maman solo, papa absent

Portrait de Aglaé

Aujourd'hui, j'arrive au bout de ma patience. Mon coeur de maman souffre beaucoup et voilà que les larmes me montent rien qu'à l'écrire ! C'est nul !

Ma situation personnelle actuelle n'est plus un secret pour vous ! Une rupture difficile, mais encore ambigüe de part notre cohabitation, et une petite fille de 2 ans au milieu. Il me semble vous avoir fait part, dans un autre message, de la situation professionnelle du père de ma fille : il ne fait que travailler. Tous les jours de la semaine, à n'importe quelle heure et jusqu'à n'importe quelle heure. Il ne voit presque plus sa fille et ne s'en occupe pas. 

De mon côté, j'ai trouvé un emploi qui me plaît, une nounou parfaite que ma fille adore et, concrètement, je m'occupe de tout à la maison. Ma fille et moi avons notre petite routine, tout se passe bien, mais le résultat, c'est que je cours tout le temps, partout ! J'aimerais que son père prenne parfois le relais, le week-end notamment, mais non.. Par exemple, je prépare un oral très important pour lequel je dois fournir beaucoup de travail personnel, alors que lui s'autorise à aller au bureau le samedi et le dimanche, moi, je n'ai d'autre choix que de travailler sur les temps de sieste de ma fille.

Aujourd'hui, un cap a été franchi et je craque. Avant-hier, il a passé la nuit au bureau, et la nuit dernière il a mis son réveil à 3h du matin !!! Pire encore, depuis quelques temps, il ne respecte plus sa parole. Un exemple qui remonte à 5 min : Il y a 2h, il m'a dit qu'il était en route et du coup, j'ai attendu pour coucher la petite...sauf que 2h plus tard, il n'est toujours pas là. 

Notre fille est arrivée à sa "phase papa". Elle le réclame beaucoup et parfois même, elle l'attend avant de s'endormir le soir.. Je suis obligée de lui dire qu'il viendra lui faire un bisou lorsqu'elle se sera endormie pour qu'elle accepte de se laisser aller au sommeil Sad  

Je craque. J'ai envie qu'il parte. Mes sentiments sont confus. Et en même temps, lorsque je pense à notre fille, ça me tord le ventre.. je ne sais plus du tout ni comment réagir, ni quoi faire, ni comment envisager la garde. 

Merci d'avance pour vos messages qui vont, je le sais, me réchauffer le coeur Smile

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bonsoir Aglaé,

Vous avez eu raison de venir exprimer votre malaise sur le forum. S'il ne donne jamais de recettes toutes faites, au moins a-t-il l'énorme avantage de permettre une interrogation évolutive.

J'ai suivi effectivement votre histoire. Il me semble me souvenir en effet qu'il était question de garde d'enfant et que les foromers étaient unanimes pour vous conseiller de passer par la loi. Apparemment, votre séparation n'en est pas une dans les faits puisque vous cohabitez. Pas étonnant à mon sens que les choses se dégradent à ce point. Votre ex - mais toujours soit-disant ami - vous fait payer quelque chose. Son comportement n'est effectivement pas très logique. Êtes-vous sûre qu'il se rend à son travail ? Je ne voudrais pas semer le doute mais le principe de réalité est toujours salvateur.

Vous êtes séparés tout en vivant ensemble. Pour votre petite fille, c'est impossible à comprendre, d'où ses angoisses. Mieux vaut mettre les choses au clair, à mon sens, en ayant deux lieux de vie différents. Un enfant a besoin de visualiser la séparation de ses parents de façon concrête. Vous ne serez pas la seule à élever un enfant seule. Il y a des mères sur ce forum qui s'en sortent très bien. Elles viendront certainement vous soutenir en évoquant leur expérience. 

Vous dites que vous avez un oral important à préparer. Il n'est pas question que votre ex-ami vous contrôle davantage. A vous de prendre une décision. Vous ne devez plus cautionner une situation qui ne vous convient plus. Je sais que ce n'est pas évident mais vous sentirez une réelle libération en étant authentique avec vous-"m'aime". Tenez-nous au courant Aglaé. Vous n'êtes pas seule ici. A bientôt !

Portrait de Aglaé

Merci Gilbert pour votre réponse qui me fait beaucoup de bien Smile

Vous avez raison de soulever la question de la véracité des dires de mon ex-compagnon, au sujet de ses déplacements, rdv etc. Si cela avait été quelqu'un d'autre, je lui aurais posé la question aussi ! Néanmoins, je n'ai pas le moindre doute sur ses agissements. Je ne sais pas pourquoi, c'est comme ça, je lui ai toujours fait confiance à ce niveau-là, et je sais qu'il m'en parlerait. J'ai été trompée nombres de fois et je l'ai toujours "su", ressenti. Ce n'est pas le cas, aujourd'hui. 

