Marre de conseils santé infantilisants

Portrait de clémentine-78

J'ai écouté une émission sur la récrudescence de cancers dans le monde.

Un célèbre professeur de médecine était invité à donner son avis sur la question vu qu'il a sorti un livre sur le sujet !!!

J'ai cru que j'allais tomber par terre : il faut manger des antioxydants, de l'ail, du curcuma, boire du thé vert, et c'est top : pas de cancer à l'horizon !

À titre personnel, j'en ai marre de ces inepties et qu'on nous prenne pour des cons. Je ne sais pas si ce Docteur roule pour des laboratoires phyto mais qu'il arrête d'essayer de nous faire prendre des vessies pour des lanternes ! S'il suffisait de bouffer de l'ail pour ne pas chopper le cancer, ça se saurait. Que ce soit un petit complément, un minuscule atout, je veux bien mais stop aux messages grotesques qui égarent les patients potentiels. Déjà, ce n'est pas un médecin pour rien : il a juste oublié que la bonne santé, ça commence dans la tête. Est-ce que d'ailleurs vous savez pourquoi ???

Mais, autre question, peut-être avez-vous une approche de la phytothérapie au service de la protection du cancer plus positive que la mienne et que vous saurez me convaincre ???

Portrait de Jean

D'accord avec vous, d'autant qu'une personne de mon entourage m'a  " gonflé " il y a quelques jours en donnant ce type de conseils miracles à un homme obèse. Inutile de vous dire que ça a mis cet homme complètement à l'envers et qu'il a fallu que j'intervienne pour faire comprendre à cette donneuse de leçon qu'elle était en train de faire plus de mal que de bien. S'il suffisait - vous avez raison - de manger des antioxydants pour régler l'obésité, la boulimie et toutes ces somatisations qui s'originent le plus souvent dans le psychisme, ça se saurait. Il est vrai que lorsque des médecins profitent de leur aura médiatiques pour véhiculer ce type d'ineptie je comprends que vous en ayez marre !

Portrait de clémentine-78

Vous n'avez pas répondu à mes 2 questions, d'autant que je suis peut-être dans l'erreur ???

Portrait de Sofia M

Je comprends votre déception Clémentine-78 dans la mesure où, effectivement, les deux questions que vous soulevez sont sérieuses et ne demandent pas que l'on s'emballe...

Je vais essayer d'y réfléchir de mon côté quand j'aurai un peu plus de temps (je suis en pause boulot en ce moment) pour ne pas uniquement reprendre votre " coup de gueule ", en sachant que je suis certaine que vous aurez de toute façon des commentaires en adéquation avec vos attentes... Juste un peu de patience est nécessaire !

Portrait de clémentine-78

C'est vrai que je suis un peu épidermique et que je sais que les foromers viennent par gentillesse mais ça ne sert à rien de venir superficiellement... Ce n'est pas le but et si on ne sait pas, il vaut mieux s'abstenir. C'est mon avis et tant pis si je choque !

Portrait de Jean

Oui, Clémentine, vous avez raison et je m'en excuse. Etant solidaire de votre réaction, j'en ai oublié vos questions. Je vais essayer de me rattraper un peu...

1) J'ai appris par un travail sur moi, ce qui est souvent confirmé ici au détours de discussions, que nos somatisations sont les héritières de nos conflits psychiques internes. Ainsi, la Psychanalyse, par exemple, qui travaille sur les noeuds inconscients peut-elle s'avérer préventive. Par contre elle ne prétend pas à la santé parfaite. La maladie faisant partie de la destinée humaine, quoi qu'on en dise.

2) Quant à la phytothérapie, j'avoue que je ne suis pas un spécialiste. Mais je pense qu'elle peut être utile, à condition de ne pas en faire une panacée.

Mais je pense que d'autres viendront s'exprimer aussi, avec peut-être plus d'objectivité que moi.

Portrait de clémentine-78

Merci pour votre réaction pleine d'humilité et, en plus, vous avez ouvert la voie à d'autres foromers mais j'ai beaucoup aimé votre commentaire sur les somatisations que je pense avoir compris.

Il faut savoir qu'une personne très proche dans ma famille a un cancer et que ce professeur m'a particulièrement énervée, peut-être à tort encore une fois ??? Et du coup, c'est vous qui avez pris parce que j'avais l'impression que vos non-réponses reprenaient le discours " gratuit " de ce médecin...

