Mon petit caniche est mort. C'est affreux.

Portrait de Elise

Mon petit caniche est décédé le 3 juin.

Je ne m'en remets pas.

Comme je le pleurais ce soir, pourtant discrètement, mon amie m'a dit qu'il fallait que j'arrête ma confusion, que mon chien n'était pas un être humain, qu'il fallait que je le laisse à sa place d'animal, que je devais avoir un peu plus de courage parce qu'il y a tous les jours des enfants qui meurent. Pour finir, elle m'a dit qu'un chagrin aussi important après 15 jours c'était anormal... Elle m'a achevée.

Est-ce que vous trouvez ma peine anormale ?

Qu'est-ce que je peux faire pour commencer mon deuil ?

Je sens que je déprime grave.

Portrait de Cécile

Je n'ai jamais eu d'animaux, sinon lors que j'étais enfant. Je pense que l'on peut investir beaucoup d'affectivité sur un animal. On peut en faire son confident, son ami. C'est une présence fidèle qui remplace un manque au niveau des relations humaines. Vous avez du (mais je ne suis pas psy) sacrément investir affectivement votre animal de compagnie pour ressentir cette souffrance. Derrière votre animal perdu se cache certainement autre chose qu'il serait peut être bon de voir avec un psy qui ne vous jugera pas. Mais ce n'est que mon avis. Les psy viendront certainement apporter leur contribution avisée. A bientôt Elise et ayez confiance !

Portrait de Isabelle

Pas psy non plus... mais je ne dirais pas que votre peine est "anormale", dans la mesure ou comme le dit aussi Cécile, elle ne fait que traduire que votre petit caniche, a "pris place" de quelqu'un ou quelque chose d'important pour vous... auparavant... peut-être serait-ce une aide secourable pour "faire le deuil" de voir à quoi peut vous renvoyer ce petit chien lorsque vous étiez enfant, et plus particulièrement sur cette période de l'année... Si votre état continu ainsi, parlez-en à un professionnel compétent.

Portrait de Greg

Bonjour à toutes et à tous

Bonjour à vous Élise...

Je suis Coach de vie et je me permets donc de vous apporter ma réponse en tant que professionnel.

Vous avez projeté sur votre petit caniche certainement le décès d'un animal intervenu durant votre enfance ou même d'un membre de votre famille. Ce que je pourrais vous dire c'est que tout enfant, sans exception, a connu ce genre de projections qui peuvent se réactualiser facilement à l'âge adulte lors d'une mort animalière ou humaine. Ce que vous vivez actuellement est normal. En revanche, les choses sont bien faites : les chagrins s'apaisent en fonction de cycles (temps) qui sont propres à chacun. Mais il n'y a pas de deuils insolubles, ni qui s'éternisent, contrairement à ce que l'on pourrait croire ou nous faire croire.

Dans la société bienpensante dans laquelle nous cherchons à évoluer, il est de bon ton de parler de "cellule psychologique" (qui ne sert à rien mais l'État se couvre ainsi!), de "travail de deuil" (qui ne sert pas davantage à quelque chose mais qui permet de parler d'autres éléments qui gênent en réalité le consultant). L'essentiel consiste à accepter votre peine, à ne pas en avoir honte et à ne surtout pas rentrer dans la recherche de conflit de votre amie qui doit se sentir actuellement "dé-laissée", mal aimée. Rassurez-la en lui disant que sa présence vous réconforte. Elle changera positivement d'attitude.

Portrait de Gilbert

J'apprécie cette façon d'aborder la situation. Je ne sais pas véritablement en quoi consiste le métier de coach de vie mais votre réponse me séduit, Greg. Dans un premier temps, elle prend en compte la souffrance  " réelle " de notre amie Elise. Dans un second temps, vous semblez connaître ce processus si courant que les psys nomment " projection" c'est à dire attribuer à autrui quelque chose de sa propre souffrance, ce qui permet de ne pas s'interroger soi-même. Si je comprends bien, ce doit être le cas de cette amie qui emploie un peu abusivement le terme " anormal ". J'espère que vous viendrez de temps en temps apporter votre réponse de coach. Je suis sûr que les internautes de Signes & sens apprécieront comme moi que vous donniez une solution on ne peut plus pratique et applicable au quotidien...

