Mon fils fume des joints

Portrait de Horia

Bonjour,

Je suis nouvelle. Je m'appelle Horia. J'ai vu vos forums et ils m'ont incitée à vous parler d'un gros problème que j'ai avec mon fils de 16 ans.
Je me suis rendu compte le mois dernier qu'il fumait des joints.
Je suis allée voir sur Internet et les articles médicaux que j'ai lus m'ont inquiétée. Un, pour sa santé physique et deux, pour sa santé mentale. J'ai lu aussi que dans certains cas, le fumeur de joints peut se transformer avec le temps en consommateur de drogues dures...
Je sais quand même que les avis sont partagés sur la question, au point que le gouvernement français est très hésitant sur la légalisation éventuelle du cannabis.
Pour mon fils, pensez-vous qu'il faut sur je m'inquiète ?

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Bonjour Horia et soyez la bienvenue sur ce forum,

Tout d'abord, votre interrogation montre que vous êtes une maman responsable. En effet, tout jugement de valeur exclu, le cannabis est nocif pour la santé physique et mentale. Par ailleurs, à aujourd'hui, ce produit est considéré par la loi comme illicite, sa détention étant passible de sanctions pénales. Votre fils n'étant pas majeur, vous avez raison de vous inquiéter. Toutefois, pas de panique, il n'est pas le seul...

Il me paraît nécessaire d'avoir une franche discussion avec votre fils afin d'évaluer sa consommation. Est-elle occasionnelle et conviviale (si on peut s'exprimer ainsi !) ou relève-t-elle d'une addiction au point où il a besoin de contacter un " dealer " (c'est le mot consacré !) pour s'en procurer ?

La consommation de cannabis chez l'adolescent peut être anodine (pour faire comme les copains) ou relever d'une fuite de la réalité, cas auquel il est essentiel de consulter un spécialiste de la psyché, qu'il le veuille ou non. Il ne sera majeur que dans deux ans. Jusque là, il reste sous votre responsabilité. Tenez-nous au courant Horia et bonne journée !

Portrait de Horia

Je ne sais pas si vous avez des enfants, mais discuter aussi librement de sa consommation de cannabis avec mon fils me semble compromis. Les ados sont fuyants, ils ont leur vie secrète et je sais d'ores et déjà qu'une communication telle que vous la préconisez est quasi impossible. À 16 ans on se met vite en parano. J'aurais aimé avoir des réponses sur l'évolution possible du joint vers les drogues dures par des personnes qui ont cette expérience. Ensuite, d'accord vous êtes psy et pas moi, mais on ne trimballe pas un ado chez un psy aussi facilement... Et on n'en est pas encore là. J'espère d'ailleurs qu'il n'aura pas besoin d'en arriver jusque-là.

Portrait de Nathalie-196

Bonjour Houria et bienvenue,

Je vois bien sur quoi s'appuie votre inquiétude et même votre désarroi car j'ai une fille de 19 ans, que je dis à problèmes parce que c'est la vérité et qui non contente de fumer des cigarettes normales comme un pompier fume des joints de temps à autre au prétexte que ça l'a calme. Ça ne l'a calme absolument pas, bien au contraire car elle est parano quand elle fume du cannabis. Du coup je m'en rend compte tout de suite.
Pour vous répondre, comme j'étais très angoissée avec cette histoire de joints, j'ai étudié le sujet d'un peu près et j'ai fini par en parler à mon docteur. S'il déplore ce que font les jeunes d'aujourd'hui avec leurs comportement auto-destructeurs, il m'a dit que les fumeurs de joints évoluent rarement vers les drogues dures. Il m'a dit aussi que plus j'essayerai d'en parler avec ma fille, plus elle fumerait en cachette et perdrait sa confiance en moi. Alors déjà qu'elle n'en a pas beaucoup vu que son père ne l'a pas reconnu et qu'elle ne le connait pas! Tout ça pour vous dire qu'il ne faut pas banaliser ce fléaux comme étant un problème de société, bien que quand on voit les statistiques des fumeurs de joints chez les 15 - 25 ans, on se demande quelle est la famille qui
est vraiment épargnée ??? Le docteur m'avait dit quelque chose de très important et qui peut vous aider: tant que le jeune garde des centres d'intérêt genre sport, ou études, ou lectures, et garde un bon contact avec les membres de sa famille en prenant toujours ses repas à table, et garde des copains corrects et sympas, il faut un peu dédramatiser... Mais je pense que d'autres que moi vont venir réagir à ce problème qui reste grave pour l'avenir de nos jeunes.

