Impossible de faire comprendre à ma fille de 10 ans que je ne suis pas sa copine. Beaucoup de clashs entre nous à cause de ça.
Avez-vous déjà rencontré cette situation ?
Comment êtes-vous arrivé(é) à régler ce problème, si c'est le cas ? J'ai mis le " e " entre parenthèses car certains papas peuvent se sentir concernés...
Ou alors est-on impuissant et, en tant que parents démunis, devons-nous attendre que ça passe ? Mais est-ce qu'en n'intervenant pas, ça passe réellement ?
Michèle
Une question de distance ?
Il est arrivé que ma fille me prenne aussi pour sa copine. C'était à mon avis une tentative pour tester les limites. Les choses se sont réglées sans que je prenne le problème de front. J'avoue que je n'ai pas utilisé d'astuces spéciales dont je me souvienne précisément mais son petit jeu n'a pas duré. Peut-être justement parce qu'elle s'est rendu compte que ça ne tenait pas vraiment la route car moi je ne la considérai pas comme ma copine mais comme une enfant. Peut-être une question de distance à poser sans rentrer dans le conflit... ?
Frederica
Bonjour Cerise, votre histoire me parle beaucoup, j’ai moi-même cinq enfants, je pense qu'en effet, il faut savoir mettre la distance. Le rôle des parents n'est pas simple, il faut leur donner des règles, un cadre, c'est beaucoup difficile et frustrant que de céder à toutes leurs demandes. Ces demandes ne sont que des moyens pour voir où se trouvent les limites acceptables.
Si l'on aime son enfant, il faut savoir agir en fonction de son bien être à lui et pas en fonction de notre propre bien être.
J'ai pour habitude de dire qu'il ne faut pas être en séduction car cela pourrait cacher une peur d'être abandonné (par nos enfants).
Mon expérience de mère m'a fait comprendre qu'il aurait fallu être plus cadrée mais un jour j'en ai pris conscience et je m'améliore chaque jour. J’ai aussi acquis que les enfants ne nous appartiennent. J’ai entendu un jour que ce sont les enfants qui nous choisissent et pas nous qui les choisissons ça m’a fait beaucoup de bien.
Le plus important, à mon sens, Cerise c’est que pour vous le cadre soit évident, et de fait les choses se placeront plus facilement.
Cécile
Une peur d'être abandonné
Je réagis au post de Frederica avec ma propre histoire. C'est vrai que j'ai pu être une peu laxiste avec mes enfants du fait de mon divorce. Ayant été " abandonné " par mon mari, je suis consciente qu'il devait y avoir dans mon positionnement un manque de mise à distance de peur d'être une fois de plus abandonnée. D'où ma difficulté peut-être à poser une certaine distance et, de fait, certaines limites aussi. Mais je me rends compte aussi qu'il ne faut pas dramatiser de trop car j'ai des enfants qui, en règle générale, me respectent aujourd'hui. Sachant qu'il n' y a pas d'éducation idéale et que chacun fait ce qu'il peut en essayant de redresser le tir comme il peut, compte tenu de son histoire et des circonstances...
Amélie
Maman ? Un "savant dosage" !
Plus âgée que vous Horia, mes 3 enfants sont tous des adultes qui ont à leurs tours construit leurs vies de familles. Sans vouloir à nouveau revenir sur mon histoire et la conception de mon fils aîné, dont j'ai déjà parlé ici... Pour faire "rapide", cet enfant a été conçu lors d'une soirée "très arrosée", je n'avais pas tout à fait 18 ans... et je venais d'obtenir mon bac. J'ai gardé mon enfant, mes parents m'ont soutenue mais n'ont pas non plus fait "dans l'assistanat". Je me suis assumée, en travaillant et en élevant mon fils seule, les premières années. Ensuite j'ai rencontré le père de mes 2 autres enfants, et il a adopté mon fils aîné... Dans l'idée de ce "commencement particulier" pour mon premier fils, on pourrait " facilement penser" que son parcours serait "difficile"... ce qui n'a pas été le cas durant l'enfance et l'adolescence, pas plus qu'en tant qu'adulte d'ailleurs... Bien entendu, comme tout un chacun, il a ses propres "épreuves" à traverser, mais dans l'ensemble, sa vie fait montre d'un tracé sans trop de "complications", c'est un homme aujourd'hui ouvert, posé, réfléchis et qui "gère". En essayant de le voir avec un peu de recul, je dirais que c'est un homme bien, fiable et sur qui l'on peut compter. Mon second fils, différent dans sa façon d'être était un petit garçon toujours gai, facile à vivre et qui l'est resté en tant qu'adulte, son couple fonctionne bien et ses enfant se portent bien. Curieusement, c'est la petite dernière, ma fille qui a été l'enfant la plus "difficile" de la fratrie, et même si elle a de grande capacité de travail, beaucoup de volonté et qu'elle mène la barque de notre petite affaire familiale maintenant, autrement dit