Portrait de Greg

Bonsoir Gilbert

Un coach de vie est, la plupart du temps, un professionnel rompu aux sciences humaines. 

Pour ce qui me concerne, j'étais vétérinaire et un très grave accident en plein exercice de ce métier m'a contraint à y renoncer. Je suis resté hospitalisé 13 mois et j'ai cherché une reconversion. Durant mon hospitalisation j'ai fait la connaissance d'une graphologue de métier, hospitalisée elle-même et paralysée, qui m'a expliqué ce qu'était la graphologie, qui m'a fait connaître des ouvrages psychanalytiques et psychologiques mais pas que... Elle m'a initié à un monde spirituel que je ne soupçonnais pas. 

J'avais très envie qu'elle me fasse une étude graphologique, ce que j'ai fini par lui demander. Il est ressorti de son travail le fait que j'avais deux vies professionnelles marquées, dont la seconde était destinée à "sauver" des personnes en perdition... J'étais suffoqué par cette révélation et nous avons cogité ensemble. Rien ne s'imposait à nous. Un jour est venue lui rendre visite une amie psychothérapeute et elle me l'a présentée. Cette amie m'a longuement parlé de sa méthode de travail et en sortant de l'hôpital, ayant le moral à zéro vu ce qui m'attendait ou ne m'attendait plus, j'ai décidé de la consulter. Elle m'a redressé grâce au Coaching de vie qu'elle pratiquait et pratique toujours... Nous sommes tombés amoureux l'un de l'autre au point que je divorce (pas uniquement pour cette raison d'ailleurs). Nous vivons maintenant ensemble et moi qui n'avais pas d'enfant avec ma première épouse, je suis devenu papa d'un adorable petit garçon. Mais avant d'en arriver à cette magnifique union, elle m'a connecté sur ses formateurs et nous partageons le même espace de consultations. Nous vivons en Belgique, pays très ouvert aux différentes thérapies.

Très sommairement, le coaching de vie, tel qu'il m'a été enseigné (il y a plusieurs écoles), fait prendre conscience au consultant que le négatif n'existe pas. Il abandonne ainsi son négativisme, ne subissant plus des diktats illusoires et devient de fait acteur à part entière de son existence. Il est bien évident que cette approche que je vous livre est la base élémentaire de cette fabuleuse profession.

Excusez-moi mais il est vrai que j'aurais dû me présenter avant d'intervenir.

Greg

Portrait de Gilbert

Bonsoir Greg,

Je suis honoré de tant de transparence de votre part. Je n'en attendais pas autant. Vous allez apporter dans ces forums des pépites de vie dont nous avons tous tant besoin. Un grand merci, Greg.

Gilbert

Portrait de Isabelle

Toujours très heureuse de "rencontrer" de nouveaux foromers ici ! Avec votre apport professionnel en plus, ce qui ne fait que rajouter à la qualité des échanges... Super contente qu'un coach de vie nous apporte des éclairages de pro !

Portrait de Réponse Psy

 Bonjour Greg et bienvenue sur les forums de Signes&sens.

Votre commentaire en tant que Coach de vie quant au chagrin d'Élise est très didactique et je suis sûre qu'il lui permettra d'attendre moins douloureusement que son inconscient ait fini d'explorer ses  recoins psychiques en lien avec des disparitions affectives qu'elle avait pu effectivement refouler jusqu'ici...

Portrait de Jean

Heureux également de vous savoir parmi nous, Greg.

Portrait de Allain

Bonsoir à vous Greg et Bienvenue sur ces forums

Magnifique votre destinée. De quoi inviter les angoissés à ne pas baisser les bras...

Portrait de Vincent

Nous avons besoin de personne comme vous Greg et si vous avez le désir d'intervenir sur ces forums en tant que professionnel, je pense moi aussi que vous apporterez beaucoup de positif à tous ceux qui en ont besoin...

Portrait de Greg

Je suis très touché et en même temps très gêné par votre accueil...