Avec toutes mes excuses et à +

Portrait de Pauline

J'ai un exemple à propos d'une vie "saine" qui pourrait aller avec ce qui est dit ici, à savoir que si c'était suffisant pour ne pas avoir de cancer... Il y a longtemps maintenant, nous avions le père de mes enfants et moi, des voisins plus âgés, qui au bout de quelques temps et plusieurs invitations de bon voisinage, était devenus de vrais amis. Leus deux enfants fille et garçon, étaient chacun mariés et avaient des enfants. Leur gendre, avait une belle situation et toute la famille, vivait sur la Côte d'Azur. Cet homme avait un mode de vie très sain. Sportif, il courait 20 km tous les matins, avant d'aller travailler. Il ne fumait pas, ne consommait que rarement de l'alcool et de façon tout à fait modéré, avait une alimentation très naturelle, légumes de son jardin, fruit frais etc. Tout ça bien avant la "mode du bio". Il avait aussi un mode de vie très "organisé" et veillait tard rarement... Ce qui d'ailleurs avait souvent amené de la part de nos amis, des plaisanteries à son sujet... en dehors de lui bien évidemment. Cet homme à l'âge de 41 ans, a été diagnostiqué d'un cancer des poumons et en est mort à peine 1 an plus tard... Cet exemple est resté dans ma mémoire, parce que tellement surprenant... Je crois qu'il y a quand même une question de destin, quoi qu'on fasse... Et d'ailleurs, peut-être aussi que certaines personnes, "savent" que ce sera leur destin de mourir d'un cancer... Ma grand-mère paternelle est morte très âgée d'un cancer généralisé, qui a débuté par un cancer des intestins... Et toute sa vie, elle n'a eu de cesse d'être toujours préoccupée par le fait "d'aller à la selle" (excusez-moi) très régulièrement... C'était presque une "obsession"... Je me suis souvent demandée, si d'une certaine façon, elle ne s'était pas finalement "programmée" en quelque sorte...

Portrait de rosaliehlene

Dés qu'on parle de cancer  on branche les gens sur "emotionnel". Et ça se comprend. Chacun de nous ou presque a eu dans son entourage une personne qui en a souffert et qui souvent en est morte.

Je ne sais pas si manger de l'ail ou du curcuma évite le cancer mais cela fait certainement partie d'une démarche positive: le cancer comme n'importe quelle autre maladie ne se résume pas à un dyxfonctionnement du corps. Il témoigne d'un dysfonctionnement global de notre vie . Et il n'y aura pas de guérison durable si nous ne prenons pas ce facteur en compte. 
Même si les Monsanto et consorts s'efforcent de dissimuler les dégâts qu'ils font ils ont une part de responsabilité importante dans la flambée de maladies graves qui sont la plaie actuelle de l'occident. Donc la première chose à faire est d'examiner notre mode de vie pour voir ce qui peut affaiblir un système immunitaire qui devrait nous protéger de toutes ces saloperies. Alimentation, sommeil, exercice sont les premiers facteurs qui assurent son bon fonctionnement. Le professeur Joyeux qui est loin d'être un plaisantin le dit et le répète et il a raison. Et curcuma et ail entrent dans cette façon de voir , même si naturellement ils ne constituent pas une panacée.
Les facteurs psychologique ne sont pas à négliger non plus: lorsque ma belle soeur a déclenché un cancer au poumon (elle qui était prof de sport et ne fumait pas) on venait de supprimer l'institut dans lequel elle aidait de jeunes handicapés à surmonter ce handicap au moyen du sport. Ce travail était sa raison de vivre et lorsqu'on le lui ôté elle a craqué....trois ans après elle était morte.
Et deux ans après encore mon beau père est mort d'une leucémie: il ne s'était jamais remis de la perte de sa fille.
Moi, j'étais furax de voir que les médecins se refusaient à prendre en compte leur désespoir, déclaraient que la chimio était la seule solution à leur problème et que tout irait bien si ils acceptaient de se soumettre  encore et encore à ces traitements si pénibles à supporter. Mais quel est le traitement qui peut réparer un coeur brisé et redonner à quelqu'un le goût de vivre?
Dans les deux cas on pouvait facilement relier l'effet à sa cause, mais bien souvent le malaise est beaucoup plus diffus. Ce serait plutôt un ras le bol, un sentiment qu'on est dans une impasse, qu'on a dû renoncer à ses rêves. Mais ce n'est pas moins douloureux. Et un bon psy peut peut être aider à clarifier les choses et à sortir de l'impasse.