qu'elle est stable... l'adolescence a été très mouvementée... Et à bientôt 25 ans, elle n'envisage pas de vraiment "s'engager" dans une vie de couple (son compagnon ne l'est qu'à mi-temps, et chacun à son "chez lui"). Elle n'envisage pas non plus, du moins pour l'instant d'être maman, pourtant elle aime beaucoup les enfants... Tout ça pour dire, qu'en tant que parent, on ne peut pas savoir ce que "deviendront" nos enfants en tant qu'adultes. Et pour ma part, je pense au fond de moi, que peut-être celle qui a "curieusement peut-être souffert" du fait que j'ai été une mère célibataire, très jeune qui plus est... Au fond c'est peut-être ma fille, qui pourtant n'a pas "vécue" cette histoire... Mon témoignage est à mettre dans un contexte d'une époque bien sûr... Sans doute aujourd'hui, certains aspects seraient un peu différents, ne serait-ce que le fait d'élever un jeune enfant seule... Il me semble, même si je n'ai pas de recettes (!) qu'il est bon de rappeler qu'un enfant ne doit pas tout confondre... Chacun sa place... Mais peut-être que tout simplement votre fille vous "teste" actuellement Cerise... Et à chaque fois qu'il vous semble qu'elle se méprend, rappeler lui que vous l'aimez mais que vous n'êtes pas sa copine, mais sa mère et qu'elle ne peut pas s'exprimer de la même façon puisque ce sont des "relations différentes"... Et d'ailleurs, en précisant bien que c'est encore une autre relation, lui avez-vous déjà demandé si elle se permet de parler à l'institutrice comme elle parle à sa copine ? Mais ce n'est que mon avis cependant...
Natty
Chacun sa place
Je n'ai pas de recette non plus ! Je peux juste témoigner d'un passage que vous m'avez rappelé Cerise. Ma fille avait 12 ans, et commencait depuis quelques semaines "à me prendre un peu la tête", en me "répondant" beaucoup, et se "moquant" ouvertement de certaines de mes réponses... A chaque fois, je la remettais à sa place, en lui disant que je n'étais pas sa copine et qu'elle n'avait pas à me parler sur ce ton ! Vous voyez, un peu "conflit" quand même ! Un soir, alors que se répétait le même "film" depuis plusieurs jours, je n'ai pas eu le temps de répondre... Son père a pris la parole et la remise vertement à sa place, en lui disant que j'avais raison, et que la maison n'était pas la cours de récré avec les copains et les copines... Ma filles est restée "bouche bée" et de ce jour-là, n'a plus chercher, en tout cas de cette façon, à "me faire sortir de mes gonds".
Gilbert
Poser une limite précise
Il me semble que si cela va au clash chaque fois, cela ne résout pas le problème. Peut-être pourriez-vous poser une limite plus précise en la prévenant à l'avance que la prochaine fois il y aura sanction. A dix ans, on peut toujours trouver quelque chose (supression du portable si elle en a un, interdiction de jouer avec l'ordinateur pendant quelque temps, etc.). C'est évidemment l'ex-enseignant qui parle. Une manière de fixer des règles du jeu (je). Une fois défini, il faudra s'y tenir. Effectivement, comme dit Amélie, je ne pense pas qu'elle se permette à parler de la sorte à ses enseignants... Enfin j'espère !
Jean
10 ans, un âge compliqué
Peut-être que votre fille veut jouer à la grande et être au même niveau que vous ? Et qu'elle fait tout ce qu'elle peut pour que vous vous en rendiez compte. Mais ce n'est qu'une supposition. Je ne suis pas psy et n'ai pas non plus de remède miracle.
cricri
Une question d'autorité naturelle ?
Je n'ai jamais connu ce genre de problème avec mes filles mais il est vrai qu'à l'inverse, elles m'ont toujours reproché d'avoir été trop sévère et trop autoritaire. Très sincèrement, je l'ai fait spontanément, croyant être dans le juste (je saisis maintenant à mon âge que le juste ne signifie rien ou pas grand-chose...), et surtout j'ai été élevée moi-même de cette manière... Tout ça pour dire que, quoi qu'il en soit, il est impossible au nom de la décence de copiner avec son enfant, fille ou garçon, car c'est la porte ouverte à tout. J'ai connu ça avec une de mes relations : la mère et la fille, mariées, se couvraient mutuellement quand elles allaient rejoindre leur amant. Aux dernières nouvelles, elles passent leur temps à se disputer (limite folie pour la fille, qui a fait à plusieurs reprises des séjours en hôpital psychiatrique) et la personne (fiable) qui m'en a parlé m'a confié - ce sont ses propos - qu'elles étaient aussi hystériques l'une que l'autre... Le copinage ne résoud donc rien et, comme le soulève Cerise, me semble à éviter impérativement... Il me paraît logique pour cette maman de rappeler à sa fille systématiquement la différence d'âge et la place de chacune dans la filiation.