Portrait de Gilbert. R. Psychanalyste

Je suis très touché par votre parcours existentiel, Greg. Il est bien évident, aux vues de la réponse que vous avez offerte à Elise, que la pulsion de vie est votre priorité. Bienvenue au club, vous apportez votre différence et avez tout à fait votre place parmi nous. Selon vos disponibilités, n'hésitez pas à intervenir quand vous voulez. Votre regard sera précieux !

Gilbert. R.

Portrait de Cécile. G.. Psychanalyste

Soyez le bievenu Greg et merci de venir partager votre expérience et de la mettre au service des foromers.

Portrait de rosaliehlene

Ton post m'a émue Elise. Perdre un animal aimé est très douloureux et plus il a été important pour nous plus c'est dur.

J'ai eu mon premier chat par hasard: mon mari refuse les animaux domestiques et nous n'en avions donc jamais eu. Et puis, lorsque nous sommes arrivés aux USA ma fille est devenue l'amie d'une fillette dont les parents recueillaient tous les animaux abadonnés. A l'époque ils avaient déjà une dizaine de chiens et vingt chats. Comme ils ne se souciaient pas de les faire stériliser le nombre augmentait sans cesse et les enfants étaient chargés de trouver des adoptants pour les petits! C'est ainsi que nous avons hérité d'un chaton tout gris, un bleu russe que nous avons appelé Ulysse puisqu'il était destiné à voyager. Ce chat  a été adopté d'enthousiasme par la famille (sauf bien sûr par mon mari qui l'a accepté pour l'amour de nous) . Je ne sais pas trop comment il est devenu mon chat. Cela a commencé sans doute à notre retour en France. J'ai du faire de la chaise longue pendant des mois et il se couchait à mes pieds et cettecompagnie silencieuse soutenait mon moral. Et puis les enfants sont partis vivre leur vie mais lui il est resté. Je l'ai vu vieillir doucement. Lorsqu'il a cessé de chasser les autres chats qui entraient dans le jardin j'ai compris que la fin était proche.  Un jour il a cessé de manger , de faire ses besoins. Il a fallu abréger sa lente agonie et il est mort dans mes bras, paisiblement. Pendant des mois j'ai cru l'entendre miauler devant la porte. Puis un jour on m'a donné un autre chaton, un chaton de ferme tout blanc . Il n'a jamais remplcé Ulysse mais je l'ai beaucoup aimé aussi comme j'ai aimé ceux qui l'ont suivi.

Les animaux qu'on aime nous accompagnent dans la vie. Ils font partie de nos mémoires affectives, de nos joies et de nos peines. Comme ils nous aiment de façon inconditionnelle ils représentent aussi un soutien qui nous permet de vivre mieux certains passages difficiles. Ils savent d'instinct rester dans ce présent où nous avons souvent du mal à nous positionner, ils savent d'instinct trouver le meilleur de chacun et les voir vivre m'a souvent aidée à conserver moi même un positionnement plus juste. 

Nous les pleurons comme nous pleurons tout ce que nous avons aimé et qui disparait. Cela permet d'achever l'histoire et de faire place à autre chose. Pourquoi chercher des projections ou d'autres justifications? Et puis nous retrouvons d'autres lieux, d'autres animaux, d'autres personnes et une nouvelle histoire commence, enrichie du souvenir de ce qui l'a précédée.

Portrait de Elise

Ce passage de ma vie restera sûrement un de mes plus douloureux mais vos conseils professionnels et vos expériences personnelles contribuent à me faire supporter mon immense chagrin. Vous m'avez fait comprendre aussi que mon amie pouvait se sentir exclue et j'ai appliqué ce que vous m'avez dit. J'ai presqu'envie de dire " elle va beaucoup mieux " et les tensions ont disparu.

Merci quoi qu'il en soit de votre soutien et de m'avoir permis de constater que ce que je traverse actuellement et la façon dont cette perte m'éprouve sont des réflexes normaux. 

Vous m'avez également mise sur des pistes de mon enfance intéressantes et je vais me conformer à ce que vous m'avez expliqué et qui me semble très important : je n'ai pas à essayer de chasser ma peine. Effectivement et vue comme ça, elle fait partie de ma vie et, comme je le vois souvent écrit dans ses forums, elle a des choses à me dire...