Je ne sais pas si la phytothérapie a ou non une efficacité aussi grande qu'on le dit , bien qu'il y ait des tas de témoignages dans ce sens mais si elle aide à rétablir le système immunitaire et à le mettre en état de lutter, il me semble qu'il serait dommage de s'en passer.
Ce qui est "gonflant" pour reprendre le mot c'est cette certitude qu'ont les uns et les autres  que le traitement qu'ils préconisent est le seul valable alors que la maladie est toujours une affaire entre le malade et lui même et que l'on peut apporter un éventail de solutions possibles, mais pas la solution. 

Portrait de Isabelle

J'irais dans le sens de ce que dit Pauline... J'ai connu, il y a déjà longtemps, un couple dont l'homme était d'origine irakienne kurde... Il était issu d'une famille "aisée", cultivée... Le père et ses deux frères aînés, ont été assassinés par le "gouvernement" en place, à l'époque... Il avait 14, 15 ans à ce moment-là... Pour sauver sa vie, sa mère lui a expliqué qu'il fallait qu'il quitte sa famille et son pays... Elle s'est débrouillée et y est parvenue... Je ne connais pas dans le détail, toutes les "périgrinations" de A. Cependant, très tôt, il entrera dans la Légion Etrangère, et au fil du temps atteindra le grade le plus "élevé" en tant que sous-officier... Respecté et apprécié de tous, c'était un homme charmant, dont on "sentait" l'excellente éducation. Il se maria, et devint père un peu "sur le tard" aux environs de 40 ans... Son fils est d'ailleurs né en Territoire français, mais bien loin de nos frontières... Tout semblait aller bien dans sa vie... Et puis il y a eu le conflit en Irak... Lui qui n'avait jamais refusé aucune mission, en lien à son métier... pris l'initiavive de "discuter" avec ses supérieurs en disant qu'il lui était impossible humainement, d'être en mission dans ce conflit... sa demande fut d'ailleurs entendue et respectée... 5 à 6 ans plus tard, cet homme mourra d'un cancer foudroyant du pancréas... Hormis le fait, presque "au premier degré" dans ce cas, qu'un cancer "ronge" en quelque sorte et que l'on peut tout à fait l'associer à du "non-dit", des "souffrances" gardées en soi... Ce qui m'a interpellé dans cette histoire... C'est le fait même que le pancréas, qui est une glande, "fabrique" et "régule" l'insuline en lien direct avec le sucre donc. Et lui a été "coupé violemment" de sa terre natale, de sa mère et ses soeurs restées dans leurs pays... sans qu'il n'en n'ait plus jamais de nouvelles semble-t-il. Peut-être que mes liens sont erronés... Mais j'ai aussi associé ce "cancer" au fait même que le "goût sucré" de nos premiers mois de vie, reste dans notre mémoire, ce goût sucré en lien premier à la mère et au sein nourricier... C'est peut-être un peu de l'analyse sauvage de ma part... Pourtant, il me semble, que c'est ce qu'à en partie traduit le cancer de cet homme...

Portrait de rosaliehlene

En médecine chinoise le pancréas est lié à l'élément terre: la douceur qu'on peut se donner à soi même. Hamer relie le cancer du pancréas à l'anxiété, à la colère vis à vis de sa famille au fait qu'on vous ait fait un truc "dégueulasse" ce qui me semble correspondre à ce qu'a pu ressentir ton ami, lâché par sa famille d'origine, lâché par sa famille adoptive...
Il existe des tas de bouquins sur le sens de la maladie ( mes préférés sont ceux de Michel Odoul et de Robert Guinée) et même si on ne prend pas l'interprétation au pied de la lettre elle peut être une indication sur la direction à suivre pour trouver la cause. 