Orlan
Stop à l'enfant-roi ! 3 fois stop !!!
Marre de cette place ÉNOOOOOOORME donnée de plus en plus par les parents (oui oui !) à l'enfant qui ne demande que ça. Quand il nous sollicite mi-séducteur mi-menaçant (il connaît toutes les formes de chantage pouvant faire flipper ses parents !), à nous de lui asséner un NON tonitruant car dans sa vie professionnelle, si - par exemple - il a un emploi subalterne, il ne pourra pas se comporter en chef ou alors il prendra la porte ! Mon fils n'est pas mon copain, il le sait et si ça ne lui plaît pas c'est pareil ! À Cerise de rappeler à sa fille qu'en tant qu'adulte, elle a une amie (ce qui est certainement le cas) qui lui convient et qui lui suffit amplement. Et quand sa gamine cherche à dépasser les bornes, une bonne punition adaptée à son âge lui rappellera les limites protectrices.
Lakshmi
Réagir
N'ayant pas d'enfant, je me sens non autorisé à donner des leçons d'éducation. Cependant, je n'ai jamais copiné avec mes parents et même si j'ai certains griefs (acceptés aujourd'hui), je les remercie d'avoir poser des limites. A mon sens, il est important de réagir et de remettre de l'ordre dans la relation. C'est l'exemple catastrophique donné par Cricri qui m'a poussé à m'exprimer.
Younes
C'est ça ou l'appel à Super Nanny
L'émission de télé et elle n'est pas la seule dans ce type de coaching a le succès qu'elle n'aurait certainement pas eu du temps de mes parents et grand-parents. Il n'y ait question que de limites à donner. Aujourd'hui, j'ai entendu un papa dire ouvertement (lors d'un vide grenier) qu'il cédait toujours aux désirs de son enfant qui devait avoir moins de 3 ans...
Gabrielle
Il n'est question que de règles à poser
J'ai vu aussi quelques-unes de ces émissions. Il n'est effectivement question que de poser des règles. On y voit des situations ubuesque où les enfants ont pris le pouvoir...
Gilbert. R. Psy...
Principe de réalité et bon sens
L'intervention un peu musclé d'Orlan n'est aucunement dénuée de bon sens. Les limites imposées par l'adulte aimant à son enfant sont toujours protectrices. Cautionner à l'inverse un caprice ne le prépare pas à affronter la vraie vie. Cerise, tenez le cap fermement et montrez-lui qui commande tant qu'elle est sous votre responsabilité. Je sais que ce n'est pas évident mais votre " père-sévérance " fera la différence et tout le monde y retrouvera sa place pour une meilleure harmonie relationnelle.
M.Christine
Les règles de base
Un enfant doit savoir que tout n'est pas permis . Ce n'est pas inné . Quelqu'un doit bien le lui apprendre !
Et il vaut mieux pour lui que ce soient les parents plutôt que l'école, ou plus tard la société . Ca lui fera gagner beaucoup de temps .
Oliver
Je crois aussi que M. Christine a raison !
Je n'ai pas d'enfants mais je coache dans une équipe de foot. Il n'est pas question que je devienne leur copain, sinon je ne peux plus rien faire ni leur apprendre. C'est important de prendre sa place et de ne pas céder. Les enfants vont très vite pour sentir nos failles et je ne pense pas que ce soit leur rendre service que de laisser faire.
cerise-du-26
Vous avez + d'autorité que moi
Je me croyais sévère, autoritaire, mais en découvrant vos posts, je suis bien obligée de me rendre à l'évidence : je suis plutôt genre " Main de velours dans un gant de velours " et c'est certainement ce qui fait que ma fille prend de + en + le dessus.
Je ne veux pas me dédouaner facilement mais je suis un peu l'héritière de Mai-68, de l'éducation Françoise Dolto, et je crains toujours de ne pas être assez souple en tant que maman. J'ai l'impression que, grâce à vos avis, j'ai une prise de conscience et que c'est d'abord à moi de changer si je veux que ma fille rentre dans le rang, tant qu'il en est encore temps.
Merci pour vos excellents conseils.
Cerise
Nadia
J'ai tendance à être un peu trop laxiste
Cette discussion me fait comprendre que j'ai tendance à être un peu trop laxiste avec les enfants et donc, comme l'implicite Cerise, certainement avec moi-même aussi.