Portrait de Cécile

Certes, dans toutes les familles ou presque la question du joint de temps en temps se pose. Les conseils livrés par l'expérience Natahlie sont, à mon sens, avisés. Il est essentiel de dédramatiser lorsque la vie sociale n'est pas mise en cause. Toutefois, je voudrai revenir sur le côté illicite dont parle le psy. J'ai une amie dont le fils a une vie sociale assez cohérente. Pourtant, il s'est fait arrêté par les représentants de l'ordre avec une dose très minime de cannabis dans une cité. Comme il était juste majeur (19 ans), il a écopé d'une comparution au tribunal et a eu l'obligation de faire un stage dans un organisme s'occupant de toxicomanes... Comme le dit encore Nathalie, il ne faut donc pas banaliser la chose...

Portrait de Isabelle

Bonjour Horia ! J'ai "fumé le joint" durant mon adolescence... de 15 à 18 ans... et ne suis pas passée aux drogues dures... Je fumais occasionnellement, pour me sentir au diapason avec l'entourage copains/copines et personnellement je n'ai jamais eu la tentation de passer à plus dur. Je ne peux parler que de mon expérience... ça vaut ce que ça vaut... Mais pour être honnête je préférais une soirée "joints" qu'une soirée "alcool". Le cannabis me procurait ce besoin recherché de me déshiniber, (je crois que c'est essentiellement ce qu'un ado recherche...) avec "l'avantage" de ne pas être "explosée" si ce n'est malade comme avec la prise d'alcool... Cela dit, j'insiste sur la consommation occasionnelle... et la prise en groupe... D'ailleurs je n'en ai jamais acheté moi-même... Adolescente j'étais très en révolte, et pas mal livrée à moi-même pourtant...

Au sujet de l'aspect addictif, je suis accro au tabac depuis l'âge de 15 ans, j'ai réduit de moitié ma consommation depuis 5 ou 6 ans, mais je reste fumeuse de cigarettes. C'est pas top, j'en conviens...

Mais sans vouloir cautionner, je suis maman moi aussi (responsable, je crois), j'irai dans le même sens que Nathalie et son médecin. Il n'est effectivement pas question de banaliser, mais tant que vous voyez que votre fils n'est pas en rupture ni avec l'aspect familial ni sur ses centres d'intérêts et autres "copains sympas", je ne pense pas qu'il y ait véritablement risque... Il m'est arrivée de poser la question ouvertement à mes 2 grands fils, au détour d'une conversation, parce que je le sentais à un moment précis... Leurs réponses à l'un comme à l'autre... Et alors, si c'est oui qu'est-ce que tu me dis ? J'ai répondu, qu'à leur âge j'avais fait mes expériences et que je me sentais mal placée pour poser une interdiction catégorique, qu'ils n'auraient pas nécessairement respecté d'ailleurs... mais j'ai bien insisté sur l'aspect d'en rester au stade "faire ces expériences". Ils ont reconnu, l'un comme l'autre, qu'ils avaient essayé, l'aîné a dit que ça ne lui avait "rien fait", donc aucun intérêt, le second qu'il avait trouvé ça "amusant pour se marrer avec les potes", sans plus... Ils ne sont d'ailleurs même pas fumeurs... C'est un vrai problème de société actuellement, ne serait-ce que parce la consommation de cannabis au volant, tue de plus en plus, entre autres... Mais je pense aussi qu'il ne s'agit pas de diaboliser non plus, sinon ce sera plus dramatique encore... Limites et tolérances...

Portrait de Ugo

Je ne vais pas faire l'apologie du canabis, loin de là, mais juste parler de mon expérience. Jeune j'en ai fumé, le soir chez moi, pour essayer de lutter contre des angoisses qui m'enpêchaient de dormir... c'était une sorte de béquille pour ne pas sombrer... je savais au fond de moi que ça ne résoudrai rien sur le long terme, mais sur l'instant c'était moins pire que mes cogitations négatives. J'en ai jamais parlé à mes parents pour ne pas qu'ils pensent que j'allais devenir toxico. Et puis quelque mois plus tard j'ai pris l'initiative d'aller consulter un psy pour mes angoisses. Sans même y faire attention, j'ai trés vite arrêter de fumer le joint, plus besoin...
Je suis conscient, et je l'était d'ailleurs aussi à l'époque , que le canabis est une substence nocive et que la vigilance reste de mise en la matière.