Ensuite, vous êtes complètement dans le juste : je dois prendre et assumer une décision. Après m'être livrée ici, tout à l'heure, j'ai enfin ressenti la force de lui parler. Je lui ai dit que la situation ne me convenait plus du tout et qu'il devenait urgent qu'il déménage, aussi bien pour moi que pour notre fille. Maintenant je vais simplement devoir lui demander quotidiennement où en sont ses recherches, mais finalement ce n'est pas si grave. Les actions sont en marche, les choses vont se placer et je suis beaucoup moins inquiète quant à la suite. En effet, pour notre fille, les choses seront claires et les bases posées pour prendre un nouveau départ Smile

Portrait de Isabelle

Je ne peux que largement acquiescer à la réponse que vous fait Gilbert R. Psy. Bien que n'étant pas une professionnelle moi-même, pour avoir traversée la situation d'une séparation avec un enfant en très bas-âge, avec le recul, je suis intimement persuadée, que c'était la seule solution envisageable, et je n'ai, pour ma part, aucun regret... Même si cela a engendré des souffrances, autant pour mon fils, que vis-à-vis de moi-même (n'y voyez pas de narcissisme mal placé de ma part...).

Il n'est pas question ici, "d'idéaliser" quoi que ce soit... Personnellement, les 2 premières années après la séparation, ont été extrêmement "compliquées", mais au bout du compte, je me suis "redressée", grâce aussi à une poignée d'amis, tout autant que par des mains tendues sur un plan familial aussi... Et parce que j'avais le "privilège", et je considère réellement que c'en est un, d'avoir déjà un solide travail analytique à mon actif...

Il me semble, comme le souligne à juste titre Gilbert R. Psy, qu'il est incontournable, pour ne pas dire urgent maintenant, que votre séparation soit clairement établie... D'ailleurs, vous le savez déjà par vous-même... Bien sur que votre toute jeune fille, va traverser elle aussi des turbulences... Mais, de par mon expérience (ce n'est que la mienne...), il est nécessaire et protecteur pour tout le monde, y compris le père de votre enfant d'ailleurs... d'en passer par cette mise en acte, pour qu'une évolution "avenir" se mette en place... Vous aurez un jour... le sentiment intime d'avoir fait ce que vous deviez faire... "Le jeu en vaut surement la chandelle" si je puis dire... Tant pour vous que pour votre fille...

Je ne peux que vous dire COURAGE ! Mes amitiés sincères Aglaé.

Portrait de Juliette

Je rejoins les commentaires de Gilbert. R. Psy et Isabelle, la séparation de corps est impérative, pour vous, pour votre fille et aussi pour le père de votre fille. Il fuit le domicile en étant en permanence au bureau et vous, vous faites tout, ce qui veut bien dire que vous êtes prêts tous les deux pour vivre votre nouvelle vie chacun de votre côté, l'un sans l'autre.  

Je vous souhaite beaucoup de courage et vous adresse mes pensées amicales. 

Portrait de Aglaé

Merci infiniment d'avoir pris le temps de me répondre et me rassurer Smile Vos réponses me font du bien et me confortent dans ma position.

Le moment est, sans conteste, venu pour nous de nous séparer "pour de vrai". En tout cas, le moment est venu pour moi. Je pense que j'avais besoin de ces quelques mois "supplémentaires" pour prendre réellement conscience des enjeux et des conséquences de cette séparation, mais aujourd'hui, tout mon Etre crie "stop" ! Donc, comme vous le dîtes Juliette, je suis prête ! D'ailleurs, je me réjouis à la simple pensée de redécorer mon intérieur, me réappropier les lieux et aux soirées en tête à tête avec ma guitare :) 

Concernant la garde de notre fille, cela reste encore un peu flou. Et ma colère ne m'aide pas à y voir clair, pour le moment, alors chaque chose en son temps. 

En fait, pour tout vous dire, je ne crois même pas que ce soit la rupture qui me fasse le plus souffrir. Ce qui me fait terriblement culpabiliser, c'est lorsque je me surprends à penser que je vais (enfin) retrouver des moments pour moi et rien que pour moi..sans compagnon et sans enfant.. D'un côté, j'ai hâte de me retrouver en tant que Femme et faire des choses pour moi, et d'un autre côté, je m'en veux parce que j'ai peur que ma fille vive cela comme un abandon... Je sais bien que c'est ridicule et c'est d'ailleurs très probablement de la projection !

Merci encore mille fois à vous Smile