans la recherche de conflit sachant que la solution viendra de l'extérieur...

Portrait de cricri

Isabelle a tout à fait raison quand elle dit que la roue finit toujours par tourner.
Toute personne qui a travaillé ou qui travaille rencontre à un moment ou à un autre le genre de tracas que décrit Zab. Dans ces cas-là, il faut rester sur son sillon et avancer sans regarder ni à droite, ni à gauche pour tracer " droit ", c'est-à-dire au nom de la vérité qui finit toujours par éclater au grand jour. Sans compter que ne pas se préoccuper de ce qui se raconte à droite et à gauche permet de ne pas trébucher, ni tomber dans des pièges dont il est difficile de sortir après. Quand on fait son boulot de son mieux, il ne peut rien nous arriver de mal ou alors la justice émerge a posteriori mais émerge quoi qu'il en soit... Mon mari me racontait qu'il avait lu que beaucoup d'œuvres d'art disparaissaient des caves du Palais de l'Élysée au fil des quinquennats... Je lui ai répondu que ça ne m'intéressait pas de le savoir. Les personnes qui les volent ont une conscience et un jour ou l'autre elles seront face à elle et au Jugement Dernier... C'est valable pour tout chef qui persécute son ou ses employé(e)s... C'est triste pour le chef qui un jour paiera la facture comme le décrit très bien Isabelle. S'occuper des défauts ou des vices de l'autre mange de l'énergie et, finalement, ça signifie qu'on cautionne quelque part en tendant une oreille complaisante et que ce n'est pas très bon pour soi. Il faut systématiquement passer son chemin quand les médisances nous parviennent. Je me souviens d'il y a une vingtaine d'années où nous avions monté une toute petite structure bénévole avec deux amies et ce, en bonne et due forme, structure qui s'adressait à des personnes en grande difficulté psychologique. Tout allait très bien et nous organisions des réunions mensuelles qui attiraient chaque fois un peu plus de monde. Un jour est arrivé un couple de septuagénaires, intelligents, cultivés, mais dans le jugement. Ils ont commencé à dénigrer notre travail et à juger les personnes qui expliquaient leurs soucis. Avec mes amis, nous leur avons laissé la structure et sommes parties vers des horizons bénévoles plus conformes à notre idée de l'accueil... Un an après notre départ, cette petite association de quartier a fermé ses portes faute de combattants... C'est ainsi Zab qu'il ne faut pas amplifier les attitudes discutables de votre chef. Elles cesseront de toute façon. Parfois même la magie opère par miracle sans que nous essayons à faire quoi que ce soit ou à nous salir les mains... Votre chef est beaucoup plus à plaindre que vous qui donnez toujours dans vos commentaires le sentiment d'avoir un grand cœur. Certes vous vivez une blessure 'mais elle cicatrisera, tandis que votre chef pourrait un jour être obligée de mettre pied à terre et ne jamais pouvoir s'en relever... Ne dit-on pas d'ailleurs " être mis à pied "...

Portrait de zab

C'est avec beaucoup d'émotion que je viens de découvrir et de lire vos avis. Je vais les décortiquer cet après midi si j'ai un peu de temps, ou demain, parce qu'ils le méritent par leur densité. Visiblement, ils appellent tous à la prudence et c'est vrai qu'il faut que je fasse attention parce que ce n'est pas ma qualité première... Si je suis honnête avec moi même j'écoute facilement les ragots juste parce que ça me détend et que ne fréquentant pratiquement personne en dehors des gens qui travaillent avec moi, j'ai sûrement l'impression de combattre inconsciemment ma solitude. Mais il faut maintenant que j'arrive à stopper ce mauvais trait de caractère dans la mesure où il peut m'attirer aussi des ennuis donnant toujours mon avis souvent loin d'être neutre... Je reconnais que j'attire ce genre de commérages parce que j'aime bien mettre mon grain de sel où il ne faut pas... Je vais me mettre à l'amande en glissant un billet de 20 euros dans le tronc de l'église et pourtant je suis bien fauchée en ce moment. Mais j'en ai marre de fonctionner comme une imbécile, comme si je n'avais pas assez de mes problèmes pour m'occuper de ceux des autres mais pas de la plus jolie façon qui soit. Et avec cette chef je me demande si ce n'est pas ce trait de caractère de débile profonde que je retourne contre moi...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Votre capacité à vous interroger ne fait certainement pas de vous une débile... Loin de là. Il y a effectivement beaucoup de pistes à creuser dans tout ce qui a été dit. Puisque vous faites preuve d'une véritable réflexion, quasiment psychanalytique, j'ai induit plus haut que votre chef projette peut-être sur vous des affects qui ne vous concernent pas. Mais le fait que cela vou dérange au point d'en parler ici signale que cette chef prend aussi pour vous la place d'une autre personne qui vous a agacé souverainement dans votre vie. Ce peut-être un père, un mari ou une autre figure surmoïque. Peut-être, si vous en avez le temps et le désir, cette piste auto-analytique pourra-t-elle vous éclairer et du même coup relativiser... Lorsque l'on comprend par rapport à soi, les autres ont beaucoup moins d'emprise sur nous... A bientôt Zab. Revenez nous dire ce que vous avez trouvé par rapport à cette situation, qui puisse vous apaiser...

Portrait de Sylvie

Bonjour Zab,

Bien sûr que cette chef dysfonctionne et... est-il juste que vous vous retrouviez à payer pour un problème qui visiblement est donc uniquement le sien ? C'est un peu comme si elle vous demandait de porter ses difficultés à elle. Dans le fond c'est quelqu'un de très immature et qui n'est même pas capable de se débrouiller par elle-même puisqu'elle a même eu besoin de coucher pour obtenir un travail.