Portrait de Viviane

Pour moi, tout ce qui est en lien aux médecines alternatives, donc également l'alimentation... sont des possibilités intelligentes à notre disposition, pour une meilleure santé... Mais, et pour l'avoir déjà dit à plusieurs reprises ici, à titre préventif avant tout... A développer, à mon sens, le plus tôt possible comme bonne hygiène de vie... De la à "affirmer" que parce qu'on consommera tels et tels aliments en particulier, on n'aura jamais un cancer... me semble tout de même un peu simpliste en soi ! D'ailleurs, j'ai souvenir d'un post, ou le kale (que les américains pronent comme étant le "miracle" santé) était quand même "remis" en question, à juste titre selon moi, et je n'étais pas la seule... De plus, que certaines sommités médicales, mettent en avant, l'alimentation comme anti-cancer... pour moi c'est un peu "fort de café", dans la mesure ou de toute façon, on reste uniquement sur l'aspect "corps" de l'individu... qui plus est, et ça n'engage que moi... il me semble que ces messieurs-dames, cherchent un peu quand même à se rassurer eux-mêmes, dans la mesure, ou sur un plan communication et relationnel, et selon différents "dires" autour de moi... il reste encore beaucoup à faire dans ce sens déjà... Hors, et c'est ausi là que je veux en venir avec mon propos... l'être humain est doué de la parole et ça n'est pas pour rien ! Y compris, que par le biais de la psychanalyse par exemple, nous savons tout autant, que "libérer la parole" et donc "entrer en communication" avec soi et donc aussi avec l'extérieur, permet, pour une part indéniable un "mieux-être" protecteur et salvateur... Mais il tout autant question alors "d'accepter" sa trajectoire de vie... et de "faire avec", quelle qu'elle soit... Et à mon sens, si dans cette trajectoire, il est inscrit qu'on mourra d'un cancer... Je ne vois pas comment on pourrait y échapper... Il y une part de destin qu'il ne nous est pas donné de modifier... Ou alors, c'est qu'on est Dieu en personne ! D'ailleurs, c'est peut-être là, en définitive, qu'il y a un "problème"... Le pouvoir, sous toute forme, reste un aspect que chacun se doit d'éradiquer...

Portrait de rosaliehlene

Certes l'alimentation reste dans l'aspect corps.... mais si elle est choisie et absorbée en conscience avec l'intention et le désir de donner le meilleur à un corps qui- malgré tout -est notre véhicule indispensable on introduit aussi l'esprit. Effet placebo peut être mais même les médecins les plus "mécanistes" ( sans intention malveillante) admettent son action. Et il faut bien reconnaitre que notre civilisation maltraite le corps.... on l'alimente n'importe comment, on le surmène ou au contraire on le maintient dans l'immobilité devant une machine ou un ordinateur, s'il proteste on le bourre de pilules pour le faire taire ( ce qui parfois réussit tout de même à le réparer au moins momentanément). Et bien souvent hélas les médecins entrent dans le jeu et ordonnent le médicament  réclamé par le malade alors qu'ils savent fort bien que si on ne modifie pas la cause l'effet reparaîtra tôt ou tard.
Certes  il y a aussi une trajectoire de vie et il faut l'accepter, ce qui libère de l'énergie, mais rien n'empêche de tenter de la changer. Nous sommes dotés de libre arbitre que je sache , même s'il nous est souvent difficile de l'exercer en raison des multiples programmations qui l'entravent. 
Jung, je crois disait "ce qui ne parvient pas à la conscience nous revient sous forme de destin". 
Nous avons toujours le choix de la façon dont nous gèrerons les épreuves de la vie: elles peuvent nous briser ou nous rendre plus forts. Nous pouvons aussi décider de déclarer forfait. Mais je ne crois pas que nous soyons obligés de subir en s'en remettant à d'autres pour assurer notre salut.

Portrait de Viviane

Peut-être mon propos était-il maladroit... Il est bien entendu, que je n'allais pas du tout dans le sens de "subir" ! Mais à mon tour... vous me faites poser question... je ne suis pas convaincue que le médecin, en règle générale soit sur une position de "victime" vis-à-vis du patient... A mon sens, ce serait bien plutôt sur "moi je sais" un peu "dominant" quand même...

Portrait de Thierry

Bonjour clémentine-78,

Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre témoignage sur un sujet personnel. Je tiens à vous informer que vous ne trouverez aucun conseil dans les propos qui suivent. Je souhaite juste partager avec vous une réflexion sur la maladie, dans une approche humaniste, ne cherchant pas a vous donner des remèdes ou de recettes magiques ou chimique d'ailleurs. Je recherche plutôt des « pistes » pour tenter de faire des liens qui pourront, peut-être nous permettre de mieux comprendre le « message » que nous apporte une maladie dans nos vies.

