Je viens d'apprendre que mon ex-amie, mon premier grand amour, est tombée dans une secte il y a plusieurs mois et, par la même occasion, dans l'anorexie... Il paraît, d'après une de mes tantes qui connaît bien sa famille, qu'elle s'est coupée assez rapidement de ses proches dès l'instant où elle a rencontré cette communauté.
Ça m'a fait de la peine et, en plus, maintenant je culpabilise car, ayant vécu un vrai coup de foudre pour ma compagne actuelle, j'ai laissé tomber cette ex brutalement.
Croyez-vous que j'ai une grande part de responsabilité dans son refuge sectaire ?
Régis
Vous n'êtes pas responsable !
Je crois qu'il faut avoir un profil psychologique particulier pour entrer dans une secte. Je crois aussi que le mot secte vient du latin " secare " qui veut dire couper. Elle est très pernicieuse, commençant par séduire ses proies. Il y a souvent un gourou ou plusieurs maîtres à penser qui promettent le bonheur total et absolu. Les dirigeants sont des gens toujours très gentils qui manipulent à souhait. Excusez-moi du peu, mais elles sont dirigé par le diable. Non pas que je veuille " diaboliser " outre mesure mais ces conséquences sont funestes. Le pire, c'est qu'elle peuvent utiliser les textes religieux, voire les religions. Daesh en est le pire exemple au niveau international. Il est vrai que cela peut faire de la peine lorsqu'on a aimé quelqu'un et qu'il tombe dans les griffes d'une organisation diabolique. Mais que peut-on y faire ? Les parents des terroristes doivent aussi culpabiliser mais je pense qu'il est question là de folie individuelle et de folie organisée. Qu'y pouvons nous sinon être très vigilant face aux vendeurs de bonheur Absolu.
Louis
Certains en sortent
J'ai connu la soeur d'un ami, qui, à une époque, pour se démarquer de sa famille a côtoyé une secte. Mais elle a eu suffisamment de caractère pour se rendre compte des incohérences des diktats d'un point de vue spirituel. Cet ami me disait qu'elle était heureuse au début et disait que nous devrions connaître cette joie. Tout était gratuit (livres, prospectus...etc) au début. Ensuite sont venus les obligations pour être sauvé : faire du prosélytisme, etc. Je crois que ceux qui y restent ont effectivement un profil psychologique fragile. Je voudrais dire aussi qu'il ne faut pas tout mettre dans le même panier. Il y a secte et secte. Certaines ne sont pas violentes et permettent à ces profils de ne pas faire n'importe quoi. Quant à votre ex-amie, l'anorexie est un signe que la secte est dangeureuse. Mais, je pense que vous n'avez pas à culpabiliser. Les seuls responsables - qui ne culpabilisent pas eux - sont les responsables et les dirigeants de ces sectes. J'espère que votre amie en sortira. Tout ce que l'on peut faire, c'est prier pour elle.
Orlan
On ne peut pas changer autrui
Tout être humain a une destinée et, pour avoir un fils très paresseux , je peux vous dire qu'on ne peut pas agir sur autrui... Sinon, je peux vous assurer qu'il serait le premier de la classe !
Ari
Très bon exemple Orlan, si j'ose m'exprimer ainsi !
Heureusement que les individus, en très grande proportion, ne sont pas manipulables !
Oliver
Ne pas voir des sectes partout !
Je suis d'accord avec vous Orlan. Je connais une personne qui voit des sectes partout. Il suffit d'aborder un sujet où on n'est pas d'accord et il vous soupçonne d'appartenir à je ne sais quel groupuscule. Fort heureusement, les sectes concernent une minorité. Il y a en France une sorte de phobie de la secte et les gens parfois, mélangent un peu tout.
Younes
Je fais profil bas !
Avec mon facies et mon prénom, les gens connaissent ma religion d'origine. Je peux vous dire qu'en ce moment je fais profil bas et ne me risque pas à parler de l'Islam.
nanou-69
Bien vu !
On fait ce qu'on peut avec nos enfants... Ensuite, eux font ce qui leur correspond. Bien vu.
yamina.174
Vous ne pouvez pas porter toute la misère du monde...
Il m'est arrivé d'avoir été plaquée sentimentalement et je ne suis tombée ni dans une secte ni dans l'anorexie ! Peut-être vous-même avez-vous été abandonnée par une amoureuse et aucune secte ne vous a attirée, pas plus que l'anorexie a priori...