Portrait de cricri

Votre fils a 16 ans et à 16 ans on est complètement sourd aux discours des adultes. Quand on parle aux jeunes des dégâts du cannabis, ils ne laissent pas finir les phrases et disent qu'ils savent... À la majorité, s'ils fument, ils disent qu'ils gèrent... Beaucoup plus adultes, les parents ne sont plus " autorisés " à dire quoi que ce soit à leur progéniture, même si elle se trompe de route. Donc, et j'en parle par expérience à cause d'une de nos filles qui a du mal à retrouver le bon sens, je la confie à Dieu et je prie... beaucoup pour elle... Donc pour moi... Si ça peut vous aider... La prière présente un avantage c'est qu'elle permet de confier son enfant au plus grand Psy de tous les temps quand on réalise que nos moyens humains ne suffisent plus.

Portrait de Mireille-cogolin

Je n'ai pas d'enfant mais à votre place je prierais car la force de la prière fait des miracles. Comme vous êtes une maman attentive, je sais que Le Ciel réglera ce problème si vous Lui demandez de l'aide... Faites le. Ça ne demande pas de gros efforts, sinon accepter ses limites, ce qui est une preuve d'humilité...

Portrait de Sylvie-0570

Je ne suis pas réac mais je voudrais juste apporter mon petit témoignage pour apaiser un peu Horia. Je travaille dans l'événementiel et je suis très amie avec quelqu'un de très connu dans le show biz, énorme fumeur de joints et qui tient la route...
Ensuite, comme je reste quelqu'un de raisonnable, il n'est pas question d'ignorer que fumer du cannabis à la longue démultiplie les risques de cancer et de stérilité. Il y a aussi les accidents de la route et la loi qui veille... Ceci étant, je trouve qu'Horia aborde avec une grande conscience le problème de l'adolescent aux prises avec les mises en prévention des parents qu'il reçoit comme des reproches et des remontrances... Mais il faut quand même dire et redire à votre fils les dangers du cannabis car il est encore sous votre entière responsabilité et ne jamais oublier que " qui ne dit rien consent " ! Il ne s'agirait pas que vous culpabilisiez de ne rien lui avoir dit si un jour il rencontrait un problème de santé ou autre lié à sa consommation de cannabis, aussi minime soit-elle...

Portrait de Horia

Vous me conseillez en somme de trouver et d'adopter la voie du milieu. Ce n'est pas la plus facile mais c'est sûrement la plus efficace. Dans vos posts, j'ai retenu des choses importantes comme le fait que mon fils soit encore sous mon entière responsabilité, le respect de la loi puisque le cannabis n'est pas légalisé en France, les cancers, la stérilité (ce que j'ignorais complètement), et le fait de ne pas prendre le risque d'une culpabilité si malheur lui arrivait car, vous avez raison, même si c'est sa vie, pour l'instant il n'a pas voix au chapitre...
Merci pour votre accueil de bienvenue et pour vos réponses qui me donnent un cadre sécurisant.
Bonne soirée.
Horia.

Portrait de yamina.174

Un de mes frères a beaucoup fumé de joints et beaucoup bu d'alcool, se disant athée et refusant sa religion musulmane, comme toutes les autres religions. Il avait déjà deux enfants en bas-âge et ma belle-sœur était très malheureuse avec lui. Elle voulait le quitter et avait même faire intervenir son père pour calmer mon frère qui, malgré son mariage, allait en boîte et se mettait dans des états minables.
Mes parents étaient très inquiets et moi aussi. Ma famille est croyante et pratiquante et nous avons décidé de prier pour lui sans le lui dire évidemment.
Un jour, il a tout arrêté, d'un coup, comme ça, net... Il a repris le chemin de la mosquée, en nous disant qu'Allah était venu le " redresser "...
Je ne sais pas si vous êtes croyante mais la prière est un plus et qui ne coûte rien à pratiquer. Ma vie m'a souvent donné l'impression, voire la preuve, que plus on a peur qu'une situation arrive ou dégénère et plus ça le fait. Pour moi, un peu comme le souligne Mireille-cogolin, prier c'est dire à Dieu qu'on n'en peut plus, qu'on est démuni, perdu, qu'on ne voit pas le bout du tunnel... Prier c'est se débarrasser de nos peurs, fondées ou infondées, parce qu'on s'en remet à la plus haute Autorité qui soit et on Lui demande de faire régner l'ordre. En finir avec nos peurs les liquider, faire une confiance absolue à Dieu, c'est résoudre notre problème. Tant qu'on a peur, on aggrave notre problème.
Priez si vous le pouvez, votre peur disparaîtra et votre fils ira de mieux en mieux parce qu'il sera étonné que vous lui soyez moins après ! Si vous vous débarrassez de votre peur d'avoir un enfant toxico, il sera sain de corps et d'esprit pour le restant de sa vie...

