Ne pas s'identifier à ses pensées pour ne plus souffrir

Portrait de Nathalie-196

Il parait qu'il ne faut pas s'identifier à ses pensées si on ne veut plus souffrir.
Je ne comprend pas trop ce que ça veut dire, ni comment on doit faire pour arriver à un résultat optimiste.
Est ce que vous pouvez me renseigner?

Portrait de Gilbert

Bonjour Nathalie,

Pour reprendre l'image que j'ai évoqué dans une autre discussion, Selon le yoga les pensées représentent le mental, qui lui même est symbolisé par le cocher d'un attelage dans lequel nous nous embarquons. Il n'est donc pas question que le cocher, les pensées donc, décident de la destination à prendre. Le cocher est au service du voyageur. Pas question donc de nous identifier au cocher, donc au pensées. Autrement dit, les pensées sont à notre service. A nous de leur indiquer le chemin. Ainsi, il ne faut pas les laisser faire à leur guise. Nous avons juste à définir où nous voulons aller et nous servir de notre mental pour y accéder. Nous sommes plus que nos pensées, nous sommes la conscience qui décide. Ainsi nous choisir que nos pensées soient optimistes. La pensée positive tel que la décrit Joseph Murphy s'étaye sur cette allégorie yoguique. Je vous encourage à lire et surtout à appliquer ce qu'il propose. " Exploitez la puissance de votre subconscient " a déjà été cité sur ces forums. Pour ma part, j'ai aussi beaucoup apprécié " Triomphez de vous-même et des autres ". Il conseille d'observer ses pensées d'une manière d'étaché puis il propose : Eliminez tout ce qui s'y trouve de négatif et conservez ce qui est positif dans votre choix, à savoir santé, bonheur, paix et prospérité...

Portrait de Christine-zen

Ce thème est très important effectivement pour tenter parvenir à ne plus souffrir...
Déjà, il ne faut pas culpabiliser quand des pensées négatives viennent nous angoisser parce qu'elles sont inhérentes au fonctionnement humain. Pour les croyants, il s'agit de Satan qui cherche à nous
fiche par terre. Quoi qu'il en soit, il faut immédiatement faire cesser cette véritable persécution dès qu'elle arrive. Il y a un moyen bouddhiste qui fonctionne bien pour moi : c'est le concept qui est basé sur l'impermanence. Ainsi, quand une peur arrive, par exemple, je me dis plusieurs choses :
. J'ai le droit d'avoir peur mais comme rien ne dure, cette peur ne va pas durer.
Le résultat est toujours aussi surprenant : quand je raisonne de la sorte, la peur s'en va et même si je sais qu'elle reviendra - celle-ci ou une autre -, je sais qu'il me faudra simplement appliquer la
même formule, principe qui anticipe et participe à l'allégement de mon anxiété.
Quand j'étais petite fille, le père de ma meilleure copine était commercial. Il partait du lundi au vendredi. Elle m'avait confié qu'il lui manquait mais elle m'avait dit aussi que le week-end, il était là. Même si j'étais jeune et que je ne pouvais pas mettre de mots précis sur ce qu'elle me disait, elle m'avait fait comprendre à sa façon que rien n'est immuable. Quand je ne vais pas bien, je repense à cette copine et à ses réflexes de sagesse.

Portrait de Jean

Je vous transmets deux citations qui m'aident sur ce chemin : l'une est d'une Sage indienne : Amma. L'autre d'un écrivain occidental : André Gide. L'invariant ? L'Amour !-)

" Efforçons-nous de vider l'intellect des pensées inutiles et de remplir notre coeur d'Amour. C'est la solution à toutes les souffrances et à la confusion générale de la société moderne... " Amma

" La sagesse n'est pas dans la raison mais dans l'Amour " André Gide

Portrait de Danièle-Dax

En prenant de l'âge, j'ai vraiment réalisé que se faire du souci ne sert à rien parce qu'il y a tant de paramètres dans une journée, que nous ne sommes pas les maîtres du monde... Quand des angoisses arrivent, je me remémore rapidement le nombre de fois où je me suis plantée, c'est à dire où j'avais dramatisé un scénario épouvantable qui n'est jamais arrivé, fort heureusement! Ça me remet à ma minuscule place d'être humain. Ça n'engage que moi mais je suis convaincue qu'avoir peur est un manque d'humilité : c'est comme si nous fantasmions que nous avions les clé pour régler nos problèmes. Ce n'est pas nous qui les possédons. En revanche, quand nous nous conduisons correctement, avec soi et avec les autres, ces bonnes clés nous sont remises. D'ailleurs, ce qui le prouve, c'est que quand nous faisons notre examen de conscience et que nous objectivons que nous sommes " propres ", comme le conseille La Bible, et combien même nous serions face à une situation extrêmement difficile, la peur disparaît comme par enchantement...

Portrait de Orlan

Ayant suivi beaucoup de séminaires de Coaching sur la force de la Pensée positive de par ma profession, quand le diable essaie de diriger mes pensées dans la mauvaise direction, je les projette mentalement sur un tableau noir. Je les visualise tranquillement, sans m'affoler et, toujours mentalement, quand je sens qu'elles " se dégonflent ", je prends une brosse imaginaire et je les efface... Cette méthode, souvent appliquée, a entraîné le fait heureux que je suis de moins en moins anxieux...