Je travaille quotidiennement avec des patients atteints de différentes pathologies et notamment des patients atteints de différentes formes de cancers. Je confirme que le cancer touche tous les "profils" de patients : sportifs, obèses, minces, personnes mangeant du bio...

Au fil de ma pratique professionnelle d'infirmier et de part mon histoire de vie, mes parents sont décédés de cancers à un an d'intervalle, j'ai la conviction que la maladie (mal à dire) cherche à nous guérir. Le mécanisme de la guérison, comme le mécanisme de déclenchement de bien des maladies, échappe en grande partie au médecin. En luttant contre le mal, son action tend à en restaurer les conditions, mais beaucoup d'éléments en demeurent mystérieux. La médecine commence à envisager un changement de paradigme en développant une vision très différente des pathologies, lesquelles sont envisagées comme des mécanismes sensés et logiques, des efforts de survie, et non comme des défaillances ou des erreurs de la nature.
Selon le Dr Eduard Van den Bogaert, «le cancer se développe parce qu’il sert à quelque chose et qu’on peut l’arrêter spontanément quand on a compris son message». Et le Dr Philippe Dransart nous dit aussi que, «la maladie est une amie qui cherche guérir les plaies de notre âme». Aussi, comment ce qui nous afflige pourrait-être bénéfice et comment les maux (mots) pourraient-ils être un bien ?

Cette vision de la maladie peut choquer nos croyances toxiques et manichéennes : séparation radicale, voire diabolique, entre le Bien et le Mal. Ce qui n'est pas bon est mauvais et inversement. La civilisation occidentale s'est enferrée dans une conception dualiste de la vie, en noir ou blanc, où la lumière est nécessairement exclue des ténèbres. Historiquement la maladie étant reléguée à tout ce qui relève du "malus" - les mots « malade » et « maladie » proviennent du latin «male habitus» signifiant « qui est en mauvais état » - "aux forces du mal, à la malédiction, aux maléfices, voire à l’œuvre du Malin lui-même!" C'est d'ailleurs dans ce prolongement hérétique que la médecine moderne s'acharne à combattre LE  Mal. Les scientifiques utilisent un vocabulaire dans ce prolongement : "combattent la maladie, lutter contre, il faut vous battre, en guerre contre le cancer -quand sert-, tumeur -tu meurs-" et qualifiant même ces cellules de "cellules malignes". Nous sommes dans un discours quasi religieux avec l'affrontement entre le Bien et le Mal. Pour rester sur ce registre et ne pas considérer qu'un "malade en mauvais état" soit forcément synonyme de décès, Edouard Van den Bogaert propose comme analyse linguistique intéressante : si «le mal a dit», on peut le féliciter d’avoir parlé et considérer alors la maladie comme une «bonne diction», autrement dit une bénédiction.

Si, comme certains médecins qui cherchent à sortir de cette vision dualiste en accueillant un autre paradigme, on peut envisager que le Bien ne soit pas forcément opposé au Mal, à l'image du sigle du Tao, qu’il y a toujours de l’un inclus dans l’autre, de la lueur dans l’ombre, et une promesse de santé incluse dans la maladie. Ainsi, on pourra envisager que la maladie, parfois, n’est pas un bien, elle est un moindre mal.  Et peut-être que pour guérir d'une maladie, il "faut" qu'elle ne serve plus à rien, qu'elle ne soit plus un moindre mal.

Enfin, je souhaite partager avec vous un extrait du livre "Le livre de Pierre - Psychisme et cancer" écrit par Louise L. Lambrichs (Editions Seuil), c'est sa psychanalyste qui nous livre ceci : "qu'il fasse confiance à son cancérologue est essentiel, mais confiance n'implique pas démission. C'est tout de même de sa vie qu'il est question, non ? Or justement, comme il ne peut, sur le plan somatique, que s'en remettre au médecin, plus compétant que lui en effet pour soigner sa tumeur, il me paraît essentiel qu'il retrouve sa compétence propre sur le plan psychique. Mon pari, ou plutôt ma conviction, est que le malade sait pourquoi il est malade. Il le sait, et en même temps, ce savoir est si douloureux, si impartageable, qu'il est profondément enfoui. Ce que nous lui proposons, c'est de le partager"..."Là où le malade est pleinement compétent, c'est que cette détresse, si on lui propose de ne pas le laisser seul en face d'elle, si on lui promet de ne pas l'abandonner mais au contraire de l'aider à en comprendre les tenants et les aboutissants, pour mieux s'en défendre et l'intégrer, eh bien, il la découvre.Car il est le seul à la connaître."

