Ma cousine se remet très mal psychologiquement de son IVG

Portrait de clémentine-78

Une de mes cousines (sans enfant) a fait pratiquer une IVG au mois de juin de cette année, le géniteur ne voulant pas entendre parler de paternité (il est divorcé et père d'un ado).

Depuis, ma cousine ne va pas bien du tout. Elle m'appelle tous les jours en pleurant (nous sommes très proches). Elle regrette cette interruption de grossesse et n'a de cesse de rappeler à quelle date ce bébé aurait dû naître. Elle me dit qu'elle a permis de tuer son enfant et qu'elle ne se le pardonnera jamais. En plus, depuis, son couple bat de l'aile et elle refuse tout rapport sexuel avec son ami.

Elle a consulté son médecin traitant à deux reprises qui lui a prescrit un petit traitement pour qu'elle ne déprime plus mais je n'ai pas l'impression que ça serve à grand-chose... Elle doit le revoir demain mais je voudrais l'aider vraiment à la déculpabiliser. Est-ce que vous pouvez me dire comment je dois m'y prendre ?

Merci beaucoup de me conseiller car ma cousine me fait réellement beaucoup de peine et me cause du souci.

Clémentine

Portrait de Cécile

Je ne vois pas comment je pourrais faire à votre place, sinon lui conseiller avec beaucoup d'amour de consulter un psy. Il est possible que cette IVG ait réveillé une autre souffrance plus profonde. De plus, son ami ne semble pas avoir pris la mesure des conséquences qu'ont engendrées son refus. Pas étonnant, à mon sens, que le couple batte de l'aile. J'espère que des psys viendront vous en dire plus. Je ne suis vraiment pas une spécialiste de la question mais je comprends tout à fait votre souci.

Portrait de M.Christine

En plus des bons conseils de Cécile, je vous transmets ce qui est recommandé : que votre cousine parle beaucoup à ce bébé, à cette âme ; qu'elle lui exprime son regret pour ce geste ; qu'elle ne le rejette pas ; qu'elle l'aime ; qu'il peut revenir ; qu'elle souhaite le meilleur pour lui, etc ... Tout ce qu'elle a besoin d'exprimer, il le comprendra et sera rassuré .

Portrait de Lilou.G

J'ai essayé de me mettre en empathie avec votre cousine et je crois qu'il est nécessaire qu'elle se sépare de son compagnon car, à ses yeux, il représente le bourreau... Il me semble que ça allègera la peine de votre cousine.

Portrait de cricri

À mon humble avis, les choses sont plus compliquées que d'essayer de régler le problème de cette jeune femme par une suggestion de séparation de couple car elle souffre aussi de sa propre culpabilité. J'insiste : se laisser influencer " arrange " bien l'inconscient, comme disent les psys... 

Portrait de Orlan

Je partage complètement le point de vue de Cricri.

La parole est aux psys !

Portrait de yamina.174

Sur des états dépressifs post IVG aussi importants qui durent et comme l'a indiqué Cécile, une prise en charge psychanalytique est fortement conseillée. Effectivement, cette interruption de grossesse, quelles que soient les raisons conscientes rationnalisables et rationnalisées, masquent une problématique des toutes premières années de la vie. Ceci étant, si l'état dépressif de cette jeune femme ne s'améliore pas, je suis certaine que son médecin la dirigera vers ce type de consultation.

Portrait de Jean

Un médecin ne peut pas laisser perdurer cet état de grande détresse. Je pense aussi qu'il proposera des solutions de type psy. Vous pouvez seulement l'encourager à suivre cet avis ! Elle le revoit demain pour la troisième fois et c'est une très bonne chose lorsqu'on sait ce que symbolise la triade. Nous avons eu des discussions sur le sujet. Soutenez affectivement votre cousine mais ne dénigrez pas le médecin. Demandez-lui qu'elle vous tienne au courant mais ne devenez pas sa psy... C'est un métier !

Portrait de Charles

J'ai connu des femmes qui ont fait une IVG. Cela n'a jamais été de gaiété de coeur et les a perturbé. Mais pas au point où en est votre cousine. Je crois qu'une prise en charge spécialisée s'impose effectivement.

Portrait de nanou-69

Je suis en psychanalyse depuis quelques temps et je suis sûre que ce dont parle Yamina, la trace inconsciente, peut être identifiéé via cette discipline. Si c'était ma cousine, je lui conseillerais ma psy.

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je rejoins la sage mise en garde de Cricri. Il n'est pas question que la problématique de culpabilité se déplace essentiellement sur le géniteur. Une séparation, en l'état actuel des choses ne règlerait certainement rien, bien au contraire. Une investigation de l'inconscient permettrait effectivement de mettre à jour l'origine de la culpabilité de votre cousine et de lui permettre de l'assumer, puis de la dépasser. Mais seule votre cousine peut faire cette démarche, peut-être par l'intermédiaire de son médecin...

Portrait de Sofia M

L'état de détresse dans lequel se trouve votre cousine est à prendre très au sérieux. On assiste à ce type de réaction après une IVG chez des profils particulièrement abandonniques et qui peuvent à la longue développer des idées suicidaires...

Accompagnez cette jeune femme psychologiquement bien entendu car si elle fait appel à vous c'est qu'elle vous accorde une grande confiance mais ne vous substituez en au un cas à un avis " psy " car c'est un piège dans lequel on peut tomber par affection. 

Portrait de Orlan

Sofia a raison Clémentine-78 : vous n'êtes pas la psy de votre cousine et si, par malheur, elle venait à passer à l'acte radical et définitif, vous vous le reprocheriez pour le restant de vos jours...

Portrait de Christine-zen

En lisant certains commentaires, je prends conscience que j'ai tendance à me mettre facilement en empathie. Par contre, vous venez de mettre l'accent où il fallait pour moi : les conséquences négatives a posteriori qui peuvent m'échapper... Croyant bien faire, je n'avais jamais réfléchi à cet aspect. C'est sûr que je vais considérer les choses autrement à partir de maintenant.

Merci et bonne soirée,

Christine

Portrait de Gilbert

Yamina et Orlan me font prendre conscience qu'en voulant trop bien faire sans en avoir les compétences on court et on fait courir beaucoup de risque. Je le prends aussi pour moi ! Mes amis psys parlent à ce niveau du complexe du Sauveur que chacun peut développer sans s'en rendre vraiment compte. Prudence donc ! Mais votre réaction, Christine montre que vous avez tout compris ! Bonnes pensées  pour votre cousine et pour vous !

Portrait de Christine-zen

Je ne suis pas Clémentine-78 Gilbert mais Christine-zen et je n'ai pas de cousine dans cette situation-là. Du moins à ma connaissance ! Ma réponse était dans l'absolu...

Portrait de Gilbert

Je suis confus, Christine. C'était effectivement à Clémentine qu'était destinée mon com. Pardonnez-moi !

Portrait de Christine-zen

Bon, c'est votre inconscient qui a dû deviner que j'ai une cousine pas piquée des vers et j'en parlerai d'ailleurs sûrement un jour parce que c'est un vrai cas d'école, genre elle a l'art de traiter ses interlocuteurs ou ses interlocutrices quand ils ne sont pas d'accord avec elle de fous ou de folles ! Carrément et entre autres...

Portrait de clémentine-78

Le docteur de ma cousine lui a pris un RDV chez un psychiatre. Ce qui me rassure. 

Mais le plus important pour moi c'est que vous m'ayez éclairée sur des risques insoupçonnés que l'on peut prendre en voulant trop bien faire...

De grands mercis,

Clémentine