Portrait de Nathalie-196

Ce que j'aime bien dans vos commentaires c'est que les outils que vous proposez sont accessibles même par des gens comme moi genre démunis psychologiquement...
Ce que j'ai bien apprécié aussi c'est que ce n'est pas à nos pensées négatives à faire la loi. Ça ça me plait beaucoup et je n'oublierai pas cette particularité.
Vos posts m'ont donnée de la force. Merci et bonne journée.

Portrait de Cécile

J'adore votre méthode Orlan. Le tableau noir me ramène aux paroles d'une chanson de Claude Nougaro : " Sur l'écran noir de mes nuits blanches, moi je me fais du cinéma... " Je ne peux m'empêcher de passer par la musique (rires). Cette notion d'écran est très interessante. J'applique la même technique. J'imagine seulement que je suis l'opérateur et que je ne projette que des pensées positives. La notion d'écran m'aide aussi à comprendre que mes pensées négatives font écran à mes pensées positives... Je crois même que c'est une notion psy. Peut-être que les pros vont nous expliquer... Smile

Portrait de Claire M. Psychanalyste

Bonjour Cécile,

En effet, la notion d’écran en psychanalyse renvoie à ce que Freud appelait le souvenir écran, qu’il définit comme un souvenir en apparence insignifiant (sans conséquences) que l’inconscient  met  à la place du souvenir d’une expérience infantile marquante réelle ou  fantasmatique mais refoulée , qui correspond à la réalisation d’un désir inconscient fort . Ce souvenir refoulé, c’est à dire interdit à la conscience est en lien avec les  désirs œdipiens (meurtre du parent rival et /ou inceste). C’est il me semble en  lien avec ces pensées négatives dont vous parlez :  les idées noires sont souvent la manifestations d’angoisses, sous forme de scénarios catastrophe qui pourraient nous arriver comme le dit Danielle-Dax. On peut considérer ces scénarios comme des  punitions imaginaires (qui sont des manifestations de sentiment de culpabilité). Punitions pour avoir eu des désirs (incestueux) répréhensibles.  Ce qui signifieraient que tout désir dans notre vie nous renvoie de près ou de loin à ces désirs œdipiens infantiles refoulés (toujours prêts à être réactivés)  et est pour l’inconscient associé à un interdit et donc à une punition potentielle, qui s’exprime dans le registre fantasmatique, en produisant des angoisses, ces idées noires.  Le bon côté, c’est d’une part comme vous le souligniez, que ces scénarios ne sont que de l’ordre du  fantasme et que nous n’avons pas à les laisser faire la loi puisque nous ne sommes pas coupables dans la réalité d’avoir accompli ces désirs infantiles et que d’autre part,  si l’on inverse la perspective,   comme vous le dites Cécile, derrière toute idée noire, toute angoisse, se cache souvent un désir intime, positif lui,  auquel on aspire et qu’il peut être bon d’interroger , de "faire passer au tableau (noir)" !,  pour avancer.

J’espère  avec ces quelques mots, Cécile,  vous avoir apporté un éclairage qui vous parlera au sujet de « l’écran noir de vos nuits blanches » !

Amicalement.

Portrait de Cécile

Merci, Claire, pour ce beau coup de projecteur freudien. Je vais reétudier tout cela à tête reposée mais je crois avoir compris les raisons inconscientes de nos idées négative grâce à votre transmission " éclairée ". Merci donc à Freud et à ses dignes successeurs dont vous sembler faire partie. " Le souvenir écran " : je vais approfondir la question. Vous me donnez envie de relire les travaux de l'inventeur de la psychanalyse. Jusqu'ici, cela me paraîssait une prise de tête. Ce doit être, grâce aux forums, le moment pour moi de me remettre à ces lectures que j'avais déjà découvert grâce à des profs de psycho mais qui étaient restées au niveau cérébral... Maintenant, " ça " me parle plus directement car j'en vois les applications dans ma vie de tous jes jours...

Portrait de Isabelle

Le témoignage de Christine-Zen me renvoie à une part essentielle du travail analytique... En effet, je ne peux m'empêcher de faire un parallèle, avec la question d'origine... et ce que donne comme exemple Christine-Zen en réponse... Car pour ne plus s'identifier "au négatif", il est indéniablement nécessaire de "réhabiliter", qui mènera également à "pardonner", se pardonner avant tout... D'ailleurs, moi aussi j'aime bien l'astuce du tableau noir qu'on efface... Mais j'en reviens directement au lien dont je voulais parler ici... J'ai souvenir d'une séance particulière où mon analyste me demandait un "souvenir" positif en lien direct à mon père (pardon si je ne restitue qu'un aspect "restrictif" du travail d'une séance...). Après l'avoir verbalisé, c'était d'ailleurs un soutient concret de la part de mon père vis-à-vis de moi... j'ai également verbalisé sur ce même temps, que pour moi ça suffisait... Mon inconscient a commencer ce jour-là ce long travail de "réhabilitation" en s'appuyant justement sur du positif... Et au fond, avons-nous réellement le choix que d'en passer par du positif, si on veut avancer un peu quand même... Car le positif renvoie à du symbolique par principe même... Le négatif, la tentation diabolique, si on "triche" peut aussi être reçu comme du symbolique également. Mais il s'agit là, je crois, d'une utilisation du symbolique à des fins personnelles, donc tout le contraire du bien fondé protecteur au plus grand nombre... Positiver c'est encore tout autant "se pardonner" nos erreurs qui n'en sont d'ailleurs pas...