Je vous remercie pour votre attention et vous souhaite une belle santé Wink

Bien à vous.

Thierry

Portrait de Gilbert

Votre développement m'a fortement intéressé, Thierry, d'autant que votre métier vous amène - comme vous le dites - à côtoyer tous les cas de figure. Votre témoignage personnel à propos du cancer de vos parents m'a touché aussi. Je tenais simplement à vous remercier. Vous contribuez à une " saine " réflexion. A très bientôt sur le forum !

Portrait de cerise-du-26

Il n'existe aucune règle mais il est prouvé maintenant que lorsqu'on est plutôt bien dans sa tête, le corps se porte bien. Ceci dit et comme c'est développé dans les commentaires tout est lié car, quand on est bien dans sa peau, on privilégie les aliments sains que l'on prend le temps de cuisiner, on se goinfre moins de sucreries, on ne picole que très peu, on ne fume pas exagérément... Mais des choses sont surprenantes : la cousine de ma marraine, qui ne buvait pas une goutte d'alcool, est morte assez jeune d'un cancer du foie. Son mari, " bonne fourchette " comme on dit et qui levait le coude très, très facilement, vient de décéder dans son lit à 95 ans... Mais, ce couple avait eu un enfant unique trisomique qui est mort à 17 ans. C'est peu de temps après ce décès que sa mère a développé son cancer... On voyait qu'elle était étouffée par des années de désespoir et d'impuissance, et même de honte malheureusement, et ensuite par le chagrin... Le mari s'est toujours réfugié dans le travail et on disait dans l'entourage qu'il avait posé une sorte de déni sur son fils handicapé cérébralement...

Tout ça est ainsi bien plus complexe que de prendre des épices et des tisanes pour éviter les cellules malignes et autres métastases...

Portrait de Mireille-cogolin

J'ai bien aimé votre post Cerise-du-26...

Dans la famille de mon mari, ils en sont à la troisième génération de cancers... Pourtant, très croyantes et très pratiquantes, ces personnes ont des vies tout ce qu'il y a de plus rangé. Côté alimentation, c'est cuisine maison et pas d'excès... Après je me dis que ça fait des décennies que l'industrie alimentaire fait n'importe quoi. Sans oublier la pollution...

Portrait de M.Christine

Voir aussi "Ecoute ton corps" de Lise Bourbeau . Elle répertorie toutes les maladies et dysfonctionnements, et en décrit les raisons psychologiques . C'est bluffant !

Portrait de yamina.174

Tous ces posts apportent des éléments de compréhension très intéressants mais n'oublions pas que c'est Sigmund Freud qui a expliqué le premier, il y a donc plus d'un siècle, que le corps - par symptôme interposé - parle : le fameux mal-à-dit... Pour décrypter ces (ou ses) messages masqués et codés, et pour ne pas commettre d'erreurs d'interprétation, il est nécessaire de posséder des connaissances linguistiques solides et de savoir les utiliser en fonction de l'anamnèse, c'est-à-dire de l'histoire du patient, et de connaître parfaitement le fonctionnement des mécanismes inconscients.

De façon simplifiée, on sait maintenant que la grippe traduit quelque chose de grippé au niveau inconscient, qu'un leucémique est un malade qui s'est fait beaucoup de mauvais sang sur un point précis de son existence, etc... Mais, encore une fois, il s'agit d'un travail extrêmement complexe et il faut se méfier de toute vulgarisation dans ce domaine qui touche aux pulsions de vie (et aux pulsions de mort) du patient car il ne suffit pas uniquement de savoir (le pourquoi) : il est indispensable que le psychanalyste (c'est sa spécificité professionnelle) parvienne - grâce à la méthode transférentielle et au maniement du " discours " (partie inconsciente du langage) - à (comment) faire lâcher les conflits inconscients qui viennent se cristalliser sur le Moi (soma } somatisation)...