Portrait de Gilbert

J'aime beaucoup votre témoignage Yamina. Lorsque plus rien ne va dans ma vie... Et ça arrive parfois ! Je lâche prise et je m'en remets à plus grand que moi. Je prie, j'invoque et je fais confiance. Lui seul sait ce qui bon pour moi... En fait, il faut prendre dans la prière l'opposé du comportement de votre fils, c'est-à-dire stopper la rebellion contre ce que l'on croit être la fatalité...  " Que ta Volonté soit faite " dit la prière. Et la volonté de Dieu, c'est que l'on soit heureux même s'il nous demande d'être parfois un peu patient... C'est toujours pour notre bien... Alors confiance Smile Bonne soirée !

Portrait de Rose

Je vis dans un pays ou fumer du cannabis est monnaie courante....Les consommateurs ne vont pas aller obligatoirement jusqu'aux drogues dures ....et en effet,chez les jeunes c'est surtout faire comme le copain.Les ados cherchent à se reconnaitre dans un groupee donné.Leur faire peur avec les problèmes de santé ne les touche nullement .A cet âge là on est pas sensible à ces arguments .Par contre,comme le dit Yasmina ,en parler sans se braquer,en lachant prise est la meilleure solution .Il arrive un moment ou ils comprennent .....Patience ! Smile

Portrait de Juliette

Merci à Horia qui est à l'origine de ce sujet et merci Yamina pour votre post. Ce matin, je commence ma journée avec et il est plein de sagesse et d'apaisement. Je suis croyante mais je ne prie pas beaucoup et c'est vrai que la prière est une façon de partager son amour et de rendre grâce à Dieu. Lâcher ses craintes et aller vers l'apaisement car "ce que je redoute m'arrive". 

Alors qu'aujourd'hui soit une journée d'espoir et d'amour pour vous tous.Angel

Portrait de Aglaé

Bonsoir Horia Smile

Tout comme les précédents témoignages, j'ai aussi beaucoup fumé. Au départ, pour "faire comme tout le monde" et être acceptée et ensuite pour fuir la douloureuse réalité de l'adolescence. Mon père a toujours fumé et fume encore aujourd'hui. C'est d'ailleurs lui qui nous "fournissait", mon frère et moi.. Mais nous n'en sommes jamais arrivés à la drogue dure. Et, pour ma part, j'ai fini par ne plus en avoir besoin. J'ai trouvé ailleurs ce que je cherchais dans les joints.

En effet, vous avez raison, à cet âge-là, entrer en discussion n'est pas facile ! Surtout si vous êtes angoissée.. Essayez de lâcher votre angoisse et de vous détendre avant de vous lancer dans une conversation avec votre fils, il n'en sera que plus ouvert. Ne l'attaquer pas de front ! Sans banaliser, essayez de dédramatiser la situation de manière à vous en faire une idée plus précise, jauger sa vie sociale, sa conso etc.. D'expérience, à 16 ans, on se fichait pas mal de la stérilité, le cancer... "même pas peur !" Mais je pense que le dialogue est tout de même important, si vous le pouvez.

D'ailleurs, je sais qu'il existe des numéros de téléphone de centres qui pourraient vous renseigner et vous guider dans cette démarche, 

Bonne soirée !

 

Portrait de elsajirou

Bonjour, je m'appelle Elsa et je suis journaliste pour Bfm Tv. Je réalise un reportage de 10min sur la consommation de cannabis chez les jeunes. Je cherche des parents confrontés à ce problème avec leur enfant et qui accepteraient de témoigner pour parler de leurs craintes, de la manière dont il abordent le sujet avec leur enfant,... N'hésitez pas à me contacter par mail ejirou@bfmtv.fr  si vous êtes concernés pour que l'on puisse parler du reportage ensemble. Cordialement, Elsa