Un jour où je culpabilisais par rapport à ma mère qui avait un passage dépressif qu'elle mettait sur le compte de sa nombreuse progéniture (!!!!), une de ses sœurs avec laquelle je m'entretenais de ma souffrance " coupable " m'a lancé : " De toute façon, tu ne pourras jamais porter toute la misère du monde sur tes épaules ! "... Cette phrase m'a délivrée de l'emprise inconsciente de ma mère... Encore que... Je n'ai pas d'enfant et, vu mon âge, je n'en aurai probablement jamais, mais ça c'est une autre histoire !
Jean-Marc
Chacun son destin
Entièrement d'accord avec Yamina. Au début de ma pratique de pro, un de mes élèves, qui n'était pas bien du tout, a fini par faire une dépression. Le yoga et mon enseignement n'ont rien pu faire. J'ai culpabilisé au début jusqu'à ce que l'un de mes superviseurs me dise que le meilleur maître de yoga ne pouvait sauver personne malgré lui. Et c'est vrai que ça m'a fait du bien. On ne peut définitivement pas, comme vous le dites, porter la misère du monde. Ce serait même très prétentieux finalement.
Elise
Les conséquences funestes de l'auto-flagellation maternelle
Je me retrouve bien dans le post de Yamina car ma mère a l'art de chercher à me faire culpabiliser...
J'aime beaucoup le réalisme de sa tante et je vais essayer d'intégrer cette phrase qui va m'aider, j'en suis certaine..
J'ai fait des progrès malgré tout : maintenant, quand je rends visite à ma mère et qu'elle me projette sa déprime légendaire sur moi, son bouc émissaire idéal, du moins le croit-elle..., je me dis qu'après tout c'est à elle à changer quelque chose dans sa vie mais je sais aussi qu'elle aura du mal à le faire car c'est sa façon d'attirer l'attention sur elle ! Ce qu'elle n'a pas compris, c'est que c'est elle qu'elle martyrise le plus en se composant un personnage de victime...
Kévin
La plainte carte d'identité
J'avais un copain comme ça. Certes il n'avait pas une vie des plus facile mais il se complaisait dans la plainte et la victimisation. C'était sa carte d'identité. J'ai fini par mettre de la distance entre lui et moi. J'ai appris récemment qu'il n'allait pas bien du tout. Il a, je crois, fabriqué sa descente...
Lakshmi
On ne donne pas à boire à une cheval qui n'a pas...
On ne donne pas à boire à un cheval qui n'a pas soif. Autrement dit, on ne peut pas aider quelqu'un qui n'en a pas envie. Et selon le cas, on peut sombrer avec la personne à qui on tend la main et qui nous entraîne avec lui dans des dérives.
Sofia M
C'est ce que cherche à faire le suicidaire, entre autres...
Les tentatives de suicide sont un SOS, c'est une évidence, mais ces tentatives cherchent TOUJOURS ET SANS EXCEPTION à faire culpabiliser un (ou plusieurs) membres de l'entourage, jusqu'au jour où ça se termine mal pour ce bourreau déguisé en victime. On retrouve ce tableau " noir " chez toute personne qui souffre d'addiction quelle qu'elle soit et c'est là qu'il faut être fort et rester bien droit dans ses bottes...
Michèle
Important à retenir
Mon oncle souffre d'addiction à l'alcool. Je retiens votre réflexion. Elle m'est précieuse.
Mireille-cogolin
Chacun est responsable de lui-même
Je le vois avec ma sœur : quand quelque chose ne va pas dans sa vie, au lieu de réfléchir où est sa part de responsabilité, il faut systématiquement qu'elle accuse les autres. C'est infernal pour tous ceux qui sont concernés par ses accusations gratuites qui ne tiennent pas debout.
Michèle
C'est vrai !
Pour mon oncle, qui en plus s'interesse à la politique, il y a toujours un ou des boucs emissaires. Ce n'est jamais de sa faute. C'est toujours les autres.
jeanne
Vos grandes qualités vont me libérer de ce poids
Vous m'avez fait un immense cadeau avec vos commentaires...
Merci. Et merci aussi à la délicatesse de mon amie actuelle qui est venue prendre part à cette discussion sans me le dire... Je suis très touchée par toute cette humanité, la psychologie et la Vérité qui s'en dégagent...
Jean
Vous nous avez fait un cadeau avec votre question
Personnellement votre question m'a fait prendre conscience de cette culpabilité normale mais souvent mal à propos de laquelle il est important de se libérer. Vous m'avez donc fait un cadeau aussi, Jeanne.