Je précise cela parce qu'il m'est arrivé d'assister à des conférences ou de lire des bouquins qui, en fait, baladent l'auditeur ou le lecteur sans que rien ne soit démontré véritablement : le " pourquoi " un patient est nauséeux peut faire comprendre que quelque chose lui fait mal au cœur. D'accord ! Mais de là à lui faire lâcher son symptôme, c'est une autre aventure... Tout simplement parce que les " bénéfices " inconscients (dixit Freud) sont redoutables et résistent pour mieux se déplacer et prendre une autre forme somatique sans lien apparent...

Il serait d'ailleurs super que des psys viennent compléter cette discussion !

Portrait de Hugo Natoli Psychanalyste

Effectivement, au niveau psychanalytique, le symptôme est à entendre comme un langage qui se cristallise sur le corps, le soma ( mal-a-dit, comme le précise Yamina). Or, tout langage comporte un code, un signe et un sens.

Prenons pour exemple un simple torticolis : Le code c'est le torticolis, symbolique identifiable par le plus grand nombre, le signe c'est la souffrance qui appartient au registre du moi ( douleur cervicale due à des tensions musculaires  pouvant avoir plusieurs origines). Quand au sens, relevant du discours inconscient, il est unique et inhérent à chaque être. C'est ici que se situe la spécificité du travail analytique. Seul l'analysant, guidé par le psychanalyste, pourra dégager le sens du-dit symptôme. Comme le souligne à juste titre Thierry, le symptôme peut en effet devenir une bénédiction. Il peut soit lâcher soit être sublimé.
Ainsi, un analysant souffrant de la perte d' une jambe ( lors d'un accident par exemple ) ne pourra espèrer que sa jambe repousse. Par contre, suite à l'émergence du sens, seul l'acceptation n'en fera plus un handicap existentiel...

Portrait de Sofia M

J'ai eu beau réfléchir, je reste sur la posture générale : bien s'alimenter oui mais ce n'est que la petite partie immergée de l'iceberg.

M'est revenu entre temps un cas clinique que nous avait exposé notre prof de Psycho pendant mes études...

Il s'agissait d'une dame qui avait consulté une psychanalyste pour des maux d'estomac violents sur les conseils de son médecin : les analyses et les examens radiologiques étaient normaux mais les traitements anti-douleurs ne suffisaient pas... Très rapidement dans la cure, cette analysante a raconté qu'elle avait hérité d'un mas au décès de ses parents. Enfant unique et célibataire endurcie, sans enfant, elle était née dans cette bâtisse et ne l'avait jamais quittée. Cette grande " ferme " se " dégradait " car elle n'avait pas les moyens financiers de continuer à l'entretenir mais elle ne la vendrait jamais par rapport au respect de la mémoire de ses géniteurs auxquels elle avait " juré " qu'elle ne la quitterait pas ! Pas question de laisser ce mas, répétait-elle sans arrêt durant ses séances... À force d'entendre ces compulsions, l'analyste lui expliqua qu'en quelque sorte son inconscient (menaçant) lui disait donc : " Laisse pas ton mas "... Et elle ajouta qu'à force de recevoir et de se laisser contrôler par les injonctions d'un surmoi sévère, ses problèmes de santé allaient s'aggraver... Par voie de conséquence et dans le transfert, la thérapeute lui suggéra habilement : " Laisse ton mas " : L'ESTOMAC... 

Cette dame ne s'est jamais résolue à cette seule solution raisonnable pour sauvegarder sa santé. Sa psychanalyste l'a alors adressée à un confrère, un homme donc, qui a pu lui faire lâcher ce " bien " qui lui faisait " mal " et du " mal ", et ainsi son symptôme... En sachant malheureusement que toutes les histoires ne se terminent pas aussi bien que celle-ci...

Portrait de M.Christine

Un premier sens général peut être utile .

Quand j'ai su que le torticolis était une difficulté à dire non (ou oui), j'ai ensuite cherché les raisons personnelles qui me conduisaient à cette attitude dans la vie . Et le symptôme récurrent a disparu .

Portrait de clémentine-78

En fait et en général, il me semble que vous avez la même approche que moi. Ça me rassure quant à mon état mental !!!

C'est vrai aussi qu'un psychisme qui fonctionne bien saura choisir plutôt ce qui lui fait du bien...